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samedi 30 mars 2024

LA FAIBLESSE – S/t

 


LA FAIBLESSE – S/t

Nineteen Something / Guerilla Asso

 

La faiblesse s’est formé en 2020 en plein confinement et joue la parité car il est composé de deux filles et deux gars. Parité aussi sur le chant, qui est partagé entre Paul et Christelle, toujours en français mais parfois difficilement lisible. Mais La Faiblesse est surtout un groupe atypique, assez pour poser suffisamment de problèmes lorsqu’il s’agit de définir son style, le quatuor parisien se joue des codes et propose une musique aussi intéressante qu’elle est variée.

 

Tout commence dans la lourdeur avec Les chemins vers toi qui impose une atmosphère lourde et puissante que vient amplifier le chant hurlé de Paul. Le contraste apparaît dès le titre suivant, Je l’aime autant que la hais, un morceau doux, long et langoureux en plein registre post-hardcore, les harmonies des voix sont très belles et ce morceau joue beaucoup sur l’émotion. La fureur de La Faiblesse reprend ensuite le dessus avec l’énervé Rester Ensemble au chant screamo sur un rythme post-metal. Cette énergie et cette puissance se distillent avec parcimonie mais on la retrouve aussi sur Tout se perd où les deux chants d’entremêlent dans une jolie danse.

Oser, laisser le vide, s’impose comme un morceau très shoegaze que la voix de Christelle arrive à rendre léger, la fin au clavier fait preuve d’originalité. Le groupe part dans un registre plus punk sur Après la pluie qui attaquera les cordes vocales de sa chanteuse, le morceau semble calquer sa structure sur celle d’un orage : puissant et volcanique au départ pour se terminer de façon plus lumineuse. Il s’enchaîne d’ailleurs avec une interview de l’auteur Casey par Yard, qui se fond plutôt bien dans le morceau.

Mourir à Ramsgate, c’est le nom de la ville où ils ont enregistré l’album, voit le featuring d’Isaac Ashby du groupe College qui apporte une touche plus pop avec sa voix, et se révèle comme l’un des morceaux les plus intéressants. Puis tout se termine avec le 9ème morceau : Pendu mais vivant. Un peu comme son titre, il révèle une véritable tristesse dans ses notes et son univers.

 

Ce second album de la faiblesse, sans titre, se révèle une belle surprise avec la découverte d’un groupe qui maîtrise parfaitement l’alternance des séquences calmes et aériennes avec la fureur d’un post-hardcore screamo à l’énergie surprenante.

 

J. NeWSovski

https://www.facebook.com/lafaiblesseparis/

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/la-faiblesse

 

 

jeudi 1 février 2024

LILA EHJA – Clivota

 


LILA EHJA – Clivota 

Croux Records / Toutdoux Records

 

Premier coup de cœur en ce début d’année 2024 avec « Clivota » l’excellent album de LILA EHJA, one-girl-band puissant venant tout droit de la capitale. Déjà auteure d’un premier album en 2021, la parisienne joue également de la basse dans le groupe de black métal RANCE. La coloration musicale de LILA EHJA est quelque peu différente. LILA EHJA propose un savant mélange de darkwave, post-punk, shoegaze, indus et sonorités gothiques qui sent bon les eighties. Une musique froide qui évoque plus le béton ou les friches industrielles que des plages ensoleillées ou le marché de Noel.

 

