Affichage des articles dont le libellé est angers. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est angers. Afficher tous les articles

jeudi 20 mars 2025

Interview - BERMUD


BERMUD  a créé la sensation le mois dernier en sortant son premier album, Oceans On The Moon, petit bijou dans un style hybride oscillant entre grunge et shoegaze. Le groupe s'est offert une super release party au Joker's Pub en première partie de We Hate You Please Die. Rencontre avec Elliot, aussi sympa qu'intéressant, pour en apprendre davantage sur l'album et le groupe.

 

 

Peux-tu revenir sur la création de Bermud, cela s’est fait suite à la fin de Jumaï je crois ?

Je me suis lancé sur BERMUD suite à la fin de Jumaï en effet, ce projet s'est arrêté un peu de façon naturelle et j'avais pas mal de morceaux en chantier. Au début je me suis juste dit qu'il fallait que j'enregistre quelques morceaux et les sortir et puis ça s'est transformé en album qu'on a enregistré à quatre et que j'ai sorti avec Reverse Tapes (ndlr : label de Tours).

 

D’ailleurs pourquoi as-tu choisi le nom de Bermud ?

BERMUD est un nom qui évoque quelque chose à n'importe qui. Ça fait écho à la science-fiction, à un lieu qui résonne dans l'imaginaire de chacun, tout le monde peut associer ce nom à une référence de l'imaginaire collectif. Et comme m'a dit un pote : ça fait voyager et ça raccourcit les pantalons.

 



Toujours en termes de noms, que signifie Oceans On The Moon, ou plutôt que représente ce titre ?

C'est en écrivant les paroles du dernier morceau Ghost Cry que cette image m'est venue. Les océans sur la lune existent d'une certaine façon puisque c'est comme ça que l'on nomme les régions lunaires. J'ai pensé que cette image d'un lieu à la fois lointain et imaginaire mais aussi bien réel (puisqu'on peut les apercevoir toutes les nuits) et que l'on pourrait fantasmer comme un refuge ou en tous cas un lieu vers lequel on pourrait s'échapper correspondait bien l'album.

 

Sur Oceans On The Moon est-ce toi qui a tout composé ? La musique, les lignes de tous les instrus, les textes ?

J'ai composé la majeure partie des morceaux de l'album seul, à part un (Wherever it's Brightest) et quelques lignes qui se sont composées en jouant les morceaux en groupe en vue d'enregistrer les pré-prods. La compo de cet album a commencé quasi un an avant l'enregistrement et a continué jusqu'à pendant celui-ci pour le dernier titre (Ghost Cry). C'est ce que je trouve hyper intéressant avec le fait d'avoir son propre studio (La Cuve), ça offre la liberté de pouvoir être dans un processus de composition pendant toute les phases de créations d'un album (même presque jusqu'au mix ....).



 D’ailleurs comment composes-tu un morceau ? Commences-tu par la musique, le texte, en acoustique…

mercredi 19 février 2025

Interview - Daria

 

Photo par Rémi Sourice

Daria signe son retour fin 2024 avec Fall Not, cinquième album aussi brillant que ses prédécesseurs. Dans une scène Angevine plus active que jamais (Fragile, Do Not Machine, Limboy, Bermud, Tiny Voices, San Carol...) il est temps de prendre des nouvelles du groupe fondé au début des années 2000.


L’actualité de Daria c’est votre retour huit ans après avec un nouvel album, Fall Not. Qu’est ce qui a entraîné cette longue pause ?

La pause est survenue assez simplement. Après la tournée 2016-2017 pour défendre Impossible Colours (sorti en 2016), nous ne sommes pas retournés au local de façon fréquente pour composer de nouvelles chansons… Sans doute que nos vies et nos obligations à cette période nous ont éloigné de la musique de Daria et assez simplement, sans le verbaliser, que nous nous sommes mis en pause… Ce qui a permis à chacun de faire pleins d’autres choses :) 

 

Il y a eu des changements de line-up entre Impossible Colours et Fall Not. Le tout premier concerne la batterie, Matgaz n’a fait qu’enregistrer le précédent album je crois ? Comment s’est fait le retour d’Arnaud ?

Oui c’est ça. Matgaz avait enregistré Impossible Colours et fait les premiers concerts qui ont suivi. Puis par manque de temps (il joue notamment dans Mars Red Sky), il a cédé sa place à Charly (batteur originaire de Limoges, dans les Bushmen entre autres…) pour toutes les autres dates. Puis la pause est survenue. 

Et le retour d’Arnaud s’est fait en 2021/2022. D’abord sur le mode « eh les gars, est ce qu’on n’irait pas jouer quelques morceaux au local ? » puis de fil en aiguille l’idée a fait son chemin que l’on pourrait jouer de nouveaux trucs… 

 


Pour la basse, le changement avec l’arrivée de Pierre-Yves s’est fait durant l’enregistrement ? J’ai lu que Germain était crédité de 4 morceaux… ?

