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mardi 7 octobre 2025

PLUIE CESSERA – We’ve been alone [EP]

 


PLUIE CESSERA – We’ve been alone [EP]

Spleencore Records / Tout Doux Records

Joli nom, et belle promesse tenue pour ce jeune groupe parisien de screamo/post-hardcore, formé en 2023. We’ve Been Alone, leur premier EP, surprend par sa maturité : pas un instant on n’y devine les balbutiements d’un premier essai. Pluie Cessera puise son inspiration chez des tauliers du genre comme La Dispute ou Touché Amoré, mais s’en détache avec une identité propre, oscillant entre rage et réconfort.

L’EP s’ouvre sur A song for my dead dog, une morceau qui incarne bien cette dualité avec des mélodies très mélancoliques avant qu’une cassure en milieu de morceau ne vienne briser cette douceur naissante pour offrir un final bien plus explosif. Mosh part enchaîne avec des sonorités tout aussi captivantes, mêlant rythmiques entraînantes et mélodies envoûtantes. La formule est réutilisée avec brio sur And Then the Rain Fell dont le début est vraiment très doux avant que le chant ne pousse le curseur de l’intensité pour un beau final.

Montagnes commence doucement, très immersif, il monte en puissance avec l’arrivée du chant avant de s’offrir avec un interlude fait de spoken word qui une dimension plus poétique. J’aime beaucoup le défouloir qu’est Love Is Blind, véritable morceau hardcore screamo où l’influence Touché Amoré se fait vraiment sentir. Il est rapide, énergique et très efficace ! Quant à Amélie, c’est peut -être le morceau le plus abouti, grâce à ses mélodies très subtiles associées à une fureur très fragile. Le chant clair est très joli et au final on se laisse vraiment happer par ce titre.

 

Côté production, le son est bien arrangé et équilibré même si, à mon goût, l’ensemble manque tout de même d’un peu de puissance pour vraiment basculer vers un côté encore plus viscéral et mettre une véritable petite claque.

PLUIE CESSERA est donc un groupe à suivre avec beaucoup d’attention, et avec ce premier EP il révèle une vraie personnalité. Il sera très intéressant de voir son évolution.

J. NeWSovski

 

 

https://pluiecessera.bandcamp.com/album/weve-been-alone

https://www.facebook.com/pluiecessera



vendredi 3 octobre 2025

REST UP – Real Sensations

 


REST UP – Real Sensations

Le Cèpe Records / Exag Records

 

On ne va pas cacher très longtemps que Rest Up est l’une des nouvelles sensations sur la scène indé française. Le jeune groupe Angevin, à peine sorti de l’adolescence, s’est déjà fait remarquer il y a deux ans avec son deuxième EP It Was Summer dont le mixage avait été réalisé par Daniel Fox (Bassiste de Gilla Band). Peu après, le trio intègre l’Équipe Espoir du Chabada (Angers), un tremplin qui lui offre expérience et mentorat - notamment auprès Arnaud Fournier (Hint). Cet ensemble, couplé à leurs performances scéniques, séduit Exag Records, label Belge sur lequel on retrouve notamment La Flemme ou Druugg, et du Cèpe Records, dont on connaît aussi très bien les groupes présents (Clavicule, We Hate You Please Die, Gros Cœur, Servo…). Un double sceau de qualité, qui dans le paysage musical actuel, vaut toutes les recommandations.

 

Avec Real Sensations, Rest Up signe un premier album d’une maturité déconcertante. Onze titres en 38 minutes, une durée classique pour un album qui est loin de l’être. La pochette, signée Marie Lesieur et Ivan Chamaillard, assemble collages et éclats de verre en une mosaïque sobre et intrigante, parfaitement à l’image de l’album : un collage d’influences et d’émotions. L’enregistrement a été confié à Daniel Fox qui venait tout juste de produire l’album explosif des Lambrini Girls et qui offre à ce disque un son chirurgical.

Harmattan débute parfaitement avec une tension et une atmosphère qui montent en puissance, un vrai morceau introductif et immersif vite repris par Too Late To Call qui rappelle l’énergie d’un Lysistrata des débuts avant d’explorer un univers post-rock plus aérien et de finir en défouloir punk. Un morceau vraiment détonnant. Et c’est Accutane qui s’impose comme le tube de l’album, derrière les sons issus de machines qui deviennent vite oppressants, on sent l’urgence, la tension et la fureur qui se dégagent. Le trio Angevin prouve qu’il maîtrise l’art du contraste et sait se faire aussi mélodique comme en témoigne Damage qui démontre une belle maturité et une écriture déjà aboutie

Cette maturité qui permet à Rest Up d’explorer de nombreux paysages ce qui est étonnant pour un premier album, je pense à Hold Me Tight et son univers très marqué, très aérien, très beau. Les vagues de guitare et les synthés appuient fort et leur musique est puissante et touchante.