D’emblée, une douce mélancolie s’installe sur le bien nommé « Vague (Intro) ». La boite à rythme, la voix éthérée de Lila et les sons de guitares rappellent notamment les plus belles heures de COCTEAU TWINS. Le tempo s’accélère nettement sur le métronomique « The Book ». Assez new wave, le chant y est plus affirmé. Quelle fut ma surprise d’apprendre après quelques recherches qu’il s’agissait en fait d’une reprise d’un groupe du début des années 80, NITZER EBB dont la version d’origine était plus minimaliste et synthétique. Le titre éponyme « Clivota » nous envoute complètement avec sa grosse basse ronflante et l’intrusion d’une guitare plus saturée. Il fait clairement penser à JESSICA 93, et c’est un compliment. Des guitares plus noisy que l’on retrouve avec plaisir sur « Ghost Love » dont l’introduction évoquait pourtant plus les synthés de PERTURBATOR ou CARPENTER BRUT. L’album se fait de plus en plus audacieux et expérimental. Les 7 minutes du sombre « Rust » en attestent. Construit sur un rythme assez lent, le titre alterne entre chant parfois noyé par la réverb’, guitare bruyante ou petit gimmick de synthé. La lenteur et la noirceur sont toujours de mise sur « Trigger » dont les sonorités à la CURE ne peuvent que nous charmer. « Worship » marque une rupture avec ces beats percutants. Un titre qui ressemble à une battle entre EBM et guitares noisy. Après un « Noyades » bien barré et répétitif sur lequel on croit entendre l’utilisation d’un auto-tune, « Clivota » arrive bientôt à son terme. Le dernier morceau « Oudrone », très ambient et 100% instrumental fait office de générique de fin. Pas celui d’une comédie familiale mais plutôt celui d’un film flippant et horrifique.

 

Oscillant entre plusieurs styles, ce deuxième album de LILA EHJA est une réussite. Il nous tarde désormais de découvrir cette artiste touche-à-tout sur scène.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    RUST

 

https://lilaehja.bandcamp.com/album/clivota

https://www.facebook.com/lilaehjamusic/



vendredi 12 janvier 2024

PAERISH – You’re in both dreams (and you’re scared)

 


PAERISH – You’re in both dreams (and you’re scared)

Side One Dummy Records

 

C’est sur Side One Dummy que l’on retrouve le troisième album des Parisiens, label mythique des années 90-2000 qui a vu passer des artistes comme Antiflag, MxPx, Bouncing Souls, Casualties, Swingin’Utters, Flogging Molly ou 7 Seconds. Un label très axé punkrock mélodique. Pourtant Paerish a pris ses distances avec ce style optant pour des lignes plus aériennes et davantage shoegaze. Cette évolution vient peut-être de l’arrivée de Loïc à la batterie qui vient remplacer Julien, toujours est-il que ce nouvel opus a été, comme les précédents, enregistré à Philadelphie au studio 4 Recordings avec Will Yip aux manettes (Menzingers, Quicksand, Tiger Jaws, Bouncing Souls…).

 

Les Parisiens débutent avec Sequoia, un morceau tout en douceur, calme qui monte progressivement en régime avec l’arrivée des nappes de guitares et de la batterie. Daydreaming, qui enchaîne est plus nerveux rappelant des groupes comme Quicksand ou Rival Schools avec une basse dynamique tout en conservant un côté très aérien voire psyché dans le chant et les guitares. J’aime beaucoup le côté pop de Houses of American Styles qui possède quelques cassures de rythmes plutôt intéressantes et je pense à quelques riffs de Daniel Johns de Silverchair sur l’intro de Still Here, il y a, comme sur les deux albums précédents d’ailleurs, une base grunge que le groupe aura du mal à renier.

 

The luck you had est un des morceaux marquants, il s’agit d’une belle ballade aérienne toute en douceur qui se voit accompagnée par un saxophone, ce qui est assez rare dans le style pour être souligné. Mais le morceau le plus accompli de cet album reste pour moi It only bothers you qui navigue quelque part entre Jimmy Eat World époque Clarity et Elliott époque False Cathedrals soit un post-punk mélodique et surtout mélancolique. Reste ensuite Worry, plus dynamique et incisif qui, derrière des airs de Weezer, se révèle l’un des morceaux les plus rapides et énergiques.

 

Paerish signe ici un superbe troisième album qui ravira tous ceux qui apprécient les chansons punkrock mélodiques aériennes. Le groupe se fait plutôt rare et discret en province et dans le circuit indé, voici une raison de plus d’aller le chercher !

 

 

J. NeWSovski

 

https://paerish.bandcamp.com/album/youre-in-both-dreams-and-youre-scared

https://www.instagram.com/paerish/



dimanche 23 avril 2023

NO WATER PLEASE – Ska goes Brass

 


NO WATER PLEASE – Ska goes Brass

No Watt / NDE

 

J’avoue que l’on sort du registre des Rêveries en chroniquant cet album parce que No Water Please est une fanfare de sept zikos bien déjantés.

