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jeudi 11 septembre 2025

BURNT TAPES – New Lungs

 


BURNT TAPES – New Lungs

Lockjaw Records / Wiretap Records /

 

On se rappelle toujours comment on découvre certains groupes. Je me souviens de la découverte des Get Up Kids avec l’album Something To Write Home About que mon disquaire avait glissé dans ma pile de cd à écouter : « vas-y prends-le ! c’est sûr que ça va te plaire ! », le même qui m’avait « forcé » à acheter le Vaya d’At The Drive In, alors encore dans l’anonymat, pourquoi je n’ai pas écouté son conseil en allant les voir dès la semaine suivante au Confort Moderne de Poitiers ? Je me rappelle aussi de Jordan, de Krod Records, et de son conseil sur Spanish Love Songs, comment avais-je pu passer à côté d’un tel groupe ? Récemment c’est Colin, homologue Anglais, qui me sort ce groupe de son chapeau : Burnt Tapes. Ce sont ses potes, et parfois quand on te parle d’un groupe de proches, ton approche manque souvent d’objectivité. Mais Colin a eu le nez fin : le groupe anglais est une sacrée belle découverte.

Justement il évolue parfaitement dans l’univers de Spanish Love Songs : du punkrock rapide mais qui regorge de mélodies. Ce que l’on classait, et que je classe toujours d’ailleurs, comme de l’émopunk.

Burnt Tapes n’en est pas à son coup d’essai : leur premier EP remonte à 2014 et ils ont déjà sorti un premier album (Never Better en 2019). Basé à Londres, le groupe affiche déjà plus d’une centaine de concerts à son actif.

Le style est clairement annoncé dès le morceau d’ouverture, Crisis Actor. Il monte gentiment en puissance. Le chant de Pan est doux et, lorsque le reste du groupe vient l’épauler, on retrouve cette atmosphère à la Spanish Love Songs dont je répète une nouvelle fois le nom, mais l’influence est belle et bien là. Une belle entrée en matière, trop courte hélas mais l’enchaînement avec Mothersguilt est une vraie réussite : ce morceau possède un refrain fédérateur qui accroche et lance ainsi parfaitement cet album.

Shelf Life Of The Party amène une sensibilité très touchante. Phil chante dessus avec sa voix éraillée et fragile. Il y a de l’énergie et c’est parfaitement accrocheur. Hannah Hermione Greenwood de Creeper vient poser sa voix sur Little Sister et cela apporte une petite touche de sensibilité parfaitement venue avec un superbe équilibre sur ce morceau en mid-tempo.

 

Burnt Tapes s’aventure vers des contrées plus pop comme sur Office On Repeat qui monte en puissance pour offrir un final explosif. Dans la même idée de construction, Only Friends commence tout doucement avant de monter en intensité et en puissance. Mais le morceau le plus rapide est You Only YOLO once, très entraînant, il me fait penser à The Menzingers. Et j’imagine d’ailleurs bien les Anglais ouvrir pour ce genre de groupes : ce serait énorme.

Future Strangers ressemble à s’y méprendre à du Heavy Heart, les deux chants qui s’entremêlent avec ce côté très éraillé de celle de Phil qui contraste et s’accorde alors parfaitement avec la douceur de Pan. Encore un morceau qui fonctionne parfaitement. Puis So Long, Sundays clôture ce deuxième album très émo s’offrant même un final accompagné par une trompette, un peu comme The Deadnotes, mais ici juste par petites touches ce qui rend le morceau digeste.

 

Encore une découverte marquante de cette année, Burnt Tapes inscrit son nom dans la scène Emo Punk de belle manière avec un album de grande qualité dont tous les morceaux sont excellents sans exception. Je conseille aussi l’écoute du précédent (Never Better), plus brut dans son traitement et aussi plus accessible. Un coup de cœur pour moi !