Là où la plupart des premiers albums se laissent souvent guider par l’instinct, Rest Up ose prendre son temps et poser ses morceaux : ils sont réfléchis et structurés. Le trio puise chez ses références qu’elles s’appellent Blonde Redhead ou Sonic Youth pour proposer des morceaux complexes mais aboutis (Pol’s Guitar) ou Lysistrata pour des défouloirs électriques (Real Sensations). Se dégage aussi de Rest Up une face shoegaze très maîtrisée sur des morceaux comme Weekend Girlfriend, langoureux et poétique ou Stall dangereusement envoûtant.

 

Avec Real Sensations, Rest Up livre un premier album d’une précocité rare et d’une aisance qui force l’admiration. Un jeune groupe qui transforme ses influences et les synthétise en un album remarquable aux multiples. Une vraie réussite.

J. NeWSovski


https://restuplads.bandcamp.com/album/real-sensations-2

https://www.facebook.com/RestUpLads/


dimanche 28 septembre 2025

PAMPLEMOUSSE - Porcelain

 


PAMPLEMOUSSE - Porcelain

A Tant Rêver du Roi


PAMPLEMOUSSE a plus que jamais envie d'en découdre. Deux ans à peine après "Think Of It", le duo (une batterie + une guitare/basse) revient à la charge avec un quatrième album intitulé "Porcelain". "Porcelain", une vieille histoire pour le groupe désormais établi en Lorraine (bye bye la Réunion). C'est tout simplement le nom d'un titre de leur second opus "High Strung", celui avec lequel nous avons fait connaissance avec le combo noise-rock. C'était juste avant la pandémie. Une éternité.

Signé sur l'excellent label palois A Tant Rêver du Roi, "Porcelain" permet à PAMPLEMOUSSE de franchir une nouvelle étape dans son parcours singulier. S'inscrivant dans la continuité de "Think Of It", cette nouvelle production intransigeante affine encore un peu plus le style de PAMPLEMOUSSE. A savoir un mélange de noise-rock tendu et indie-rock musclé, dans une ambiance très nineties. On pense autant à JESUS LIZARD qu'à SLOY ou CHOKEBORE. Dès l’ouverture "More Beautiful Than Madonna", le ton est donné : riff tranchant, rythmique implacable, chant venu du fond du garage. Ce court single, déjà dévoilé avant la sortie, résume bien l’album : urgence et intensité, mais sans sacrifier l’accroche mélodique. Après cette première déflagration, PAMPLEMOUSSE ralentit la cadence et prend son temps sur l'étouffant "Smile The Num". Les lentes et lourdes frappes de batterie de Sarah répondent au riff légèrement bluesy de Nicolas. On pense au son de Chicago et à SHELLAC. Le morceau, pas avare en changements de rythmes, prend ensuite une tournure plus noisy. PAMPLEMOUSSE repart au front sur "The Big Speakers", titre abrasif à la tonalité punk-rock et grunge qui peut évoquer le NIRVANA des débuts.

Plus mélancolique et flottant, "Miami Blue" est une pépite indie-rock/shoegaze. La voix déformée de Nicolas semble lointaine. "Instrumental" qui porte bien son nom, est une respiration bienvenue. Dans sa première moitié en tout cas car la tension est palpable à mesure que le morceau avance. L'équilibre entre vacarme et mélodie fait également mouche sur le brumeux "Snowball". On y retrouve à travers ce morceau la force émotionnelle d'un CHOKEBORE. Pour citer d'autres références plus récentes, on pense aux Américains de NO AGE sur "Bad Penny", autre duo guitare/batterie adepte des expérimentations noise-rock et garage. "Every Story Has A End", titre punk-rock au refrain irrésistible est taillée pour rester dans la tête tout en brûlant les tympans. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec nos deux compères qui proposent pour clôturer l’album un long format étonnant. Les huit minutes de "Brick Head" commencent d'abord comme du PAMPLEMOUSSE pur jus. Puis s'aventurent sur un terrain beaucoup plus expérimental et hypnotique digne de SONIC YOUTH ou GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR. Une tempête sonore bourrée de larsens et bizarreries sonores. Puissant !

