Affichage des articles dont le libellé est Mr Caribou. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Mr Caribou. Afficher tous les articles

dimanche 28 septembre 2025

PAMPLEMOUSSE - Porcelain

 


PAMPLEMOUSSE - Porcelain

A Tant Rêver du Roi


PAMPLEMOUSSE a plus que jamais envie d'en découdre. Deux ans à peine après "Think Of It", le duo (une batterie + une guitare/basse) revient à la charge avec un quatrième album intitulé "Porcelain". "Porcelain", une vieille histoire pour le groupe désormais établi en Lorraine (bye bye la Réunion). C'est tout simplement le nom d'un titre de leur second opus "High Strung", celui avec lequel nous avons fait connaissance avec le combo noise-rock. C'était juste avant la pandémie. Une éternité.

Signé sur l'excellent label palois A Tant Rêver du Roi, "Porcelain" permet à PAMPLEMOUSSE de franchir une nouvelle étape dans son parcours singulier. S'inscrivant dans la continuité de "Think Of It", cette nouvelle production intransigeante affine encore un peu plus le style de PAMPLEMOUSSE. A savoir un mélange de noise-rock tendu et indie-rock musclé, dans une ambiance très nineties. On pense autant à JESUS LIZARD qu'à SLOY ou CHOKEBORE. Dès l’ouverture "More Beautiful Than Madonna", le ton est donné : riff tranchant, rythmique implacable, chant venu du fond du garage. Ce court single, déjà dévoilé avant la sortie, résume bien l’album : urgence et intensité, mais sans sacrifier l’accroche mélodique. Après cette première déflagration, PAMPLEMOUSSE ralentit la cadence et prend son temps sur l'étouffant "Smile The Num". Les lentes et lourdes frappes de batterie de Sarah répondent au riff légèrement bluesy de Nicolas. On pense au son de Chicago et à SHELLAC. Le morceau, pas avare en changements de rythmes, prend ensuite une tournure plus noisy. PAMPLEMOUSSE repart au front sur "The Big Speakers", titre abrasif à la tonalité punk-rock et grunge qui peut évoquer le NIRVANA des débuts.

Plus mélancolique et flottant, "Miami Blue" est une pépite indie-rock/shoegaze. La voix déformée de Nicolas semble lointaine. "Instrumental" qui porte bien son nom, est une respiration bienvenue. Dans sa première moitié en tout cas car la tension est palpable à mesure que le morceau avance. L'équilibre entre vacarme et mélodie fait également mouche sur le brumeux "Snowball". On y retrouve à travers ce morceau la force émotionnelle d'un CHOKEBORE. Pour citer d'autres références plus récentes, on pense aux Américains de NO AGE sur "Bad Penny", autre duo guitare/batterie adepte des expérimentations noise-rock et garage. "Every Story Has A End", titre punk-rock au refrain irrésistible est taillée pour rester dans la tête tout en brûlant les tympans. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec nos deux compères qui proposent pour clôturer l’album un long format étonnant. Les huit minutes de "Brick Head" commencent d'abord comme du PAMPLEMOUSSE pur jus. Puis s'aventurent sur un terrain beaucoup plus expérimental et hypnotique digne de SONIC YOUTH ou GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR. Une tempête sonore bourrée de larsens et bizarreries sonores. Puissant !

 

Avec "Porcelain", quatrième jalon d'une discographie déjà solide, PAMPLEMOUSSE nous livre son album le plus abouti. Dense et exigeant, il conserve la puissance et la rugosité des débuts tout en explorant davantage les nuances et les contrastes. Une réussite !

