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mercredi 18 juin 2025

SCOWL - Are We All Angels

 


SCOWL - Are We All Angels

Dead Oceans

 

Après un premier album brut de décoffrage How Flowers Grow  aux sonorités très hardcore sorti en 2021, SCOWL, le quintet de Santa Cruz, revient sur le front avec Are We All Angels ?.

Sans devenir des anges pour autant, ils ont fait en sorte de faire évoluer leur sonorité de manière franchement très agréable.

 

Are We All Angels ? nous propose des formats de chansons plus longues que son prédécesseur mais surtout une production plus propre (trop propre diront certains). Kat MOSS, la frontwoman, a su élargir son panel de textures vocales de façon intelligente en alternant les parties scream avec des tessitures plus sucrées.

 

D’entrée, cet album enchaine avec une enfilade de 4 morceaux « Special » qui donne le ton de la nouvelle orientation musicale du groupe, « B.A.B.E. » qui laisse une part belle au chant hardcore, « Fantasy » (On croirait entendre VERUCA SALT qui sort en album de nos jours) et « Not Hell, Not Heaven ». Avec ces sonorités 90’s, on dirait des tubes programmés pour les radios universitaires. Mais ça marche bien.

 

Le premier tournant intervient avec « Tonight (I’m Afraid) » bon morceau progressif qui part sur des sonorités pop pour s’accélérer comme il faut. « Suffer The Fool (How High Are You ?) » nous fait une remonté dans le temps période ’91-’93 avec ce format très marqué grunge.

Mais ils savent revenir à leurs origines avec des morceaux plus incisifs comme « Cellophane » ou « Are We All Angels ? » qui joue sur les tempos.

 

Perso, j’ai un petit faible pour « Let You Down » qui est un bon équilibre entre pop et punk.

 

Si vous êtes à la recherche d’efficacité, entremêlant pop, hardcore et un son un peu grungy et bien SCOWL est fait pour vous. Certains diront que le groupe s’est vendu en délaissant le hardcore pur et dur d’origine, d’autres apprécierons la diversité des influences. En tout cas, « Are We All Angels ? » est un album percutant et avec l’ouverture d’esprit dans les compos, il semble être un pari assez facile à gagner de dire que le groupe va faire des ravages et gagner en popularité.

 

Herr Krombacher

 

 

https://scowl831.bandcamp.com/album/are-we-all-angels


 

 

BONUS

"Special" : https://youtu.be/CGzyxGSqaE4?si=MDREFhmhdLNbcdab

"B.A.B.E." : https://youtu.be/u_mZbGUJRC4?si=nS0BxTYnTkaBuA3T

« Fantasy » : https://youtu.be/VEro4qn5RcE?si=StfxVXzP4mKFtFgy

samedi 14 juin 2025

BANK MYNA – Eimuria

 


BANK MYNA – Eimuria

Medication Time Records / Araki Records / Stellar frequencies records

 

Il y a des disques qui ne se livrent pas tout de suite. Des disques qui réclament qu’on les déguste, qui réclament du silence autour, une pièce à soi, et une écoute feutrée. Eimuria, deuxième album de Bank Myna, fait partie de ceux-là. Un disque à la croisée du post-rock, du doom et de l’ambient, qui nous entraîne lentement dans un monde à la beauté vertigineuse et inquiétante.

Ce qui frappe d'abord, c’est l’atmosphère. Elle est dense et brumeuse. Je pense à Chelsea Wolfe pour le goût des tensions et les montées en puissance, à Anna Von Hausswolff pour le côté mystique, ou encore à Emma Ruth Rundle et Julie Christmas pour la capacité à faire frissonner. Mais Bank Myna a vraiment son propre style.