 

En fouillant un peu, je suis tombé sur le précédent opus (Punk goes Brass) qui reprenait des classiques punk (Clash, Ramones, Sex Pistols, Dead Kennedys, Ruts…) en version fanfare ; ce nouvel LP suit la même trajectoire en reprenant de la même manière quelques classiques Ska voire même reggae (The harder they come de Jimmy Cliff).

 

Mon engouement pour les brass bands s’est arrêté à Mardi Gras BB, superbe groupe, très bon en concert, mais je dois avouer qu’il me titillait d’entendre ce que ça pouvait donner. Et il y a des morceaux qui sonnent plutôt bien avec cette accumulation de cuivres, je pense notamment au morceau A message to you Rudy joué à l’origine par Dandy Livingstone mais que les Specials ont bien mis en avant. Guns Of Navarone ressort aussi du lot, un morceau joué à l’origine par les Skatalites et bien sûr l’ambiance monte d’un ton avec LE morceau de Madness : Our House. Le chant qui intervient sur certains morceaux, notamment Rat Race (des Specials), amène un peu de variété bienvenue à l’ensemble…

 

Au passage No Water Please est un groupe de Paris qui tourne depuis plus de 15 ans, qui a sorti 7 albums en comptant celui-ci et semble animé par une bonne humeur communicative et un esprit bien fun.

 

Si sur album l’écoute entière de l’album est un peu longue pour moi je pense qu’en concert avec un bon jeu de scène le groupe doit être intéressant à voir.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://nowaterplease.bandcamp.com/album/ska-goes-brass

http://www.nowaterplease.fr/

https://www.facebook.com/nowaterplease



dimanche 6 février 2022

BRAINLESS NETWORK – Cranberry’s feel is forever

 


BRAINLESS NETWORK – Cranberry’s feel is forever

Beaucoup de fraîcheur pour ce jeune groupe parisien qui produit un punkrock mélodique qui aurait pu aisément s’inscrire dans la vague des années 90.

Cette jeunesse amène une spontanéité qui n’est pas sans rappeler les premiers albums de  groupes comme Green Day, Blink 182 ou plus proche de chez nous les Uncommonmenfrommars.


J’aime donc le côté solaire que dégage le groupe et les bons riffs bien trouvés (live fast, die later). Les chœurs féminins sont intéressants (won’t say sorry) et ajoutent un petit plus appréciable. On ressent un petit côté Dead Pop Club sur Fucked in the supermarket et un peu l’esprit Unco sur World of drunken fantasies. Si l’originalité n’est pas forcément présente (trop de groupes jouent ou ont joué le style) n’empêche que Brainless Network est un bon défouloir qui révèle plein de promesses pour l’avenir. A ce titre j’apprécie particulièrement Pizza Slice teen spirit démarrant sous des fausses notes de NofX reprenant Joe Dassin mais sa deuxième partie très pub irlandais se révèle très sympa notamment sur le refrain. Et j’apprécie aussi Cemetery of shame plus rugueux dans son traitement en particulier sur les voix.

On pourra noter le son très intéressant de l’album, enregistré au Chipolata Framboise Studio par Fab le maître des lieux, mais je ne peux approuver le travail du graphiste ou du membre du groupe qui s’est chargé de la pochette, gros point noir à mon goût…

 

Brainless Network est donc pour moi un jeune groupe prometteur qui vient de sortir un bon album de punkrock mélodique comme on en faisait autrefois (!), cependant il est loin de manquer de charme.

 

J. NeWSovski

 

 

https://brainlessnetwork.bandcamp.com/releases

https://www.facebook.com/brainless.network/

 

 

lundi 30 décembre 2019

clip - STEAL THE UNIVERSE

Un peu de métal qui n'est pas sans me rappeler Memories Of A Dead Man avec les Parisiens de Steal The Universe et le titre Signs

vendredi 29 novembre 2019

Clip - MEMORIES OF A DEAD MAN

Après 5 années d'absence les parisiens de Memories Of A dead Man sont de retour. Il s'accompagne de l'arrivée au chant de Maya.

