6 nouveaux
titres pour le projet parallèle de Mathieu de Bikinis & Icecream. Comme à son habitude il fait tout sur le projet :
guitare, basse, batterie, chant et même le mixage et l’artwork.
Après un
précédent EP (No Love left), plutôt sombre dans sa
thématique générale, celui-ci se révèle bien plus enjoué et est lié à son
histoire personnelle.
Le style est
un peu différent des précédents titres, moins aérien, peut-être un peu plus pop
et révèle quelques passages bien sympas comme l’intro de BabyBabyBaby, qui se révèle être mon
morceau préféré avec le chant qui s’inspire par moment de celui de TimArmstrong sur les fins de phrases... Le côté
mélodique ressort de façon probante sur des titres comme SoBoom
ou SeizeTheDay,
un morceau solaire où Mathieu est accompagné de Sophie sa compagne. Mais il ressort aussi un versant plus direct et rythmé comme
sur Good Mood First, qui amène
de l’énergie à l’EP.
Quelques
défauts tout de même notamment la justesse du chant qui me perturbe toujours un
peu comme sur les productions précédentes mais globalement Cool Lagoon poursuit sa route avec une bonne
humeur communicative et un talent grandissant. Il montre une nouvelle fois qu’un
projet solo totalement DIY peut-être crédible et devrait donner des idées.
On avait
chroniqué le premier EP de LikeWires lors de sa sortie en 2015, un 6
titres prometteur que l’on retrouvait même en fin d’année sur le podium des
meilleurs EPs. Malheureusement quelques temps après le groupe s’est arrêté, on
a pu retrouver les gars dans YoungHarts
et StingCollins notamment. Puis durant le confinement
Bounce (guitariste) a eu l’envie de
remonter le groupe, Antoine (aussi dans Brique) alors bassiste est passé au chant, Jean (Black InkStain) l’a
remplacé et Yohan
(Young Harts) est arrivé à la batterie et voici que débarque ce deuxième
EP enregistré par Etienne Marchal.
On retrouve
dans Cold Matter cette grosse sensation de puissance, et dès
DarkVines, le morceau d’ouverture, les
clermontois arrivent à merveille à mixer punkrock et post-hardcore (avec pour
friandise ce petit passage de lecture de poème par Charles Bukowski) rappelant par certains aspects Fragile. Cette sensation, ce rapprochement,
se ressent aussi sur Olympe, avec
le chant torturé qui s’éloigne du micro, un passage fort en intensité avant le
retour de la puissance derrière et notamment une batterie qui claque à
merveille derrière. FuturePast se veut plus classique sur la forme,
punk hardcore rapide et puissant tandis que Vice
prend le temps de se faire désirer avec sa longue phase d’introduction et joue
sur l’émotion, j’apprécie bien le chant bien gras. Le cinquième et dernier
titre, Shards reste dans la
continuité alternant phases énergiques et passages post hardcore plus lent. Le
morceau est lourd et intense et termine cet EP de 5 titres de bien belle
manière.
Grosse
sensation que ce nouvel EP, 9 années après le premier. Like Wires a mué, sa musique
a évolué tout en conservant cette qualité que l’on avait tant appréciée.
Il y a quatre
ans, nous faisions connaissance avec les furieux BIB. L’album expéditif « Delux »
nous avait fait l’effet d’un uppercut. Quelques années plus tard, le punk
hardcore du combo d’Omaha demeure toujours le meilleur des exutoires. Leur
nouvel EP 5 titres « Biblical », sorti sur le
label anglais QualityControlHQ, en est la meilleure preuve. La recette reste
finalement la même. L’envie de pogoter et de tout envoyer valdinguer sont
toujours au rendez-vous. Toujours aussi sauvage, « The
Circle » démarre pied au plancher. NathanMa, le frontman, hurle toujours aussi sauvagement. Au
bout de 45 secondes, le quator baisse légèrement le rythme pour offrir un riff
bien heavy. Les mots postillonnés sont toujours peu audibles mais qu’importe,
c’est l’énergie qui prime. « Two - Faced
Planet » reprend ce rythme effréné avec une batterie hyper
speed. Le morceau est cependant jalonné de petits breaks bien sentis. En
l’espace de 20 secondes, on passe de guitares noisy-rock à une ambiance très
thrash métal. BIB
ne baisse pas la garde sur « BitterMind » qui voit apparaitre, pour la
première fois, une voix plus claire et mélodieuse. Une accalmie très brève, le
chant agressif de NathanMa revenant très vite au premier plan.
