Vingt six
ans après sa création, Disturb est
toujours actif et surtout toujours aussi percutant. En ce début d’année le
groupe Marseillais est de retour avec un EP deux titres au superbe visuel
réalisé par Roachfab (https://www.instagram.com/roachfab).
C’est aussi l’occasion pour le groupe d’annoncer leur passage à cinq membres,
eux qui ont toujours joué à six.
Divide and Rule balance un hardcore bien lourd aux influences métal tandis
que Over Time envoie une belle
puissance, un gros morceau hardcore en mode rouleau compresseur que ne renierai
pas Hatebreed.
Un EP très
court (7 minutes) mais qui laisse entrevoir l’arrivée prochaine de nouveaux
morceaux pour un futur album (?). En tout cas on a hâte d’écouter la suite.
J’ai posé
les pieds à Marseille pour la première fois de ma vie en Octobre dernier. J’ai
été bluffé par cette ville, loin des clichés véhiculés, j’ai beaucoup apprécié
l’atmosphère et la beauté de la cité Phocéenne. Fait du hasard j’ai reçu
presque en même temps des nouvelles d’un groupe Marseillais : Why Aliens Why?.
Un nom
étrange qui ne donne que peu d’indices sur son style. Et dès PlacidWolves
lancé je découvre un punkrock nerveux avec le curseur plutôt pointé sur la
noise. L’énergie monte encore en tension avec MyAbduction vraiment puissant.
Je ne suis pas fan des filtres sur les voix mais il offre tout de même un côté intéressant
rappelant des groupes comme Unsane ou Human Impact. Après le gros
déluge sonore sur les trois premiers titres (je n’ai pas parlé du morceau Why Aliens Why, très bon aussi), le groupe
prend le parti d’un punkrock lourd mais plus rock’n’roll sur Elvis Was White assez groovy sur son riff
principal de guitare mais totalement bestial et débridé, il est bien épaulé par
l’utilisation d’un clavier, c’est vraiment mon titre préféré. Le EP se termine
par un remix du premier morceau avec un petit jeu de mot puisqu’il devient Acid Wolves. Personnellement je ne suis
pas fan des remix, je les zappe en général à chaque fois, ce n’est que mon avis
mais il me fait sortir de l’EP d’une manière que je n’aime pas trop avec une
image de cette écoute un peu tronquée, celui-ci ne déroge pas vraiment à mon
sens, désolé. Ce n’est que mon avis mais les remix devraient être séparés des
albums un peu comme dans les 90’s quand les groupes sortaient un album avec, en
accompagnement, un autre cd composé uniquement de remix.
Pour
conclure c’est une belle découverte avec un groupe puissant. Cet EP est un peu
court et nous donne envie d’une suite rapidement !
De la lourdeur, du gros son, un mur de guitares, un chant puissant,
j’aime ces ingrédients qui font du hardcore un style énergique qui donne la
pêche. Au-delà des pontes américains que peuvent être SickOf It All, Madball ou Hatebreed,
notre scène nationale s’est pas mal développée durant les années 90 notamment
sous l’impulsion de groupes comme Kickback ou l’écurie Overcome. Cela
a donné des groupes terriblement excitants comme FatSociety, Alea Jacta Est ou encore
Disturb. Cela fait des années que l’on suit ces derniers,
pratiquement depuis leurs débuts en 1999 et je pensais même que le groupe avait
stoppé après sa dernière production il y a maintenant 10 ans.
C’est donc une très bonne surprise de les revoir même si ce cet EP
et ses quinze minutes donne envie d’en entendre plus. Dès StayTrue le
tempo est lourd et ça tabasse franchement rappelant justement Hatebreed par
sa lourdeur, le refrain est nerveux et accrocheur. Flo de Landmvrks
vient prêter sa voix sur StandTall, cette alternance de chant et de voix
différente est une belle réussite. Disturb sait jouer vite aussi comme sur Worst for the worst qui
ravira très certainement les fans de circle-pit. Effectivement cinq titres c’est
court mais la bonne nouvelle c’est que le groupe va certainement s’appuyer sur
cet EP pour tourner et certainement par la suite repartir sur un album.
Je suis ravi du retour de Disturb, un groupe
important de la scène hardcore française, avec ce court EP il montre qu’il n’a
rien perdu de sa superbe.