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Miami Blue

 

 

https://pamplemoussetheband.bandcamp.com/album/porcelain

https://www.facebook.com/pamplemousseband

 


vendredi 29 août 2025

TENNGER – S/T

 


TENNGER – S/T

autoproduction


Il y a des disques qui ne se donnent pas tout de suite. Mais qui finissent par nous habiter au fil des écoutes. La dernière production du trio TENNGER appartient à cette catégorie. Sorti en autoproduction en toute discrétion au printemps, le EP 5 titres proposé par les Toulousains est l'éloge de la lenteur et de la délicatesse. Pour sa deuxième livraison (un premier EP avait déjà vu le jour en 2022), le combo de Toulouse navigue aux confins du slowcore et du post-rock atmosphérique. On pense notamment à des groupes aussi cultes que SLINT ou DUSTER à l'écoute de ces 5 compositions sobres mais inspirées. Dès les premières mesures du morceau d’ouverture "
Aside", on comprend que l'expérience sera presque méditative. La délicate introduction de trois minutes laisse place au chant murmuré (comme dans DUSTER) et à une rythmique chirurgicale. La tension monte crescendo, la guitare se fait plus incisive et la batterie plus explosive. Le deuxième morceau prend un peu le contrepied du titre introductif. Plus noisy, frontal et puissant, "Duel" est un excellent titre de rock instrumental (le chant y est quasiment absent). La voix toute en retenue d'Alec se fait plus présente sur le mélodique "Street Staff", titre qui s'inscrit dans une veine plus slowcore. "Pouring Tree" montre le versant plus indie-rock de TENNGER. Le titre charme par sa ligne de basse accrocheuse et son final plus bruitiste. Le chant y est plus affirmé, moins chuchoté. Une coloration musicale qui rappelle certains titres mid-tempo de LYSISTRATA. Le EP éponyme des Toulousains se conclut avec le poignant "Alone". Dans un format assez ramassé (5 minutes), cette dernière pépite post-rock nous rappelle vraiment le meilleur de SLINT.


En creusant plus profondément encore leur sillon lent et abrasif, TENNGER affine son langage. On croise les doigts pour que le trio toulousain s’installe dans le paysage du slowcore hexagonal et retienne un plus l'attention qu'il mérite. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Aside

 

https://tenngerband.bandcamp.com/album/tennger

https://www.facebook.com/tenggerband



jeudi 21 août 2025

POPULATION II - Maintenant Jamais

 


POPULATION II Maintenant Jamais

Bonsound

POPULATION II ne chôme pas. Deux ans à peine après l'excellent "Electrons Libres du Québec", le trio de Montréal a signé son retour au printemps avec le touffu "Maintenant Jamais". Et pour faire patienter les fans les plus pressés, les Québécois nous ont gratifiés l'année dernière de 2 EPs. Malgré cette hyperproductivité, l'inspiration du groupe atteint des sommets sur ce troisième album. Si les Canadiens convoquent toujours les esprits du psychédélisme des années 60-70 en mélangeant avec succès prog, krautrock, funk, garage et même hard-rock, leur musique s'avère très moderne. Les quatorze titres tous d'une durée inférieure à 5 minutes composent un kaléidoscope étrangement cohérent. "Maintenant et Jamais" constitue la première secousse. Sur une base très rock pysché, le titre est à la fois groovy (la basse de Sébastien Provençal fait des merveilles), électrique et expérimental (la deuxième partie de cette introduction est exclusivement instrumentale). On retrouve également avec plaisir le chant en français du batteur Pierre-Luc Gratton. Ses paroles énigmatiques et sa voix sous-mixée font aussi le sel de POPULATION II. C'est le cas notamment sur "Prévisions" qui voient les guitares fuzz rompre la quiétude qu'offrait initialement ce titre. Si l'interlude "Macavélique Rock" emprunte des sonorités plus métal, "Haut Fond" est plus minimaliste et apaisé. Les nappes de clavier et la basse moelleuse nous accrochent d'emblée. "Mariano (Jamais je n'oublierai)" est un véritable tube en puissance. Si Pierre-Luc Gratton semble se délecter de l'emploi du passé simple, c'est la production minutieuse de ce morceau qui impressionne. Chaque instrument semble être à sa place dans cette petite bombe à la fois groovy et cosmique. Les Montréalais haussent le ton sur la "Trippance", leur titre le plus musclé. Les gros riffs, la batterie volcanique et les bidouillages dégagent une ambiance très seventies. Difficile de détailler l'ensemble des compositions de "Maintenant Jamais" tant l'album regorge de pépites. Les expérimentations psychédéliques et haut perchées sur l'enchainement "Poudreuse Blues" et "i + i" sont imparables. Deux titres courts qui donnent toutefois l'impression d'avoir traversé plusieurs mondes tant la palette sonore est large. Le chaloupé "Le Thé est Prêt" impressionne par ses changements de rythme. Plus proche du hard-rock et du garage, "Redemption Naturelle" fait penser à OSEES ou aux Français de SLIFT pour lesquels les Québécois ont assuré la première partie en début d'année. Après une cavalcade funky et allumée ("La Cache"), l'album se conclut en beauté avec l'étonnant "Cardinaux", morceau prog-rock raffiné. 