Oui c’est ça. Germain avait repris avec nous lors des sollicitations d’Arnaud. Puis l’aventure a cessé durant l’enregistrement. Nous avons enregistré l’album en 3 sessions de 3 jours durant 2023 : février, avril et octobre. Germain a joué sur celles de février et avril. Et par la suite, la vie perso et pro a fait que cela n’était plus possible pour lui de poursuivre. PY est arrivé dans la foulée à l’issue de la session d’octobre (c’est Cam qui s’est chargé, en plus, des basses lors de cette session).

 

L’artwork contraste vraiment avec le précédent avec un côté sombre, était-ce volontaire ce contraste ?

Effectivement, c’est plus NB que full color comme le précédent. Non ce n’était pas du tout prémédité. On fonctionne au coup de cœur sur des visuels. Et nous avons tout de suite flashé sur ce visuel. La peinture de la pochette est le travail d’un artiste qui s’appelle Kieran Antill. 

 

L’enregistrement s’est fait par vos soins, Camille notamment, qu’est-ce que cela change par rapport aux enregistrements précédents en studio ?

Comme on le disait précédemment, nous avons fait en 3 sessions, mais c’était bien des sessions en studio. Pour le groupe ce qui était différent c’est que cela offrait le temps (court quand même) d’une réflexion sur certains sons, certains arrangements. Pour Cam, ça multipliait les casquettes. Chapeau (sic!) à lui de l’avoir fait ainsi ! 

 

Est-ce que s’enregistrer n’amène pas une pression supplémentaire par rapport à un enregistrement avec un producteur du calibre de J. Robbins

Oui dans le sens où l’on veut être sûr de fournir à celui qui va mixer des pistes correctes, avec des choix de sons cohérents par rapport à la fois à l’esthétique de celui qui mixe mais aussi avec ce que l’on va attendre de lui. Cam n’en est plus à son coup d’essai et nos collaborations avec J. Robbins nous renforce aussi sur ce terrain-là. 

 

Comment se passe la création d’un titre chez Daria? Par exemple pouvez-vous expliquer comment est née une chanson comme Cognac ? Le texte, la musique ?

Assez classiquement je crois. D’une part, on démarre sur une idée que l’on fait tourner au local, qu’on étoffe, qu’on travaille. Et si tout se passe bien et que cela commence à ressembler à un morceau alors Cam commence à travailler une mélodie de voix. Ou d’autre part, il arrive que certaines idées soient bien abouties, que le titre soit entièrement composé par l’un de nous. Par exemple, Cam a écrit Cognac puis l’a enregistré en mode démo sur son ordi. Tous séduits, on a plus qu’à apprendre à le jouer au local. Evidemment dans tous les cas, ça laisse la place aux discussions pour faire évoluer les choses à des moments. Une démo VS l’énergie/le volume du groupe en vrai ça change parfois les perceptions et fait évoluer les choses. 

 

L’écriture d’un morceau varie-t-elle suivant que vous êtes dans Daria, Lane ou Do Not Machine ? Par exemple si un riff de guitare vous vient en tête avec quel groupe l’associez-vous ?

Oui forcément car de loin c’est du rock mais de près ce sont 3 groupes différents :) 

Et de façon très pratique, Machine utilise un accordage guitare très spécifique donc y’a pas de question à se poser. Et LANE a existé alors que Daria ne jouait plus donc finalement pas de question non plus. 

 


Quel regard portez-vous sur l’évolution de Daria depuis Silencer ?

C’est une question compliquée car ce n’est jamais simple de regarder dans le rétro. Je crois que la principale évolution tient dans la manière qu’on a de faire passer les émotions. Depuis le début la sincérité des émotions est là mais elle ne s’exprime plus pareille aujourd’hui. À l’époque de Silencer, c’était beaucoup « tout dans le rouge », à fond les instrus et la voix. Aujourd’hui, on cherche beaucoup plus la dynamique au sein d’un morceau ou d’un disque, et ce dans la musique mais aussi dans le chant pour transmettre ces émotions. 

 

Je ne vous ai jamais posé la question mais d’où vient le nom Daria à l’origine ?

C’est un prénom d’origine slave que l’on a toujours beaucoup aimé. Et à l’époque de la naissance du groupe naissait aussi le dessin animé du même nom que l’on appréciait. 

 


Petite question de curiosité pour Camille et Etienne, on vous croise toujours dans les mêmes groupes, avez-vous et jouez-vous dans d’autres formations, séparés l’un de l’autre ?

