PAMPLEMOUSSE
- Porcelain
A Tant
Rêver du Roi
PAMPLEMOUSSE a plus que jamais envie d'en découdre. Deux ans à peine
après "Think Of It", le duo (une batterie + une
guitare/basse) revient à la charge avec un quatrième album intitulé "Porcelain".
"Porcelain", une vieille histoire pour le groupe
désormais établi en Lorraine (bye bye la Réunion). C'est tout simplement le nom
d'un titre de leur second opus "High Strung",
celui avec lequel nous avons fait connaissance avec le combo noise-rock.
C'était juste avant la pandémie. Une éternité.
Signé sur
l'excellent label palois A Tant Rêver du Roi, "Porcelain"
permet à PAMPLEMOUSSE de franchir une nouvelle étape dans son
parcours singulier. S'inscrivant dans la continuité de "Think Of
It", cette nouvelle production intransigeante affine encore un
peu plus le style de PAMPLEMOUSSE. A savoir un mélange de noise-rock
tendu et indie-rock musclé, dans une ambiance très nineties. On pense autant à JESUS
LIZARD qu'à SLOY ou CHOKEBORE. Dès l’ouverture "More Beautiful
Than Madonna", le ton est donné : riff
tranchant, rythmique implacable, chant venu du fond du garage. Ce court single,
déjà dévoilé avant la sortie, résume bien l’album : urgence et intensité, mais
sans sacrifier l’accroche mélodique. Après cette première déflagration, PAMPLEMOUSSE
ralentit la cadence et prend son temps sur l'étouffant "Smile The
Num". Les lentes et
lourdes frappes de batterie de Sarah répondent au riff légèrement bluesy
de Nicolas. On pense au son de Chicago et à SHELLAC. Le
morceau, pas avare en changements de rythmes, prend ensuite une tournure plus
noisy. PAMPLEMOUSSE repart au front sur "The Big
Speakers", titre abrasif
à la tonalité punk-rock et grunge qui peut évoquer le NIRVANA des
débuts.
Plus
mélancolique et flottant, "Miami
Blue" est une pépite
indie-rock/shoegaze. La voix déformée de Nicolas semble
lointaine. "Instrumental"
qui porte bien son nom, est une respiration bienvenue. Dans sa première moitié
en tout cas car la tension est palpable à mesure que le morceau avance.
L'équilibre entre vacarme et mélodie fait également mouche sur le brumeux
"Snowball". On y
retrouve à travers ce morceau la force émotionnelle d'un CHOKEBORE. Pour
citer d'autres références plus récentes, on pense aux Américains de NO AGE
sur "Bad Penny", autre duo guitare/batterie
adepte des expérimentations noise-rock et garage. "Every Story
Has A End",
titre punk-rock au refrain irrésistible est taillée pour rester dans la tête
tout en brûlant les tympans. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec
nos deux compères qui proposent pour clôturer l’album un long format étonnant.
Les huit minutes de "Brick
Head" commencent d'abord
comme du PAMPLEMOUSSE pur jus. Puis s'aventurent sur un terrain beaucoup
plus expérimental et hypnotique digne de SONIC YOUTH ou GODSPEED YOU!
BLACK EMPEROR. Une tempête sonore bourrée de larsens et bizarreries
sonores. Puissant !
Avec
"Porcelain", quatrième jalon d'une discographie déjà solide,
PAMPLEMOUSSE nous livre son album le plus abouti. Dense et exigeant, il
conserve la puissance et la rugosité des débuts tout en explorant davantage les
nuances et les contrastes. Une réussite !
Mr Caribou
Titre préféré : Miami
Blue
https://pamplemoussetheband.bandcamp.com/album/porcelain
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