Avec l'ambitieux "Maintenant Jamais", nos électrons libres du Québec frappent un grand coup. Moins bruyante qu'à leur début, la musique foisonnante de POPULATION II se déguste comme une succession d'hallucinations sonores. Elle est l'œuvre en tout cas d'un groupe libre mais injustement sous-coté. Magiques sur disque, les Canadiens le sont tout autant sur scène pour ceux qui ont la chance de croiser leur chemin. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Mariano (Je ne t'oublierai pas)

 

https://population2.bandcamp.com/album/maintenant-jamais

 https://www.facebook.com/populationii



jeudi 10 juillet 2025

TH DA FREAK - Negative Freaks

 


TH DA FREAK - Negative Freaks

Howlin Banana Records

Les prolifiques TH DA FREAK nous ont inquiétés. Deux ans sans nouvelle, c'est rarissime pour le projet de Thoineau Palis. Car celui-ci enquille les albums depuis une petite dizaine d'année. Quatorze au compteur pour être précis pour l'homme à tout faire du combo bordelais. On commençait à se dire que la machine lo-fi s’était enrayée. Que nenni, un quinzième album "Negative Freaks" a débarqué au printemps, toujours aussi libre, toujours aussi dense et influencé par les années 90. Et il s'agit peut-être de l'œuvre la plus collective de TH DA FREAK puisque l'album a été enregistré en 15 jours en conditions live, avec les membres habituels présents sur les tournées du groupe. On y retrouve notamment Sylvain, le frère de Thoineau, la tête pensante de SIZ.

"Was Made" démarre sur un faux rythme. TH DA FREAK semble vouloir prendre son temps avant de balancer un refrain fédérateur très grungy. La marque de fabrique du groupe. Les Bordelais nous gratifient lors cette entame de petites dissonances et bizarreries sonores bien pensées. En parfait équilibre entre mélodie et intensité, TH DA FREAK n'a pas perdu la main. Plus power-pop, "Kelso" oscille entre la lourdeur (les guitares) et la légèreté (le chant). La pression baisse d'un cran sur "7 Pairs of Keys". Mais ce calme apparent ne dure guère longtemps. La saturation et la puissance des Girondins reprennent vite le dessus. L'usage des synthés est très pertinent sur ce morceau. Ils s'imposent discrètement à plusieurs reprises tout au long de l'album et nappent les morceaux d’une couleur un peu plus rêveuse, parfois plus anxieuse. On retrouve les claviers sur le bondissant "Rage is Consuming" qui fait preuve d'une belle énergie punk. Malgré sa productivité, TH DA FREAK ne s’enferme jamais dans la redite comme le prouve "Infinite Love", très mid-tempo. L'album prend ensuite une tournure un plus noisy. Le gros riff introductif de "Dont' Leave the Town" en atteste. "I'm Still" est une petite bombe grunge bien heavy d'une redoutable efficacité. Guitares cradingues, synthé un peu barré, batterie infatigable et hurlements font bon ménage. TH DA FREAK ne faiblit pas sur les tonitruants "Family Time" et "Snooby", deux titres courts électrisants. Il fallait bien une balade un peu perchée pour calmer le jeu. "Shut It" et sa tournure un peu psychélique développent des sonorités qui peuvent évoquer les FLAMING LIPS. Un peu de répit avant de conclure magnifiquement "Negative Freaks". Tout d'abord, "Lost In the Kids", titre qui balance entre indie-rock, power-pop et shoegaze. Assez pop malgré les guitares fuzz, "White Punk Ass" sent bon les nineties et termine en beauté ce quinzième opus de nos Bordelais préférés.

