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mardi 15 juillet 2025

THE MERCENARIES – Turn It Up

 


THE MERCENARIES – Turn It Up

Autoproduction

 

The Mercenaries a déjà deux EPs et un album au compteur, pourtant je les découvre seulement avec Turn It Up. Le groupe parisien, de Montreuil plus précisément, balance depuis 2014 un cocktail bien dosé de rocksteady, de punk et de ska. Une tambouille chaude et rugueuse à la fois, qui aurait toute sa place sur Hellcat Records aux côtés de Rancid ou des Interrupters, d’ailleurs ces derniers les ont déjà embarqués en première partie sur leurs dates en France, c’est dire si les points communs ne sont pas anodins.

 

Chez The Mercenaries le chant est partagé entre Bad Ness et Loki, et cette alternance entre voix féminine et masculine est super intéressante et amène un dynamisme constant. La grande nouveauté par rapport aux précédents enregistrements c’est l’arrivée d’une section cuivre (Nico au trombone et Léo à la trompette) qui amène de la profondeur et du coffre à leur musique.

Dès l’ouverture avec Zion, le ton est donné : un reggae abrasif, dense, presque militant, qui pose l’ambiance. Plus tard on se délectera aussi de Paradise, porté par une basse qui groove à souhait avec une bonne vibe roots. Mais Turn It Up ne s’endort jamais longtemps : Take It To The Streets arrive en embuscade avec la voix éraillée de Bad Ness, qui n’a rien à envier à Aimee Allen de The Interrupters (oulala cette fin sur Time to party !!!) pendant que Like There Is No Tomorrow vient nous chercher avec un piano irrésistible et un refrain plus accrocheur qu’une bande de velcro. Les Parisiens sont aussi très bons sur le côté roots (Far From The Troubles) mais ils n’oublient pas non plus le ska avec un titre instrumental (Madness). Puis quand ils mixent toutes leurs influences et les ressortent à leur sauce ça donne des morceaux hybrides comme antisocial ou Bad Girl qui partent dans toutes les directions mais de façon tellement coordonnée que ça fonctionne parfaitement ! On parle de Bad Ness depuis le début parce qu’on aime bien les groupes avec des chanteuses ici, mais la voix de Loki est tout aussi intéressante avec son grain si particulier.

 

On notera la très jolie pochette réalisée au stylo Bic par l’artiste Beus, le recto est magnifique mais le verso vaut tout autant le détour.

 

Bande son idéale pour l’été, Turn It Up est un album surprise qui amène une grosse dose de fraîcheur à l’aide de sonorités diversifiées qui mettent en avant une belle ouverture. Un chouette album !

 

J. NeWSovski

 

 

https://the-mercenaries.bandcamp.com/album/turn-it-up

https://www.facebook.com/themercenariespunkrock/?locale=fr_FR



samedi 14 juin 2025

BANK MYNA – Eimuria

 


BANK MYNA – Eimuria

Medication Time Records / Araki Records / Stellar frequencies records

 

Il y a des disques qui ne se livrent pas tout de suite. Des disques qui réclament qu’on les déguste, qui réclament du silence autour, une pièce à soi, et une écoute feutrée. Eimuria, deuxième album de Bank Myna, fait partie de ceux-là. Un disque à la croisée du post-rock, du doom et de l’ambient, qui nous entraîne lentement dans un monde à la beauté vertigineuse et inquiétante.

Ce qui frappe d'abord, c’est l’atmosphère. Elle est dense et brumeuse. Je pense à Chelsea Wolfe pour le goût des tensions et les montées en puissance, à Anna Von Hausswolff pour le côté mystique, ou encore à Emma Ruth Rundle et Julie Christmas pour la capacité à faire frissonner. Mais Bank Myna a vraiment son propre style.

 

Seulement cinq titres mais près de cinquante minutes, les morceaux sont donc longs, patiemment construits. Chacun est un voyage, une embardée, No Ocean of Thoughts ouvre dans une lente dérive, et prend son temps pour s’installer, puis The Shadowed Body s’étale sur près de treize minutes avec une belle basse et des guitares inquiétantes. Le point culminant se situe sur Burn All the Edges, vraiment mystique, aux touches ethniques dans les sonorités mais aussi le chant de Maud qui devient tour à tour aérien puis incantatoire, il est le fil conducteur de ce voyage sonore. Sa voix n’habite pas seulement la musique : elle la hante.

 

J’avais déjà beaucoup aimé Volaverunt (leur premier album) qui explorait déjà ce côté sombre, Eimuria s’y enfonce encore plus profondément. C’est un album encore plus dense et plus riche. Chaque écoute devient un voyage, jamais exactement le même.

 

On sort de Eimuria un peu transformé, comme vidé puis rempli différemment. C’est un disque qui transporte, fait voyager. Un disque comme de grands artistes peuvent produire. Bank Myna est un groupe français, de Paris et il est tout aussi grand !

