samedi 12 octobre 2024

BLACK & NOIR, ENRAGEZ-VOUS !

 


BLACK & NOIR, ENRAGEZ-VOUS ! de Patrick Foulhoux

Editions Metro Beach

 

À Angers, dans le domaine musical, il y a deux monuments : les Thugs et Black & Noir. Et Patrick Foulhoux, après s’être attaqué au premier à travers son livre Les Thugs, Radical History réitère avec le second en cette fin d’année.

Ce Patrick Foulhoux, que l’on surnommait TAD auparavant, est un journaliste rock, auteur de nombreux ouvrages (Histoire du rock à Clermont-Ferrand ; Operation Ace Of Spades ; le fond de l’air effraie…), mais aussi boss du feu label Pyromane (The Elektrocution, Stetson, Tockyo Sex Destruction…).

Le livre revient sur les années 80 et cette effervescence qui a eu lieu dans la cité des Plantagenets. Et tout débute par l’émission radio dans laquelle intervenaient des figures angevines désormais incontournables : Stéphane Martin, Eric Sourice, Jean Hugues Malnar dit Casbah et Christophe Davy maintenant appelé Doudou. On y découvre leurs liens, leurs goûts pour la musique, leur passion pour la scène qui les pousse aussi vers le fanzinat et l’organisation de concerts.

Le livre, construit sur des témoignages des acteurs, vient ensuite montrer la naissance de la boutique de disques sur Angers nommée Black & Noir comme leur émission de radio en référence à un morceau de Kas Product.  On comprend sa politique musicale et ses choix forts concernant les disques présents dans ses bacs, puis sa vie tout court avec ses différents déménagements puis la création d’une succursale à Bordeaux puis quelques temps après sur Nantes.

La phase deux de Black & Noir c’est la création du label dont le but était d’aider les groupes angevins mais aussi français (et quelques étrangers aussi au passage : Cateran et Overflow) à sortir leurs premiers albums. Là aussi c’est hyper intéressant car les groupes sont invités à venir donner leurs anecdotes sur le label ou leur production. Aussi on retrouve Gilles de Dirty Hands, Hervé des Shaking Dolls, Thomas des Burning Heads, Rémi de Drive Blind, Eric de Deity Guns, Arnaud Fournier de Hint

Intéressant de voir le fonctionnement de ce qu’on a appelé le SubPop français et notamment son Club Single qui permettait de sortir des 45t de jeunes groupes prometteurs (Drive Blind, Burning Heads, Casbah Club…) mais aussi ses subdivisions In The City, Season Of The Witch pour des productions plus différenciées.

Le livre revient aussi sur les périodes plus compliquées avec la fermeture des boutiques sur Bordeaux, Nantes puis Angers qui font face à de nouveaux concurrents. Le passage de Stéphane Martin au poste de programmateur du Chabada dont on apprend la genèse, et bien entendu la fin du label.

 

Cet ouvrage ravira bien évidemment les angevins amateurs de rock qui retrouvent tous les protagonistes régulièrement mais il plaira aussi à ceux qui ont connu le label et les groupes qui l’ont côtoyé. Mais au-delà de tout ça c’est un témoignage précieux d’une implication dans la scène rock française et un retour finalement nostalgique aux années 80-90.

 

J. NeWSovski

 

https://metrobeach.fr/black-noir-enragez-vous/




jeudi 10 octobre 2024

Vidéo - FRAGILE

Petite vidéo de MODEL qui vient clôturer l'histoire du premier EP de FRAGILE. La session live a été tournée au Vélodrome d'Angers, le même que sur la pochette et là-même où a été tournée le premier clip.



mardi 8 octobre 2024

MARVIN HEEMEYER - démo

 


MARVIN HEEMEYER - démo

Autoproduction


Mais qui est Marvin Heemeyer ? Selon wikipedia, c’est un américain, soudeur de profession, qui à la suite d’un conflit avec ses voisins et les autorités locales s’est suicidé après avoir détruit sa ville avec un bulldozer. On trouve des goodies autour de ce brave monsieur surnommé Killdozer. Aujourd’hui un groupe de Nancy reprend son nom et se définit comme désabusé par le cynisme de ses congénères, à l’image du porteur de leur patronyme.

Ce quatre titres est une démo, ce qui explique le son vraiment pas top, mais c’est surtout le moyen de faire découvrir Marvin Heemeyer qui démarre fort avec Killdozer un peu à la façon Wank For Peace ou les premiers Stinky. Le chant est puissant et crié, la rythmique se veut saccadée. Lame est aussi un beau déluge d’énergie tout en proposant davantage d’intensité. Dumb as fuck accélère encore se révélant très punk sur la forme. Pour finir Missing Parts ralentit un peu et balance de la puissance et des breaks à la Throwdown.

8 minutes, la messe est dite.