 

Une énième production qui n'entame en rien la fraicheur de TH DA FREAK qui reste un de mes meilleurs ambassadeurs du grunge à la française. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Rage is consuming

 

https://thdafreak.bandcamp.com/album/negative-freaks

https://www.facebook.com/thdafreak



 

dimanche 18 mai 2025

//LESS - Crawl in the Blur

 


//LESS - Crawl in the Blur

A Tant Rêver du Roi

 

Nouvelle signature du très inspiré label palois A Tant Rêver du Roi, //LESS va ravir les amateurs de noise-rock qui tabasse. Avec une économie de moyens (2 basses, 1 batterie, et oui la guitare est restée au placard), les Tourangeaux franchissent régulièrement le mur du son. C'est en arpentant les scènes (une centaine de concerts au compteur quand même !) que //LESS a trouvé son style qui navigue entre post-punk rugueux, noise-rock et expérimentations bruitistes. Le trio avait également pu se faire la main en 2023 avec un premier EP prometteur. Il transforme l'essai avec un premier album "Crawl in the Blur" composé de 12 titres dévastateurs. La puissance de feu de //LESS est déjà bien en place sur l'introductif "That Kind of Man". Brutal tout en étant finalement accessible, ce titre fait penser à METZ. Comme chez les Canadiens, on y trouve un riff imparable, un déluge de larsens, un petit penchant indus et un chant parfois hurlé qu'on croirait venir du fond du garage. Tout aussi intense et bruitiste "Bury the Pig est une véritable petite bombe noisy. Le son est tranchant, l'équilibre entre la basse saturée et celle plus groovy est parfait. Le jeu de batterie très physique fait également forte impression. Le combo tourangeau n'offre aucun répit, la 3eme salve arrive très vite. Un son de basse très "bleachien", "Burn" nous ramène effectivement à la fin des années 80 et au début de NIRVANA. 5 minutes de sauvagerie et de hargne qui nous scotchent littéralement. //LESS accélère la cadence et fait preuve d'une belle énergie punk sur l'expéditif "Stress Place". Le noise-rock torturé de "Disappear" fait mouche avec son refrain accrocheur, sa rythmique robotique et son final noisy. On reprend notre respiration sur la douce intro de "My Sentence". Mais très vite le gros son de basse et les décibels font leur retour. Le chant semble parfois sortir d'un porte-voix. Malgré la tension, ce morceau se révèle finalement assez catchy grâce à certaines parties vocales accrocheuses. Les Tourangeaux poussent encore un peu plus loin les expérimentations sonores sur le titre éponyme "Crawl in the Blur" ou sur l'exigeant "The Reason". Un gimmick noisy imparable jalonne le heavy et schizophrénique "Make Them Bleed". Une nouvelle déflagration qui associe cette fois-ci GODFLESH à METZ. Le trio magique ne relâche pas la pression. "The Pill" et "Joy is Sad" semblent gagner encore un peu plus en sauvagerie. "Can't Run Away From Myself", barré et jubilatoire, conclut parfaitement l'album : intense, truffés de changements de rythme et d'explosions de larsens, du //LESS pur jus. 


Avec "Crawl in the Blur", //LESS signe un premier album viscéral, tendu, sans compromis. Un concentré de fureur et de maîtrise qui confirme tout le bien qu’on pensait d’eux après leur EP. Le noise-rock made in Tours a trouvé ses nouveaux ambassadeurs. Il nous tarde de les découvrir sur scène.

