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samedi 29 mars 2025

DIRTY FONZY – Classic Stories, Best Memories [EP]

 


DIRTY FONZY – Classic Stories, Best Memories [EP]

Kicking Records

 

Le dernier et excellent album Full Speed Ahead à peine digéré, Dirty Fonzy remet sa tournée avec un EP enregistré lors de la session du dit album. C’est à une période charnière pour le groupe qui a pas mal évolué et est, selon moi, à son apogée, en ce moment, en proposant un punkrock mélodique hyper attachant.

Classic Stories, Best Memories s’inscrit alors parfaitement dans la continuité de Full Speed Ahead mais l’originalité tient dans le fait que les quatre premiers morceaux sont liés et forment une seule et même pièce.

Life Journey commence doucement entre guitare acoustique et chœurs en parfaite harmonie avant de dérouler un punkrock rapide et bien saccadé. On peut sentir un petit riff à la NoFX en plein milieu. Along the way fait figure de transition dans le morceau, la longue montée en pression est intéressante avant que No Flowers No Crown ne reparte sur une lignée plus agressive et énergique. To The Unknown (au passage c’est le deuxième titre qui rappelle la carrière de Bad Religion après Along the way), touche la corde sensible pour finir la pièce. Une partie très mélodique voire mélancolique sur son introduction qui reprend, sur ses chœurs, le titre de full speed ahead. Une fois combinés ces quatre morceaux forment une superbe chanson. Et c’est intéressant d’avoir tenté ce concept.

Waiting for a call est alors forcément plus classique, c’est un long morceau punkrock plein de mélodies accrocheuses qui me laisse penser à l’époque Uncommonmenfrommars. Ready to go, qui termine, a aussi des accents de NOFX et fonctionne parfaitement.

A noter aussi la pochette dans la même veine que Full Speed Ahead qui lui fait un joli clin d’œil.

 

Dirty Fonzy, dans la continuité de Full Speed Ahead innove en proposant un EP six titres dont quatre sont liés et forment une seule chanson. Cette démarche est originale et mérite d’être soulignée. Musicalement c’est aussi super efficace.

 

J. NeWSovski

https://kickingrecords.bandcamp.com/album/classic-stories-best-memories

https://www.facebook.com/dirtyfonzy/



mardi 25 mars 2025

STINKY – Solace

 


STINKY – Solace

M-Theory


Solace, réconfort en français, est le quatrième album du groupe nantais. C’est un album charnière car il marque plusieurs évolutions.

La première c’est qu’il s’agit ici du premier enregistrement depuis le changement de line-up avec l’arrivée de deux nouveaux guitaristes (Clément et Enzo) et un nouveau bassiste (Maxime). Ne reste donc plus que Paul, déjà batteur des Stinky Bollocks et Clair au chant qui a marqué la création et les débuts de Stinky. Trois membres sur cinq, c’est donc un sacré changement.

La seconde c’est que le son de Stinky a évolué. Le spectre musical des Nantais s’est élargi. Et cela surprend pas mal, mettant un peu le hardcore des débuts de côté pour prendre un virage vers une musique plus métal qui tend vers le hardcore moderne et toujours mélodique.

 

Down In The Dumps démarre fort, c’est le morceau que Stinky m’a laissé pour mettre sur ma dernière compilation (Tales From The Pit - septembre 2024). Le morceau est intéressant, alternant un chant clair et mélodique ce qui est nouveau pour le groupe et défouloir hurlé façon hardcore.

Silent bird est un morceau un peu à part, avec une introduction chantée puis il part dans un déluge d’énergie, de chants hurlés, de voix multiples, de breaks incisifs puis vient un passage aérien en plein milieu du plus bel effet pour se terminer comme il a commencé juste avec les chants entremêlés.

Parmi les dix titres on retrouve deux morceaux dans lesquels on retrouve des featurings. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit de Lou Koller et Andrew Neufeld. Le leader de Sick Of It All pose sa voix sur Grass Snakes et c’est rare de le voir avec d’autres groupes, encore plus avec un français, mais il m’est arrivé plusieurs fois de voir les deux groupes jouer sur la même scène, des liens d’amitié ont dû se créer. Et Grass Snakes est un sacré morceau avec une façon de chanter légèrement différente de ce que l’on a l’habitude de la part de Lou Koller. Il alterne, lui aussi fureur et chant clair et mélodique. C’est sur Under Care qu’intervient Andrew Neufeld de Comeback Kid, un titre qui alterne les passages très puissants et très mélodiques avec le chant de Clair qui n’a jamais été aussi léché. J’ai toujours comparé Stinky à CBK et c’est un joli clin d’œil de voir les deux groupes fusionner sur ce titre.