L’alternance entre ambiance punk et riff métal au tempo ralenti fait encore
mouche sur « That’s It For The Other One ».
L’association entre les cris angoissants de NathanMa et la section rythmique puissante du quatuor est terriblement efficace.
Les Américains prennent le temps de faire durer un peu plus le plaisir sur
« 32 Bellow », unique morceau à atteindre les 3 minutes. Plus
linéaire et répétitif, il se termine par un dernier beuglement réverbé de Nathan Ma. En dix minutes chrono, la tornade
BIB a fait beaucoup de dégâts.
Si
BIB n’a pas bouleversé la formule de son punk hardcore primaire, leur musique
dégage toujours une énergie folle.
VEUVE
SCARRON – Thanks for nothing Find me Nowhere [EP]
VeuveScarron est le projet solo de Matt l’ex chanteur de Cathedraal, MadamedeMontespan et Wuizit, groupes screamo. Un premier album (Deal
with it) était sorti en 2022. Ce nouvel EP commence dans un déluge
sonore avec TheStunt,
rythmé et débordant d’énergie, le morceau bruitiste annonce rapidement la
couleur
1000brouillards
travaille davantage les mélodies tandis que, derrière un son plus clair, Fatalitas rappelle que le projet est avant
tout rock’n’roll. Mais VeuveScarron sait prendre des contre-pieds et
proposer une noise intense et lourde comme avec Gaviscon.
Je trouve
toujours aussi impressionnant de voir des projets solos aussi aboutis à l’instar
de Bobby
Singer et même si le
son manque un peu d’une production plus importante il n’en demeure pas moins un
très bon moment d’écoute.
Je suis
encore sous le charme du groupe rennais depuis son album The Road Not
Taken sorti en 2017. Clairement et simplement pour le définir on
peut parler de punkrock celtique, sorte de croisement français entre DropkickMurphys, the Flogging Molly et The Rumjacks.
Sons Of O’Flaherty a choisi de sortir des EPs pour son retour, les deux
premiers s’intitulent Fall et Winter,
sans trop de surprises, je pense, les deux prochains devraient s’appeler Spring
et Summer…
Fall est composé de 3 titres et commence
par l’énergique Where I Belong, très punkrock
sur la forme qui a été enregistré et mis en vidéo juste avant le covid.
Enchaîne ensuite le très intéressant Family
qui est pour moi la synthèse parfaite de ce que j’aime chez ce groupe avec des
changements de rythmes, des mélodies entraînantes sur un refrain finement
trouvé. Le troisième morceau, wagon wheel,
sonne très rock folklorique avec l’ajout d’un chant féminin et le banjo, un
morceau propre et entraînant.
Winter, deuxième EP donc, est aussi composé
de 3 morceaux, même photo pour l’artwork mais cette fois ci les feuilles jaunes
et orangées ont laissé la place à la neige. L’énergique Somewhere
in the middle démarre fort avec des cassures de rythme sur le
refrain qui amènent de l’accroche. J’ai eu plus de mal à rentrer dans The pack, non pas que le morceau ne soit
pas bon, mais l’intensité est très différente entre le début et la fin et le
refrain manque d’un petit élément détonateur.
Christmas
without you est
une petite balade tranquille, douce et entraînante qui donne envie de boire un
chocolat chaud près de la cheminée. Une vraie chanson d’hiver quoi !
Concept intéressant
pour ce retour de Sons Of O’Flaherty avec ces EPs déclinés sous forme de
saisons. Toujours dans le même registre, le groupe breton conserve son
inspiration et réussit une nouvelle fois à séduire par son punkrock celtique
très bien maîtrisé.
Poolshark n’est pas un groupe réunionnais comme pourrait laisser penser son
patronyme mais au contraire un jeune groupe des montagnes formé en 2022 en
Savoie et qui sort ici son premier EP après avoir déjà mis en ligne plusieurs
morceaux dont la très bonne reprise de Millencolin : No Cigar.
Le quatuor se paye le luxe d’un mastering au mythique BlastingRoom.