 

Avec "Porcelain", quatrième jalon d'une discographie déjà solide, PAMPLEMOUSSE nous livre son album le plus abouti. Dense et exigeant, il conserve la puissance et la rugosité des débuts tout en explorant davantage les nuances et les contrastes. Une réussite !

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Miami Blue

 

 

https://pamplemoussetheband.bandcamp.com/album/porcelain

https://www.facebook.com/pamplemousseband

 


vendredi 19 septembre 2025

LES SOULS MOTELS – the miserable have medicine

 


LES SOULS MOTELS – the miserable have medicine

Autoproduction

 

Tout est parti d’un message de Pit Samprass sur Facebook, quelque chose du genre : « J’ai enregistré la guitare sur l’album de Les Soul Motels ». Diable ! Qu’est-ce que c’est que ce nouveau groupe ? Une rapide recherche rapide, et le nom de Jean Morreau apparaît à la basse. Vous savez, celui qu’on appelait Orange quand il tenait la guitare dans NRA et qui est aussi le chanteur de THIRD EGO depuis trois ans, à ses côtés il y a aussi Christophe le batteur de Vultures, Hyenas and Coyotes et auparavant dans Socrates. Et derrière tout ce projet - ou plutôt à sa tête – il y a Sven, guitariste de NRA, qui assure ici le chant et la guitare. Une belle fusion de musiciens qui ont bercé ma jeunesse.

Le projet a été enregistré à l’Amsterdam Recording Company par Jean Morreau himself, en même temps c’est son studio…

 

Sven propose 13 titres avec quelques petits tubes comme mon préféré Dark Is In The Heart qui démarre fort par son refrain « I Want Some… » les couplets sont mélodiques et sa voix un peu éraillée m’a surpris : je ne crois pas l’avoir entendu dans NRA à l’époque. Le morceau d’ouverture Rock My Boat est aussi intéressant : posé, il prend son temps pour installer son ambiance, malgré ses deux minutes.

The Miserable have medicine n’est pas un album punkrock au sens strict, il ne fait pas étalage d’une vitesse débordante mais c’est un disque de rock qui est brut tant dans son traitement que dans ses compositions (Rear View Mirror) qui se veut entraînant (see believe, ou le très bon In this world) avec une touche du début des années 90 bien sentie. Les titres s’enchaînent dans le même esprit ce qui rend l’album homogène (Not one message, Fearless) et par moment se dégage une mélancolie latente (Burn Out) portée par des tempos ralentis.

Quelques petites dissonances cependant, comme check one qui me semble trop abrasif à mon goût ou bien le traitement global du son, bien que volontairement lo-fi il manque tout de même de puissance.

 

Au final, The Miserable Have Medicine est un album qui assume ses influences et ses imperfections. Entre énergie rock et mélancolie, il séduit par son authenticité, même s’il laisse parfois sur sa faim côté production. Un projet à suivre, porté par des musiciens légendaires, dont on espère qu’ils arpenteront les routes bientôt !

J. NeWSovski

 

 

https://lessoulmotels.bandcamp.com/album/the-miserable-have-medicine



lundi 15 septembre 2025

COLD STRESS – Realistic

 


COLD STRESS – Realistic

Dispear Records

 

En direct d’Hossegor, paradis des vagues, du soleil et des plages de sable fin, COLD STRESS débarque avec un premier album, seulement un an et demi après son premier EP. Douze titres de punk-hardcore expédiés en 23 minutes, du classique, mais tellement efficace.

Et H.F.C. démarre très vite avec une base rythmique très relevée, gros chant, et un son de guitare très lourd. La ligne de conduite est punkrock avec une influence hardcore sur le chant. Self Control est, pour moi, le morceau le plus plaisant, avec 2 min 49, il est long et se révèle assez original en proposant un riff intéressant à la guitare. On ressent de la fureur sur l’énergique Time To Change tandis que l’instrumental Entorse vient apporter un interlude bienvenu. Certains morceaux défilent très vite (No Hands, Too Late) tandis que le groupe expérimente sur Free, avec un chant clair, des mélodies lourdes et un gros travail sur l’atmosphère un peu oppressante. Les lignes mélodiques comme sur Thanx ou Satisfaction, très captivantes et immersives amènent un plus et apportent une véritable identité à Cold Stress réussissant à le démarquer des groupes de pur hardcore.