 

Marvin Heemeyer propose une belle énergie sur ces quatre titres et maîtrise bien son style, un hardcore punk explosif avec des bons passages, même si l’ensemble manque un peu d’originalité. Il pâti d’un son vraiment médiocre souvent caractéristique des démos mais laisse entrevoir un potentiel intéressant.

 

J. NeWSovski

 

 

https://marvinheemeyer.bandcamp.com/album/demo-2024

https://www.facebook.com/marvinheemeyerband



jeudi 3 octobre 2024

SUMMERFALL - #1 [EP]

 


SUMMERFALL - #1 [EP]

Autoproduction

 

Les 4 musiciens de Summerfall disent se retrouver autour de leur amour commun pour Chokebore. Cela tombe bien j’adore le groupe hawaïen, j’ai eu la chance de le voir plusieurs fois sur scène pour des concerts épiques qui resteront longtemps ancrés dans ma mémoire. Troy Van Balthazar est une bête de scène et j’ai été très impressionné par ses essais de pirouettes avec sa guitare. Je suis d’ailleurs super heureux que leurs albums aient été réédités en vinyle. Les influences de Summerfall sont aussi très larges car ils citent Blonde Redhead, Slint, Fugazi, Karate. En même temps les membres de Summerfall sont passés par des groupes assez divers tels que Ravi (j’adore), Cemented Minds et Swiss Corporal Search. Ce premier EP a été enregistré et produit par Julien Roger au studio l’Etourneur et sort en autoproduction.

Effectivement l’influence Blonde Redhead ressort sur certains passages et notamment sur le morceau Blurry Pictures, particulièrement sur la grande mélancolie qui se dégage de la deuxième moitié du morceau qui peut laisser aussi penser à Chokebore sur ces derniers albums, le chant se révèle d’une belle fragilité. On retrouve aussi cet aspect sur Dead End, la façon dont est posée la voix ainsi que la rythmique très fractionnée rappellent évidemment le groupe italien. La basse est très présente et souvent prédominante, c’est le cas sur le refrain de Dead End qui fait par-là penser à Slint notamment sur la fin du morceau qui part dans un voyage sonore bien épaulé par une superbe batterie. Don’t get cold me rappelle beaucoup un groupe que j’ai beaucoup écouté à une époque et qui s’appelle The Promise Ring, il y a un mélange de fragilité, de mélodies douces et d’une basse très tranchante sur ce morceau.

 

SUMMERFALL est une nouvelle excellente découverte que j’ai à cœur de vous partager. Derrière ce trop court EP de 3 titres il faudra suivre avec attention le parcours de groupe extrêmement prometteur.

 

 

J. NeWSovski

 

https://summerfall14.bandcamp.com/album/1

https://www.facebook.com/profile.php?id=61558760609802

 


samedi 28 septembre 2024

LE SKELETON BAND – Outre Rage

 


LE SKELETON BAND – Outre Rage

Ramblin Bastringue / Araki Records / Urgence Disk Records

 

Il aura fallu que Kicking Records s’occupe de leur booking pour que je découvre ce talentueux mais obscur groupe. Pourtant Outre Rage est leur sixième album… Le Skeleton Band est un groupe tellement difficile à définir, il y a tellement de choses, d’instruments, de textes, de sonorités différentes que, pour le faire rentrer dans un tiroir, il en faudrait un sur mesure et totalement atypique. Le Skeleton Band est réellement un groupe à part, tellement intéressant à découvrir. Je ne sais pas si, sur la durée, je continuerais à écouter l’album régulièrement mais actuellement il titille ma curiosité et me pousse à revenir dessus fréquemment.

Les montpelliérains ouvrent cet album de sept titres par Après L’orage, un morceau dans un univers post-rock qui joue sur l’intensité et les émotions avec notamment la contrebasse et le violon. Ceux qui n’ont jamais entendu ce style chanté en français passeront peut-être vite leur tour mais ce serait une grave erreur car rapidement enchaîne Les oiseaux tombent qui amène une noirceur que contraste l’harmonie des deux chants, très poétiques. Le morceau est long et hypnotique s’apparentant à une folk très gothique. Cette noirceur est aussi présente sur Nos Morts, lent et langoureux tandis que Aici Jai nous emmène loin avec la magnifique voix de Marion. Le skeleton Band arrive à maintenir une haute intensité avec l’apport de sons inédits dans ce style comme le final au violon sur Horde d’émois

Dans un registre plus léger, Concrete Lake amène de la fraîcheur sur une rythmique plus exotique et lumineuse me rappelant les très vieux morceaux d’Ez3kiel.

 

On notera que l’album a été enregistré à l’Apiary Studio par Amaury Sauvé, incontournable de la scène indé bien sombre (Birds In Row, Like Wires…) et puis mixé au Deviant Lab par Thibault Chaumont (Igorr, we left in june…)

 

Difficilement classable, Le Skeleton Band est un groupe à part qui ravira ceux qui sont toujours en recherche de nouveaux sons et d’originalité. Ce sixième album est sur ces aspects totalement remarquable.