Effectivement ! Par le passé, Cam a joué dans Ride The Arch sans Etienne. Et Etienne a joué dans Hatebonz sans Cam… mais avec Arnaud :) 

 

Y’a-t-il beaucoup de dates de prévues pour soutenir l’album ?

Oui nous allons essayer de défendre au maximum Fall Not par la scène. Nous avons annoncé d’ores et déjà une vingtaine de dates jusqu’à l’été… En France mais aussi en Espagne :) 



Merci à Herr Krombacher pour les photos et les vidéos.


https://www.facebook.com/dariatheband/

https://wiseband.lnk.to/Daria-Fall-Not



mardi 11 février 2025

BERMUD – Oceans on the moon

 


BERMUD – Oceans on the moon

We’re not alone music

 

J’ai découvert Bermud sur scène, il y a 3 ans au Héron Carré à Angers, le groupe faisait la première partie de Tiny Voices et No Trigger. Et dans l’explosion d’énergie et de saturations punk de la soirée la jeune formation est venue amener une fraîcheur estivale très poétique. Quelques mois après sortait son premier album/EP, Chetter Humin et j’ai vraiment été sensible et réceptif à son grunge shoegaze très planant. BERMUD c’est le projet d’Elliot, jadis dans Jumaï, bien connu sur Angers, qui écrit et compose tout et pour ce projet il s’est bien entouré avec d’anciens Wild Fox.

L’année dernière, on avait eu le droit à un léger aperçu des nouveaux titres lors de la session unplugged du groupe, un exercice compliqué mais totalement réussi. J’espère d’ailleurs que cet enregistrement live sortira un jour.

Oceans on the moon annonce une série de virages. Tout d’abord Elliot a créé son propre label We’re not alone music pour pouvoir diffuser sa musique et ça, c’est un sacré pas en avant (Chetter Hummin était sorti sur le label tourangeau Reverse Tape). Ensuite, le second est que le son de Bermud a évolué vers quelque chose de plus complexe et brut malgré le fait que certains morceaux étaient déjà écrits à l’époque de Chetter Humin.  La douceur introductive de Lullaby semble d’ailleurs un lien entre les deux productions, puis la chanson monte en puissance avec de gros riffs de guitares et c’est quelque chose d’assez nouveau je trouve chez le groupe angevin. 6 Miles rappelle cette délicatesse déjà présente aussi sur le premier opus, le morceau étire ses mélodies aériennes bien aidé par la très jolie voix d’Elliot. Et dans le registre des très beaux morceaux Fallen Moon est certainement le tube de cet album. D’abord par sa rythmique, puis ses mélodies et ensuite l’appui des chœurs d’Océane qui forment une belle harmonie. Le refrain est superbe et plein de sensibilité. Les sonorités et effets amènent une belle atmosphère. J’aime aussi beaucoup Call Out, envoutante et pleine de vibrations intéressantes. On ne peut qu’être pris aussi dans le tourbillon de Ghost Cry, plus nerveux avec une basse qui dirige le morceau, des guitares très aériennes et à nouveau ce rapport à la lune (Stuck in the darkness of a bad dream like oceans on the moon) après Fallen Moon. Wherever it’s brightest est à nouveau un morceau très mélodique dont les chœurs viennent apporter une belle sensibilité.

Striken se révèle le titre le plus énervé, bien plus grunge dans son traitement avec un défouloir noise sur sa fin rappelant Dinosaur Jr. Il marque aussi la différence avec le premier opus. Ignorance mélange encore douceur pop, passages aériens et saturations de guitares, je suis moins fan de ce morceau ainsi que de Anyway qui enchaîne, peut-être parce que la recette est très proche mais il pose tout de même un refrain bien accrocheur.

 

BERMUD évolue donc apportant davantage de saturation et d’énergie dans ses nouveaux morceaux. Mais le côté mélodique, mélancolique même, est toujours très présent avec un chant d’une belle douceur et d’une belle sensibilité. Une deuxième production très réussie !

 

J. NeWSovski

https://bermud.bandcamp.com/album/oceans-on-the-moon

https://www.facebook.com/BERMUDDD



samedi 7 décembre 2024

DARIA – Fall Not

  


DARIA – Fall Not

Twenty Something

 

Angevin d’adoption depuis plus de quinze ans, j’ai du mal à percevoir l’aura et la notoriété de Daria en dehors de l’Anjou. Pour les avoir découverts à la sortie de leur premier album Silencer (2006) j’ai pu apprécier leur évolution et leur montée en puissance jusqu’à Impossible Colours dix années plus tard. C’est pour moi un excellent album bien trop méconnu. Le groupe s’est ensuite mis en pause et ses membres se sont consacrés à leur projets annexes : L.A.N.E. et Do Not Machine.