Globalement, sur l’ensemble Realistic se révèle assez sombre, à l’image de sa pochette, dessinée par Thomas, le chanteur, le côté métal revenant souvent sur certains riffs. Enregistré à Bordeaux par Tom Kaduk le son est bon et bien équilibré.

 

Très bonne sortie du label DISPEAR qui fait de plus en plus parler de lui avec des productions variées mais hyper qualitatives. Realistic de Cold Stress est une petite bombe de punk-hardcore qui donne vraiment envie d’aller découvrir le phénomène sur scène.

 

J. NeWSovski

 

https://coldstress.bandcamp.com/album/realistic

https://www.facebook.com/profile.php?id=61558709083039

https://www.instagram.com/coldstress/?hl=en

 


jeudi 11 septembre 2025

BURNT TAPES – New Lungs

 


BURNT TAPES – New Lungs

Lockjaw Records / Wiretap Records /

 

On se rappelle toujours comment on découvre certains groupes. Je me souviens de la découverte des Get Up Kids avec l’album Something To Write Home About que mon disquaire avait glissé dans ma pile de cd à écouter : « vas-y prends-le ! c’est sûr que ça va te plaire ! », le même qui m’avait « forcé » à acheter le Vaya d’At The Drive In, alors encore dans l’anonymat, pourquoi je n’ai pas écouté son conseil en allant les voir dès la semaine suivante au Confort Moderne de Poitiers ? Je me rappelle aussi de Jordan, de Krod Records, et de son conseil sur Spanish Love Songs, comment avais-je pu passer à côté d’un tel groupe ? Récemment c’est Colin, homologue Anglais, qui me sort ce groupe de son chapeau : Burnt Tapes. Ce sont ses potes, et parfois quand on te parle d’un groupe de proches, ton approche manque souvent d’objectivité. Mais Colin a eu le nez fin : le groupe anglais est une sacrée belle découverte.

Justement il évolue parfaitement dans l’univers de Spanish Love Songs : du punkrock rapide mais qui regorge de mélodies. Ce que l’on classait, et que je classe toujours d’ailleurs, comme de l’émopunk.

Burnt Tapes n’en est pas à son coup d’essai : leur premier EP remonte à 2014 et ils ont déjà sorti un premier album (Never Better en 2019). Basé à Londres, le groupe affiche déjà plus d’une centaine de concerts à son actif.

Le style est clairement annoncé dès le morceau d’ouverture, Crisis Actor. Il monte gentiment en puissance. Le chant de Pan est doux et, lorsque le reste du groupe vient l’épauler, on retrouve cette atmosphère à la Spanish Love Songs dont je répète une nouvelle fois le nom, mais l’influence est belle et bien là. Une belle entrée en matière, trop courte hélas mais l’enchaînement avec Mothersguilt est une vraie réussite : ce morceau possède un refrain fédérateur qui accroche et lance ainsi parfaitement cet album.

Shelf Life Of The Party amène une sensibilité très touchante. Phil chante dessus avec sa voix éraillée et fragile. Il y a de l’énergie et c’est parfaitement accrocheur. Hannah Hermione Greenwood de Creeper vient poser sa voix sur Little Sister et cela apporte une petite touche de sensibilité parfaitement venue avec un superbe équilibre sur ce morceau en mid-tempo.

 

Burnt Tapes s’aventure vers des contrées plus pop comme sur Office On Repeat qui monte en puissance pour offrir un final explosif. Dans la même idée de construction, Only Friends commence tout doucement avant de monter en intensité et en puissance. Mais le morceau le plus rapide est You Only YOLO once, très entraînant, il me fait penser à The Menzingers. Et j’imagine d’ailleurs bien les Anglais ouvrir pour ce genre de groupes : ce serait énorme.

Future Strangers ressemble à s’y méprendre à du Heavy Heart, les deux chants qui s’entremêlent avec ce côté très éraillé de celle de Phil qui contraste et s’accorde alors parfaitement avec la douceur de Pan. Encore un morceau qui fonctionne parfaitement. Puis So Long, Sundays clôture ce deuxième album très émo s’offrant même un final accompagné par une trompette, un peu comme The Deadnotes, mais ici juste par petites touches ce qui rend le morceau digeste.

