Voici un album bien
complexe et légèrement barré comme le nom de son groupe le laisse supposer. Le
terme d’album est d’ailleurs complexe à définir car il est juste composé de 5
titres mais le tout avoisinant tout de même les 40 minutes, à la vue de ces
chiffres on s’attend donc plus à du Post-rock que du Crust des familles.
Et il faut rentrer dedans,
ça demande une préparation, un contexte, être au calme… Mais pour apprécier les
conditions doivent être idéales.
Le spectre musical des caennais, dans
leur style, est super large au point que dans un même morceau on a l’impression
d’entendre deux ou trois titres différents et parfois même très différents. On
rencontre parfois un son 70’s rappelant Kadavar
avec des plans de guitares originaux et une réverb atmosphérique, parfois c’est
plus Math-Core façon Totorro comme
sur la première partie de Paxton ou parfois
plus aérien comme sur DeepLow ou Attila qui explore le déluge sonore en son milieu. Le chant est rare, on le
croise un peu sur TheyLive ou Empress, loin, en complément sans jamais jouer les premiers rôles. Les
morceaux se savourent donc, nous plongeant dans leurs univers, leurs atmosphères
si singulières (le fin d’Empress…)
Difficile d’accès au départ, Stoned Diplodocus, peut,
par moments, approcher le superbe et nous emmener totalement avec lui. La seule
condition est d’être à fond dedans, le faire au casque est d’ailleurs un des meilleurs
moyens, les voir en live aussi très certainement.
Aujourd’hui je me lance
dans la chronique de l’Ep des 4 mecs de Marjevols
(près de Chirac, j’adore ce nom de village !) dont j’avais passé le clip
il y a quelques semaines. Stay away from
this place est leur deuxième production après un autre ep sorti il y a
3ans.
Jolie petite pochette qui
me rappelle un peu la première compile K7 que j’avais sorti avec le fanzine il
y a… très longtemps. Un peu poétique et mélancolique.
Musicalement le premier
morceau (Stay
Away) fait la part belle à des
mélodies léchées ainsi qu’un chant bien maîtrisé (trop). J’entends du Get Up Kids derrière tout ça mixé à d’autres
grosses pointures américaines (Blink,
Sum41…). Pas trop ma came actuelle mais dans le style il faut avouer que c’est
globalement bien fait.
Ivoted for you et Bad Religion sont accrocheurs, bien composés mais j’ai tout de
même du mal à adhérer car l’ensemble est trop propre et trop calibré pour me
séduire, j’ai l’impression d’avoir déjà entendu les plans partout. Par contre j’entends
bien que le style reprend du poil de la bête depuis quelques temps et que nombreux
sont ceux qui apprécient.
Les fans de Blink 182 avides aussi de mélodies plus
posées apprécieront certainement Gloomy Glimmers pour ma part l’ensemble est
trop propre et trop calqué pour me séduire pleinement.
C’est lors de leur tournée automnale et leur passage au Chabada à Angers
que j’ai pu rencontrer Remmel et Puikkonen respectivement chanteur / guitariste
et batteur du groupe finlandais. Deux personnages simples malgré le succès
grandissant du groupe qui ont offert quelques minutes plus tard un set d’une
énergie folle, plein de bonne humeur, d’une générosité communicative et d’une
complicité impressionnante.
Pour ceux qui auraient raté le train
Steve’N’Seagulls il est en temps de se mettre au parfum et de découvrir ce
groupe finlandais qui reprend à la sauce Bluegrass – country les classiques du rock
et du métal passant d’ACDC à Metallica, Rammstein et autres Led Zeppelin.
Remmel (fan de Raised Fist) et Puikkonen
J’avais en tête que le Bluegrass sonnait plus avec la chaleur du sud des
États-Unis et les rives du Mississipi. Comment venant de Finlande en êtes-vous
arrivés à jouer ce style de musique ?
Puikkonen : Peut-être que ça vient
des instruments que l’on joue et de nos différentes influences, le folk, la
musique traditionnelle Finlandaise, le bluegrass, la country et d’autres trucs
du genre.
On peut considérer Pulley comme un des groupes les plus
sous estimés de la scène punkrock mélodique américaine, quelque peu noyé dans
le vaste océan de groupes de ce style dans les années 90/2000. Il y avait
pléthore de groupes à cette époque, très proches musicalement mais Pulley avait ce coté sympathique
certainement en raison de la présence de son chanteur charismatique, Scott Radinsky, déboulé de Ten Foot Pole après divergences
d’opinions. On se souvient aussi que ce dernier avait mis le groupe entre
parenthèses durant sa nomination en tant qu’assistant coach de l’équipe
nationale de Baseball.