La suite en janvier.


mardi 5 novembre 2019

FRUSTRATION - So Cold Streams



FRUSTRATION - So Cold Streams
Born Bad Records
9 sur 10

Trois ans après l'excellent "Empire of the Shame", les vieux routiers parisiens de FRUSTRATION sont de retour avec un très attendu 5ème album "So Cold Streams". Force est de constater que le fer de lance de Born Bad Records brille toujours de 1 000 feux et que son post-punk est toujours aussi imparable. 


FRUSTRATION fait toujours du FRUSTRATION mais le groupe a l'intelligence de ne jamais faire du surplace pour autant et d'élargir un peu le spectre. Le chant en français sur 2 des 9 morceaux de "So Cold Streams" constitue l'évolution la plus significative du groupe. La longue introduction robotique d'"Insane" donne le ton avant que la voix familière de Fabrice Gilbert ne se mette en route. Le rythme martial, la dissonance des synthés et les chœurs graves donnent une sonorité indus à ce premier titre. Mais FRUSTRATION revient vite à une formule qui a fait maintes fois ses preuves avec l'efficace et punk, "Pulse". Riff tranchant, basse métronomique et refrain scandé, le morceau est taillé pour la scène. D'autres titres nerveux et explosifs sont faits du même métal comme l'expéditif "When Does a Banknote Starts to Burn" ou l'enragé "Pepper Spray". Mais ce post-punk parfaitement maitrisé, les cinq FRUSTRATION ne s'en contentent plus. L'effet de surprise est même garanti sur "Slave Markets", titre coloré d'orient et marqué par la participation surprise du SLEAFORD MODS Jason Williamson. Construit sur un faux rythme et une ligne de basse entêtante, ce morceau phare se conclut en apothéose avec le titre scandé à l'envi par tout le groupe. FRUSTRATION continue de sortir de sa zone de confort avec l'anxiogène "Brume", titre revendicatif chanté en français. "Some Friends", single en puissance, met en avant tout le savoir-faire cold-wave synthétique et mélodique des Parisiens. Fabrice Gilbert, qui a récemment pris des cours de chant, nous fait vibrer sur le doux, atmosphérique et mélancolique "Lil' White Sister" qui convoque d'illustres ainés comme JOY DIVISION, the FALL ou encore the CURE. FRUSTRATION nous convie finalement pour "Le Grand Soir", autre morceau révolté balancé dans la langue de Molière, qui voit la basse de Pat faire de nouveau des merveilles.



Si le grand soir n'est sans doute pas pour tout de suite, le quintet accouche surtout d'un grand album. A 50 ans passés, les FRUSTRATION ont vraiment de la ressource et poursuivent avec panache un parcours discographique remarquable depuis leur début.


Mr Caribou


Morceau préféré :                                    Brume






vendredi 5 juillet 2019

GUERILLA POUBELLE – 1000e concert (LIVE)




GUERILLA POUBELLE – 1000e concert (LIVE)
Guerilla Asso

Bonne idée que d’immortaliser ce millième concert sous forme de live. 1000 concerts en 16 ans d’existence, question statistique c’est plutôt pas mal et peu de groupes doivent avoir effectué autant de concerts en un temps si réduit. Pour tous ceux qui les ont vus jouer et qui apprécient le groupe, ce live rappellera de bons souvenirs avec pas moins de 23 titres.


Assez représentatif de tous les albums, ce live commence par le très efficace Je ne possède que mon corps et par là suite on retrouve quelques classiques Marx et l’histoire, Demain il pleut, tapis roulant, Carcassonne, les fils et les filles des sorcières… On a même le droit à Mon rat s’appelle Judas pas joué depuis 2005 ou un petit bout de Nirvana… Et tout se termine avec l’excellent Prévert, Kosma, Paris. Une setlist sans fausses notes.


J’apprécie la sympathie du groupe, les messages entre les morceaux et la bonne humeur générale qu’il dégage.


Comme à son habitude le groupe met à disposition cet enregistrement à prix libre sur bandcamp, beau geste.

