mardi 26 septembre 2023

PHANTOM BAY – Underground [EP]

 


PHANTOM BAY – Underground [EP]

Krod Records

 

Phantom Bay sortait il y a un peu plus d’un an son premier album (https://lesreveriespunkrock.blogspot.com/2022/05/phantom-bay-st.html), celui-ci leur a permis de tourner avec Militarie Gun et Turnstile notamment. Mais, très productifs, les allemands se sont vite remis à la composition et voici que débarque déjà un EP de 5 titres toujours chez Krod Records.

 

Phantom Bay possède un style intéressant mélangeant hardcore traditionnel et post hardcore et fait autant référence à Touché Amoré qu’à Quicksand. L’écoute d’un morceau comme Ends Meet permet de voir l’étendue du talent du quatuor poussant le curseur émotionnel bien haut, un morceau vraiment très bon où le chant déchire littéralement un mur de guitares. Mais sur le morceau d’ouverture, Airtight, Phantom Bay affiche un style plus direct et plus percutant façon Comeback Kid alors que Space résonne comme un joli mélange de Touché Amoré et Converge, le morceau s’appuie sur un climat lourd puis part dans un registre très post hardcore vraiment séduisant.

Les Allemands terminent avec Collective decline, un titre plus mélodique que les précédents mais qui fait preuve d’une belle intensité notamment en raison du chant éraillé. Ce titre me fait penser aux angevins de Fragile, avec cette même capacité à nous transporter.

 

L’année dernière Phantom Bay faisait partie des très belles surprises, les allemands reviennent aujourd’hui très fort avec un EP d’une grande intensité. Un coup de cœur qui se confirme et toujours un groupe à suivre de très près.

 

J. NeWSovski

https://phantombay.bandcamp.com/album/underground

https://www.facebook.com/phantombaypunks/

https://www.instagram.com/phantom.bay/




mercredi 20 septembre 2023

THE TRADERS – How much art can you take ?



THE TRADERS – How much art can you take ?

Hell Vice I Vicious / Decadent Records / Disque Ardent /White Russian Records / Bad Mood Asso

 

Sans révéler un grand mystère The Traders fait parmi des mes groupes français préférés, leur premier et seul album jusqu’à aujourd’hui (too young… so old) a été une belle claque à sa sortie en 2013 et il tourne encore très régulièrement sur ma platine. Aussi, il y a quelques semaines, voire quelques mois, quand le groupe a annoncé sa reformation avec un album à la clef j’ai senti mon palpitant s’accélérer. Le trio Lyonnais a distillé les nouveaux morceaux petit à petit pour faire monter la jauge d’impatience. Puis à la fin des vacances l’annonce du drame est arrivée.

Vous le savez désormais, mais Clément, le guitariste qui a joué aussi dans Intenable et Nina’school, est décédé début août. L’annonce fut brutale. Une nouvelle dévastatrice pour tous ceux qui ont côtoyé Clément ou l’ont simplement croisé lors d’un concert.

Une situation très compliquée à quelques semaines de la sortie du deuxième opus et à quelques mois de la tournée aux Etats-Unis qui doit les entrainer notamment à Gainesville (la ville d’Hot Water music) en compagnie de Quitters.

 

How Much art can you take ? sort donc dans un contexte bien particulier et très lourd. J’ai cru comprendre que le groupe assurera tout de même une partie de ses dates avec leur pote Charles qui devrait prendre la guitare pour l’occasion.

 

L’album commence avec Roads of Ostende, qui après une petite introduction toute douce, applique à la lettre le style Traders avec une grosse basse, un rythme pas trop rapide mais un gros sens de la mélodie. Le refrain est très accrocheur avec les chœurs qui apportent une belle profondeur au morceau. Enchaîne ensuite Insults qui restera le premier morceau composé avec Clément lors de son arrivée dans le groupe. Le chant de Peno est toujours aussi singulier avec un joli grain de voix qui me rappelle par moments celui du chanteur des Brixton Robbers.

Les anciens membres du groupe viennent prêter main-forte en posant leur voix, c’est le cas de Mike Noegraff sur The Basement qui amène un vent de fraîcheur mais surtout une jolie douceur comme un voile de coton sur la fin du morceau. Anthony, lui, intervient sur Thanks, doc… un très bon morceau dont les variations de rythme sont très intéressantes. J’aime d’ailleurs quand le groupe part pied au plancher avant de baisser le rythme comme sur A new role model. J’aime aussi l’intensité que les lyonnais réussissent à faire passer (marching as a luxury).

 

L’album emprunte son nom à Patrick Costello de Dillinger Four qui l’a tatoué sur son torse tandis que l’artwork ne pourra laisser indifférent. Pour moi c’est le seul point noir de cet album.

 

The Traders sort donc ce deuxième album dans des conditions très particulières, il n’en demeure pas moins tout aussi intéressant et percutant que son prédécesseur.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/wearethetraders/

https://thetradersss.wixsite.com/hmacyt

https://wearethetraders.bandcamp.com/album/how-much-art-can-you-take-album-2023

https://www.instagram.com/we_are_the_traders/



vendredi 15 septembre 2023

Interview : TINY VOICES

 


De retour sur Angers après une tournée de neuf dates à travers l’Europe, les Tiny Voices ont pris le temps de répondre à quelques-unes de nos questions. Une interview au cours de laquelle nous avons parlé de leur premier album, son enregistrement, son artwork et de Wank For Peace.