 

Seulement cinq titres mais près de cinquante minutes, les morceaux sont donc longs, patiemment construits. Chacun est un voyage, une embardée, No Ocean of Thoughts ouvre dans une lente dérive, et prend son temps pour s’installer, puis The Shadowed Body s’étale sur près de treize minutes avec une belle basse et des guitares inquiétantes. Le point culminant se situe sur Burn All the Edges, vraiment mystique, aux touches ethniques dans les sonorités mais aussi le chant de Maud qui devient tour à tour aérien puis incantatoire, il est le fil conducteur de ce voyage sonore. Sa voix n’habite pas seulement la musique : elle la hante.

 

J’avais déjà beaucoup aimé Volaverunt (leur premier album) qui explorait déjà ce côté sombre, Eimuria s’y enfonce encore plus profondément. C’est un album encore plus dense et plus riche. Chaque écoute devient un voyage, jamais exactement le même.

 

On sort de Eimuria un peu transformé, comme vidé puis rempli différemment. C’est un disque qui transporte, fait voyager. Un disque comme de grands artistes peuvent produire. Bank Myna est un groupe français, de Paris et il est tout aussi grand !

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://bankmyna.bandcamp.com/album/eimuria

https://www.facebook.com/bankmyna/



lundi 9 juin 2025

PROPAGANDHI – At Peace

 


PROPAGANDHI – At Peace

Epitaph

 

 

Voici certainement l’album le plus clivant de l’année, il ne peut laisser indifférent dans un sens comme dans l’autre. Et je dois avouer que je suis passé par plusieurs états d’esprit à son écoute.

 

Lors des premières, ça a vraiment été une déception. J’adore les morceaux d’ouverture des Canadiens « Mate Ka Moris » sur Today’s Empires, Tomorrow’s Ashes ou « A speculative fiction » sur Potemkin Limits pour n’en citer que deux et, ici, At Peace démarre avec Guiding Lights qui amène de l’intensité et une belle tension mais n’explose jamais, il faut donc attendre At Peace pour que Propagandhi renoue avec ce que j’aime : ce côté agressif, explosif et une belle énergie. Cat Guy s’en sort aussi pas mal avec des riffs abrasifs mais la suite se révèle mièvre et finalement peu emballante. Ces premières sessions se sont donc révélées décevantes.

 

Je dirais que Propagandhi n’est pas un groupe qui a l’habitude de décevoir et de rater un album. Certes le précédent (victory lap) était un ton en dessous mais il reste, pour moi, un bon album. Alors on remet le disque encore et encore, et puis il y a un petit déclic et il me ramène indéniablement vers lui.

 

Et sur cette deuxième salve d’écoutes à haute dose il y a énormément de choses qui ressortent. Tout d’abord la première moitié de l’album est vraiment très bonne si on accepte le fait que les canadiens ne fassent pas ce qu’ils ont déjà joué par le passé. Le riff sur Guiding Lights est extraordinaire, At peace est aussi un morceau superbe, peut-être, et même certainement, dans le top 10 du groupe tandis que Cat Guy et son intro très martiale fait preuve de mélodies très pointues, ce même côté mélodique est énormément présent sur No Longer Young, moins bon peut-être mais non dénué de charme. Rented P.A. est peut-être moins intéressant mais la guitare révèle un côté métal super sympa, et puis son pont en plein milieu est juste magique. Autre point important on trouve des accords, des riffs très techniques qu’on n’entend pas habituellement dans ce registre de groupes.

Et puis à force d’écoutes je dois avouer que mon jugement s’est affiné. Son principal défaut est certainement sa longueur car avec 48 minutes et de nombreux morceaux moins qualitatifs sur sa deuxième partie (Fire season, day by day) il perd énormément en impact. Je pense qu’il aurait mérité ne pas dépasser les 35 minutes pour vraiment être percutant.