Munch comporte quatre titres de punkrock
mélodique que l’on appelait communément à la fin des années 90 du skatecore. Poolshark n’est pas sans me rappeler bon
nombre de bons groupes français à leurs débuts, le premier qui me vient en tête
n’est autre que The Rebel Assholes, c’est notamment en raison du chant tout d’abord, un peu
éraillé puis le goût des mélodies et les chœurs en soutien qui font leur effet
sur BodyMedecine,
le premier morceau. Fisherman démarre à la Nerf Herder avant de s’échapper sur un refrain
bien accrocheur. Goodbyemyfriends est un peu plus lent et me
rappelle cette fois-ci Tom Tom Bullet, petit groupe d’Angoulême qui a splitté trop tôt. Munch
se termine sur SoulmateAgain le morceau le plus mélodique et le
plus accrocheur qui semble définir par la même occasion le profil du groupe qui
navigue entre énergie et goût prononcé pour les refrains bien écrits et
fédérateurs.
A noter
aussi la superbe pochette. En consultant leurs précédents singles on peut vite
se rendre compte que le groupe semble avoir à cœur de sortir de jolis artworks
propres et soignés et j’adore !
Poolshark
connaît les codes du punkrock et ce premier Ep est plein de promesses avec des
morceaux mélodiques au riffs bien trouvés. On surveillera avec attention leurs
prochaines productions.
De la lourdeur, du gros son, un mur de guitares, un chant puissant,
j’aime ces ingrédients qui font du hardcore un style énergique qui donne la
pêche. Au-delà des pontes américains que peuvent être SickOf It All, Madball ou Hatebreed,
notre scène nationale s’est pas mal développée durant les années 90 notamment
sous l’impulsion de groupes comme Kickback ou l’écurie Overcome. Cela
a donné des groupes terriblement excitants comme FatSociety, Alea Jacta Est ou encore
Disturb. Cela fait des années que l’on suit ces derniers,
pratiquement depuis leurs débuts en 1999 et je pensais même que le groupe avait
stoppé après sa dernière production il y a maintenant 10 ans.
C’est donc une très bonne surprise de les revoir même si ce cet EP
et ses quinze minutes donne envie d’en entendre plus. Dès StayTrue le
tempo est lourd et ça tabasse franchement rappelant justement Hatebreed par
sa lourdeur, le refrain est nerveux et accrocheur. Flo de Landmvrks
vient prêter sa voix sur StandTall, cette alternance de chant et de voix
différente est une belle réussite. Disturb sait jouer vite aussi comme sur Worst for the worst qui
ravira très certainement les fans de circle-pit. Effectivement cinq titres c’est
court mais la bonne nouvelle c’est que le groupe va certainement s’appuyer sur
cet EP pour tourner et certainement par la suite repartir sur un album.
Je suis ravi du retour de Disturb, un groupe
important de la scène hardcore française, avec ce court EP il montre qu’il n’a
rien perdu de sa superbe.
BabylonPression a le nom parfait pour participer aux compiles
It’s
a french reggae party, avec un tel nom on peut s’attendre à
un combo ska-reggae roots avec bonnet péruvien mais que nenni, parce que le
groupe envoie un gros punk bien brutal à l’accent bien métal. Et aussi
surprenant que cela puisse paraître c’est la première fois que je croise sa route
pourtant le groupe s’est formé en 1998 à Marseille.
Pourtant dès 2001 le groupe sort son premier EP (classé X)
et intègre le collectif Coriace (Eths, Tripod, Fischer, EdMushi).
Deux années plus tard il sort son premier album (negative generation) chez Sriracharecords (Lofofora, OneyedJack, BlackBombA…) et
navigue en plein dans la vague Néo Métal qui cartonne en France. BabylonPression sort
ensuite trois autres albums dont un sur son propre label, ce qui est aussi le
cas de cet EP. Et je dois dire qu’à l’issue de l’écoute de ces six titres je n’ai
qu’une envie c’est de me plonger sérieusement dans leur discographie.