 

Mourning Flowers est le dernier morceau à avoir été annoncé avant la sortie de Solace. C’est un morceau qui se démarque aussi et ne pourra laisser indifférent, dans une veine hardcore moderne avec des sonorités finalement très pop. C’est lui qui fait vraiment le virage avec les anciennes productions de Stinky.

Et parmi tous les autres morceaux on retrouve quelques brûlots comme Alignment avec ses gros riffs assassins et son lot de breakdowns. Les textes, principalement sur ce titre, touchent des sujets forts, Clair aborde les sujets qui le touchent particulièrement sur la transidentité, son parcours transgenre, la santé mentale. Moonbow est aussi une belle petite bombe qui faire la part belle à des breaks affutés et des moshparts, sa touche mélodique au milieu est un bon prétexte pour terminer vers quelque chose de plus punkrock.

 

 

Le son est puissant, un peu trop propre peut-être, c’est Fabien Guilloteau qui a produit l’album au Nomad Audio en Vendée.

L’artwork est sobre, la couronne de ronces a été réalisée par une proche du groupe, Leslie Marqué, qui est céramiste mais aussi photographe. Il est marqué et me rappelle un peu From Dead End Street avec cette forme circulaire et son centre magnétique.

 

STINKY est un groupe intéressant qui sait évoluer et il n’est pas facile de le faire sans froisser son public. Les Nantais ont pris un virage qui les emmène vers un hardcore moderne qui fait la part belle aux parties chantées et mélodiques mais c’est vraiment bien exécuté en gardant ses racines punkrock et hardcore classique. Un très bel album.

 

J. NeWSovski

https://stinkyhc.bandcamp.com/music

https://www.facebook.com/Stinkyhc

https://www.instagram.com/stinky_hc




mercredi 12 mars 2025

BABYLON PRESSION – Actif / Agressif

 


BABYLON PRESSION – Actif / Agressif

Babylon Mouvement

BABYLON PRESSION fête cette année ses 25 ans et pour l’occasion le groupe sort une compile de 25 titres réinterprétés et pour certains réarrangés. Les morceaux ont été choisis parmi leurs six albums et EPs et l’ensemble sort sur un triple vinyle blanc, trop classe.

On retrouve la crème de la crème des morceaux avec en plus quelques invités pour l’occasion comme sur Classé X dans lequel intervient Kheops d’IAM, Sandwich à la merde avec Befa d’Oneyed Jack, Champagne avec Nick Peq de MotoCuir et Nicolas de Los Disidents del Sucio Motel sur Tellement de connards, si peu de cartouches.

J’adore les textes de ce groupe, totalement irrévérencieux et décalés mais tellement jouissifs. Qu’on adhère ou pas ce groupe ne peut laisser indifférent. Babylon Pression est un groupe tellement singulier. Quelle énergie, quelle puissance ! Au total 1 heure 40 de punchlines qui ne peuvent qu’à nous pousser à aller voir le groupe sur les trop rares concerts qu’il donne.

 

Le visuel a été confié à Oh Riane Schneider, une illustratrice marseillaise. Tout en noir et blanc l’objet claque vraiment.

Le son a été enregistré au Studio Onde Source par Olivier Reyre à Marseille et mixé par Gaël Hallier au petit Village Studio. La version numérique que j’ai reçue a un son étouffé et c’est fort dommage mais la version vinyle s’annonce comme énorme, on croise les doigts.

 

J. NeWSovski



https://babylon-pression.com/

https://www.facebook.com/babylonpression


samedi 8 mars 2025

THE COOPER AND FOREST POOKY EXPERIENCE

 


THE COOPER AND FOREST POOKY EXPERIENCE

Kicking Records

Aussi soudaine qu’inattendue cette collaboration entre Forest Pooky et Cooper est une sacrée surprise et une magnifique promesse.

Cooper fait partie de cette génération de groupes hollandais talentueux mais passés sous les radars dans les années 90 alors que le punk mélodique avait pourtant le vent en poupe. Je les ai découverts pour la première fois lors de leur split avec Shaggy Hound puis en première partie d’Undeclinable Ambuscade au début des années 2000. Leur carrière s’est relancée il y a quelques années grâce à Kicking Records qui leur a donné une belle exposition en France.