J. NeWSovski


mercredi 12 juin 2019

lundi 13 mai 2019

FLECHE – Do not return Fire




FLECHE – Do not return Fire
Krod Records
8/10

Quatuor parisien, Flèche vient tout juste de sortir son second album chez Krod Rds. Je dois avouer que j’étais passé à côté des précédentes productions du groupe : un EP en 2013 suivi d’un album en 2016. Mais cela me permet d’en déduire tout de même que le groupe prend son temps pour écrire et composer des morceaux et c’est tout aussi bien que de se précipiter.


J’aime bien l’artwork, il est assez simple et épuré mais assez marqué pour bien se rappeler l’album. Le groupe revendique des influences assez diverses qui vont d’Alice in Chains à The Get Up Kids et c’est vrai que sur l’ensemble il y a une atmosphère 90’s qui plane sur Do Not return fire notamment sur Gold and black avec un penchant powerpop prononcé, perso je ne pense pas à AiC mais d’autres groupes plus accessibles. Le versant émo façon Get Up Kids se révèle davantage avec le très bon Better Or Worse, qui me rappelle aussi The Promise Ring. Les riffs sont bien sentis notamment le refrain mélodique à souhait, j’aime bien le chant aussi. Et dans le style j’affectionne bien Wait, Sit, Listen qui pourrait éventuellement souligner un trait de Jimmy Eat World, J'aime le côté un peu aérien de ce morceau et ses petits riffs de guitare. C’est en tout cas très bien fait, j’oserai même dire que parfois c’est un peu trop propre… 
Long before met l’accent aussi sur les mélodies étirées et la douceur rappelant par-là les ballades comme on les faisait à Seattle. Autre titre intéressant Weather Boxes balance un refrain accrocheur très 90.


Mais sur cette palette très large, Flèche arrive parfois à me perdre (Pretend / Forget) de par ses sonorités 80’s, un tel titre pourrait faire penser à Faith No More mais n’est pas Faith No More qui veut, ceci dit ça n’enlève rien au talent de composition des quatre parisiens.



Do Not Return Fire est au final un bon album qui explore un univers assez large et marqué par de nombreuses références variées. C’est bien fait et très plaisant à écouter.

J. NeWSovski

Morceau préféré :                                    Wait, sit, listen



lundi 29 avril 2019

THE PSYCHOTIC MONKS - Private Meaning First



THE PSYCHOTIC MONKS - Private Meaning First
Vicious Circle
9 sur 10

Auteur d'un premier album autoproduit prometteur "Silence Slowly and Madly Shines", les explosifs PSYCHOTIC MONKS effectuent leur retour discographique avec l'album concept "Private Meaning First", structuré en deux chapitres. A titre personnel, les PSYCHOTIC MONKS furent avant tout pour moi une révélation scénique. Découverts en début d'année, le set sauvage, tendu et oppressant des Parisiens m'avait particulièrement marqué. Impressionnant en live, le quatuor l'est aussi avec ce deuxième album.


Le style de PSYCHOTIC MONKS est particulièrement difficile à définir, ce qui fait la force du groupe. Noise, psychédélique, post-rock, punk-rock, garage, stoner, la musique des moines psychédéliques est un sacré fourre-tout addictif. Répétitive et bruyante, elle est adoucie par un chant souvent mélodieux. Situé au second plan, celui-ci est d'ailleurs assuré alternativement par les quatre membres du groupe. L'album débute sur la pointe des pieds avec le sombre et solennel "(Chapter One : Every Word Has To Be Told) Pale Dream)". Les choses sérieuses commencent véritablement avec le rageur et puissant "Isolation" qui prend une tournure heavy au bout de 4min30. La tension monte encore avec le déstructuré, bruitiste et expérimental "A Coherent Appearance". Evoquant légèrement le SONIC YOUTH des années 80, les 9 minutes post-rock de "Minor Division" marque une légère accalmie avant que les grésillements sur la deuxième moitié du titre ne finissent par jouer avec les nerfs de l'auditeur. Bourré de distorsions et organisé autour d'une grosse basse, "(Chapter Two : Interzone) Emotional Disease" met avant un chant lyrique et envouté. Plus classique et concis (3 minutes), "Confusion" est une réussite noise et post-punk. A la limite de l'audible, "Closure" est un morceau répétitif (quel riff !), chaotique, puissant et débordant d'énergie. Audacieux et ambitieux, les quatre garçons pleins d'avenir clôturent l'album avec un titre post-rock anxiogène qui dépasse le quart d'heure ("Every sight").