BabylonPression a le nom parfait pour participer aux compiles
It’s
a french reggae party, avec un tel nom on peut s’attendre à
un combo ska-reggae roots avec bonnet péruvien mais que nenni, parce que le
groupe envoie un gros punk bien brutal à l’accent bien métal. Et aussi
surprenant que cela puisse paraître c’est la première fois que je croise sa route
pourtant le groupe s’est formé en 1998 à Marseille.
Pourtant dès 2001 le groupe sort son premier EP (classé X)
et intègre le collectif Coriace (Eths, Tripod, Fischer, EdMushi).
Deux années plus tard il sort son premier album (negative generation) chez Sriracharecords (Lofofora, OneyedJack, BlackBombA…) et
navigue en plein dans la vague Néo Métal qui cartonne en France. BabylonPression sort
ensuite trois autres albums dont un sur son propre label, ce qui est aussi le
cas de cet EP. Et je dois dire qu’à l’issue de l’écoute de ces six titres je n’ai
qu’une envie c’est de me plonger sérieusement dans leur discographie.
Alors la recette est simple mais très efficace, c’est du punkrock
bien lourd avec un chant gueulé dont la voix est suffisamment éraillée pour
accrocher l’oreille. Le mur de guitare est bien présent avec des riffs très
hardcore. Les textes sont emprunts d’un humour noir, très noir mais sont très
intéressants car ils placent des sujets sérieux et graves avec un certain
détachement. Le premier morceau LaBite, vient appuyer sur la masculinité et
ses gros travers. Les phrases chocs s’enchaînent. « qui se rétracte…
au tribunal ? ». « Toujours dégueulasse, jamais en
place, même molle elle va t’envoyer en taule »
J’aime aussi beaucoup Filme la police avec son clin d’œil final à ce
morceau Assassin de la police de Cut Killer. D’ailleurs
au passage il s’agit d’un sample de KRSOne avec ces paroles :
« that’s the sound of the police / woop woop » mixé à NTM et
son Nique la Police. Mais ça c’était pour l’anecdote. Ce morceau fait aussi un joli défilé de
phrases magiques.
Petite chanson sur les conspirationnistes avec Quidomine, un
morceau qui va vite et tape fort avec une nouvelle fois son lot de saignées verbales.
Il y a aussi RockWarrior avec
en featuring IAM, c’est assez rare, voire unique, pour le signaler,
franchement c’est la classe, je ne sais pas comment s’est fait le lien mais c’est
vraiment sympa. Le morceau est une adaptation de Rap Warrior. Après
je ne cache pas que je m’attendais à un morceau façon Judgment Night
avec ses crossovers géniaux, ici les rappeurs poussent de la voix uniquement
sur la fin, mais c’est déjà assez magique pour le mettre en avant.
Les deux autres titres je suis malade et c’est la merde sont
aussi deux belles bombes parfaitement dans l’esprit explosif de cet EP.
Un Ep bien décapant pour Babylon Pression qui
réussi à allier une très grosse puissance à des textes malins et choquants. Une
très belle découverte.
Si proche
mais si loin… HundredEyes vient de Marseille, c’est un trio
et son premier album est sorti en septembre dernier chez son voisin de BadMoodAsso
et pourtant hormis ces petites infos c’est la grande inconnue sur ce groupe que
je trouve très prometteur à l’écoute de ces 12 titres.
Faking and pretending explore un punkrock orienté post-punk avec une puissance
contenue que le chant éraillé amplifie allègrement. Le chant, même si on peut
trouver une certaine redondance, est, je trouve, l’un des points forts du groupe.
Hundred Eyes
possède un côté mélodique qui parfois peut me rappeler des groupes plus soft
comme feu Powell du Mans au début des années 2000
comme sur that you
won’t be missed, we won’t get hurt, un morceau énergique et très rythmé qui propose une jolie
intensité. C’est aussi sur le cas sur le morceau d’ouverture, I’m Leaving now, qui s’emballe assez rapidement et
révèle un sentiment d’urgence.
On touche
aussi le côté post-hardcore / screamo sur We are finding problems qui me fait penser que le trio
marseillais semble assez proche de Yarostan qui évolue aussi dans un style assez proche.
Belle
démonstration de puissance dans un univers très sombre sur Not Sure OfWhat I Became qui n’est pas sans rappeler les
années 90 et les expérimentations sonores des groupes grunges.
Hundred
Eyes est donc une belle découverte qui ravira ceux qui apprécient les sonorités
lourdes, les sons bruts tout en appréciant les mélodies.