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Disappear

 

https://lessmusic.bandcamp.com/album/crawl-in-the-blur

https://linktr.ee/Lesstheband



mercredi 30 avril 2025

marcel - O Fornaiz

 


marcel - O Fornaiz

Luik

marcel (sans m majuscule) est de retour deux ans après son premier album "Charivari". Le quatuor belge semble passer la vitesse supérieure sur "O Fornaiz", grand bordel musical jubilatoire. Ou noisy pot-pourri comme le décrit si justement la page bandcamp du combo wallon. Car marcel a le chic pour sortir son post-punk/noise rock des sentiers battus. Les fausses pistes et embardées sont nombreuses. Les belges ne s'interdisent rien : longue pièce de 10 minutes ou petite bombe ultra courte, intégration de sonorités reggae, drum 'n' bass ou d'ambiance de fête foraine...

La patte de Ben Hampson se fait sentir dès l'inaugural et explosif "Allegro Barbaro". Car on pense immédiatement au son de DITZ, groupe produit par ledit Hampson. La voix éraillée d'Amaury Louis évoque également celle de Dara Kiely, leader du groupe Irlandais GILLA BAND. The EX et JESUS LIZARD semblent également être une source d'inspiration pour le groupe d'Arlon. Ou encore les compatriotes IT IT ANITA sur l'intense "Task For Diane". Porté par une ligne de basse imparable, le teigneux "The Diggger" surprend par ces effets de voix et par ce dénouement très expérimental : piano bancal, larsens et drones y font bon ménage. Plus noisy et frontal, "Basho Basho Basho" est d'une intensité redoutable. Changement d'ambiance sur le déjanté "St Glin Glin". D'abord solaire et dansant avec son rythme funky, ce morceau marque la nouvelle apparition du vocoder. Des notes de piano viennent ensuite brouiller les pistes. On ne l'avait pas vu venir mais le titre prend une tournure jungle avant un final chaotique et bruitiste. L'énergie punk est bel et bien de retour sur le tendu "Innersummer". En tout cas, dans sa première partie car marcel nous prend encore par surprise au milieu du morceau en partant dans une direction plus mélodique et indie-pop. Avant qu'une corne de brume de discothèque et le brouhaha viennent finalement tout saboter. Les bégaiements criards d'Amaury et le riff bien senti nous grisent sur "Sulf". Mais cette belle mécanique est vite interrompue et laisse place à long pont faisant la part belle aux guitares dissonantes. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec nos quatre joyeux drilles qui se lancent en français sur le délirant "Entartete Pop". Rythme groovy et choeurs féminins, on se situe clairement à mille lieux du post-punk/noise rock. Un pas de côté qui se confirme sur "Manu Militari", mélange de dub et de punk façon the CLASH. Retour au basique ensuite sur l'expéditif et nerveux "Spirit of Eden Hazard Kicking Ball-Boy". marcel se permet une dernière fantaisie pour clôturer son deuxième opus avec un long morceau approchant les 10 minutes. Un titre épuré qui nous plonge dans une ambiance de folk acoustique et psychédélique à la Léonard Cohen. Marcel est définitivement un groupe libre. 

 

Ce deuxième album est en tout cas une belle réussite qui réserve son lot de surprises. Pour amateurs de post-punk/ noise rock...Mais surtout de hors-piste. 

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Sulf 

 

 

https://vive-marcel.bandcamp.com/album/fornaiz

https://www.facebook.com/vive.marcel



dimanche 16 mars 2025

COFFRET DE BIJOUX - Intablej'U'Ana [EP]

 


COFFRET DE BIJOUX - Intablej'U'Ana [EP]

Et encore un projet enthousiasmant et surprenant venu du Québec ! Aucune fixette sur ce territoire mais force est de constater que la scène locale regorge de pépites, dans des genres bien différents : de POPULATION II à CHOU en passant par FUUDGE et bien d'autres encore... Leur point commun : sortir le plus souvent des sentiers battus et ne pas opter pour l'anglais. COFFRET DE BIJOUX va encore plus loin dans le grand écart musical. Alice Simard, la one-woman-band à la tête de cet étrange projet, réussit le pari de mélanger agressivité et indie-pop. Le plus souvent, au sein d'un même morceau. Le plus incroyable, c'est que ce mariage schizophrène entre agressivité et mélodie fonctionne très bien. 