C’est en décembre 2023 que Daria annonce son retour avec un morceau : Water & Sound. Un changement de line-up aussi, Matgaz (Mars Red SkyEpiqHeadcases…) n’est resté que le temps de l’enregistrement d’Impossible Colours et est remplacé par Arnaud qui fait son grand retour. 2024, Daria écrit son cinquième album, Germain à la basse enregistre quatre morceaux puis est remplacé par Pierre-Yves (Les ThugsL.A.N.E.).

 

Fall Not s’offre dans un très joli écrin, sobre et sombre, en opposition à son prédécesseur très lumineux. L’album a été enregistré directement par le groupe, par Camille précisément, qui s’était déjà chargé des albums de The FlickerL.A.N.E. et Do Not Machine. Le mixage a été réalisé par J.Robbins (Clutch, Aïna, Jets To Brazil Jawbox…), présent à la production sur les précédents albums.

 

Et force est de constater que Daria est toujours en forme, Citrus Paradisi nous le prouve assez rapidement avec une rythmique entêtante et des parties mélodiques bien léchées. Le refrain est entraînant comme il faut et on notera la participation de J.Robbins au chant, juste la grande classe ! Keep My Head calme un peu le jeu avec un tempo plus lent mais une intensité plus grande qui prend de l’ampleur tout au long du morceau. Il regorge de passages délicieux comme lorsque Camille répète « We somehow begin, We somehow begin to reflect our paradoxes ».

The Coral wounds impose un refrain accrocheur avec une belle puissance tandis que Cognac se démarque de l’album avec une basse omniprésente, une atmosphère inquiétante créée par ces vagues de guitares, le chant de Camille est posé et ciselé. On pourrait penser à Jesus Lizard, dont le dernier album résonne encore, toujours est-il que ce morceau ne pourra laisser indifférent et se révèle après des dizaines d’écoutes comme CELUI qui ressort de Fall Not.

Mais Daria sait toujours jouer aussi vite comme dans ses jeunes années comme c’est le cas sur A smile an oasis et retrouve ses gammes sur Water & Sand qui aurait pu être présent sur un ancien album.

Minor Majority et the invisible Wandering posent une atmosphère plus lourde et grave, en mid-tempo tandis que Second to none est un morceau qui se révèle d’une grande ampleur que je trouve aussi chargé en émotion sur sa partie centrale. Fictions, si j’ai bien compris n’apparaîtra que sur le cd, un titre emmené par la basse de Pierre Yves, qui sonne à perfection.

 

De retour après une longue pause Daria nous offre un album riche et intense, enregistré par leurs soins c’est une nouvelle belle démonstration de leur talent. Je parlais d’aura en début de chronique, j’espère qu’elle explosera encore plus tant cet album et ce groupe mérite une grosse reconnaissance.

J. NeWSovski

 

 

 

https://www.facebook.com/dariatheband

https://dariarock.bandcamp.com/

 

jeudi 10 octobre 2024

Vidéo - FRAGILE

Petite vidéo de MODEL qui vient clôturer l'histoire du premier EP de FRAGILE. La session live a été tournée au Vélodrome d'Angers, le même que sur la pochette et là-même où a été tournée le premier clip.



jeudi 29 août 2024

Fanzine - Numéro 21


 


Après douze années d'attente arrive enfin ce 21ème numéro des Rêveries. Je ne peux qu'être admiratif des confrères qui arrivent à sortir régulièrement des zines. Le travail est long et parfois fastidieux mais amène du plaisir à son final.


J'espère qu'à travers ce nouveau numéro vous pourrez découvrir des artistes qui m'ont marqué et influencé cette année.


Voici le lien vers la version numérique :

https://www.calameo.com/books/0077422997978469b9c9d


La version papier est en cours d'impression et devrait arriver début septembre, limitée à une cinquantaine d'exemplaires, les trente premiers seront accompagnés de la compilation
.
Il sera disponible sur Angers gratuitement (ou contre une bière) et mise dans des points relais (Jokers Pub, Exit Music, Homewax, Le chabada...).

Disponible par correspondance moyennant frais de port (autour de 5€) en m'envoyant un mail à :
lesreverieshxc@gmail.com

mercredi 21 août 2024

PENICHE - Triplé

 