 

J. NeWSovski

 

https://burnttapes.bandcamp.com/album/new-lungs

https://www.facebook.com/burnt.tapes/



samedi 6 septembre 2025

10 JUIN – Désordres

 


10 JUIN – Désordres

Guerilla Asso

 

10 Juin c’est un groupe d’Angoulême qui a sorti l’an passé un EP 7 titres plutôt intéressant. Quelques mois à peine après, voici déjà débarquer un premier album (11 titres) à la très jolie pochette, signée par Greg Massardier.

 

L’impression que j’avais eue l’année dernière est toujours présente avec une grosse influence Justin(e) qui se sent et se ressent fortement. Ça tombe bien : les nantais ont arrêté il y a quelques années déjà ou sont en pause longue, cochez la bonne réponse. Il me semble que j’avais dit aussi la même chose quand j’avais chroniqué Du Pareil Au Même comparant les Nantais à leurs compatriotes de Zabriskie Point.

On a donc un héritier tout trouvé qui maîtrise le débit vocal et les changements de rythme (Le poids des villes), parfois très proches des grand-frères (devant les rois) sans jamais les égaler car la vitesse et la basse des Justin(e) c’est quand même quelque chose ! Jour de grêve à des faux airs de R3VIVRE, j’aime beaucoup le chant dessus, la façon dont il est posé, ça va vite et c’est plaisant.

Par contre quand le groupe s’aventure vers des morceaux plus personnels il devient super intéressant, pour preuve Octobre est un tube en puissance qui allie des belles mélodies pop avec un texte pertinent. Le club des perdants est très bon aussi avec sa rythmique plus exotique et les textes de Cadavre sont vraiment très bien écrits, c’est d’ailleurs un morceau très réussi aussi.


La scène punk-rock francophone poursuit son évolution et 10 JUIN s’y affirme avec assurance. Tout en reprenant certains codes établis par leurs prédécesseurs (Justine, Nina’school…), le groupe réussit à apporter une énergie nouvelle et des textes engagés. Une formation prometteuse, à suivre de près.

 

https://10juin.bandcamp.com/album/d-sordres

https://www.facebook.com/10juinpunkrock



mardi 2 septembre 2025

RISE AGAINST – Ricochet

 


RISE AGAINST – Ricochet

Loma Vista

J’ai été un grand fan de Rise Against à ses débuts, notamment l’album Revolutions Per minute, sorti en 2003 sur Fat Wreck Chords et qui reste, pour moi, parmi les meilleurs du label. La signature l’année suivante sur Dreamworks a permis son explosion médiatique mais elle entamait alors une longue mais inexorable descente dans mon estime. Ils ont allumé une étincelle par-ci par-là sur quelques titres mais sans, hélas, me faire retrouver leur magie passée.

Nous voici donc en 2025 avec le dixième album de Rise Against toujours emmené par Tim Mcllrath avec une formation qui se révèle stable depuis 8 ans et dont j’espère un éventuel retour aux sources.

Mais dès les premières notes de Nod, on se rend vite compte qu’il y a un truc qui cloche : cet album est surproduit. On peine à retrouver le son des guitares, l’effet sur la voix n’est pas non plus une réussite et pourtant elle est vraiment agréable. I Want It All démarre plutôt bien avec une esthétique punk mais se perd vite dans des facilités. C’est la même chose sur Forty Days, dont les effets mettent en l’air toute l’énergie de la chanson. Les balades ou titres en mid-tempo qui pouvaient être un gros point fort du groupe de Chicago sont présentes aussi sur cet opus, Ricochet est la première et, encore une fois, la production rend son écoute compliquée et pénible, ce titre, qui donne son nom à l’album, se révèle être, de très loin, le moins bon de l’album, les autres sont souvent fades (Gold Long Gone) seule Us Against The World s’avère plaisante. Quelques titres dans la veine des albums précédents (Sink Like A Stone ; State Of Emergency) manquent d’efficacité perdus sous des strates d’arrangements inutiles. Point positif le featuring de Andy Hull de Manchester Orchestra qui vient poser sa voix sur Black Crown et amène une variété appréciable. Les textes sont toujours engagés mais passent en second plan pour une personne dont l’anglais n’est pas inné.