Forest Pooky n’a plus vraiment besoin d’être présenté, le chanteur à la voix de velours possède une très grosse carrière que ce soit en solo ou avec une multitude de groupes (Sons Of Buddha, The Pookies, Supermunk, Napoleon Solo, Annita Babyface and the tasty poneys, The Black Zombie Procession, Maladroit…).

L’association des deux ne se fait pas sous forme d’un split comme ça pu être le cas avec Kepi Ghoulie, Peter Black ou Panic Monster mais en mixant le groupe néerlandais au chanteur ardéchois. Sorte de groupe hybride. Le résultat se veut plus qu’emballant puisque ça groove à mort et dès les premiers accords de Pricks in disguise on comprend vite que les voix de Forest et René s’accordent parfaitement, le batave se chargeant des chœurs sur le refrain ce qui créé de belles harmonies. On retrouve la patte Cooper sur Dive et They’re taking over tout en douceur alors que What You Gonna Do ? se présente comme le tube de cet album grâce une accroche hyper efficace. La rythmique est le point fort de Discussing the Matter, qui est clairement mon morceau préféré. Je suis moins fan du côté cabotin de It’s time notamment sur la façon dont Forest pose son chant mais la fin avec René est d’une efficacité incroyable. L’album regorge de bonnes idées comme ce mode crooner de Forest sur Love living in misery.

 

Cet album de The Cooper and Forest Pooky Experience est une excellente idée qui débouche sur un punkrock fortement teinté des qualités mélodiques des deux prétendants, experts en la matière.

 

J. NeWSovski

 

 

https://forestpooky.bandcamp.com/album/the-cooper-and-forest-pooky-experience

https://www.facebook.com/forestpooky



mardi 4 mars 2025

PALES - Crush

 



PALES - Crush [EP]

 Autoproduit


Parmi les nombreux jeunes groupes prometteurs, les Strasbourgeois de PALES avaient déjà retenu toute notre attention à l'occasion de leur premier EP "In Our Hands" sorti en 2022. Leur post-punk énergique fort bien troussé démontrait déjà qu'on avait affaire à un groupe au gros potentiel. Trois ans plus tard, les jeunes Alsaciens reviennent avec un nouvel EP qui s'éloigne un peu de la ligne musicale de leurs débuts. Plus bruitiste et audacieux, PALES intègre sur ces 5 nouveaux titres des sonorités plus noise et industrielles sans jamais perdre son côté pop. Un savant cocktail particulièrement addictif que l'introductif "Piece of Meat" met en exergue. D'abord dominé par le spoken word de Célia Souarit dont les intonations rappellent, dans des styles bien différents, Laurie Anderson ou la québécoise Marie Davidson, le titre voit s'installer une tension grandissante au fil des minutes. La guitare devient plus noisy alors que la batterie et le chant gagnent en intensité. Ce morceau crescendo est une réussite qui donne parfaitement le ton. Plus tendu dès son entame, "Uppercut" porte son nom à merveille. Les riffs percutants tranchent d'abord avec le chant assez doux. Puis les déflagrations sonores se font plus nombreuses si bien que cet "Uppercut", qui met tout le monde à terre, se termine dans une sorte de transe noise portée par une basse martiale. Changement d'ambiance ensuite avec l'intro assez catchy de "Superstar". Le calme avant la tempête. Car le titre prend ensuite une tournure nettement moins pop. Les guitares deviennent de plus en plus dissonantes avant que le mur du son laisse place à une fin plus dansante et synthétique dans un final évoquant les expérimentations des PSYCHOTIC MONKS. "1518" renoue avec un son plus post-punk et un chant plus affirmé encore de Célia Souarit. Le titre se termine magnifiquement sur un rythme technoïde et dans une ambiance plus indus. Mené sans répit en 25 minutes chrono, le nouvel EP de PALES arrive déjà à son terme avec la pièce la plus longue "Dangerous Dance". Un titre fleuve qui débute tranquillement avec un son de guitare minimaliste. La batterie puissante et la basse font corps ensuite pour lancer la machine PALES. Ce morceau de conclusion est sans doute celui qui met le plus en avant les qualités vocales de Célia Souarit, du chuchotement aux cris. Très expérimental, "Dangerous Dance" alterne les passages très bruyants et les accalmies. C'est d'ailleurs dans la douceur et l'apaisement que se termine ce superbe morceau. 