Ce retour est donc une
surprise même si cette fin d’année est propice aux albums des groupes de cette
période (NoFX, Descendents, Pennywise,
Green Day…). Pulley reprend donc
les choses exactement où il les avait laissées avec un punkrock mélodique très
californien dans l’esprit qui se rapproche de Lagwagon et Pennywise,
d’ailleurs je trouve que la voix de Radinsky
se situe justement quelque part entre Joe
Cape et Jim Lindberg. Cet album
est à l’image de la discographie du groupe, bien fait efficace sans
révolutionner le genre tout en ayant un son assez identifiable et force est de
constater qu’il y a de sacrés bons morceaux comme No I in Team, fixingthedrought ou farewell.
A noter que cet album sur
Cyber Tracks, le label de El Hefe de NoFX, dont je viens de découvrir l’existence.
Ceux qui ont apprécié le groupe il y a une quinzaine d’années
ou plus simplement ceux qui ont grandi dans la période Epitaph / Fat Wreck ne
pourront qu’apprécier No Change in weather
Quelle bonne idée qu’ont
eue les deux groupes de faire un petit split ensemble et quand je dis ensemble
c’est les deux groupes bien mélangés !
Support à une tournée
commune ce 4 titres démarre très fort avec Punkrock Amigos
très rythmé qui rappelle Blitzkrieg Bop des Ramones avec ses Hey oh. Mentions spéciales à Sauve qui Punk
chantée par Romain de Charly Fiasco
avec des textes efficaces en français et Le chant de l’ennui
qui n’aurait pas dépareillé sur le dernier album des Toulousains tant il est emblématique
du style des Charly. J’aime bien aussi
Nothing Toulouse dont le titre ravira certainement l’ami Porche et qui
musicalement me rappelle les majestueux DropkickMurphys. Bref la cohésion entre les
deux groupes est superbe et cette tournée a dû être un moment exceptionnel autant
pour les groupes que pour les spectateurs.
Un split efficace entre deux groupes majeurs de la
scène punkrock française, un mélange aussi de style mais une réussite totale.
Rares sont
les groupes russes dont la musique parvient jusqu'à nos oreilles. MOTORAMA en fait partie et dispose déjà
d'une jolie renommée grâce à une discographie déjà conséquente et une
réputation scénique solide.
Point de
folklore russe pour les natifs de Rostov-sur-Don qu'on imaginerait volontiers
originaires de Manchester et descendants de JOY DIVISION. Une influence moins prégnante sur l'excellent dernier
album "Dialogues", sorti un an après le déjà recommandable
"Poverty". Si la voix de Vlasdislav
Parshin est une digne héritière de celle de Ian CURTIS, la musique des Russes se fait moins sombre. La
mélancolie est toujours de mise mais ce dernier album se fait plus chaleureux,
lumineux, varié, voire dansant. La basse est moins métronomique mais plus
sautillante. Les arrangements sont très soignés avec une forte présence de claviers
(le morceau d'ouverture "Hardtimes" illustre bien cette évolution). "Sign", "Loneliness" et "Above the clouds" bien qu'acoustiques sont des
morceaux toniques et frais. MOTORAMA
fait toujours preuve d'un imparable sens de la mélodie, balançant avec délice
entre noirceur et douceur. Sur "Isee you" le clavier est de retour et les sonorités 80's sont évidentes.
Sans jouer
une musique révolutionnaire, MOTORAMA évite le piège de la répétition en
enrichissant sa musique de subtils arrangements et d'une production plus
efficace (chaque instrument y trouve sa place). "By your side" clôture en beauté un album un
poil trop court (une trentaine de minutes).
Avec Dialogues, MOTORAMA confirme
tout son talent et conserve pour la dixième année consécutive son titre de
champion du monde de la cold wave / new wave.
J'avais parlé il y a quelques mois de la reformation d'At The Drive In, il se trouve que le groupe vient de mettre en ligne un nouveau morceau Governed by contagions
Leur premier nouveau titre depuis 15 ans... !
Pour l'écouter et le télécharger voici le lien où vous aurez juste à mettre votre mail :
On n'arrête
plus les Marseillais de QUETZAL SNAKES
qui déboulent en cette fin d'année avec un 3ème EP en deux ans d'existence. II,
le précédent avait déjà bien retenu notre attention, tant leur space-rock
garage à 3 guitares faisait des merveilles. Leur réputation scénique, notamment
la performance très remarquée sous le soleil nîmois lors du TINALS 2016, est par ailleurs
grandissante. Les Phocéens enregistrent d'ailleurs leurs productions quasiment
en condition live et ce "Cult of
Deafstruction" ne déroge pas à la règle.
QUETZAL SNAKES, qui serait une des incarnations
données au serpent à plumes au Mexique, reste un de nos meilleurs représentants
psychédéliques hexagonaux, maitrisant à merveille la réverb' et les décibels.