 

Mais on ne peut pas que parler de musique avec Propagandhi, il faut absolument aborder les textes et les thématiques abordées. Et le groupe semble désillusionné voire même résigné, Le thème des états autoritaires et fachistes est mis en avant sur Benito’s earlier Work qui tire son nom de Benito Andrea Mussolini. C’est un peu la même idée sur Vampires are real mais il parle de la mainmise des puissants sur les Etats. Tandis que no longer young approche le vieillissement et le déclin de nos sociétés occidentales. Rented PA aborde la manipulation de l’opinion public à travers les discours politiques en lien direct avec le gouvernement Trump. Et puis Guiding Lights met la lumière sur cette recherche de sens que l’on ressent dans une société qui perd tous ses repères.

 

 

Avec 35 années de carrière, Propagandhi signe ici son album le plus atypique. Le groupe a toujours évolué et At Peace se veut le plus calme et le plus mesuré. Il reflète l’état d’esprit très résigné des canadiens en apposant une tension à ses morceaux. Le fait d’avoir ralenti le rythme et délaissé les titres puissants est audacieux et cela ne plaira pas à tout le monde mais, pour ma part, avec un très grand nombre d’écoutes, je dois avouer que j’aime beaucoup certains morceaux et notamment la première partie de cet album.

 

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://propagandhi.bandcamp.com/album/at-peace

https://propagandhi.com/

https://www.facebook.com/Propagandhi/



mercredi 4 juin 2025

TIEBREAK – Hardcourt [EP]

 


TIEBREAK – Hardcourt [EP]

À tant Rêver Du Roi

 

C’est près d’Angoulême qu’est né Tiebreak, groupe passionné de tennis emmené par Richard Juge, qui fait le chant, la guitare et la basse tandis que Matgaz s’est chargé de la batterie en studio. Pour le live Richard s’est entouré d’autres musiciens dont notamment Manu et Romain de W!ZARD. Le groupe alterne entre indie rock, noise voire post-rock.

 

Trop court pour être un album (17 min), un peu long pour être un EP, Hardcourt est un format hybride qui se révèle plutôt intéressant. Tiebreak entame avec panache son match avec The Court à la guitare abrasive et aux faux airs de Sparta. Matchpoint enchaîne et alterne passages mélodiques et sonorités noises. La puissance de TieBreak s’exprime parfaitement dans RAM avec une énergie communicative et son gimmick à la guitare vraiment irrésistible. Richard amène de la lourdeur avec Pigs, très noise qui me fait un penser, sur son intro, à Unsane.

 

Enregistré à La Nef et mixé par Oli Simpson, Hardcourt bénéficie d'une production très propre.

 

TIEBREAK signe donc un premier opus très intéressant qui se révèle assez facile d’accès tout en gardant un côté indie underground plaisant. Affaire à suivre !

 

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/tiebreaktheband/

https://tiebreakband.bandcamp.com/album/hardcourt

 



lundi 26 mai 2025

LOGGERHEADS – Enjoy [EP]

 


LOGGERHEADS – Enjoy [EP]

Autoproduction

 

Loggerheads (« en opposition » ou  « têtus » en français) est un groupe de Rodez dans l’Aveyron dont on avait déjà entendu parler au moment de son split avec Enloc mais qui a aussi à son actif un album et deux autres EPs. Cela fait une dizaine d’années qu’il tourne et vous l’avez peut-être déjà croisé en première partie de groupes comme Uncommonmenfrommars, Heavy Heart, Dirty Fonzy ou No Guts No Glory.

 

Dès les premières notes de Here We Are, on est happé par une urgence communicative, morceau est rythmé et les riffs sont tranchants. As Long enfonce le clou avec des paroles qui résonnent comme un manifeste : "as long as it is possible, we will continue to shout loud". Il sonne un peu à la Dirty Fonzy avec des passages bien bondissants. How Can We Get There? aborde des thématiques plus sombres, questionnant notre rapport à l'environnement et à la société de consommation, le tout avec une basse qui mène bien la danse. Mais c'est avec Youthfulness que le groupe nous offre un clin d'œil plein d'autodérision, évoquant leurs débuts et cette envie irrépressible de monter sur scène, encore et toujours. Enjoy pose le dernier clou avec un punkrock rapide et toujours aussi frais.