 

Avec ce nouvel EP, PALES a clairement franchi un cap en étoffant son post-punk originel de sonorités plus rugueuses et aventureuses. Leur musique est encore plus passionnante. On attend l'album avec impatience. 


Mr Caribou


 Titre préféré :                                           Uppercut

 

 

https://pales-band.bandcamp.com/album/crush

https://www.facebook.com/pales.band.pales



vendredi 28 février 2025

LOREM IPSUM – Même quand ta main quittera la mienne [EP]

 


LOREM IPSUM – Même quand ta main quittera la mienne [EP]

Voice of the unheard

 

J’ai reçu ce court EP il y a quelques semaines avec l’intitulé screamo acoustique, qui attise énormément ma curiosité. Avec en tête l’idée d’un chant hurlé sur un fond de guitare acoustique…

 

A l’origine Lorem Ipsum est un trio Lillois sans batterie qui a sorti 2 albums (2017 et 2021). Ce nouvel Ep est le moyen d’annoncer la venue de Bastien (de TANG) à la batterie. Pour information, le lorem Ipsum, pour ceux qui utilisent des logiciels de mise en page, est une suite de mots sans signification qui sert à combler des zones de textes

 

Tes Yeux clos démarre et c’est sur une musique assez éloignée de ce que l’on pourrait attendre du screamo, avec ce duo piano – batterie vite rejoint par un violon joyeux. Le morceau semble raconter une histoire avec plusieurs parties bien distinctes et notamment un début joyeux. Il faut attendre la moitié du morceau pour voir l’atmosphère évoluer et entendre la voix, le morceau prend alors une belle dimension avec ce violon emballant.

Le chant façon slam ou spoken word sur tes jours sans moi est plein d’intensité et la montée en puissance s’accompagne d’une mutation en chant hurlé soutenu par un violon amplificateur d’émotions. Un très beau morceau dont les textes résonnent particulièrement en moi en ce moment.

L’énergie est présente dès le début de Et le mal avec une grosse intensité, le violon associé à la guitare fonctionne parfaitement. Le morceau est court (moins de deux minutes) et montre le côté post-rock du groupe.


L’EP est disponible sur un vinyle simple face avec la face B sérigraphiée d’un visuel zootrope qui a été créé par Vincent Hocquet. Le visuel est aussi très réussi.


LOREM IPSUM est un groupe rare qui joue une musique atypique, mélange de classique et de post-rock moderne. Une belle découverte.

 

J. NeWSovski

 

 

https://voiceoftheunheard.bandcamp.com/album/votu078-m-me-quand-ta-main-quittera-la-mienne

https://www.facebook.com/voturecords



samedi 15 février 2025

RESSOURCES HUMAINES – S/T

 


RESSOURCES HUMAINES – S/T

 

Pas facile de chroniquer cet album, pas facile de déterminer non plus dans quel tiroir le classer. On peut commencer par le nom du groupe, finement trouvé mais pas si facile à retrouver sur le net. Il renvoie non pas au service en entreprise mais les ressources des humains et comment elles sont traitées. On peut enchaîner sur l’artwork que je trouve magnifique de par ses formes géométriques mais aussi ses couleurs éclatantes, il est réalisé par Arrache toi un œil, dont on connait bien le travail, ici à Angers, sur les affiches du festival Levitation. Pour parler du groupe on peut expliquer que Thibaut et Antonia se sont rencontrés au travail il y a une dizaine d’années. Elle est batteuse dans Clinic Rodéo, lui est bassiste et, avec un troisième membre, ils forment Agapes avec lequel ils sortiront un album sur Third Coming Records. Le groupe s’éteint alors que nait Ressources Humaines qui voit Thibaut Gemin arriver au saxophone et Thomas au synthé.

De tout ça ressort un premier album qui rappelle HINT certainement par l’utilisation du saxo qui rappelle la trompette d’Arnaud Fournier avec un son lourd derrière et une ambiance sombre et étrange (Totem Metatron). Ignem Feram débute sur une rythmique toute douce d’Antonia avant de partir dans un voyage sonore digne d’une épopée spatiale. J’apprécie la douceur de poison miel et toujours ce côté très aérien de Rêves électriques qui mêle rythmique lourde avec une basse imposante sur laquelle viennent s’appuyer des vagues électroniques.