L'artiste québécoise, très prolifique, a donc sorti un EP de 4 titres nommé "Intablej'u'ana" (est-ce du québécois ?). "Nielpa u mel rei' alsona" commence d'abord comme un bon vieux morceau shoegaze avec un son de basse très indie 90's. Puis, une voix d'outre-tombe typée black métal fait son apparition. Première surprise. Arrivent ensuite un synthé cheap et des harmonies vocales presque enfantines. Puis une enfilade de blast-beats pour un final de black métal atmosphérique. Avec toujours en arrière-plan cette boucle synthétique qui aura d'ailleurs le dernier mot sur ce morceau d'ouverture. Plus speed, "Floranam" mélange noisy pop et black métal, le courant musical dominant sur la première partie du titre. Le chant hurlé et la batterie au tempo élevé sont au diapason. Jalonné de nombreux breaks, "Floranam" prend progressivement une tournure plus pop grâce à ses synthés mélancoliques. Changement d'ambiance sur le planant "Yaj uiqplaine hill cuete gens bahajade". Après une longue intro très ambient (les nappes de synthé filent le bourdon immédiatement), une boucle synthétique lance les hostilités : chant guttural et choeurs juvéniles alternent parfaitement. La guitare, très indie-rock, n'apparait qu'en milieu de piste relayée ensuite par des blast-beats assez discrets et un gimmick de synthé vintage. Un savant mélange d'influences bien diverses pour un résultat assez fluide. "Wy usten alss lasett fay hens jarakelees baha" plus rythmé conclut cet EP ovni en conviant à la fête DARKTHRONE (celui des débuts) et the RENTALS.

COFFRET DE BIJOUX alias Alice Simard est vraiment une artiste inclassable qui se moque des étiquettes. Elle prouve en tout cas que musiques extrêmes, shoegaze et indie-pop peuvent faire bon ménage. Une réussite !

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Niepa u mel rei’alsona

 

 

https://coffretdebijoux.bandcamp.com/album/intablej-u-ana



mardi 4 mars 2025

PALES - Crush

 



PALES - Crush [EP]

 Autoproduit


Parmi les nombreux jeunes groupes prometteurs, les Strasbourgeois de PALES avaient déjà retenu toute notre attention à l'occasion de leur premier EP "In Our Hands" sorti en 2022. Leur post-punk énergique fort bien troussé démontrait déjà qu'on avait affaire à un groupe au gros potentiel. Trois ans plus tard, les jeunes Alsaciens reviennent avec un nouvel EP qui s'éloigne un peu de la ligne musicale de leurs débuts. Plus bruitiste et audacieux, PALES intègre sur ces 5 nouveaux titres des sonorités plus noise et industrielles sans jamais perdre son côté pop. Un savant cocktail particulièrement addictif que l'introductif "Piece of Meat" met en exergue. D'abord dominé par le spoken word de Célia Souarit dont les intonations rappellent, dans des styles bien différents, Laurie Anderson ou la québécoise Marie Davidson, le titre voit s'installer une tension grandissante au fil des minutes. La guitare devient plus noisy alors que la batterie et le chant gagnent en intensité. Ce morceau crescendo est une réussite qui donne parfaitement le ton. Plus tendu dès son entame, "Uppercut" porte son nom à merveille. Les riffs percutants tranchent d'abord avec le chant assez doux. Puis les déflagrations sonores se font plus nombreuses si bien que cet "Uppercut", qui met tout le monde à terre, se termine dans une sorte de transe noise portée par une basse martiale. Changement d'ambiance ensuite avec l'intro assez catchy de "Superstar". Le calme avant la tempête. Car le titre prend ensuite une tournure nettement moins pop. Les guitares deviennent de plus en plus dissonantes avant que le mur du son laisse place à une fin plus dansante et synthétique dans un final évoquant les expérimentations des PSYCHOTIC MONKS. "1518" renoue avec un son plus post-punk et un chant plus affirmé encore de Célia Souarit. Le titre se termine magnifiquement sur un rythme technoïde et dans une ambiance plus indus. Mené sans répit en 25 minutes chrono, le nouvel EP de PALES arrive déjà à son terme avec la pièce la plus longue "Dangerous Dance". Un titre fleuve qui débute tranquillement avec un son de guitare minimaliste. La batterie puissante et la basse font corps ensuite pour lancer la machine PALES. Ce morceau de conclusion est sans doute celui qui met le plus en avant les qualités vocales de Célia Souarit, du chuchotement aux cris. Très expérimental, "Dangerous Dance" alterne les passages très bruyants et les accalmies. C'est d'ailleurs dans la douceur et l'apaisement que se termine ce superbe morceau. 