 

Les cinq titres ont été enregistrés chez Flantier records à Ricaud par Etienne Soulier. Le son est correct mais sans plus, il manque d’un peu de tonus et de puissance je trouve.

 

Loggerheads est donc une découverte sympa avec un punkrock frais qui ne révolutionnera certes pas le style mais qui pose les choses proprement avec des mélodies accrocheuses.

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://loggerheads.bandcamp.com/

http://www.loggerheads.fr/

https://www.facebook.com/profile.php?id=100048194231978#



jeudi 22 mai 2025

YOUR NEW FAVORITE TAPE – Twenty years too late

 


YOUR NEW FAVORITE TAPE – Twenty years too late

Autoproduction

 

Attention voici un groupe dont le nom va pas mal circuler dans les années à venir : Your new Favorite Tape. On va le raccourcir en YNFT, parce que leur patronyme est très long à dire, mais toujours est-il que le groupe joue un punkrock très rapide emplein de références des années 90/ 2000. En clair c’est la période que je préfère, celle qui a bercé mon adolescence et qui berce, encore et toujours, mes oreilles. Comme beaucoup de monde je connais par cœur la plupart des albums sortis sur Fat Wreck Chords, Epitaph, Burning Heart… et ça fait toujours plaisir 30 ans après de voir que le style n’est pas mort et que des groupes perpétuent la tradition.

 

YNFT, c’est avant tout l’histoire de deux vieux potes, Guiggy et Pedro qui ont décidé de rebrancher leurs guitares pour, avant tout, se faire plaisir, ils se sont rapprochés de Benny de Exit Wounds à la basse et de Jérémie de Dolorès Riposte à la batterie.

 

Les Parisiens possèdent plusieurs cordes à leur arc, se révélant mélodiques et accrocheurs sur Graduated avec son refrain très pop. Mais ils se montrent aussi plus lents et posés sur la balade S.A.M, qui est un très joli morceau. YNFT possède des faux airs de No Use For A Name sur No Comply Impossible et Sick Of You, l’un des morceaux les plus efficaces de ce premier album. Il révèle aussi un côté Blink 182 aussi sur Monday Song. Le quatuor s’implique avec beaucoup de sincérité sur the sun will rise dont le texte parle des attentats du 13 novembre et plus précisément le Bataclan. YNFT sait accélérer quand il faut avec des morceaux bien foutus comme Dead For Sure et The Change, mais loin d’être que du rentre dedans il joue aussi avec la finesse comme sur Music Box. On appréciera aussi la petite introduction au joli jeu de mot et aux sonorités métalliques : Hell-O.

 

 

S’inspirant du schéma punkrock mélodique de la fin des années 90, YNFT amène une touche moderne avec des riffs de guitares parfois plus agressifs, tout en apportant une réelle touche powerpop appréciable.

 

 

J. NeWSovski


https://www.yournewfavoritetape.com/

https://yournewfavoritetape.bandcamp.com/album/twenty-years-too-late

 


dimanche 18 mai 2025

//LESS - Crawl in the Blur

 


//LESS - Crawl in the Blur

A Tant Rêver du Roi

 