 

Au final, Ressources Humaines, nous offre 12 morceaux de rock expérimental se rapprochant parfois du doom ou du post-rock avec un saxophone qui vient apporter une originalité et un côté totalement atypique au groupe.




 J. NeWSovski


https://humainesressources.bandcamp.com/album/ressources-humaines



mardi 11 février 2025

BERMUD – Oceans on the moon

 


BERMUD – Oceans on the moon

We’re not alone music

 

J’ai découvert Bermud sur scène, il y a 3 ans au Héron Carré à Angers, le groupe faisait la première partie de Tiny Voices et No Trigger. Et dans l’explosion d’énergie et de saturations punk de la soirée la jeune formation est venue amener une fraîcheur estivale très poétique. Quelques mois après sortait son premier album/EP, Chetter Humin et j’ai vraiment été sensible et réceptif à son grunge shoegaze très planant. BERMUD c’est le projet d’Elliot, jadis dans Jumaï, bien connu sur Angers, qui écrit et compose tout et pour ce projet il s’est bien entouré avec d’anciens Wild Fox.

L’année dernière, on avait eu le droit à un léger aperçu des nouveaux titres lors de la session unplugged du groupe, un exercice compliqué mais totalement réussi. J’espère d’ailleurs que cet enregistrement live sortira un jour.

Oceans on the moon annonce une série de virages. Tout d’abord Elliot a créé son propre label We’re not alone music pour pouvoir diffuser sa musique et ça, c’est un sacré pas en avant (Chetter Hummin était sorti sur le label tourangeau Reverse Tape). Ensuite, le second est que le son de Bermud a évolué vers quelque chose de plus complexe et brut malgré le fait que certains morceaux étaient déjà écrits à l’époque de Chetter Humin.  La douceur introductive de Lullaby semble d’ailleurs un lien entre les deux productions, puis la chanson monte en puissance avec de gros riffs de guitares et c’est quelque chose d’assez nouveau je trouve chez le groupe angevin. 6 Miles rappelle cette délicatesse déjà présente aussi sur le premier opus, le morceau étire ses mélodies aériennes bien aidé par la très jolie voix d’Elliot. Et dans le registre des très beaux morceaux Fallen Moon est certainement le tube de cet album. D’abord par sa rythmique, puis ses mélodies et ensuite l’appui des chœurs d’Océane qui forment une belle harmonie. Le refrain est superbe et plein de sensibilité. Les sonorités et effets amènent une belle atmosphère. J’aime aussi beaucoup Call Out, envoutante et pleine de vibrations intéressantes. On ne peut qu’être pris aussi dans le tourbillon de Ghost Cry, plus nerveux avec une basse qui dirige le morceau, des guitares très aériennes et à nouveau ce rapport à la lune (Stuck in the darkness of a bad dream like oceans on the moon) après Fallen Moon. Wherever it’s brightest est à nouveau un morceau très mélodique dont les chœurs viennent apporter une belle sensibilité.

Striken se révèle le titre le plus énervé, bien plus grunge dans son traitement avec un défouloir noise sur sa fin rappelant Dinosaur Jr. Il marque aussi la différence avec le premier opus. Ignorance mélange encore douceur pop, passages aériens et saturations de guitares, je suis moins fan de ce morceau ainsi que de Anyway qui enchaîne, peut-être parce que la recette est très proche mais il pose tout de même un refrain bien accrocheur.

 

BERMUD évolue donc apportant davantage de saturation et d’énergie dans ses nouveaux morceaux. Mais le côté mélodique, mélancolique même, est toujours très présent avec un chant d’une belle douceur et d’une belle sensibilité. Une deuxième production très réussie !

 

J. NeWSovski

https://bermud.bandcamp.com/album/oceans-on-the-moon

https://www.facebook.com/BERMUDDD



lundi 3 février 2025

WALNUT GROVE DC – Deeper

 


WALNUT GROVE DC – Deeper

Asso Distict Prod


Le quatuor de La Rochelle, fondé en 2010, est bien connu des Rêveries car y officiait Fabrice, Fontenaysien aussi, qui jouait auparavant aussi dans Mobütu. Ce dernier a quitté le groupe il y a quelques mois passant le relais à Alexandre. Deeper est le 3ème album après Roskov (2018) et l’éponyme (2014), il a été enregistré au Black Box à Segré, près d’Angers là où sont passés un paquet de bons groupes (Lysistrata, Chokebore, Pogo Car Crash Control, les Thugs…). L’artwork a été réalisé par Stan W Decker dans un style rappelant Peaky Blinders, le premier Decline! et l’époque de la prohibition, que je trouve très réussi.