PENICHE - Triplé

Floral Records - Luik Music

Après deux EP prometteurs, PENICHE, le pêchu trio basé sur Angers, se lance dans la grande aventure du LP avec le bien nommé "Triplé". Toujours fidèle à sa formule 100% instrumentale, PENICHE mélange à merveille math-rock, post-rock ou encore envolées noise. Embarquer avec PENICHE ce n'est clairement pas s'adonner au slow tourisme fluvial. Bien au contraire, les trois compères foncent souvent à la vitesse d'un hors-bord et livrent une musique tonique à l'énergie communicative, comme en atteste la petite bombe qui ouvre l'album "Treize à la Douzaine". Batterie infatigable, riffs bien tranchants, changements de rythme en pagaille, ce titre constitue une entrée en matière tonitruante. "Nono 168" calme un peu le jeu avec sa délicieuse intro à la basse. Avec ses guitares mélodieuses et sa structure complexe, ce morceau évoque le math-rock lumineux de TOTORRO. PENICHE remet un coup d'accélérateur sur l'entame saturée de "Cooloss Cooloss". Un titre d'obédience post-rock flirtant avec les 5 minutes qui voit alterner avec réussite des sonorités plus noisy et des passages plus délicats dominés par la basse musclée de Léa. "K10" laisse chaque instrument prendre progressivement sa place : des percussions inspirées aux guitares harmonieuses en passant par la basse. Puis, la tension se fait sentir jusqu'au puissant final qui monte clairement dans les décibels. L'absence de chant ne lasse jamais et ce n'est pas "Grotsunami" qui prouvera le contraire. Assez dansant avec sa basse groovy et sa batterie infernale, ce titre jalonné de saccades soniques évoque notamment les excellents LA JUNGLE. Après une telle débauche d'énergie, PENICHE calme le jeu et offre une respiration avec "QLF" qui s'inscrit dans une veine post-rock sans les longueurs inhérentes au style. Le trio brouille ensuite les pistes avec le schizophrène "Guérande BZH", morceau aux changements de tempo aussi inattendus qu'efficaces. Une sorte de titre "2 en 1", alternant passages dynamiques et moments plus contemplatifs. Après la presqu'Ile guérandaise, cap sur le Choletais avec "Ribou". Porté par une rythmique très post-punk, ce titre se fait progressivement plus tendu grâce notamment à la guitare incisive de Lucas. Après l'expéditif "La Péniche", le voyage avec PENICHE touche à sa fin sur "La Vareuse", imparable pépite post-rock de 6 minutes aux ambiances contrastées. 

Avec "Triplé "PENICHE passe haut la main le cap du premier album et prouve que le rock instrumental a encore de beaux jours devant lui. A découvrir d'urgence sur scène !

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Nono 168

 

https://peniche.bandcamp.com/album/tripl

https://www.facebook.com/peniche.band


mardi 27 février 2024

DO NOT MACHINE – Celebrations of the end

 


DO NOT MACHINE – Celebrations of the end

Twenty Something

 

Heart Beat Nation, premier album de Do Not Machine, était sorti dans l’anonymat du COVID, simple sortie physique avec peu ou pas de concerts pour l’appuyer. Pourtant derrière ce groupe il y a des musiciens chevronnés, fine fleur de la scène angevine : Alex à la basse (Zenzile, Glass), Ben à la guitare et au chant (Last Time Vodoo), les frères Etienne et Camille à la guitare et batterie (Daria, L.A.N.E.). Sorte de super groupe local qui sort son deuxième album dans un timing bien choisi juste après l’arrêt de Lane et juste avant le prochain album de DARIA.

 

Do Not Machine pourrait se définir par un son lourd, saturé, avec un mur de guitares fuzz et une basse omniprésente, d’ailleurs le morceau qui ouvre Celebrations of the end, Feather, appuie fort sur cet aspect avec un joli sens des mélodies. Mais les angevins savent aussi accélérer le rythme notamment sur The Second Take, morceau dévoilé quelques semaines avant la sortie de l’album sous forme de vidéo. Il se veut résolument très 90’s alternant énergie et passages plus aériens. Vient ensuite Insomnia qui marque une sorte de passage dans ces 9 titres. Il amène une atmosphère justement plus aérienne, avec un son toujours aussi lourd mais des mélodies plus posées, le tout rythmé par une basse, une nouvelle fois omniprésente. Dès lors, Do Not Machine développe son style sur le très beau Constellation, qui se révèle une très belle synthèse de l’album, puis sur l’instrumental Portrait.

On ressent des sonorités rappelant ici Rival Schools ou Quicksand (Glass Kingdom) voire même certains morceaux très aériens des Deftones (A New Love Ends ou A shelter) tout en conservant sa patte mélodique et son fuzz caractéristique.

 

On notera que Celebrations Of The End, comme son prédécesseur, a été enregistré par Camille Belin, le batteur, puis mixé par J.Robbins de Jawbox. Cet album est aussi sorti par Twenty Something, sous-division de Nineteen Something, label de Franck Frejnik (Rock Sound, SlowDeath…), Eric Sourice (Les Thugs, Lane) et Silvère Vincent (Les tambours du Bronx, Abus dangereux..).