 

Encore une découverte marquante de cette année, Burnt Tapes inscrit son nom dans la scène Emo Punk de belle manière avec un album de grande qualité dont tous les morceaux sont excellents sans exception. Je conseille aussi l’écoute du précédent (Never Better), plus brut dans son traitement et aussi plus accessible. Un coup de cœur pour moi !

 

J. NeWSovski

 

https://burnttapes.bandcamp.com/album/new-lungs

https://www.facebook.com/burnt.tapes/



mardi 2 septembre 2025

RISE AGAINST – Ricochet

 


RISE AGAINST – Ricochet

Loma Vista

J’ai été un grand fan de Rise Against à ses débuts, notamment l’album Revolutions Per minute, sorti en 2003 sur Fat Wreck Chords et qui reste, pour moi, parmi les meilleurs du label. La signature l’année suivante sur Dreamworks a permis son explosion médiatique mais elle entamait alors une longue mais inexorable descente dans mon estime. Ils ont allumé une étincelle par-ci par-là sur quelques titres mais sans, hélas, me faire retrouver leur magie passée.

Nous voici donc en 2025 avec le dixième album de Rise Against toujours emmené par Tim Mcllrath avec une formation qui se révèle stable depuis 8 ans et dont j’espère un éventuel retour aux sources.

Mais dès les premières notes de Nod, on se rend vite compte qu’il y a un truc qui cloche : cet album est surproduit. On peine à retrouver le son des guitares, l’effet sur la voix n’est pas non plus une réussite et pourtant elle est vraiment agréable. I Want It All démarre plutôt bien avec une esthétique punk mais se perd vite dans des facilités. C’est la même chose sur Forty Days, dont les effets mettent en l’air toute l’énergie de la chanson. Les balades ou titres en mid-tempo qui pouvaient être un gros point fort du groupe de Chicago sont présentes aussi sur cet opus, Ricochet est la première et, encore une fois, la production rend son écoute compliquée et pénible, ce titre, qui donne son nom à l’album, se révèle être, de très loin, le moins bon de l’album, les autres sont souvent fades (Gold Long Gone) seule Us Against The World s’avère plaisante. Quelques titres dans la veine des albums précédents (Sink Like A Stone ; State Of Emergency) manquent d’efficacité perdus sous des strates d’arrangements inutiles. Point positif le featuring de Andy Hull de Manchester Orchestra qui vient poser sa voix sur Black Crown et amène une variété appréciable. Les textes sont toujours engagés mais passent en second plan pour une personne dont l’anglais n’est pas inné.

 

Le travail de production de Catherine Marks met donc en avant un son moderne empli d’effets qui fait perdre l’essence du groupe. Le mixage d’Alan Moulder ne parvient pas à sauver le naufrage de ce nouvel album.

 

Rise Against est, et reste, un groupe de stade qui a échappé depuis longtemps à la scène punkrock. On rêve toujours de ces groupes qui, après s’être égarés, reviennent à leurs premiers amours comme Bad Religion revenu après un New America catastrophique, Against Me ! après White Crosses… Peut-être que Ricochet sera un détonateur, en tout cas pour moi il a complètement implosé.

Mais sous un autre angle de vue, malgré ses défauts il peut se révéler être une porte d’entrée au rock et plus précisément au punkrock à une nouvelle génération.

J. NeWSovski

 

 

https://riseagainst.bandcamp.com/album/ricochet

https://www.facebook.com/riseagainst



dimanche 17 août 2025

MARTY WENT BACK – Genials

 


MARTY WENT BACK – Genials

Slow Death / Outatime Records / Crapoulet Records / Rockerill Records

 

Voici le second album de Marty Went Back, en fait il s’agit du premier depuis que le groupe s’est reconfiguré en trio. Fans de Retour Vers Le Futur, les Toulousains font un gros clin d’œil dans leur nom mais on se souvient aussi de leur premier EP totalement dirigé dans ce sens. La nouvelle pochette est encore plus jolie et trop bien faîte, chaque perso a son instrument en tant que bâtonnet. Un très beau travail signé Romain Perrin.

Et dès l’ouverture, Welcome rappelle le bon vieux punkrock mélodique comme le jouait Cooper par exemple, avec beaucoup de mélodies, un chant plaisant (qui rappelle sur ce morceau Dani Llamas de G.A.S. Drummers) et une belle basse. C’est catchy à souhait avec des textes sympas (Sports), le chant est bon, et les touches de clavier ou les petits solos de guitares sur Joe’s Stories font aussi rapidement penser à Weezer.