Avec leur musique apocalyptique et exigeante, the PSYCHOTIC MONKS marque un grand coup en signant un album qui fera date.


Mr Caribou

Morceau préféré :                                    Closure





samedi 23 février 2019

NORD – And Now There’s Only A River Left Behind



NORD – And Now There’s Only A River Left Behind
Autoproduction
8.5/10

Derrière ce très sobre et joli artwork se cache And now there’s only a river left behind le premier album de Nord, un groupe parisien que j’ai bien du mal à classer.

Le trio évolue sur plusieurs registres que ce soit du rock indie armé de grosses guitares notamment sur le très beau The Only Light ou le post rock avec le morceau d’ouverture The Quiet Walker qui commence de façon très langoureuse avant de prendre en intensité de belle manière. Les Parisiens explorent aussi des territoires plus lourds et sombres façon Deftones sur Near Death Experience ou Holy Mountain aux sonorités métal.

Nord aime alterner, alternance de tempos dans les morceaux mais aussi de styles tout au long de l’album. L’ambiance se fait parfois lourde et enivrante lorsque le groupe se lâche (la fin de The Quiet Walker est géniale) et que dire de Ghost est ses petits riffs. Puis la tempête laisse aussi place au calme comme sur l’interlude instrumentale Silent Shapes.

Le chant de Florent inspire de la mélancolie, de la nonchalance et son grain de voix me plait beaucoup notamment son petit voile. Par contre je suis moins fan de ses montées dans les aigus, je ne suis pas adepte de ce genre de techniques vocales qui apportent peu à mon goût.

And now there’s only a river left behind finit donc avec 11 titres et 50 minutes d’écoute qui passent avec une vitesse déconcertante.

C’est donc un bien bel album pour Nord, surtout lorsque l’on découvre qu’il s’agit de leur premier, il met en valeur un groupe technique et inspiré.
J. NeWSovski

Morceau préféré :                  Watch This Burn



jeudi 20 décembre 2018

ULTRABERNARD – Bernard veut pas !



ULTRABERNARD – Bernard veut pas !
Eat shit records
*

Plus de dix ans d’existence pour UltraBernard, groupe parisien dont le nom rappelle autant Ultra Vomit que Super Dupont. Et quelque part il y a un lien entre tout ça. Les parisiens aiment la déconne, l’humour, sans que ce soit d’ailleurs leur unique crédo. D’ailleurs le groupe a déjà partagé l’affiche avec les métalleux Nantais spécialisés dans la parodie tout comme il leur est arrivé aussi de croiser le fer avec les Wampas. Et tout ça avec un bon côté franchouillard assumé.

Ultrabernard est avant tout un groupe punk dont les influences vont se chercher dans la scène alternative française des années 80 que ce soit les Ludwig, VRP ou aussi les Wampas précédemment cités. L’ensemble des 14 morceaux qui composent Bernard veut pas ! sont funs, rafraichissants et même si j’ai parfois du mal avec certains morceaux (Six Légumes) peut-être en raison du chant ou Tante Germaine, un peu trop mou sauf sur sa fin. Je trouve cependant d’autres morceaux nettement plus efficaces comme Marguerite ou l’explosif Bernard. J’aime beaucoup aussi Chambre à Air, le morceau rapide de l’album, marrant et qui donne envie de remuer des coudes.

Nul ne doute qu’Ultra Bernard est un groupe de scène, j’imagine très facilement le public reprendre en chœur le refrain de Du Cul Et Du Pognon. Les textes sont décalés et c’est rigolo de les découvrir au fur et à mesure des écoutes (petit poney), je pense que franchement le groupe doit être une belle découverte en concert avec de l’énergie, un coté fun communicatif et des morceaux qu’on a plaisir à écouter pour sourire ou se marrer.