 

Ici on espère que cet album permettra au groupe de tourner enfin et d’avoir la renommée qu’il mérite. C’est en tout cas un superbe album et l’une des sorties marquantes de ce début 2024.

 

J. NeWSovski

 

 

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/do-not-machine-celebrations-of-the-end-lp

 

https://www.facebook.com/donotmachine/



vendredi 23 février 2024

PETE BYRD – Be

 


PETE BYRD – Be

Autoproduction

 

Pete Byrd est un artiste angevin qui sort du registre habituel des Rêveries. Ici, pas de guitares saturées ni de chant hurlé et encore moins de rythme effréné à la batterie.  Be est son premier album après avoir sorti en 2021 un EP intitulé See You Smile. Pete Byrd jouait auparavant dans Angry Beards et Apple blossom, il est accompagné par trois musiciens sur scène.

 

Pour le rapprocher d’artistes qui me sont plus familiers je dirais que sur Be, le premier morceau, on retrouve un peu le style de Greg Graffin sur son dernier album solo à savoir une folk fortement colorée par la culture américaine avec notamment des sonorités country et dès lors on peut parler du style americana. Il apporte aussi un joli côté mélodique et l’atmosphère rappelle aussi le film Into The Wild de Sean Penn avec la superbe BO d’Eddie Vedder.  Sur Dark Times l’apparition d’un banjo accentue ce côté country voire même cajun comme si la Loire avait troqué sa douceur pour la grandeur du Mississipi. Pete Byrd s’échappe aussi vers des choses plus pop comme sur Too long qui propose des belles mélodies sur son refrain. J’aime beaucoup la douce Good Friends avec un superbe chant très bien accompagné par des chœurs qui créent une belle harmonie. D’ailleurs la voix du bassiste, très basse, est juste superbe sur Deep Through  The Woods.

 

Il y a aussi un côté très intimiste qui se dégage d’un morceau comme cheeky  birds et qui se révèle être une belle introduction au diptyque final. Dans un premier temps Hummingbirds, se révèle être une chanson douce qui fait une belle démonstration de chant mais qui monte en intensité tout du long pour se terminer de façon magnifique accompagnée par une trompette. Dans un second temps il y a une grande mélancolie qui ressort de The Man You Loved, qui conclut l’album juste en chant et guitare, un titre dédié à sa chère et tendre. Ces deux morceaux alignés forment un superbe final pour ce premier album.

 

Be est donc un très bon album de folk et Pete Byrd est très bon artiste qui mériterait d’être davantage médiatisé. Peut-être lui manque-t-il un background rock ? Toujours est-il que je vous conseille l’écoute de son premier album.

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://www.facebook.com/PeteByrdOfficial/

https://petebyrddiffusion.wixsite.com/my-site-1

https://www.instagram.com/petebyrdmusic/


https://bfan.link/be-3?fbclid=IwAR0ZNdUN-H8StUuhDHBf2uRWsDLhy9A0NdwAES8UTihsanOmwdsKh8zBDxw

vendredi 9 février 2024

Interview - DO NOT MACHINE

 La douceur angevine semble propice à l’inspiration musicale, ces derniers mois les sorties d’albums s’y sont succédées (Fragile, Tiny Voices, Bermud, Lane, Beastly…). C’est aujourd’hui le tour de Do Not Machine de nous présenter son deuxième opus qui sort cette-fois-ci dans un contexte bien meilleur avec une belle release partie au Chabada.





On s’était rencontrés à la sortie de Heart beat nation, en 2020 en plein COVID, avez-vous réussi tout de même à défendre l’album sur scène ?

C’est exact. Le premier album est sorti en nov. 2020 pendant le second confinement. L’année 2021 a ensuite été marquée par nos doutes, comment défendre ce premier disque et comment rebondir. Du coup, on a peu joué pour ce premier disque au profit de temps passé à composer notre second disque. 

 

Pour celui-ci, il commence à y avoir quelques dates et notamment une à Paris avec La Faiblesse, est-ce important pour vous de retrouver la scène ?


Evidemment. C’est par la scène qu’une musique comme celle que l’on joue prend une part importante de son sens. Les concerts, les rencontres, les heures de camion, etc… ça fait aussi parti du délire et ça nous fait du bien de faire cela avec Do not machine


          


Quel a été votre processus de composition pour ce deuxième album ? êtes-vous partis dans la continuité du précédent ou avez-vous composé différemment ?

La réponse ne sera pas très originale :) Comme beaucoup de groupes, chacun arrive au local avec une idée, un riff, une mélodie de chant, et ensemble on fait tourner, on construit, on étoffe jusqu’à être tous satisfaits du rendu. On avait fait comme ça pour le premier, on a fait comme ça pour ce second disque… Et l’on fait comme ça avec tous nos autres projets aussi:)

 

Sur les premières écoutes j’ai l’impression que, notamment sur sa deuxième partie, Celebrations of the end sonne davantage aérien et post-punk que Heart beat nation, est-ce juste une sensation ?