En 2020 pour
fêter la fin du confinement j’avais sorti une petite playlist assez fun avec
notamment un morceau de Joyblasters. Deux ans après voici qu’arrive leur
premier album : PizzaMountains. Autant le dire tout de suite
le titre me rappelle cette chanson magique que le mythique groupe vendéen GarageFeAver
jouait en live : Finkbraü Mountain. Les initiés comprendront…
Toujours
est-il que Joyblasters joue la carte fun à fond reprenant souvent les
ficelles du style avec beaucoup d’aisance. La voix est plaisante avec un bon
accent et les chœurs se révèlent efficaces et bien placés (PizzaMountains). Il y a un petit côté Uncommonmenfromars
notamment sur des morceaux comme PetPeeve (la façon de poser le chant) ou Howlingwind voire même DirtyFonzy sur Home ou Romancandle.
L’alternance
du chant est intéressante notamment sur Fishtank ou Flat flag car elle amène une variété bienvenue sur l’album.
Au passage TheJoyblasters jouent en trio et viennent de Marseille, ils ont déjà deux Eps de sortis. Leurs pochettes sont
signées par. LaurisSchulz.
Loin
d’être original mais il devient difficile de l’être, The Joyblasters joue un
punkrock rapide et solaire qui amène à taper du pied et fredonner en chœur. Pizza
Mountais est un album fun, frais, propre et efficace !
Voici le
groupe idéal pour cet été, The Joyblasters sent, respire et transpire le soleil !
Formé par 2 anciens membres de WaterMane, le trio joue un punkrock frais et léger qui me
rappelle par certains aspects Maladroit et par là-même les Ramones.
L’énergique GoHome
amène sa fraîcheur et son explosivité, Backward
poursuit dans un registre plus posé et moins fun, c’est un bon morceau mais je
l’aurais peut-être positionné en fin d’EP pour conserver l’énergie de l’ensemble.
RiddleTalk
est super intéressant par sa rythmique et son refrain accrocheur, c’est ce
morceau qui me fait penser à Maladroit par ses mélodies. The Joyblasters
explorent ensuite un côté plus indie avec theblock et Rockhate,
deux très bons morceaux aussi.
TheJoyblasters
est donc une jolie découverte qui nous livre ici 5 titres légers et frai. C’est
juste le parfait moment pour se changer les idées à l’issue de cette période de
confinement. A suivre.
Still Burning, le nom de ce nouvel album de Wake The Dead est
lourd de sens, après un changement de line up qui a vu l’arrivée de Vincent au
chant et Léo à la batterie, le groupe avait à cœur de montrer qu’après dix ans
il était toujours en vie et plus affuté que jamais. Et c’est avec une superbe
pochette que les marseillais illustrent ce 8 titres, comme un phœnix qui revit,
plus fort que tout, se réveillant de ses propres cendres.
Il y a 10
ans le groupe empruntait son nom au deuxième album de ComebackKid et, comme
leur modèle Canadien, les Marseillais ont su évoluer vers un hardcore moderne
riche de sonorités. Moins direct dans l’approche, WakeTheDead sait
amener son univers avec douceur (Givingup) un peu même aérien tout en maintenant
ce niveau de fureur (aneyeforaneye)
rappelant même par moment les débuts (AllMyFlames
ou Backformore). Mais WTD a
clairement évolué vers quelque chose de plus subtil qui n’est pas sans me
rappeler BirdsInRow sur le très bon LoneWolf. C’est d’ailleurs dans ce registre
que je trouve le groupe le plus intéressant car il mélange subtilement toutes
sortes d’émotions. Et à ce titre l’interlude planante, aussi appelée StillBurning,
est un très bon moment avant le déchaînement final (Paradise
et OwnIdentity).
Wake The Dead signe ici un très bon album. Still
Burning est court mais terriblement efficace et
subtil tout en offrant une variété intéressante sur le hardcore qu’il soit
moderne ou post-hardcore.
Hyperactive est un trio Marseillais né des cendres de Blind
Pie, formé il y a tout juste un an il sort son premier EP sobrement
intitulé Loser sur Pencil Records, le label local.
Encore une fois je me suis
fait berné par le nom du groupe, je m’attendais vraiment à entendre des textes
en français et un punkrock à la Nina’School et c’est une (très) bonne
surprise de découvrir un punkrock teinté d’indie qui me rappelle Not Scientists
sur Warfare. La batterie déroule et les mélodies
qui s’échappent comme des volutes de fumée rendent ce titre singulier. Le
morceau fait plus de 5 minutes et il nous emmène dans un monde propre au groupe,
sur scène, il doit prendre une dimension encore plus grande.