Avant de parler de Tiny Voices je voulais savoir comment s’était arrêté l’aventure Wank For Peace ?

 

On a arrêté en 2016 car l’un de nous partait en voyage pendant un an. On l’a su assez tôt pour se booker beaucoup de concerts en 2015 et clôturer une sacrée belle aventure.

Puis en 2019 on s’est vu proposer des concerts tentants alors on a remis le couvert pour une dizaine de dates. Dès l’été 2019 on a commencé à se dire qu’il fallait repartir sur d’autres compos. En octobre on est 3 à être aller se poser à la mer et on est revenu avec les prémices d’Erosion.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie du coup de reformer un groupe ?

 

Rejouer ensemble, passer du temps ensemble, composer ensemble. L’expérience était nouvelle car on a composé un disque sans jamais faire de concert avant. On est allé en studio sans jamais avoir joué live les morceaux.

 

Pourquoi ne pas avoir conservé le nom de Wank For Peace ? Y a-t-il une signification précise à Tiny Voices ?

 

WFP on avait déjà pensé à changer pour la sortie de Fail Forward. C’était drôle quand on avait la vingtaine. Nouvelle aventure nouveau nom ! WFP faisait vraiment partie du passé pour nous. Pour Tiny Voices on s'en est chacun trouvé une signification qui nous allait. C'est pas mal déjà !

 


Durant cette période on a pu entendre l’un d’entre vous dans Nightwatchers, vous voir dans Kitchen Talks aussi, avez-vous joué dans d’autres groupes ?

 

Flo s’amuse aussi avec LIMBOY. Sinon les projets des autres sont moins musicaux, Florx gère son potager comme un professionnel, Juju a un resto et je cours.

 




Erosion a été enregistré plus de deux ans avant sa sortie, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de le sortir ?

 

Alors on a attendu car c’était le Covid et qu’on avait plus d’un an d’attente avec le pressage. Aussi car on a voulu défendre un disque que les gens pouvaient écouter en amont. Il y a eu aussi une période où on a préféré ne pas jouer et se concentrer sur notre entourage, nos ami.e.s, et remettre en question aussi les attitudes qu’on a pu avoir jusqu’ici. On est un groupe de 5 mecs, on a tout à apprendre.
Et puis tout simplement on a pris notre temps à tous les niveaux. On fait ça avec envie et passion mais ça n'est pas une priorité !

 

Vous êtes repartis avec Amaury Sauvé aux manettes, c’était un choix évident pour le groupe ?

 

C’était évident oui, Amaury est un ami maintenant et l’expérience dans son studio est incroyable. Tous les jours tu te réveilles dans le studio, tu y dors, on y mange ensemble, c’est les vacances avec les copains et à la fin tu as un disque qui sonne comme jaja. Amaury nous donne des devoirs, il nous demande des graphiques pour chaque morceau, ça met à plat tout ce que tu ressens et souhaite exprimer dans ton morceau. On avait envie de « bosser » sur ce disque pleinement, de la compo à l'enregistrement, donc ça collait parfaitement.

 




A travers certains textes notamment Hopes and down ou Faults Faults Faults, et même le titre de l’album on sent le groupe dans un autre état d’esprit qu’il y a une dizaine d’années, peut-être plus résigné ?

 

(I lost hope I know, yeah I've been down I've been chasing all the ways to find an inch of it in every stand I needed to, If there's none why would I bother caring for more than what's mine?) (So what I lost hope? I felt like the only one, dumb enough for a bit of optimism. Yeah I lost hope when caring's on again).

 

Résigné je ne sais pas, mais plus sincère, plus terre à terre, plus réaliste. On a pris quelques années depuis WFP donc on grandi, est ce qu’on s’est assagi ? Je pense qu’on a surtout revu nos ambitions, nos envies.

 

Le début de l’album est très original avec juste le chant des bribes de guitare comment est venue l’idée de démarrer l’aventure ainsi ?

 

C’était sûrement une idée de Julien car il a (souvent) les meilleures idées. On voulait un départ sobre et très intimiste.

 




Avez-vous d’ailleurs évolué dans votre façon de composer des morceaux ?

 

Non dans l’ensemble ça part d’une gratte puis la seconde arrive, la complète et on se lance. C’est la même équipe, on a le même procédé. La grosse différence encore une fois c'est qu'on a pris notre temps. On s'est permis de revenir sur les morceaux, d'essayer de les enrichir, de sortir un peu de l'urgence qu'on avait toujours eu.

 

L’artwork est assez inhabituel je trouve, très graphique et dans des couleurs assez rares dans ce style musical (exception pour Glow de Turnstile) que représente-t-il précisément ?

 

Turnstile nous ont copié, on l'a découvert à l'annonce de leur sortie, mais on a pas voulu en faire une montagne.