Nouvelle signature du très inspiré label palois A Tant Rêver du Roi, //LESS va ravir les amateurs de noise-rock qui tabasse. Avec une économie de moyens (2 basses, 1 batterie, et oui la guitare est restée au placard), les Tourangeaux franchissent régulièrement le mur du son. C'est en arpentant les scènes (une centaine de concerts au compteur quand même !) que //LESS a trouvé son style qui navigue entre post-punk rugueux, noise-rock et expérimentations bruitistes. Le trio avait également pu se faire la main en 2023 avec un premier EP prometteur. Il transforme l'essai avec un premier album "Crawl in the Blur" composé de 12 titres dévastateurs. La puissance de feu de //LESS est déjà bien en place sur l'introductif "That Kind of Man". Brutal tout en étant finalement accessible, ce titre fait penser à METZ. Comme chez les Canadiens, on y trouve un riff imparable, un déluge de larsens, un petit penchant indus et un chant parfois hurlé qu'on croirait venir du fond du garage. Tout aussi intense et bruitiste "Bury the Pig est une véritable petite bombe noisy. Le son est tranchant, l'équilibre entre la basse saturée et celle plus groovy est parfait. Le jeu de batterie très physique fait également forte impression. Le combo tourangeau n'offre aucun répit, la 3eme salve arrive très vite. Un son de basse très "bleachien", "Burn" nous ramène effectivement à la fin des années 80 et au début de NIRVANA. 5 minutes de sauvagerie et de hargne qui nous scotchent littéralement. //LESS accélère la cadence et fait preuve d'une belle énergie punk sur l'expéditif "Stress Place". Le noise-rock torturé de "Disappear" fait mouche avec son refrain accrocheur, sa rythmique robotique et son final noisy. On reprend notre respiration sur la douce intro de "My Sentence". Mais très vite le gros son de basse et les décibels font leur retour. Le chant semble parfois sortir d'un porte-voix. Malgré la tension, ce morceau se révèle finalement assez catchy grâce à certaines parties vocales accrocheuses. Les Tourangeaux poussent encore un peu plus loin les expérimentations sonores sur le titre éponyme "Crawl in the Blur" ou sur l'exigeant "The Reason". Un gimmick noisy imparable jalonne le heavy et schizophrénique "Make Them Bleed". Une nouvelle déflagration qui associe cette fois-ci GODFLESH à METZ. Le trio magique ne relâche pas la pression. "The Pill" et "Joy is Sad" semblent gagner encore un peu plus en sauvagerie. "Can't Run Away From Myself", barré et jubilatoire, conclut parfaitement l'album : intense, truffés de changements de rythme et d'explosions de larsens, du //LESS pur jus. 


Avec "Crawl in the Blur", //LESS signe un premier album viscéral, tendu, sans compromis. Un concentré de fureur et de maîtrise qui confirme tout le bien qu’on pensait d’eux après leur EP. Le noise-rock made in Tours a trouvé ses nouveaux ambassadeurs. Il nous tarde de les découvrir sur scène.

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Disappear

 

https://lessmusic.bandcamp.com/album/crawl-in-the-blur

https://linktr.ee/Lesstheband



jeudi 15 mai 2025

MONDE DE MERDE - Novembre Sky

 


MONDE DE MERDE - Novembre Sky

Schlag Records

 

« Mais qu’est-ce que c’est que ce MONDE DE MERDE ? »…Ouais ce n’est pas fou comme début de chronique alors on se ressaisit !!!

Les MONDE DE MERDE c’est l’histoire d’une gentille fille, Lucette, et de 4 gentils garçons (Benoît, Renaud, Bender et Pit). On se croirait dans un scénario d’AB Production (Jean-Luc Azoulay… si tu nous regardes).

Mais ce sont surtout 5 loustics qui sortent tout ce qu’ils ont dans les tripes quand ils se produisent à grand coup de riffs bien lourds, de blast, de breaks et de screaming voices… mais pas que.

Et donc après déjà 2 réalisations, sur des bases punk/hardcore très solides, ils nous reviennent avec une 3ème offrande « November Sky ».

 

Dès le premier morceau « Thought Crime », on se dit que la recette et le savoir-faire de ces 5 endiablés sont toujours aussi efficaces. Et puis, en fait, ils ont réussi à y insérer encore plus d’ingrédients dans ces 12 morceaux de cet LP.

On est à la limite de sonorité thrash sur un morceau comme « Space Spraying 54 » qui envoie du double kick à foison. Ou encore sur « Female Struggle » où le riff principal accompagné d’une sacrée rythmique pourrait laisser envieux certains groupes de death.