Alors la recette est simple mais très efficace, c’est du punkrock
bien lourd avec un chant gueulé dont la voix est suffisamment éraillée pour
accrocher l’oreille. Le mur de guitare est bien présent avec des riffs très
hardcore. Les textes sont emprunts d’un humour noir, très noir mais sont très
intéressants car ils placent des sujets sérieux et graves avec un certain
détachement. Le premier morceau LaBite, vient appuyer sur la masculinité et
ses gros travers. Les phrases chocs s’enchaînent. « qui se rétracte…
au tribunal ? ». « Toujours dégueulasse, jamais en
place, même molle elle va t’envoyer en taule »
J’aime aussi beaucoup Filme la police avec son clin d’œil final à ce
morceau Assassin de la police de Cut Killer. D’ailleurs
au passage il s’agit d’un sample de KRSOne avec ces paroles :
« that’s the sound of the police / woop woop » mixé à NTM et
son Nique la Police. Mais ça c’était pour l’anecdote. Ce morceau fait aussi un joli défilé de
phrases magiques.
Petite chanson sur les conspirationnistes avec Quidomine, un
morceau qui va vite et tape fort avec une nouvelle fois son lot de saignées verbales.
Il y a aussi RockWarrior avec
en featuring IAM, c’est assez rare, voire unique, pour le signaler,
franchement c’est la classe, je ne sais pas comment s’est fait le lien mais c’est
vraiment sympa. Le morceau est une adaptation de Rap Warrior. Après
je ne cache pas que je m’attendais à un morceau façon Judgment Night
avec ses crossovers géniaux, ici les rappeurs poussent de la voix uniquement
sur la fin, mais c’est déjà assez magique pour le mettre en avant.
Les deux autres titres je suis malade et c’est la merde sont
aussi deux belles bombes parfaitement dans l’esprit explosif de cet EP.
Un Ep bien décapant pour Babylon Pression qui
réussi à allier une très grosse puissance à des textes malins et choquants. Une
très belle découverte.
Voici le troisième EP de BlackMantra,
groupe de Bressuire, une ville active en termes de punkrock et de hardcore. Derrière
le groupe il y a l’incontournable Marol que l’on a déjà vu et entendu dans Bunkum, Gus qui
est aussi dans Trouble, GuyShmoot aussi dans New Dawn et
Julien,
nouveau venu dans le groupe.
Demon
démarre fort avec une rythmique rapide et une belle débauche d’énergie. Le
chant est plaisant et sort des circuits classiques, c’est d’ailleurs le point
fort du groupe de pouvoir sortir des morceaux que l’on n’a pas déjà entendu un
peu partout. La recette est la même avec Wrong qui sonne un peu
90’s, son riff de guitare est fort sympathique. Les morceaux s’enchaînent
rapidement sans laisser de place aux fioritures, Shadow est même
expéditif (40 secondes) et déborde de puissance tandis que Knowledge is over
balance de belles mélodies aux forceps.
La fin est surprenante mais au combien
plaisante avec un morceau reggae (TheMission) très bien fait, qui peut rappeler ce
qu’avaient pu faire les BurningHeads sur Opposite.
Je ne peux que conseiller d’aller écouter ce
nouvel EP de Black Mantra, un groupe qui joue un hardcore qui sort des sentiers
battus. A voir en concert aussi !
Sur les bords de la Loire, dans cette jolie ville qu’est Tours, la scène
punkrock s’agite souvent dans l’ombre car il m’est difficile de sortir le nom
de plusieurs groupes hormis VerbalRazors, StuffedFoxes, EDWarner, Saints & Sinners, Lovve… Peut-être ont-ils
une certaine difficulté à s’exporter, ce qui ne sera pas, je l’espère, le cas
de Ko-Ma, que
l’on présente aujourd’hui.
Ko-Ma, s’est fondé en 2020 sur un duo et est récemment
devenu un trio avant de sortir son premier EP de 4 titres intitulé Trencadis.
Évoluant dans le post-hardcore, on peut rapprocher le groupe de Lysistrata pour
le côté déstructuré, notamment sur un morceau comme T.P. Fact qui se joue des
styles et de la forme et se révèle hyper intéressant par son côté non linéaire.
Plus classique dans son traitement, M.M.I est un autre morceau fort, il laisse
des longueurs planantes, un peu psyché avant de monter en puissance et en
colère. Ko-Ma aime
les mélodies mais aussi dégager de l’énergie et on sent le groupe influencé par
des références comme At The DriveIn (P.Time), par l’utilisation
de breaks mais aussi dans la façon de pouvoir diluer de longues lignes mélodiques.
Il y a aussi une jolie douceur chez les Tourangeaux que l’on perçoit à travers U.Hills.
Ko-Ma est un groupe d’avenir qu’il faudra
suivre avec attention, il promet de belles choses à travers son premier EP.