 

Walnut Grove DC n’est pas le genre de groupe qui pose vingt morceaux par album, Deeper ne déroge pas à la règle avec sept titres pour 28 minutes. Le son est lourd et rappelle une pointure française du calibre de Mudweiser, le style est proche d’ailleurs : du stoner lourd avec des sonorités Motörhead. 50 foot woman, dont le nom rappelle un vieux film des années 50, démarre sur une approche très rock façon Lemmy justement, et c’est le son à fond que ce morceau s’apprécie pleinement. Un côté que l’on retrouve sur Room 330, très rapide et débridé. Le côté stoner est davantage présent sur Never Break, une chanson plus lente, plus posée malgré la chappe de guitares et sur Turn Around et ses boucles puissantes.


Walnut s’amuse avec les ambiances et je ressors trois morceaux :Mint Julep tout d’abord, qui est lent et lourd, vraiment entraînant donc bien écrit, avec une bonne guitare, le chant y est moins bon mais le morceau est vraiment sympa. Ensuite il y a Tumble Weed, encore plus lent avec des faux airs post-rock qui permet de se mettre dans l’esprit du dernier morceau qui est juste superbe : No More. Long de 6 minutes et 30 secondes, il amène une touche très aérienne, une nouvelle fois vers des tendances post-rock ou post métal. Les mélodies sont très belles avec une grosse basse donnant le tempo et les arrangements plutôt bien sentis sur la deuxième partie donnent une vraie profondeur à ce titre qui, à lui seul, vaut l’acquisition de cet album.


Avec le recul, je réalise que le chant qui me paraissait souvent trop monotone et répétitif sur les précédentes productions s’est un peu estompé. C’est un des points négatifs des Walnut mais je le ressens moins sur ce nouvel album.

 

Alternant gros rock et stoner tout en amenant une touche aérienne mais musclée Walnut Grove Dc vient de signer un album aussi surprenant qu’intéressant.

 

J. NeWSovski

 

 

https://walnutgrovedc1.bandcamp.com/music

https://www.facebook.com/walnutgrovedc/

 

samedi 25 janvier 2025

THE SMOKING PISTOLS – Raw Troubles

 


THE SMOKING PISTOLS – Raw Troubles

Doux Mantra Records

 

Il y a quatre ans je chroniquais le premier EP de The Smoking Pistols, le groupe de la Drôme a parcouru du chemin entre temps avec deux autres EPs (en 2021 et 2023) et voici enfin son premier album dans lequel on retrouve tout de même les deux morceaux du dernier EP (cooking rice et Loving sorrow).

 

Toujours dans une veine post-punk façon Frustration le groupe révèle une touche garage plus précise notamment sur l’excellent power goes entraînant et rappelant au passage des sonorités psyché dignes des années 70. Le titre Raw Troubles, qui donne son nom à l’album, est un petit bijou, il groove à souhait tout en envoyant un riff de guitare assassin sur son refrain. De tout évidence le quatuor a de l’inspiration et, surtout, il maîtrise parfaitement son style en brouillant les pistes sur chaque morceau.


La douceur dans le chant sur Fear Call alterne avec une intensité grandissante et je pense aux Nantais de Swirls sur So Fine à travers le son mais aussi le côté garage rock. Les faux airs on peut aussi en trouver du côté de Fontaine DC sur Magnificent FUW (pour fucked up world) et Cooking Rice qui, encore une fois, s’échappe en défouloir punk. Il contraste avec le très mélodique Loving Sorrow qui fait l’effet d’une ballade mélancolique. Le groupe s’essaie à des sonorités bruitistes et avant-gardistes sur K-Malls Walls qui ne restera pas comme le morceau le plus pertinent ni représentatif de ce premier opus.