 

Le travail de production de Catherine Marks met donc en avant un son moderne empli d’effets qui fait perdre l’essence du groupe. Le mixage d’Alan Moulder ne parvient pas à sauver le naufrage de ce nouvel album.

 

Rise Against est, et reste, un groupe de stade qui a échappé depuis longtemps à la scène punkrock. On rêve toujours de ces groupes qui, après s’être égarés, reviennent à leurs premiers amours comme Bad Religion revenu après un New America catastrophique, Against Me ! après White Crosses… Peut-être que Ricochet sera un détonateur, en tout cas pour moi il a complètement implosé.

Mais sous un autre angle de vue, malgré ses défauts il peut se révéler être une porte d’entrée au rock et plus précisément au punkrock à une nouvelle génération.

J. NeWSovski

 

 

https://riseagainst.bandcamp.com/album/ricochet

https://www.facebook.com/riseagainst



vendredi 29 août 2025

TENNGER – S/T

 


TENNGER – S/T

autoproduction


Il y a des disques qui ne se donnent pas tout de suite. Mais qui finissent par nous habiter au fil des écoutes. La dernière production du trio TENNGER appartient à cette catégorie. Sorti en autoproduction en toute discrétion au printemps, le EP 5 titres proposé par les Toulousains est l'éloge de la lenteur et de la délicatesse. Pour sa deuxième livraison (un premier EP avait déjà vu le jour en 2022), le combo de Toulouse navigue aux confins du slowcore et du post-rock atmosphérique. On pense notamment à des groupes aussi cultes que SLINT ou DUSTER à l'écoute de ces 5 compositions sobres mais inspirées. Dès les premières mesures du morceau d’ouverture "
Aside", on comprend que l'expérience sera presque méditative. La délicate introduction de trois minutes laisse place au chant murmuré (comme dans DUSTER) et à une rythmique chirurgicale. La tension monte crescendo, la guitare se fait plus incisive et la batterie plus explosive. Le deuxième morceau prend un peu le contrepied du titre introductif. Plus noisy, frontal et puissant, "Duel" est un excellent titre de rock instrumental (le chant y est quasiment absent). La voix toute en retenue d'Alec se fait plus présente sur le mélodique "Street Staff", titre qui s'inscrit dans une veine plus slowcore. "Pouring Tree" montre le versant plus indie-rock de TENNGER. Le titre charme par sa ligne de basse accrocheuse et son final plus bruitiste. Le chant y est plus affirmé, moins chuchoté. Une coloration musicale qui rappelle certains titres mid-tempo de LYSISTRATA. Le EP éponyme des Toulousains se conclut avec le poignant "Alone". Dans un format assez ramassé (5 minutes), cette dernière pépite post-rock nous rappelle vraiment le meilleur de SLINT.


En creusant plus profondément encore leur sillon lent et abrasif, TENNGER affine son langage. On croise les doigts pour que le trio toulousain s’installe dans le paysage du slowcore hexagonal et retienne un plus l'attention qu'il mérite. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Aside

 

https://tenngerband.bandcamp.com/album/tennger

https://www.facebook.com/tenggerband



lundi 25 août 2025

MINUS HERO – Ruyi [EP]

 


MINUS HERO – Ruyi [EP]

Shield Recordings / Flamingo records / White Russian Records / Dinomite records

 

Petite découverte issue d’une promenade sur Bandcamp, le site et les diables d’algorithmes, arrivent parfois à proposer des petites pépites comme ce groupe Italien, MINUS HERO, basé sur Rome mais dont un membre habite maintenant sur Amsterdam. Le groupe s’est formé en 2019 et Ruyi est leur 4ème EP, il fait référence à un restaurant Romain dans lequel le quatuor a passé pas mal de temps.