Tout à fait d’accord avec toi. Sans que cela soit quelque chose que l’on se soit imposé, on a sans doute inconsciemment écouté nos envies lors de la composition, et ça tendait parfois vers des parties plus aériennes, plus ambiantes comme tu le décris. 

 




Vous êtes partis sur le même principe d’enregistrement que pour le précédent, à savoir enregistré par Camille et mixé ensuite par J.Robbins. D’ailleurs où et comment l’avez-vous enregistré ?

C’est ça. On l’a fait en plusieurs sessions. D’abord le basse-batterie en studio. Puis quelques temps plus tard, en plusieurs fois encore, les guitares dans le local de répétition. Et enfin les voix, là aussi dans le local. Le tout piloté par Cam avant qu’on envoie à J. Robbins, à qui l’on fait confiance depuis longtemps maintenant pour mixer une musique comme la nôtre. 

 

Pouvez-vous nous éclairer sur le nom de ce nouvel album ?

C’est une ligne d’un des morceaux, sur « a new love ends ». A la réflexion, ça faisait écho à la période que l’on avait vécu avec tout ce bazar covid… Et la sensation d’un renouveau. 

Qu’abordez-vous comme sujets dans vos textes ?

Les messages sont divers et variés : constat mélancolique du monde mais aussi des échos ou des réflexions sur des choses vues ou vécues. 

 




Comment s’est fait le choix de l’artwork ?

Avec des gens de confiance… Les mêmes artistes (Julie Cice et Pascal Darosa) que pour le visuel du premier. On y voit même un lien assez direct, dans la continuité.

 




Avec deux albums au compteur désormais, comment se fait votre choix des titres pour les concerts ? Y a-t-il des morceaux que vous écartez très rapidement car plus difficiles à jouer ?

On choisit surtout ceux qui nous plaisent, sans trop réfléchir. Ensuite on voit si on s’en sort pour les interpréter. Et si ça colle, alors on les inscrit sur la setlist :) 

 

Qu’en est-il de vos groupes respectifs ? Last Time Vodoo ? Zenzile ? Il me semble que le nouvel album de Daria ne devrait pas tarder ?

Zenzile s’apprête à fêter ses 30 ans en 2025… Ça va être énorme !! Et Daria s’apprête à sortir son 5ème album à la rentrée 2024. 

 





Liens :

https://www.facebook.com/donotmachine/

https://donotmachine.bandcamp.com/

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/do-not-machine-celebrations-of-the-end-lp


vendredi 15 septembre 2023

Interview : TINY VOICES

 


De retour sur Angers après une tournée de neuf dates à travers l’Europe, les Tiny Voices ont pris le temps de répondre à quelques-unes de nos questions. Une interview au cours de laquelle nous avons parlé de leur premier album, son enregistrement, son artwork et de Wank For Peace.



Avant de parler de Tiny Voices je voulais savoir comment s’était arrêté l’aventure Wank For Peace ?

 

On a arrêté en 2016 car l’un de nous partait en voyage pendant un an. On l’a su assez tôt pour se booker beaucoup de concerts en 2015 et clôturer une sacrée belle aventure.

Puis en 2019 on s’est vu proposer des concerts tentants alors on a remis le couvert pour une dizaine de dates. Dès l’été 2019 on a commencé à se dire qu’il fallait repartir sur d’autres compos. En octobre on est 3 à être aller se poser à la mer et on est revenu avec les prémices d’Erosion.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie du coup de reformer un groupe ?

 

Rejouer ensemble, passer du temps ensemble, composer ensemble. L’expérience était nouvelle car on a composé un disque sans jamais faire de concert avant. On est allé en studio sans jamais avoir joué live les morceaux.

 

Pourquoi ne pas avoir conservé le nom de Wank For Peace ? Y a-t-il une signification précise à Tiny Voices ?

 

WFP on avait déjà pensé à changer pour la sortie de Fail Forward. C’était drôle quand on avait la vingtaine. Nouvelle aventure nouveau nom ! WFP faisait vraiment partie du passé pour nous. Pour Tiny Voices on s'en est chacun trouvé une signification qui nous allait. C'est pas mal déjà !

 


Durant cette période on a pu entendre l’un d’entre vous dans Nightwatchers, vous voir dans Kitchen Talks aussi, avez-vous joué dans d’autres groupes ?

 

Flo s’amuse aussi avec LIMBOY. Sinon les projets des autres sont moins musicaux, Florx gère son potager comme un professionnel, Juju a un resto et je cours.