Bernard Veut Pas !  a le mérite de titiller les oreilles au point d’inciter à aller voir le groupe en concert me rappelant parfois aussi un groupe comme Mambassa BB, finalement pas si éloigné en termes de style et de textes.
J. NeWSovski

Morceau préféré :                  Petit Poney

https://ultrabernard.bandcamp.com/album/bernard-veut-pas


mardi 13 novembre 2018

BRACE ! BRACE ! – s/t




BRACE ! BRACE ! – s/t
Howlin Banana
8,5 sur 10

Nouveau venu sur la scène rock hexagonale, BRACE ! BRACE ! est un quatuor d'origine lyonnaise basé désormais à Paris. Après deux solides EP à son actif, le groupe vient de sortir son premier album, en tout point remarquable. Un album qui ravive la flamme indie-rock et garage pop grâce à un sens inné de la mélodie et un son qui capte l'attention dès les premières écoutes. Les influences (la mouvance US des 90's et la pop psychédélique des 60's) sont évidentes mais parfaitement digérées. Sur la scène actuelle, BRACE ! BRACE ! s'apparenterait au cousin germain des Québécois de CORRIDOR, déjà chroniqué sur ce site.

L'album commence en douceur avec une longue introduction légèrement perturbée par un synthé foutraque, avant que les guitares sensibles et mélodieuses ne se mettent en place. La délicate voix de Thomas Picot n'entre en scène qu'au bout de 2 minutes sur cet excellent titre inaugural "Station walls". Marque de fabrique du groupe, BRACE ! BRACE ! prend le temps d'installer ses morceaux ou de dériver en plein milieu d'un titre. "I'm Jelly" avec sa guitare surf et "Tease" (balade envoutante) poursuivent dans cette veine mélodique. L'album prend ensuite une tournure plus punchy et tonique avec "Club Dorothée" et sa basse post-punk ou encore le très efficace "Whales" (morceau le plus court de l'album faisant d'ailleurs office de 1er single). BRACE ! BRACE ! n'ennuie jamais grâce à des ruptures inspirées jalonnant chaque morceau. "Casual Fanciness" en est le meilleur exemple : d'abord sautillant, le titre plonge subitement dans l'indolence avant de retrouver son dynamisme. "On the sidelines" suit une structure exactement inverse avec son final nerveux. Jusqu'à la fin de l'album, BRACE ! BRACE ! déroule son savoir-faire mélodique à coup de guitares cristallines et de changements de rythme. Le dernier morceau "Ominous man" conclut l'album en beauté, avec son long pont psychédélique et ses riffs dissonants sabotant la douceur pop du titre.

BRACE ! BRACE ! n'a rien à envier aux meilleurs représentants anglo-saxons du genre et prouve la vitalité actuelle des groupes français. 

Mr Caribou


Titre préféré :                             Whales





mercredi 22 août 2018

LOVE COMPUTER – Nublar (EP)




LOVE COMPUTER – Nublar (EP)
Autoproduction
3/5

Voici le nouveau projet de Jimmy (Jetsex, Crossing The Rubicon, Maladroit…) et Alexandru, ex-chanteur de Crossing The Rubicon. Un trio chant – basse – batterie qui sent fort le rock’n’roll et le garage. La voix d’Alexandru me manquait depuis son départ de CTR, les deux albums auxquels il a participé sont pour moi juste excellents. Sa voix est toujours aussi accrocheuse et hargneuse et derrière ça envoie sévère, suffisamment tout du moins pour qu’on puisse adhérer car le fait de ne pas avoir de guitare est assez rare dans le milieu et déstabilisant quelque part, on se souvient de Belly Button mais dans un registre plus garage je ne trouve pas vraiment d’équivalent.

La formation a pour elle l’originalité, la fibre rock’n’roll et des gars qui connaissent bien le métier. Les titres sont bons, Nublar groove et en même temps envoie un gros son. Sur la durée de cet EP (4 titres et une reprise des Beastie Boys, I Want some, très bien interprétée au passage) je peux dire que Love Computer parvient à me convaincre mais je dois avouer aussi qu’une petite guitare ou tout du moins un autre instrument apporterait un plus non négligeable pour éviter une sorte de répétition qui se fait sentir sur la fin.

En attendant Love Computer est un groupe atypique qui mérite votre attention.

J. NeWSovski