 

Here démarre fort avec un son très 90’s rappelant Dinosaur Jr ou Husker Dü. Beaucoup de belles mélodies que les Italiens prennent du temps à développer avec des textes sur le thème de la sérénité, le fait de se retrouver seul. Deaf prend le relais, aborde le thème d’être insatisfait alors que l’on a tout ce dont on a besoin, la voix me rappelle un peu les Suisses de Hathors. Dumb poursuit dans le même registre s’appuyant sur un mur de guitares très aériennes, dans l’esprit rock-shoegaze avec comme thème le fait que ruminer le passé n’est qu’une perte de temps.. Enfin Burrito termine ce trop court EP (14 min) de façon un peu plus pop, c’est bien écrit une nouvelle fois.

 

Un disque vite englouti mais qui permet de découvrir un groupe étonnant. Les quatre morceaux sont vraiment prenants, avec le petit reproche de, peut-être, être un peu trop uniformes mais c’est vraiment une belle découverte ! A suivre de près donc !

 

J. NeWSovski

 

https://minushero.bandcamp.com/album/ruyi

https://linktr.ee/minushero

https://www.facebook.com/minusheroband/

 

 

jeudi 21 août 2025

POPULATION II - Maintenant Jamais

 


POPULATION II Maintenant Jamais

Bonsound

POPULATION II ne chôme pas. Deux ans à peine après l'excellent "Electrons Libres du Québec", le trio de Montréal a signé son retour au printemps avec le touffu "Maintenant Jamais". Et pour faire patienter les fans les plus pressés, les Québécois nous ont gratifiés l'année dernière de 2 EPs. Malgré cette hyperproductivité, l'inspiration du groupe atteint des sommets sur ce troisième album. Si les Canadiens convoquent toujours les esprits du psychédélisme des années 60-70 en mélangeant avec succès prog, krautrock, funk, garage et même hard-rock, leur musique s'avère très moderne. Les quatorze titres tous d'une durée inférieure à 5 minutes composent un kaléidoscope étrangement cohérent. "Maintenant et Jamais" constitue la première secousse. Sur une base très rock pysché, le titre est à la fois groovy (la basse de Sébastien Provençal fait des merveilles), électrique et expérimental (la deuxième partie de cette introduction est exclusivement instrumentale). On retrouve également avec plaisir le chant en français du batteur Pierre-Luc Gratton. Ses paroles énigmatiques et sa voix sous-mixée font aussi le sel de POPULATION II. C'est le cas notamment sur "Prévisions" qui voient les guitares fuzz rompre la quiétude qu'offrait initialement ce titre. Si l'interlude "Macavélique Rock" emprunte des sonorités plus métal, "Haut Fond" est plus minimaliste et apaisé. Les nappes de clavier et la basse moelleuse nous accrochent d'emblée. "Mariano (Jamais je n'oublierai)" est un véritable tube en puissance. Si Pierre-Luc Gratton semble se délecter de l'emploi du passé simple, c'est la production minutieuse de ce morceau qui impressionne. Chaque instrument semble être à sa place dans cette petite bombe à la fois groovy et cosmique. Les Montréalais haussent le ton sur la "Trippance", leur titre le plus musclé. Les gros riffs, la batterie volcanique et les bidouillages dégagent une ambiance très seventies. Difficile de détailler l'ensemble des compositions de "Maintenant Jamais" tant l'album regorge de pépites. Les expérimentations psychédéliques et haut perchées sur l'enchainement "Poudreuse Blues" et "i + i" sont imparables. Deux titres courts qui donnent toutefois l'impression d'avoir traversé plusieurs mondes tant la palette sonore est large. Le chaloupé "Le Thé est Prêt" impressionne par ses changements de rythme. Plus proche du hard-rock et du garage, "Redemption Naturelle" fait penser à OSEES ou aux Français de SLIFT pour lesquels les Québécois ont assuré la première partie en début d'année. Après une cavalcade funky et allumée ("La Cache"), l'album se conclut en beauté avec l'étonnant "Cardinaux", morceau prog-rock raffiné. 