Notre ami Freddy avait carte blanche et il nous a proposé ça. On voulait des textures, de la matière, de l’usure. Et justement sortir des trucs trop classico punk rock. On a récemment sorti une version K7 avec une pochette alternative noire. Une beauté encore grâce à Freddy.

 

Quel est votre rapport avec l’objet musical que ce soit le vinyle ou le cd par rapport au numérique ?

 

Un LP c’est beau, la pochette est faite pour embellir l’œuvre. Les labels n’ont d’ailleurs pressé que le LP. On a fait le CD nous même avec nos petites mains, à l’ancienne. Je crois qu'on aime bien les objets globalement. Et puis même si c'est le futur, sur le numérique on est à la masse.

 




Un petit mot sur la scène angevine assez prolifique en ce moment…

 

Fragile c’est vraiment de la frappe, j’aime beaucoup Péniche, Bermud, Limboy c’est la famille et Daria revient bientôt. On a de la qualité !

En lien avec la scène on a Collision devices pour les pédales de rock, on a pas mal d’artistes, de vidéastes, de graphistes doué.e.s et deux bars qui s’impliquent dans cette scène. On a maintenant La Cuve pour le recording, ça fait plaisir. Ça fourmille, dans plein de styles différents, avec plein de gens vachement plus jeunes et c'est top.

 

Petite question bonus :

Les rumeurs disent que vous êtes à l’origine du projet Bobby Ramone, vrai ou faux ? 😊

 

Alors j’ai le disque et c’est vraiment top ce projet mais faut pas croire les rumeurs !


 

https://tinyvoicesangers.bandcamp.com/album/erosion

https://www.facebook.com/tinyvoicesangers/


lundi 11 septembre 2023

CLINIC RODEO – Les nuits


 

CLINIC RODEO – Les nuits

Autoproduction

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître Clinic Rodeo est un duo. C’est surprenant car le groupe fait preuve d’une belle richesse musicale et s’affranchit des styles offrant un stoner qui s’échappe par-ci par-là vers le post-rock et aussi vers le garage.

Dans ce duo on retrouve Adrien Mallamaire, guitariste des Washington Dead Cats et Joy Harvey d’Agapes à la batterie.

Et dès l’ouverture avec le morceau Surprises, Clinic Rodeo amène un univers qui lui est propre. La basse est ronde et la voix d’Adrien se révèle grave mais retenue, elle me rappelle celle de Patron de Loading Data. Il y a d’ailleurs des points communs entre les deux groupes notamment quand Clinic Rodeo flirte avec le stoner (Surprises bien sûr et encore plus sur Holy Night) et propose une musique chaude et suave.

9.1.1 top secret est un joli morceau et les chœurs de Joy y sont particulièrement intéressants, ce morceau pourra faire penser, sur son final, au Slim Wild Boar et son univers ouest américain. D’ailleurs sur certains autres titres on peut dire que le duo se rapproche de l’ambiance americana notamment Soul of Sand, superbe par sa douceur et sa mélancolie ou bien Lost Hills Roads, allant même jusqu’à pousser la ressemblance avec Nick Cave sur From Love to die.

 

Girl Big Gun et Rats attaquent de façon plus rapide et seraient, peut-être, les liens entre Adrien et les Washington, par leur thème et la façon dont est posé le chant. J’aime aussi Electric Lights et son refrain envoutant.

 

Etant passé à côté des trois premiers albums du duo, je découvre Clinic Rodeo à travers les nuits. Titre trompeur car aucun texte n’est en français. C’est un album enchanteur d’une belle richesse musicale auquel on ne peut rester insensible.

 

J. NeWSovski

 

 

https://clinicrodeo.bandcamp.com/album/les-nuits-3

https://www.facebook.com/clinicrodeo/?locale=fr_FR

Clinic Rodeo - Les Nuits (hearnow.com)



mercredi 6 septembre 2023

FUCK IT – Guts (EP)

 


FUCK IT – Guts (EP)

Autoproduction

 

Découvert à travers les pages du fanzine Good Friends de l’ami Jean Louis Paranoïa, Fuck It est le genre de groupe qui ne peut laisser indifférent. Le trio entièrement féminin est déterminé et n’y va pas par quatre chemins pour s’exprimer.

Totalement DIY, enregistré par leur soin dans leur local et autoproduit, ce court EP de 5 titres pour 11 minutes balance un punkrock rapide qui n’hésite pas à sortir de sa zone de confort. Le son de la basse est lourd et pesant tandis que le côté garage prend le dessus sur le morceau d’ouverture Spermtracker. Cabin in the woods révèle un côté post-punk très intéressant tandis Fuck Go pose une chappe sonore avec une basse, une nouvelle fois prédominante. Fuck it n’oublie pas ses racines punkrock avec l’efficace My best wife qui amène une touche mélodique bienvenue. L’EP se termine avec I want my painting on the walls, tout aussi efficace que ses prédécesseurs.

 

Fuck It permet de se rendre compte que Clermont Ferrand est une ville avec une réelle culture rock et un vivier de groupes plus qu’intéressants. Fuck It est à découvrir sans tarder !

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/fck.it.band/

https://fuck-it.bandcamp.com/album/guts