Mais la preuve que MONDE DE MERDE a encore bien évolué avec un riche melting pot d’influences comme sur le morceau « Getting Worse » qui débute comme si PJ Harvey en début de titre avait rencontré NOSTROMO au bout d’1’00. Une pépite ce morceau.

 

On retrouve aussi des morceaux conformes au savoir-faire du quintet, toujours aussi directs et punchys comme « Missing The Point ».

 

« Boxes » reste pour moi le titre étendard de cet album car en 2’00, le groupe nous montre tout ce qu’il sait faire musicalement et vocalement en oscillant entre vitesse et finesse.

 

Et bien ce dernier opus de MONDE DE MERDE n’est pas un Grand Détournement sonore et franchement, George Abitbol, Steven et Peter (si vous avez les refs) seraient fiers de cet opus entremêlant du bon blast, du punk/hardcore et qui sait bien mettre en avant les talents vocaux de la frontwoman exprimant ses convictions. Un album très solide dans la lignée des précédents tout en apportant de nouvelles touches pour se renouveler et en jouant sur les tempos. Une très belle BO d’en (il faut le dire quand même) ce monde de merde.

 

 

Herr Krombacher

 

https://mondedemerde.bandcamp.com/album/november-sky

https://www.facebook.com/M2M.band/

 

BONUS

"November sky" live Blois 2024 : https://youtu.be/iiR3q3BegiY?si=2-Ys_23iEw8HqXbv

"Getting worse" : https://youtu.be/yv0vTvSvZRQ?si=hzB_3d69DXPiKNj6


lundi 12 mai 2025

R3VIVRE – Victoire

 


R3VIVRE – Victoire

Guerilla Asso

 

Malgré un trois dans son nom R3vivre est pourtant un quatuor sur scène tout en ayant enregistré ce premier album en duo. En effet le groupe s’articule autour de Bertrand et de Baptiste, ce dernier ayant enregistré basse, batterie et guitare lors du passage en studio.

 

R3vivre c’est du punkrock mélodique très frais qui flirte avec la pop-punk. Le groupe est annoncé comme évoluant quelque part entre Against Me ! et Justin(e). À la première écoute, et notamment le titre Absent, le chant, les textes en français et le côté très mélo m’ont donné, si je peux me permettre la comparaison, le même effet que de boire une bière très light, ces petites sessions IPA printanières très légères et florales alors que tu t’attendais un truc bien plus amer et charpenté. La comparaison de la biographie n’était peut-être pas la mieux choisie… Et puis les morceaux s’enchaînent et l’accroche se fait naturellement. Si demain a un refrain rafraichissant et le morceau est vraiment dynamique.

Je trouve les mélodies très accrocheuses et c’est le gros point fort de R3vivre et il me fait penser à plusieurs autres groupes comme Toxxic TV époque 111, la meilleur, Cooper voire même Talk Show Host. Les textes me font eux penser à un mélange de Charly Fiasco et des Vulgaires Machins.

 

Cette petite session IPA a, malgré tout, quelques petits défauts : la surabondance de chœurs par moment, le chant est singulier mais peut se montrer répétitif surtout par la diction souvent découpée sur le même rythme.

Les textes explorent différents sujets de société (l’industrialisation, la solidarité

C’est parfois un peu naïf je trouve (« Existe-t-il des guerres utiles, dans le monde ? // Avant tout, il y a un manque de confiance Quand la peur érige les frontières de l’errance ; Le plus important c’est de vivre ses rêves Vivre à fond, sans accord ni trêve ») mais c’est un avis très personnel et puis je reste sur cette fâcheuse comparaison avec Justin(e)...

 

Mais au-delà de tout ça la petite session IPA R3vivre dévoile quelques très bonnes saveurs : Tout ça pour ça, un peu plus lent mais tellement catchy, Robots, Influences et son côté poppy puis Cap sur Trafalgar et les chemins de traverse qui est clairement le meilleur à mon goût.