 

Avec ce nouvel EP, PALES a clairement franchi un cap en étoffant son post-punk originel de sonorités plus rugueuses et aventureuses. Leur musique est encore plus passionnante. On attend l'album avec impatience. 


Mr Caribou


 Titre préféré :                                           Uppercut

 

 

https://pales-band.bandcamp.com/album/crush

https://www.facebook.com/pales.band.pales



vendredi 7 février 2025

The CARP - Knock Your Block Off

 


The CARP - Knock Your Block Off

Total Punk Records


Les traditionnels bilans de fin d'année sont souvent l'occasion de découvrir de belles pépites passées en dehors de nos radars. Et si les sorties musicales ne manquent pas en ce début d'année 2025, il serait dommage de ne pas évoquer certains "oubliés" de l'année écoulée. The CARP, combo de Cleveland dont on ne connait pas grand-chose, fait partie de cette catégorie. Le trio a sorti il y a quelques semaines un excellent album "Knock Your Block Off" sorti sur le label Total Punk Records qui contient dans son catalogue l'artiste ALIEN NOSEJOB.

 

Ce premier album des Américains s'inscrit dans la pure tradition du punk. Marqué par le son de la fin des années 70, the CARP nous livre un savant mélange de DEVO et des BUZZCOCKS. Débutant dans une ambiance de pub avec un chant a cappella qui sent bon la bière, la machine de guerre the CARP se met vite en action sur "Dump the Bosses Off Your Back". La batterie rapide et la guitare robotique se marient à merveille avec une voix qui ne choisit pas vraiment entre chant et spoken words. "Toxic Peace" et son refrain scandé est immédiatement accrocheur. Le timbre du chanteur évoque un peu ici le phrasé de Fred Schneider, leader des B-52's. Le son se fait encore plus brut et minimaliste sur l'expéditif "Will You Be The Freak" dont le rythme ne cesse d'accélérer à mesure que le morceau avance. Le groupe de Cleveland n'y va pas par quatre chemins. L'album ne contient d'ailleurs que 10 titres pour une durée totale qui ne dépasse pas les 20 minutes. La grosse basse et les riffs percutants font leur petit effet sur "Fairview Park Skins". Les trois énergumènes sont toujours aussi pressés sur "The Old Ways" et "Oh No", morceaux qui donnent immédiatement envie de pogoter. La rythmique métronomique et le son plus heavy de "Curt Ups" laissent place ensuite à des sonorités plus surf et à un solo chaotique. Plus calme et nonchalant, "Milk in the Cemetary" fait clairement penser à l'indie-rock/punk-rock des New-Yorkais de PARQUETS COURTS. Après une dernière saillie punk "Everyone I Know is a Snitch", les explosifs the CARP conclut ce premier album par un titre plus étrange et décalé. Reposant sur une répétition de riffs, une boucle de basse et un spoken words noyé dans la réverb', "Folly" est clairement le titre le plus expérimental. Peut-être une piste sur l'orientation musicale du groupe ? Toujours est-il que the CARP a pour l'instant parfaitement ravivé la flamme punk 70's sur un premier album court mais terriblement efficace.

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Cut Ups

 

https://totalpunkrecords.bandcamp.com/album/knock-your-block-off-2