Puis arrive Wire et quand il s’agit de ralentir, de se poser et appuyer sur la touche mélancolique les toulousains sont très forts. Et MWB remet ça dès la suivante avec Slowday, un mid-tempo qui offre une excellente montée en puissance sur son refrain digne de Samiam ni plus ni moins. Cela vient aussi de la voix car l’effet se répète sur Styling Gel, très intéressant sur son refrain et sa fin débridée un peu moins, hélas, sur le reste. Mais j’adore Bad Luck, un morceau parfait de powerpop qui maîtrise totalement tous les codes. Le chant est suffisamment hargneux, les passages calmes sont parfaits. Un très bon morceau !

Genials de Marty Went Back est un disque frais, qui sent le soleil. Le timing est parfait pour en faire un disque marquant de cet été.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://martywentback.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/martywentback/



lundi 11 août 2025

LA FLEMME – La Fête

 


LA FLEMME – La Fête

Exag records

Avec un nom pareil, les jeux de mots sont inévitables, alors autant y aller tout de suite : La Flemme, c’est tout sauf fainéant. Derrière ce nom générationnel, on trouve un très jeune groupe marseillais qui amène un vrai courant d’air frais dans la scène. Le groupe s’est fait remarquer en début d’année en remportant le prix des Inrocks Super Club, ils ont aussi reçu un super coup de projecteur sur Quotidien dans la rubrique d’Ambre Chalumeau. Un groupe dont on parle de plus en plus.

 

Ce premier album intitulé La Fête s’articule sur tous ses morceaux autour de ce même thème dérivant entre l’envie de s’amuser mais aussi son contraire.

La Flemme débute avec un garage pop débridé sur le titre éponyme, un harmonica débridé entame les hostilités, puis des textes courts et simples prêts à être repris en chœurs servent de refrain (« Les jeunes veulent faire la fête, Marseille veut faire la fête, La Flemme veut faire la fête »). Jules prend le chant en main sur Oiseau, avec une voix plus suave et une pop douce au son rugueux. Puis c’est au tour de Stella de prendre le micro sur Laissez-moi tranquille, avec sa voix douce on se laisse surprendre par cette pop très 60’s, le même thème est aussi approché sur Marre de vous qui pourrait faire penser à un texte de Mss Frnce. Le Petit Du Camas commence tout doucement sur des faux airs de Cendrillon de Téléphone avant de partir en punk-garage énervé façon Johnnie Carwash.

Le côté psychédélique prend son sens avec le morceau Tunnel, le seul instrumental de l’album tandis que Stella nous berce sur Mer Azur avec ses nappes de douceur alternées par des vagues guitares incisives venant de Ronie et Jules. J’aime aussi Sans Fond, dernier morceau qui offre une pop indie légère avec toujours une très belle voix bien épaulée par de belles guitares distordues.

 

L’enregistrement a été fait au Studio ZigZag par Romain Gallet et Martin Baudu et le son est franchement top mais je suis moins fan de l’artwork de Salomé Lahoche, artiste reconnue mais dont je n’aime pas vraiment le coup de crayon. En tout cas cette pochette est singulière et accrocheuse.

 

La Fête est donc un bel album surprise, mais aussi la bande son idéale pour les vacances. La Flemme c’est frais, pétillant et plein de charme montrant que la jeunesse est active et a de très bonnes inspirations.

 

J. NeWSovski

 

 

https://laflemmeband.bandcamp.com/album/la-f-te-2

https://www.facebook.com/p/La-Flemme-Band-61550970269839/



mardi 5 août 2025

DARKO – Canvas [EP]

 


DARKO – Canvas [EP]

Lockjaw Records

Pour ceux qui ne connaissent pas Darko, il s’agit d’un groupe anglais, de Guildford, qui s’est formé en 2010 et qui se démarque par un son mélangeant skate punk et riffs métal. Je les ai découverts grâce à leur album Bonsaï Mammoth, en 2017. Depuis le groupe a débuté un projet de trilogie d’EPs dont Canvas est le dernier volume.