 

Je dois avouer que, passée une première écoute un peu mièvre, j’ai bien accroché à R3vivre et son punkrock frais et léger qui rappelle un peu Lame Shot. Malgré quelques défauts qui lui donnent finalement du charme, cet album est une bonne surprise.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://guerillaasso.bandcamp.com/album/victoire

https://www.facebook.com/people/R3vivre/61559769384236/



samedi 10 mai 2025

Live Report - Poulettes Party 2


 

Venant d’Angers il faut faire un effort pour venir jusqu’à Cholet. Je ne dis pas que bouger dans les Mauges ne fait pas envie mais il faut une belle affiche pour donner envie de s’y déplacer. Ma dernière fois c’était Swirls, Mad Foxes et Birds In Row. Et ce samedi 4 mai c’est The Playmatics, Maria Tarey et Wake The Dead qui se partagent la scène, avec tous comme point commun d’avoir une chanteuse. Et ça c’est rare et original.

 

L’asso qui organise c’est Hell’A Woman Crew, une filiale sud-Nantaise de Poulettes l’Assaut de Tours dont le but n’est pas que de se faire plaisir (et donner du plaisir) à programmer des groupes mais c’est aussi de venir en aide à des nanas en leur fournissant du nécessaire d’hygiène. L’asso collecte donc des dons en concert mais aussi sur d’autres temps pour les redistribuer. Belle éthique. Rock’n’roll solidaire.

 





Tout commence avec les Rennais de The Playmatics. J’avais hâte de les retrouver sur scène après leur premier album totalement addictif. Punkrock frais et léger avec de grosses mélodies pop super accrocheuses. Sur scène le côté punk-bubblegum hérité de groupe comme Teen Idols se fait encore plus sentir. La voix de Lisa est accrocheuse à souhait et Thomas se démène comme un fou à la basse. Le groupe distribue les morceaux comme des friandises (16 au total dont les 12 de l’album) reprenant leurs titres phares : Where the sun sets, wasted youth, go girl !. Une belle énergie et surtout une joie communicative.

 





Maria Tarey enchaîne et c’est la découverte pour moi car je dois avouer que je n’ai écouté leur EP que quelques jours avant. L’énergie est encore plus folle avec une débauche totale. Sabrina se pète la voix sur des morceaux comme Dick Pic, J’irai vomir chez vous ou play with genetics. Du punk/hardcore voire même crust très efficace. La belle connivence entre les musiciens fait plaisir à voir.



 


Wake The Dead enchaîne. Je suis les Marseillais depuis un paquet d’années maintenant mais je n’ai jamais eu l’occasion de voir le groupe sur scène encore moins depuis qu’Aleksandra est au chant. Tout de suite on sent un groupe carré et tellement puissant. Aleksandra se chauffe dès l’entame (You & me) en descendant devant la scène parmi un public bien trop rare pendant que les gars derrière sont rodés et balancent des riffs acérés. On a le droit à With No Regrets sorti cet été et une série de morceaux tous plus puissants les uns que les autres (All my flames, moving forward…). Belle impression aussi sur un morceau plus lent et aérien aux reflets post hardcore (Your last stand, il me semble). Un très gros show, puissant à souhait.


 



Le déplacement se justifiait pleinement et c’est vraiment dommage que le public n’ait pas répondu (assez) présent pour l’évènement. Le trois groupes ont offert des shows mémorables, l’ambiance était excellente, l’asso vertueuse et les bières irréprochables… que demander de plus ?




jeudi 8 mai 2025

MSS FRNCE – VII [EP]


 MSS FRNCE – VII [EP]

Autoproduction

 

Voici typiquement le groupe qui me met une claque à chaque concert, il déborde d’énergie, de bonne humeur, d’ondes positives. De vrais concerts punk où tu t’attends à tout et où tout peut arriver. Pourtant, je dois avouer que sur album (ou en l'occurrence sur EP), je n’ai jamais trouvé le groupe excellent. Mais ça, c’était avant, car MSS FRNCE revient avec un septième EP plein de nouveautés.