Looking
Forward est plus direct, plus
rentre-dedans et se trouve être diablement efficace. Il y a pas mal de choses
intéressantes chez Hyperactive, les rythmes (fall)
et notamment le son de la batterie, la variété des morceaux et le chant qui
diffère pas mal d’un titre à l’autre mais avec, en point commun, la volonté de
faire quelque chose de mélodique avec une approche plus élaborée et torturée qu’un
simple groupe de punkrock.
Hyperactive est une
belle surprise, Loser et ses six titres mettent en avant un groupe prometteur,
inventif et créatif que j’aurai à cœur de suivre dans ses prochaines
productions.
De la
lourdeur en veux-tu ? De l’ambiance sombre aussi ? C’est ce qui t’attend
dès les premières notes de Cursed City.
Morceau de hardcore qui me rappelle les légendaires Kickback. La mise en condition de ce titre permet de rentrer
parfaitement dans cet EP de six morceaux. Déjà Azincourt
se veut plus incisif, plus énergique avec un chant que j’apprécie beaucoup. J’aime
ce style de hardcore qui arrive à allier puissance, lourdeur et énergie. Et par
là Inthe depht of the
sea me rappelle des groupes comme Fat Society ou Disturb à
l’époque où j’écoutais beaucoup ce style, le groupe penche même fortement vers
le métal. Passage sympa aussi sur TheRosary avec juste batterie basse et chant,
les choses simples sont souvent les plus efficaces. The
Cult finit l’EP sur une ambiance sombre et malsaine qui ferait
une superbe bande son à certains romans de Maxime
Chattam.
Walk Away, groupe français, de
Marseille, sait varier les ambiances et les styles sur ses morceaux et ce
premier EP est vraiment super intéressant. Sans forcement être original, tout
est fait proprement et avec beaucoup de talent. J’ai vraiment hâte de les
découvrir sur scène.
On n’a jamais eu
l’occasion de faire une interview ensemble précédemment alors peux-tu me
présenter le groupe ?
Salut Julien
! Alors nous sommes The Sobers, un groupe de punk rock basé sur Marseille. On
est un trio qui se compose de JC (batterie), Tom (guitare/chant) et moi (Paul -
basse/chant). Ça fait maintenant dix ans qu’on se trimbale à droite à gauche
avec ce petit nom.
Bad Mood
Asso / Crapoulet records / we are shark records / Tim Tam Records / Bartolini
Records / ‘59SRS / French Noise / Panda Records / Culture Famine
8.5/10
Ça fait
désormais quelques années que The Sobers
écume les concerts et sort des albums et autres EPs. Petit à petit le trio
marseillais grandit et la qualité de ses productions est croissante. Malgré un line-up
modifié en 2015 avec un changement de guitariste le groupe n’a jamais perdu la
flamme, bien au contraire. L’apport du deuxième chant est d’ailleurs plutôt une
bonne chose.
Cet album
sobrement intitulé IV fait suite au
non moins bien nommé III, une
dénomination à la Led Zeppelin qui a
le mérite d’être à l’image du groupe : efficace. En fait je me trompe un
peu car en début d’année on a eu le droit à un split acoustique entre le groupe
et 21 Again.
Mais cet
album est d’une toute autre facture car derrière la jolie pochette s’alignent
de très bons morceaux, Battle for
nothing, par exemple, qui est terrible d’efficacité, il envoie à
fond comme du Burning Heads avec un
superbe bien refrain bien aidé par les chœurs, la basse est vraiment sympa
dessus. Mais il y a aussi DeadEnd, NoRevelation ou bien Figureit out qui sont tout aussi pertinents. Au passage on retrouvait ce même NoRevelation
sur le split avec 21 Again tout
comme le superbe LighttheMatch.
Et puis l’interlude AbsoluteZero
fait du bien et laisse entrevoir une possible évolution vers des morceaux plus
aériens. La transition avec bloodfeud est d’autant plus brutale mais on n’en
attendais pas moins des Marseillais.
Quand je
parlais de croissance dans la qualité des morceaux un titre comme FinalGoodbye
représente à merveille le talent du groupe qui d’un punkrock direct sait
évoluer vers quelque chose de plus technique et complexe.
Terriblement efficace ce 4ème
album de The Sobers va faire parler de lui, ceux qui seraient passés à coté du
groupe sont priés de se jeter dessus.