C’est après une longue introduction (Grey Havens) très immersive façon rock progressif que les Anglais démarrent leur nouvel EP, un morceau lent et apaisant. Mais Dared to Dream est là pour nous rappeler à quel point le groupe sait jouer vite, apportant à sa vitesse des touches techniques qui sortent de l’ordinaire à l’image de Propagandhi. Le chant de Tom West est toujours aussi agréable, même s’il montre parfois certaines limites, il en fait une belle démonstration sur Goodbye Bastard, un titre une nouvelle fois, très efficace. Canvas amène des sonorités différentes et inattendues avec des cassures de rythmes incessantes et des riffs de guitares vraiment très techniques, limite Math-rock, par ce biais-là je pense à Strung OutOverride se révèle plus « classique » dans sa composition alors que Hectic est LE défouloir de l’EP : mélange de hardcore puissant, de riffs métal (voire même néo-métal) et de chant hurlé façon death.

 

Un EP surprenant de la part de Darko qui montre que le groupe a beaucoup de ressources et est capable de partir dans toutes les directions tout en étant pertinent dans tous les registres qu’il explore.

 

J. NeWSovski

 

https://darko.bandcamp.com/album/canvas

https://www.facebook.com/Darkoband/



mercredi 30 juillet 2025

LIMBOY – II

 


LIMBOY – II

Stolen Body Records

Le premier album du « super-groupe » angevin avait eu le malheur de sortir juste avant le confinement bloquant toute possibilité de tournée. Quand enfin l’idée de relancer le projet germe, Maxime (San Carol, Big Wool, Sandwich…) étant trop occupé c’est Florent (Tiny Voices), ami de longue date, qui prend le relais au micro, et derrière on retrouve toujours Elliot (Bermud) et Stw (San Carol, Eagles Gift) aux guitares et Hugo (Eagles Gift) à la batterie.

 

Sobrement intitulé II, ce nouvel album de LIMBOY démarre très fort avec un son acéré dès les premières notes de Lifting Weights, shifting Right, on prend une belle décharge d’énergie avec un morceau dans la veine Dischord des années 90, je pense notamment à Fugazi. Le son de guitare est incisif tandis que la voix de Flo, si particulière fait son effet avec son petit côté éraillé. Véritables défouloirs, des titres comme Arrested Development et Poison amènent une grosse sensation de puissance tout en proposant des riffs simples. On pourrait s’étonner de l’absence de basse, mais l’équilibre est finement pensé : la guitare baritone d’Elliot est accordée très bas ce qui donne ce son dense et compact.

Puis les Angevins cassent les codes et s’aventurent dans le post-punk voire même le cold-wave sur Nightman ou Black Block Trail Series sans jamais perdre d’intensité et de tension. Le groupe ne cherche pas à plaire mais juste se faire plaisir et explorer. Et c’est plaisant. Ainsi on peut retrouver un morceau comme WI, qui allie mélodies rythmiques aux frontières de l’électro et une puissance tout juste contenue. C’est puissant et fort.

 

Enregistré à La Cuve, leur propre studio, par leur soin, le son est puissant et c’est aussi impressionnant que mérité de retrouver cet album directement dans le catalogue de Stolen Body Records, label anglais de Bristol réputé dans la scène noise/psyché/garage.

 

Avec II, LIMBOY creuse ses racines hardcore punk tout en injectant des textures noise et post-punk. C’est direct et sincère. Un véritable défouloir pour les quatre garçons issus de formations différentes. Dix titres pour trente minutes de tension, d’urgence où l’énergie prime avant tout.

 

J. NeWSovski

 

https://limboy.bandcamp.com/album/ii-2

https://www.facebook.com/limboy666



vendredi 25 juillet 2025

THE CHRIS ROLLING SQUAD – Damn you all… to hell

 


THE CHRIS ROLLING SQUAD – Damn you all… to hell

Cimex Records / Ghost Highway Recordings

 

On connaît Chris Rolling depuis près de 10 ans et son premier EP, et c’est avec plaisir qu’on retrouve le trio de la Roche-Sur-Yon pour un troisième album composé de 15 morceaux pour 38 minutes.

 

Passée la courte introduction, le premier morceau, qui donne son nom à l’album, annonce très vite la couleur : vitesse et puissance. Tout comme sur le précédent opus, on peut trouver des affinités avec des groupes comme Peter Pan Speedrock ou Zeke. C’est du gros rock’n’roll qui tape fort (loaded gun) mais qui sait aussi se poser sur des mélodies plus douces aux faux airs de grand ouest comme sur A van To Load. Le trio vendéen semble avoir trouvé sa voie avec des morceaux très rapides, des rythmiques déjantées et avec comme appui un chant qui semble parfois s’inspirer de la scène métal (Blind). Dans le même esprit Drive Me mad sort du lot : j’aime beaucoup comment le chant est posé sur la mélodie et, ça me rappelle, toute proportion gardée, Volbeat. Franchement, c’est très efficace et on ne peut qu’admirer les progrès depuis le premier EP.