  

Ce nouvel EP s’ouvre avec l’excellent De plein Fouet qui, sur une longue introduction, amène cette énergie propre au groupe. C’est d’ailleurs par ce même morceau que le groupe a débuté le concert à Angers, le jour même de la sortie de l'EP. Il est mélodique avant de partir en rupture quand Martin prend le micro pour hurler. Les paroles sont bien écrites (« On demande de choisir entre noir ou blanc mais notre combat est gris »). C’est aussi un morceau long qui dénote car les parisiens nous avaient habitués à des titres toujours très courts et expéditifs.

 

L’exercice d’écriture est intéressant sur Au Jour D’Aujourd’hui tandis que les mardis de la peur souffle un air de garage punk d’une efficacité redoutable avec un vrai esprit punk comme les coupures de son ou cette partie : « si j’veux, je ne chante pas la prochaine phrase ».

Le chant de Martin a évolué depuis les débuts du groupe avec davantage de parties chantées comme sur R FRNCE. La guitare d’Antoine, dont c’est le premier enregistrement avec le groupe, est incisive et très rapide avec un super son tandis que la basse de Jérôme ronronne à merveille notamment sur Fier de vous. Le rythme est effréné sur le Tube de l’été et il faut rendre hommage à Jérémie à la batterie qui s’avère être en concert le porte-parole du groupe.

Le son est top, parfaitement enregistré par Henri d’Armancourt à l’Echappée tandis que Simon, frère de Martin, s’est chargé de la pochette.

 

Clairement mon EP préféré de la part de MSS FRNCE, le groupe semble plus posé avec des chansons peut-être mieux construites et structurées.

 

J. NeWSovski

 

 

https://mssfrnce.bandcamp.com/album/vii

https://www.facebook.com/mssfrnce/


dimanche 4 mai 2025

CAROLINA REAPER – Nick Cage is a vampire [EP]

 


CAROLINA REAPER – Nick Cage is a vampire [EP]

Autoproduction

 

Que ça fait plaisir de découvrir Carolina Reaper. Sorti dans l’anonymat en décembre 2024, ce court EP numérique de trois titres est pourtant le rayon de soleil de ce début d’année. Pour présenter le groupe on va commencer par Olivier Portnoi qui tient la guitare et le chant, ici on le connait bien parce que le fanzine a grandi avec Dead Pop Club en fond sonore, ça tombe d’ailleurs très bien car Jérôme qui y jouait de la batterie se retrouve aussi dans Carolina. Les deux compères sont allés chercher Florian d’Hogwash à la guitare et Victor de M-Sixteen à la basse.

 

On connaît la passion d’Olivier pour le cinéma et ce premier EP de trois titres  y rend hommage, notamment à Nicolas Cage. Le son est impeccable et même très puissant. On pense à Dead Pop Club mais aussi à Verne sur Just Another Day et cela fait du bien d’entendre Olivier en dehors de Panic Club ou Maladroit. La batterie tabasse et les riffs sont mélodiques, bref un super morceau.

Le second titre est un hommage à Willrow Hood, personnage mythique de l’Empire contre-attaque, le son est lourd et dur façon Second Rate voire aussi Quicksand tandis que le groupe pousse encore plus son côté mélodique dans Lost in Cara’s room, qui laisse entrevoir de très belles choses.

 

Autant dire que la suite de ce trop court EP est attendu avec une impatience grandissante. Mais en attendant il ravira tous les fans nostalgiques de la génération Emo Glam Connection

 

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://carolinareaper-band.bandcamp.com/album/nick-cage-is-a-vampire

https://www.facebook.com/profile.php?id=61566179350770