Avec l'ambitieux "Maintenant Jamais", nos électrons libres du Québec frappent un grand coup. Moins bruyante qu'à leur début, la musique foisonnante de POPULATION II se déguste comme une succession d'hallucinations sonores. Elle est l'œuvre en tout cas d'un groupe libre mais injustement sous-coté. Magiques sur disque, les Canadiens le sont tout autant sur scène pour ceux qui ont la chance de croiser leur chemin. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Mariano (Je ne t'oublierai pas)

 

https://population2.bandcamp.com/album/maintenant-jamais

 https://www.facebook.com/populationii



dimanche 17 août 2025

MARTY WENT BACK – Genials

 


MARTY WENT BACK – Genials

Slow Death / Outatime Records / Crapoulet Records / Rockerill Records

 

Voici le second album de Marty Went Back, en fait il s’agit du premier depuis que le groupe s’est reconfiguré en trio. Fans de Retour Vers Le Futur, les Toulousains font un gros clin d’œil dans leur nom mais on se souvient aussi de leur premier EP totalement dirigé dans ce sens. La nouvelle pochette est encore plus jolie et trop bien faîte, chaque perso a son instrument en tant que bâtonnet. Un très beau travail signé Romain Perrin.

Et dès l’ouverture, Welcome rappelle le bon vieux punkrock mélodique comme le jouait Cooper par exemple, avec beaucoup de mélodies, un chant plaisant (qui rappelle sur ce morceau Dani Llamas de G.A.S. Drummers) et une belle basse. C’est catchy à souhait avec des textes sympas (Sports), le chant est bon, et les touches de clavier ou les petits solos de guitares sur Joe’s Stories font aussi rapidement penser à Weezer.

Puis arrive Wire et quand il s’agit de ralentir, de se poser et appuyer sur la touche mélancolique les toulousains sont très forts. Et MWB remet ça dès la suivante avec Slowday, un mid-tempo qui offre une excellente montée en puissance sur son refrain digne de Samiam ni plus ni moins. Cela vient aussi de la voix car l’effet se répète sur Styling Gel, très intéressant sur son refrain et sa fin débridée un peu moins, hélas, sur le reste. Mais j’adore Bad Luck, un morceau parfait de powerpop qui maîtrise totalement tous les codes. Le chant est suffisamment hargneux, les passages calmes sont parfaits. Un très bon morceau !

Genials de Marty Went Back est un disque frais, qui sent le soleil. Le timing est parfait pour en faire un disque marquant de cet été.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://martywentback.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/martywentback/



lundi 11 août 2025

LA FLEMME – La Fête

 


LA FLEMME – La Fête

Exag records

Avec un nom pareil, les jeux de mots sont inévitables, alors autant y aller tout de suite : La Flemme, c’est tout sauf fainéant. Derrière ce nom générationnel, on trouve un très jeune groupe marseillais qui amène un vrai courant d’air frais dans la scène. Le groupe s’est fait remarquer en début d’année en remportant le prix des Inrocks Super Club, ils ont aussi reçu un super coup de projecteur sur Quotidien dans la rubrique d’Ambre Chalumeau. Un groupe dont on parle de plus en plus.

 

Ce premier album intitulé La Fête s’articule sur tous ses morceaux autour de ce même thème dérivant entre l’envie de s’amuser mais aussi son contraire.

La Flemme débute avec un garage pop débridé sur le titre éponyme, un harmonica débridé entame les hostilités, puis des textes courts et simples prêts à être repris en chœurs servent de refrain (« Les jeunes veulent faire la fête, Marseille veut faire la fête, La Flemme veut faire la fête »). Jules prend le chant en main sur Oiseau, avec une voix plus suave et une pop douce au son rugueux. Puis c’est au tour de Stella de prendre le micro sur Laissez-moi tranquille, avec sa voix douce on se laisse surprendre par cette pop très 60’s, le même thème est aussi approché sur Marre de vous qui pourrait faire penser à un texte de Mss Frnce. Le Petit Du Camas commence tout doucement sur des faux airs de Cendrillon de Téléphone avant de partir en punk-garage énervé façon Johnnie Carwash.