 

Headshoy 1st mixe Bo Diddley et Motörhead : du rock’n’roll un peu gras mais toujours percutant. Tandis que l’instrumental Canonball Holocaust, qui reprend donc le nom de l’album précédent, sert d’interlude et invite au voyage. Chris Rolling sait aussi proposer autre chose, un morceau mid-tempo très très accrocheur, Night Got Me Runnin’ qui s’annonce comme le tube de l’album et qui fera certainement des ravages en concert. Let’s go and action se démarque aussi par un côté presque pop, assumé… ou pas ? Je suis moins fan de ce morceau tandis que Til The Day I Die explore une face plus obscure, très punkrock avec un chant très sombre.

 

On notera aussi la pochette originale et globalement j’aime bien leurs visuels de concerts, dessinés avec soin dans un esprit The Preacher du plus bel effet. On est très loin de l’horrible pochette du premier EP ! Enregistré par Fabien Guilloteau au Nomad Studio, le son est puissant et précis.

 

 

Chris Rolling nous offre un nouvel album brut et puissant qui offre un rock’n’roll rapide et direct. C’est pour moi leur meilleur disque à ce jour.

 

J. NeWSovski

 

 

https://chrisrolling.bandcamp.com/album/damn-you-all-to-hell

https://www.facebook.com/thechrisrollingsquad/

 

mardi 15 juillet 2025

THE MERCENARIES – Turn It Up

 


THE MERCENARIES – Turn It Up

Autoproduction

 

The Mercenaries a déjà deux EPs et un album au compteur, pourtant je les découvre seulement avec Turn It Up. Le groupe parisien, de Montreuil plus précisément, balance depuis 2014 un cocktail bien dosé de rocksteady, de punk et de ska. Une tambouille chaude et rugueuse à la fois, qui aurait toute sa place sur Hellcat Records aux côtés de Rancid ou des Interrupters, d’ailleurs ces derniers les ont déjà embarqués en première partie sur leurs dates en France, c’est dire si les points communs ne sont pas anodins.

 

Chez The Mercenaries le chant est partagé entre Bad Ness et Loki, et cette alternance entre voix féminine et masculine est super intéressante et amène un dynamisme constant. La grande nouveauté par rapport aux précédents enregistrements c’est l’arrivée d’une section cuivre (Nico au trombone et Léo à la trompette) qui amène de la profondeur et du coffre à leur musique.

Dès l’ouverture avec Zion, le ton est donné : un reggae abrasif, dense, presque militant, qui pose l’ambiance. Plus tard on se délectera aussi de Paradise, porté par une basse qui groove à souhait avec une bonne vibe roots. Mais Turn It Up ne s’endort jamais longtemps : Take It To The Streets arrive en embuscade avec la voix éraillée de Bad Ness, qui n’a rien à envier à Aimee Allen de The Interrupters (oulala cette fin sur Time to party !!!) pendant que Like There Is No Tomorrow vient nous chercher avec un piano irrésistible et un refrain plus accrocheur qu’une bande de velcro. Les Parisiens sont aussi très bons sur le côté roots (Far From The Troubles) mais ils n’oublient pas non plus le ska avec un titre instrumental (Madness). Puis quand ils mixent toutes leurs influences et les ressortent à leur sauce ça donne des morceaux hybrides comme antisocial ou Bad Girl qui partent dans toutes les directions mais de façon tellement coordonnée que ça fonctionne parfaitement ! On parle de Bad Ness depuis le début parce qu’on aime bien les groupes avec des chanteuses ici, mais la voix de Loki est tout aussi intéressante avec son grain si particulier.

 

On notera la très jolie pochette réalisée au stylo Bic par l’artiste Beus, le recto est magnifique mais le verso vaut tout autant le détour.

 

Bande son idéale pour l’été, Turn It Up est un album surprise qui amène une grosse dose de fraîcheur à l’aide de sonorités diversifiées qui mettent en avant une belle ouverture. Un chouette album !

 

J. NeWSovski

 

 

https://the-mercenaries.bandcamp.com/album/turn-it-up

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