The Smoking Pistols et son Raw Troubles est une très belle surprise qui mérite qu’on s’attarde dessus. Post-punk, rock indie peu importe l’étiquette car les onze morceaux sont entraînants et inspirés. A découvrir

 

J. NeWSovski

 

 

https://smokingpistols.bandcamp.com/album/raw-troubles

https://www.smoking-pistols.fr



mardi 21 janvier 2025

OöHNa CaLL – Bauerngarten

 


OöHNa CaLL – Bauerngarten

Collectif Octuple Lunaire

 

Je me souviens avoir reçu il y a des années de cela un album promo de Weeping Minds Of Silence intitulé sa(ch)aren. Il était super beau tout en calque et, musicalement, c’était une superbe découverte. Il se trouve que 22 ans plus tard, deux de ses membres (Mike et Jérémie) se retrouvent dans Oöhna Call après avoir fait un passage dans le projet dark rock Kraken Oxen.

Avec déjà un album sorti en 2022 et un premier EP sorti en 2020, le trio tourangeau enchaîne rapidement avec un deuxième album qui marque l’arrivée d’Alexis à la batterie. Le nom vient d’un tableau de Gustav Klimt. Chacun des cinq titres présents porte le nom d’une fleur.

 

 Clairement orienté post-rock le trio a opté pour une musique instrumentale qui propose des morceaux hypnotiques. Jouant sur les effets, Reine de la nuit, morceau d’ouverture de dix minutes, transporte tout de suite avec une musique envoutante. Galanthus Nivalis Equus fait office de défouloir s’il l’on puit dire, avec une rythmique bien plus rapide et des sonorités noise, un peu à la Totorro.  Diphylleia se charge de nous remettre en état hypnotique alors que Salvia Divinorum continue l’état de transe et de voyage musical. Tout se termine avec Datura, qui, comme la plante, se veut dangereuse par ses rythmes et ses montées en puissance qu’il faut donc écouter avec prudence !

 

Sorti fin Novembre 2024, Bauergarten se révèle être un superbe album de post-rock. La scène rock de Tours comporte décidément quelques joyaux trop méconnus.

J. NeWSovski

 

https://oohnacall.bandcamp.com/track/galanthus-nivalis-equus-2

https://www.facebook.com/oohnacall

vendredi 17 janvier 2025

DEADLY SHAKES – Fields of gold [EP]

 


DEADLY SHAKES – Fields of gold [EP]

Lone Apache Records

 

C’est de Mulhouse que vient Deadly Shakes, le trio a déjà un EP 2 titres à son actif (Left Behind) sorti 2019.

Le groupe s’applique à jouer un rock au son lourd qui sent bon le sud des Etats-Unis avec une tendance à partir sur des inspirations stoner / sludge (What you gotta say). Evil Charmer apporte des notes plus funk avec un refrain accrocheur, pas mon truc mais je pense que sur scène le morceau doit faire son effet. Quant à Mercy, sur son refrain, il possède des faux airs de Suicidal Tendencies période Suicidal For Life avec un chant inspiré par Mike Muir. Deadly Shakes repart sur un son lourd mais groovy sur keep me alive avec une basse omniprésente avant que le grunge 90’s de wicked soul embrase cet EP. Fields of gold se termine avec Something insane plus power-rock-mélodique, le morceau est énergique

Fields of Gold se révèle être un EP varié avec une dominante rock au son lourd, il manque peut-être encore un peu de personnalité pour le distinguer de la masse des sorties mais c’est un groupe à suivre.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/DeadlyShakes/

https://deadlyshakes.bandcamp.com/album/left-behind

https://linktr.ee/deadlyshakes

 

lundi 13 janvier 2025

WASHINGTON DEAD CATS BIG BAND – 40 years of punkabilly madness

 


WASHINGTON DEAD CATS BIG BAND – 40 years of punkabilly madness

Devil Deluxe Music / Furax

 

Les Washington Dead Cats s’immiscent encore un peu plus dans la légende des groupes punk-rock français avec une longévité de 40 années (une pause durant les années 90). Le groupe a même créé son propre style : le punkabilly. Un astucieux mélange de punkrock, rock à Billy, psycho et surf.

Pour fêter cet anniversaire le groupe s’offre un album regroupant leurs morceaux emblématiques agrémentés d’un big band ce qui fait passer le groupe de 7 membres à 17. L’ajout de cuivres ajoute une atmosphère plus impressionnante et plus grandiose. Même s’ils prennent parfois le dessus sur les autres instruments, ils sont au cœur du projet et apportent une vraie touche d’originalité.

Parmi les 13 titres sélectionnés on retrouve la douceur de Ghost can’t talk, le groove de I’m a dead cat, Monkey Brain et Pizza Attack parfaitement emmenés par la basse de You Rip. La guitare d’Adrien est toujours aussi affutée. Et la voix si caractéristique de Matt Firehair n’a décidément rien perdu.