Le côté psychédélique prend son sens avec le morceau Tunnel, le seul instrumental de l’album tandis que Stella nous berce sur Mer Azur avec ses nappes de douceur alternées par des vagues guitares incisives venant de Ronie et Jules. J’aime aussi Sans Fond, dernier morceau qui offre une pop indie légère avec toujours une très belle voix bien épaulée par de belles guitares distordues.

 

L’enregistrement a été fait au Studio ZigZag par Romain Gallet et Martin Baudu et le son est franchement top mais je suis moins fan de l’artwork de Salomé Lahoche, artiste reconnue mais dont je n’aime pas vraiment le coup de crayon. En tout cas cette pochette est singulière et accrocheuse.

 

La Fête est donc un bel album surprise, mais aussi la bande son idéale pour les vacances. La Flemme c’est frais, pétillant et plein de charme montrant que la jeunesse est active et a de très bonnes inspirations.

 

J. NeWSovski

 

 

https://laflemmeband.bandcamp.com/album/la-f-te-2

https://www.facebook.com/p/La-Flemme-Band-61550970269839/



mardi 5 août 2025

DARKO – Canvas [EP]

 


DARKO – Canvas [EP]

Lockjaw Records

Pour ceux qui ne connaissent pas Darko, il s’agit d’un groupe anglais, de Guildford, qui s’est formé en 2010 et qui se démarque par un son mélangeant skate punk et riffs métal. Je les ai découverts grâce à leur album Bonsaï Mammoth, en 2017. Depuis le groupe a débuté un projet de trilogie d’EPs dont Canvas est le dernier volume.

C’est après une longue introduction (Grey Havens) très immersive façon rock progressif que les Anglais démarrent leur nouvel EP, un morceau lent et apaisant. Mais Dared to Dream est là pour nous rappeler à quel point le groupe sait jouer vite, apportant à sa vitesse des touches techniques qui sortent de l’ordinaire à l’image de Propagandhi. Le chant de Tom West est toujours aussi agréable, même s’il montre parfois certaines limites, il en fait une belle démonstration sur Goodbye Bastard, un titre une nouvelle fois, très efficace. Canvas amène des sonorités différentes et inattendues avec des cassures de rythmes incessantes et des riffs de guitares vraiment très techniques, limite Math-rock, par ce biais-là je pense à Strung OutOverride se révèle plus « classique » dans sa composition alors que Hectic est LE défouloir de l’EP : mélange de hardcore puissant, de riffs métal (voire même néo-métal) et de chant hurlé façon death.

 

Un EP surprenant de la part de Darko qui montre que le groupe a beaucoup de ressources et est capable de partir dans toutes les directions tout en étant pertinent dans tous les registres qu’il explore.

 

J. NeWSovski

 

https://darko.bandcamp.com/album/canvas

https://www.facebook.com/Darkoband/



mercredi 30 juillet 2025

LIMBOY – II

 


LIMBOY – II

Stolen Body Records

Le premier album du « super-groupe » angevin avait eu le malheur de sortir juste avant le confinement bloquant toute possibilité de tournée. Quand enfin l’idée de relancer le projet germe, Maxime (San Carol, Big Wool, Sandwich…) étant trop occupé c’est Florent (Tiny Voices), ami de longue date, qui prend le relais au micro, et derrière on retrouve toujours Elliot (Bermud) et Stw (San Carol, Eagles Gift) aux guitares et Hugo (Eagles Gift) à la batterie.

 

Sobrement intitulé II, ce nouvel album de LIMBOY démarre très fort avec un son acéré dès les premières notes de Lifting Weights, shifting Right, on prend une belle décharge d’énergie avec un morceau dans la veine Dischord des années 90, je pense notamment à Fugazi. Le son de guitare est incisif tandis que la voix de Flo, si particulière fait son effet avec son petit côté éraillé. Véritables défouloirs, des titres comme Arrested Development et Poison amènent une grosse sensation de puissance tout en proposant des riffs simples. On pourrait s’étonner de l’absence de basse, mais l’équilibre est finement pensé : la guitare baritone d’Elliot est accordée très bas ce qui donne ce son dense et compact.