 




Erosion a été enregistré plus de deux ans avant sa sortie, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de le sortir ?

 

Alors on a attendu car c’était le Covid et qu’on avait plus d’un an d’attente avec le pressage. Aussi car on a voulu défendre un disque que les gens pouvaient écouter en amont. Il y a eu aussi une période où on a préféré ne pas jouer et se concentrer sur notre entourage, nos ami.e.s, et remettre en question aussi les attitudes qu’on a pu avoir jusqu’ici. On est un groupe de 5 mecs, on a tout à apprendre.
Et puis tout simplement on a pris notre temps à tous les niveaux. On fait ça avec envie et passion mais ça n'est pas une priorité !

 

Vous êtes repartis avec Amaury Sauvé aux manettes, c’était un choix évident pour le groupe ?

 

C’était évident oui, Amaury est un ami maintenant et l’expérience dans son studio est incroyable. Tous les jours tu te réveilles dans le studio, tu y dors, on y mange ensemble, c’est les vacances avec les copains et à la fin tu as un disque qui sonne comme jaja. Amaury nous donne des devoirs, il nous demande des graphiques pour chaque morceau, ça met à plat tout ce que tu ressens et souhaite exprimer dans ton morceau. On avait envie de « bosser » sur ce disque pleinement, de la compo à l'enregistrement, donc ça collait parfaitement.

 




A travers certains textes notamment Hopes and down ou Faults Faults Faults, et même le titre de l’album on sent le groupe dans un autre état d’esprit qu’il y a une dizaine d’années, peut-être plus résigné ?

 

(I lost hope I know, yeah I've been down I've been chasing all the ways to find an inch of it in every stand I needed to, If there's none why would I bother caring for more than what's mine?) (So what I lost hope? I felt like the only one, dumb enough for a bit of optimism. Yeah I lost hope when caring's on again).

 

Résigné je ne sais pas, mais plus sincère, plus terre à terre, plus réaliste. On a pris quelques années depuis WFP donc on grandi, est ce qu’on s’est assagi ? Je pense qu’on a surtout revu nos ambitions, nos envies.

 

Le début de l’album est très original avec juste le chant des bribes de guitare comment est venue l’idée de démarrer l’aventure ainsi ?

 

C’était sûrement une idée de Julien car il a (souvent) les meilleures idées. On voulait un départ sobre et très intimiste.

 




Avez-vous d’ailleurs évolué dans votre façon de composer des morceaux ?

 

Non dans l’ensemble ça part d’une gratte puis la seconde arrive, la complète et on se lance. C’est la même équipe, on a le même procédé. La grosse différence encore une fois c'est qu'on a pris notre temps. On s'est permis de revenir sur les morceaux, d'essayer de les enrichir, de sortir un peu de l'urgence qu'on avait toujours eu.

 

L’artwork est assez inhabituel je trouve, très graphique et dans des couleurs assez rares dans ce style musical (exception pour Glow de Turnstile) que représente-t-il précisément ?

 

Turnstile nous ont copié, on l'a découvert à l'annonce de leur sortie, mais on a pas voulu en faire une montagne.

Notre ami Freddy avait carte blanche et il nous a proposé ça. On voulait des textures, de la matière, de l’usure. Et justement sortir des trucs trop classico punk rock. On a récemment sorti une version K7 avec une pochette alternative noire. Une beauté encore grâce à Freddy.

 

Quel est votre rapport avec l’objet musical que ce soit le vinyle ou le cd par rapport au numérique ?

 

Un LP c’est beau, la pochette est faite pour embellir l’œuvre. Les labels n’ont d’ailleurs pressé que le LP. On a fait le CD nous même avec nos petites mains, à l’ancienne. Je crois qu'on aime bien les objets globalement. Et puis même si c'est le futur, sur le numérique on est à la masse.

 




Un petit mot sur la scène angevine assez prolifique en ce moment…

 

Fragile c’est vraiment de la frappe, j’aime beaucoup Péniche, Bermud, Limboy c’est la famille et Daria revient bientôt. On a de la qualité !

En lien avec la scène on a Collision devices pour les pédales de rock, on a pas mal d’artistes, de vidéastes, de graphistes doué.e.s et deux bars qui s’impliquent dans cette scène. On a maintenant La Cuve pour le recording, ça fait plaisir. Ça fourmille, dans plein de styles différents, avec plein de gens vachement plus jeunes et c'est top.

 

Petite question bonus :

Les rumeurs disent que vous êtes à l’origine du projet Bobby Ramone, vrai ou faux ? 😊

 

Alors j’ai le disque et c’est vraiment top ce projet mais faut pas croire les rumeurs !


 

https://tinyvoicesangers.bandcamp.com/album/erosion

https://www.facebook.com/tinyvoicesangers/