Le groupe revisite sa discographie piochant dans toutes les époques : who’s behind the window et voodoo Island proviennent du premier album, Go Vegetables go ! sorti en 1986, on retrouve aussi des titres de Gore’a’billy boogie de 1988, el diablo is back de 2006, attack of the giant purple lobsters de 2019 et Monkey Brain de 2022.

 

L’artwork est superbe et signé Lord Fester et cela fait un superbe digipack pour la version CD.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.washingtondeadcats.com/

https://www.facebook.com/washingtondeadcats/

dimanche 5 janvier 2025

BEN LENO – Reboot [EP]

 


BEN LENOReboot [EP]

Autoproduction


Ben Leno est un ancien membre de We Want Sound, groupe de punkrock énervé, qui s’est arrêté après deux albums et un EP acoustique en 2020. Ben a ensuite décidé il y a quelques années de débrancher son ampli et se mettre aux compositions acoustiques. Au sortir de concerts avec Pit Samprass et Mike Noegraf, il se décide à sortir son premier EP de 5 titres intitulé reboot.

Ben Leno possède un grain de voix que je pourrais rapprocher de Gil (le chanteur des Dirty Hands et accessoirement speaker du SCO d’Angers), autant sur les morceaux chantés en anglais (old ennemies) ou ceux en français (Black Nuit). Old ennemies est d’ailleurs une très jolie chanson folk au refrain somptueux avec une belle douceur dans la voix. Il se dégage une mélancolie intrigante de Dignity, qui peut même se rapprocher de la tristesse. Même constat sur Alice, encore un peu plus lent et sombre dans les émotions que le morceau dégage.

Enregistré par Pit Samprass qui prête aussi sa voix sur des chœurs notamment Drix – cool as you et Alice, le son est parfait.

 

Un premier EP et un artiste à découvrir pour tous les fans de folk acoustique au passé punk.

 

J. NeWSovski

 

 

https://benleno.bandcamp.com/album/reboot

https://www.instagram.com/benleno/p/B6_oNciimCs/

https://www.facebook.com/profile.php?id=100011685654259



mercredi 25 décembre 2024

RAINCHECK – Highbro Lowbro

 


RAINCHECK – Highbro Lowbro

Guerilla Asso / Dispear Records / Histrion / Joe Cool Records /

 

Raincheck n’est pas le dernier venu sur la scène, présent depuis dix ans le groupe lyonnais a déjà à son actif deux très bon EPs (True Love en 2017 et Last call en 2020) sortis en collaboration sur un paquet de labels intéressants (Krod, Inhumano, Bad Wolf, Joe Cool…). Le passage au premier album, tant attendu, est enfin arrivé.

Le quatuor fait preuve d’une grosse débauche d’énergie sur ces onze titres (pour 28 minutes) et derrière une petite intro sympa ça défouraille sévère façon Kid Dynamite avec le très bon Hard FM, le curseur punkrock tourné à fond. On retrouve cette même dynamique sur Raise your brows, un super morceau, certainement mon favori, dont certains passages sont délicieux comme des friandises. Turning Point ralentit un peu, posant des mélodies bien sympathiques et affichant un spectre plus large et intéressant du groupe. Rocket Fries et Set In Stone me font penser à Wank For Peace, le chant de Romain rappelle celui de Flo. Les deux groupes partagent beaucoup de points communs, je trouve, et notamment ce goût pour les mélodies tout en balançant des gros riffs et un chant rocailleux par-dessus.

Tout se termine de belle manière avec le très énergique Best Wishes, très groove sur sa forme et bien représentatif de la musique de Raincheck. Puis Ain’t shot the sheriff qui clôture définitivement ce premier opus avec un message politique et sociétal. Les lyonnais touchent aussi la corde sensible de la nostalgie en offrant une ghost song comme les groupes avaient l’habitude de proposer dans les 90’s, il s’agit ici d’une reprise de Born to be alive. En tant que grand amateur de reprises punk je ne peux qu’apprécier celle-ci.

 

Un premier album et une véritable réussite pour ce Highbro Lowbro, tout est excellent de la pochette au son en passant par les onze morceaux. Un coup de maître !

 

J. NeWSovski

 

 

https://raincheckcool.bandcamp.com/album/highbro-lowbro

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