Puis les Angevins cassent les codes et s’aventurent dans le post-punk voire même le cold-wave sur Nightman ou Black Block Trail Series sans jamais perdre d’intensité et de tension. Le groupe ne cherche pas à plaire mais juste se faire plaisir et explorer. Et c’est plaisant. Ainsi on peut retrouver un morceau comme WI, qui allie mélodies rythmiques aux frontières de l’électro et une puissance tout juste contenue. C’est puissant et fort.

 

Enregistré à La Cuve, leur propre studio, par leur soin, le son est puissant et c’est aussi impressionnant que mérité de retrouver cet album directement dans le catalogue de Stolen Body Records, label anglais de Bristol réputé dans la scène noise/psyché/garage.

 

Avec II, LIMBOY creuse ses racines hardcore punk tout en injectant des textures noise et post-punk. C’est direct et sincère. Un véritable défouloir pour les quatre garçons issus de formations différentes. Dix titres pour trente minutes de tension, d’urgence où l’énergie prime avant tout.

 

J. NeWSovski

 

https://limboy.bandcamp.com/album/ii-2

https://www.facebook.com/limboy666



vendredi 25 juillet 2025

THE CHRIS ROLLING SQUAD – Damn you all… to hell

 


THE CHRIS ROLLING SQUAD – Damn you all… to hell

Cimex Records / Ghost Highway Recordings

 

On connaît Chris Rolling depuis près de 10 ans et son premier EP, et c’est avec plaisir qu’on retrouve le trio de la Roche-Sur-Yon pour un troisième album composé de 15 morceaux pour 38 minutes.

 

Passée la courte introduction, le premier morceau, qui donne son nom à l’album, annonce très vite la couleur : vitesse et puissance. Tout comme sur le précédent opus, on peut trouver des affinités avec des groupes comme Peter Pan Speedrock ou Zeke. C’est du gros rock’n’roll qui tape fort (loaded gun) mais qui sait aussi se poser sur des mélodies plus douces aux faux airs de grand ouest comme sur A van To Load. Le trio vendéen semble avoir trouvé sa voie avec des morceaux très rapides, des rythmiques déjantées et avec comme appui un chant qui semble parfois s’inspirer de la scène métal (Blind). Dans le même esprit Drive Me mad sort du lot : j’aime beaucoup comment le chant est posé sur la mélodie et, ça me rappelle, toute proportion gardée, Volbeat. Franchement, c’est très efficace et on ne peut qu’admirer les progrès depuis le premier EP.

 

Headshoy 1st mixe Bo Diddley et Motörhead : du rock’n’roll un peu gras mais toujours percutant. Tandis que l’instrumental Canonball Holocaust, qui reprend donc le nom de l’album précédent, sert d’interlude et invite au voyage. Chris Rolling sait aussi proposer autre chose, un morceau mid-tempo très très accrocheur, Night Got Me Runnin’ qui s’annonce comme le tube de l’album et qui fera certainement des ravages en concert. Let’s go and action se démarque aussi par un côté presque pop, assumé… ou pas ? Je suis moins fan de ce morceau tandis que Til The Day I Die explore une face plus obscure, très punkrock avec un chant très sombre.

 

On notera aussi la pochette originale et globalement j’aime bien leurs visuels de concerts, dessinés avec soin dans un esprit The Preacher du plus bel effet. On est très loin de l’horrible pochette du premier EP ! Enregistré par Fabien Guilloteau au Nomad Studio, le son est puissant et précis.

 

 

Chris Rolling nous offre un nouvel album brut et puissant qui offre un rock’n’roll rapide et direct. C’est pour moi leur meilleur disque à ce jour.

 

J. NeWSovski

 

 

https://chrisrolling.bandcamp.com/album/damn-you-all-to-hell

https://www.facebook.com/thechrisrollingsquad/