On pourrait peut-être juste reprocher, par rapport au précédent EP, une moindre
variation d'ambiances (moins de lentes montées un peu inquiétantes et de
respirations ambiantes à l'exception de "Napalmtrees"). "Cult of Deafstruction" débute, sans concession, par
un déluge sonore. Passée cette courte introduction noise, "Lavamount" débute en douceur avant
d'exploser avec un riff bien gras qui sent le cambouis. "Longwar" suit une structure inverse en
démarrant fort puis en s'accordant un long pont d'expérimentations 100%
psychédéliques.
Le savoir-faire des Marseillais c'est
justement cet équilibre entre sauvagerie et lignes mélodiques
accrocheuses." F.R.A" et sa basse shoegaze ou "Sungazer" sont des titres plus immédiats, brefs et
rentre-dedans.
Au final, ce "6 titres" est
de bonne facture et confirme la vigueur et la montée en puissance de QUETZAL
SNAKES qu'il nous tarde de revoir sur scène.
En prenant du recul on
peut observer et constater que ce qu’a pu sortir Jimmy Eat World depuis Clarity est nettement plus
racoleur et calibré que les productions du début. C’est dommage mais ça a bien
marché pour leur carrière.
Et avant même
d’entreprendre d’écouter Integrity
Blues j’ai en tête les Damage et Chase
This Light voire même Futures qui furent d’énormes
déceptions au point, pour moi, de laisser le groupe de côté. Je n’attends donc
rien de ce neuvième album et c’est peut-être donc pour ça que j’ai été
agréablement surpris.
« Celui qui s’attend
au pire n’est jamais déçu » disaient les Monty Pythons, ce vieil adage colle aujourd’hui parfaitement à la
situation et à défaut de rivaliser avec Clarity,IntegrityBlues
vient tout de même chatouiller Bleed American.
Il y a des éléments
simples et accrocheurs des leviers que le groupe connaît et qui actionnés
feront que les titres plairont au public. C’est par moment la rythmique, la
guitare acoustique sur l’intro, la voix fragile et tremblante, les montés
assassines…
Le problème c’est que ça
marche encore et sur certains morceaux ça marche plutôt bien (Theend is beautiful, you with me, pass the baby…). La production a cependant gagné quelque peu en
simplicité
Jimmy
Eat World vient, pour moi, de revenir un groupe intéressant et touchant.
J'ai cru au
premier abord, en lisant juste le titre, à un nouvel album de Pennywise mais en voyant la pochette,
qui est la même qu’A Word From The Wise, j'ai compris que le groupe
rééditait cet EP culte de leur tout début de carrière. Et en même temps sur le même support on
retrouve aussi Wild Card (ce qui était déjà le cas sur la première
réédition) avec la magnifique reprise de Ben
E King,Stand By Me, plus un morceaux issu de la compilation Soul Arch dont
la reprise de Black Flag (Gimmie Gimmie Gimmie) et
J'avais déjà
l'édition précédente avec le son de l'époque mais j'aime cette compile d’EPs
pour sa spontanéité dans la musique, la vélocité des morceaux. Il y a des titres
géniaux Final
Chapters, Gone ou encore Maybes rare morceau punk à mixer du hip-hop.
Il est marrant aussi de voir comment la voix de Jim a évoluée tant elle est parfois peu
reconnaissable.
Pennywise démarrait sa carrière il y
a près de 30 ans et ces titres faisaient les beaux jours des vidéos de surf et
skate, ils ont certes pris quelques rides aujourd’hui mais je prends autant de
plaisir à les écouter.
Il y a une
sorte d’engouement, de retour au rock classique ces temps-ci (Chris Rolling Squad, Central Express…), et Jugs fait partie de ces groupes qui
prennent la vague en route.
Rien de
détonnant chez les Lyonnais mais le boulot a le mérite d’être bien fait. Ça rock
et ça groove sur RedOil, le meilleur morceau à mon goût et
on découvre des airs un peu psyché sur VelvetBed façon Brian Jonestown
Massacre, avec des guitares un peu folles et des mélodies haut perchées. L’apport
du saxo amène un petit plus non négligeable. Je suis moins fan de Casse-pipe, le morceau phare, trop classique à
mon goût, même chose pour My Best Religious time qui me rappelle les jeunes années Noir Désir.
Les amateurs de rock français classiques
sauront apprécier ce 5 titres du groupe Lyonnais à sa juste valeur, pour ma
part il me manque de la folie malgré ce qu'on entrevoit en entrée, de la vitesse aussi, un peu de crasse, d'odeur de bière, de tacle et de mauvaise foi.
Sordid Ship est né des cendres de Sparkrow et son premier EP est certainement une des meilleures surprises de cette année. L'occasion d'inviter Doug à dévoiler ses goûts...
Mon coup de cœur de ces dernières semaines SHUT UP! TWIST AGAIN vient de mettre en ligne un petit (de 7min quand même...) report de leur tournée au Brésil de cet été.
J'avais raté leur album l'année dernière, il sera chroniqué dans quelques jours.