 

J. NeWSovski

 

 

https://leskeletonband.bandcamp.com/album/outre-rage

https://www.facebook.com/weareleskeletonband



lundi 23 septembre 2024

FIRST DRAFT – Declines are long gone [EP]

 


FIRST DRAFT – Declines are long gone [EP]

Autoproduction 


J’ai de la fascination pour les duos surtout lorsqu’il s’agit du combo Basse / Batterie. Cela me rappelle les légendaires bordelais de Belly Button aussi étincelants sur scène que sur album. First Draft est tout aussi épatant avec Marine à la batterie mais aussi au chant façon Stefanie de Brutus et Clément se charge de la basse avec un son incroyable qui donne envie de les découvrir rapidement en live ne serait-ce que pour voir la taille de son pédalier. Le groupe est originaire de Tours et joue depuis 2016, son premier EP Irony & smiles date de 2018 tandis que celui-ci date de février 2022.

 

L’artwork est joli et signé de Lohengrin Papadato et il a été animé par Sébastien Vion lors de vidéos illustrant chaque morceau et c’est une vraie réussite. L’album a été enregistré par Fred Norguet, légende des années 90-2000 avec son implication dans la scène punkrock mélodique (Burning Heads, Seven Hate, Greedy Guts…), qui leur délivre un son irréprochable.

 

First Draft joue un subtil post-rock lumineux malgré un thème global assez sombre qui aborde les changements climatiques.

Les morceaux semblent élaborés un peu comme Beastly avec de longues séquences de jams qui ont été crées lors de sessions d’improvisation. Sur ses cinq morceaux le duo explore différents aspects de sa musique. Aussi tout commence par Declines Are Long Gone, résolument rock dans sa construction, que l’on peut maintenant (en 2024) rapprocher de Brutus, le groupe y opère une belle maîtrise de la gestion de son intensité tandis que la voix de Marine est vraiment belle, son texte est quant à lui, se veut dur et alarmant. A Chapter On Each Page commence bien plus doucement et amène avec lui des mélodies très touchantes et propose des passages d’une grande sensibilité. Cet effet est amplifié dans Times Hails No Sun qui y associe en plus une tension grandissante.

Kneel Down In Silence apporte davantage d’énergie notamment sur son refrain et ses riffs de basse accrocheurs. Obey The Rhyme, qui clôture, se veut plus doux et mélancolique avant de libérer une énergie salvatrice sur sa deuxième partie.

 

FIRST DRAFT est un groupe bluffant sur lequel il faut prendre en compte le fait que c’est un duo et qu’à la première écoute il est compliqué de s’en rendre compte. Cette information prise, First Draft apporte des mélodies puissantes et une sensibilité rare qui en fait un groupe avec une identité forte. Cet EP construit autour d’un concept est une très belle surprise qui fera chavirer de nombreux adeptes de post-rock.

J. NeWSovski

 

https://firstdraft.bandcamp.com/album/declines-are-long-gone

https://www.facebook.com/wearefirstdraft

https://firstdraftmusic.com/



mercredi 18 septembre 2024

WE LEFT IN JUNE – Hidden Place [EP]

 


WE LEFT IN JUNE – Hidden Place [EP]

Anti-perfect Records

We Left In June (WLIJ) est un nouveau groupe nantais formé en 2021 par d’anciens membres d’Oversmurf. Hidden Place est leur premier EP et se compose de quatre titres enregistrés par Christophe Hogommat qui a déjà bossé avec Watertank et Mad Foxes, et masterisé par Thibault Chaumont du Deviant Lab qui, lui a travaillé sur les albums de Birds In Row et It It Anita. Derrière cette froide et sommaire présentation je me dois d’annoncer aussi que WLIJ est un groupe de post-rock quasi instrumental.


Le morceau d’ouverture Ephemeral parvient très rapidement à nous plonger dans l’atmosphère du quartet avec une ambiance assez lourde et mélancolique qui baisse de rythme dès le premier tiers et où l’apparition d’un chant léger et très aérien amène une subtilité vraiment pertinente. Le morceau est long mais tellement prenant que sa durée n’impacte pas le plaisir. Spirals enchaîne et laisse quelque part penser à des groupes comme Year Of No Light voire SPAM en raison d’une rythmique très rock et d’un univers sombre. Symmetry se démarque par une durée relativement courte avec seulement trois minutes trente et commence réellement sur sa seconde moitié.  En termes de comparaison on peut aussi penser à Sigur Ros sur Mirage, très long et envoutant et ce chant haut perché. La fin est aussi brutale que ce voyage a pu être doux.


Un premier EP d’une grande qualité dans un style où il est souvent difficile de se démarquer. Je me suis fait happer par ce groupe nantais qu’il me tarde de découvrir sur scène.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/weleftinjune/

https://weleftinjune.bandcamp.com/