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://bankmyna.bandcamp.com/album/eimuria

https://www.facebook.com/bankmyna/



jeudi 22 mai 2025

YOUR NEW FAVORITE TAPE – Twenty years too late

 


YOUR NEW FAVORITE TAPE – Twenty years too late

Autoproduction

 

Attention voici un groupe dont le nom va pas mal circuler dans les années à venir : Your new Favorite Tape. On va le raccourcir en YNFT, parce que leur patronyme est très long à dire, mais toujours est-il que le groupe joue un punkrock très rapide emplein de références des années 90/ 2000. En clair c’est la période que je préfère, celle qui a bercé mon adolescence et qui berce, encore et toujours, mes oreilles. Comme beaucoup de monde je connais par cœur la plupart des albums sortis sur Fat Wreck Chords, Epitaph, Burning Heart… et ça fait toujours plaisir 30 ans après de voir que le style n’est pas mort et que des groupes perpétuent la tradition.

 

YNFT, c’est avant tout l’histoire de deux vieux potes, Guiggy et Pedro qui ont décidé de rebrancher leurs guitares pour, avant tout, se faire plaisir, ils se sont rapprochés de Benny de Exit Wounds à la basse et de Jérémie de Dolorès Riposte à la batterie.

 

Les Parisiens possèdent plusieurs cordes à leur arc, se révélant mélodiques et accrocheurs sur Graduated avec son refrain très pop. Mais ils se montrent aussi plus lents et posés sur la balade S.A.M, qui est un très joli morceau. YNFT possède des faux airs de No Use For A Name sur No Comply Impossible et Sick Of You, l’un des morceaux les plus efficaces de ce premier album. Il révèle aussi un côté Blink 182 aussi sur Monday Song. Le quatuor s’implique avec beaucoup de sincérité sur the sun will rise dont le texte parle des attentats du 13 novembre et plus précisément le Bataclan. YNFT sait accélérer quand il faut avec des morceaux bien foutus comme Dead For Sure et The Change, mais loin d’être que du rentre dedans il joue aussi avec la finesse comme sur Music Box. On appréciera aussi la petite introduction au joli jeu de mot et aux sonorités métalliques : Hell-O.

 

 

S’inspirant du schéma punkrock mélodique de la fin des années 90, YNFT amène une touche moderne avec des riffs de guitares parfois plus agressifs, tout en apportant une réelle touche powerpop appréciable.

 

 

J. NeWSovski


https://www.yournewfavoritetape.com/

https://yournewfavoritetape.bandcamp.com/album/twenty-years-too-late

 


jeudi 8 mai 2025

MSS FRNCE – VII [EP]


 MSS FRNCE – VII [EP]

Autoproduction

 

Voici typiquement le groupe qui me met une claque à chaque concert, il déborde d’énergie, de bonne humeur, d’ondes positives. De vrais concerts punk où tu t’attends à tout et où tout peut arriver. Pourtant, je dois avouer que sur album (ou en l'occurrence sur EP), je n’ai jamais trouvé le groupe excellent. Mais ça, c’était avant, car MSS FRNCE revient avec un septième EP plein de nouveautés.

  

Ce nouvel EP s’ouvre avec l’excellent De plein Fouet qui, sur une longue introduction, amène cette énergie propre au groupe. C’est d’ailleurs par ce même morceau que le groupe a débuté le concert à Angers, le jour même de la sortie de l'EP. Il est mélodique avant de partir en rupture quand Martin prend le micro pour hurler. Les paroles sont bien écrites (« On demande de choisir entre noir ou blanc mais notre combat est gris »). C’est aussi un morceau long qui dénote car les parisiens nous avaient habitués à des titres toujours très courts et expéditifs.

 

L’exercice d’écriture est intéressant sur Au Jour D’Aujourd’hui tandis que les mardis de la peur souffle un air de garage punk d’une efficacité redoutable avec un vrai esprit punk comme les coupures de son ou cette partie : « si j’veux, je ne chante pas la prochaine phrase ».

Le chant de Martin a évolué depuis les débuts du groupe avec davantage de parties chantées comme sur R FRNCE. La guitare d’Antoine, dont c’est le premier enregistrement avec le groupe, est incisive et très rapide avec un super son tandis que la basse de Jérôme ronronne à merveille notamment sur Fier de vous. Le rythme est effréné sur le Tube de l’été et il faut rendre hommage à Jérémie à la batterie qui s’avère être en concert le porte-parole du groupe.

Le son est top, parfaitement enregistré par Henri d’Armancourt à l’Echappée tandis que Simon, frère de Martin, s’est chargé de la pochette.

 

Clairement mon EP préféré de la part de MSS FRNCE, le groupe semble plus posé avec des chansons peut-être mieux construites et structurées.

 

J. NeWSovski

 

 

https://mssfrnce.bandcamp.com/album/vii

https://www.facebook.com/mssfrnce/


dimanche 4 mai 2025

CAROLINA REAPER – Nick Cage is a vampire [EP]

 


CAROLINA REAPER – Nick Cage is a vampire [EP]

Autoproduction

 

Que ça fait plaisir de découvrir Carolina Reaper. Sorti dans l’anonymat en décembre 2024, ce court EP numérique de trois titres est pourtant le rayon de soleil de ce début d’année. Pour présenter le groupe on va commencer par Olivier Portnoi qui tient la guitare et le chant, ici on le connait bien parce que le fanzine a grandi avec Dead Pop Club en fond sonore, ça tombe d’ailleurs très bien car Jérôme qui y jouait de la batterie se retrouve aussi dans Carolina. Les deux compères sont allés chercher Florian d’Hogwash à la guitare et Victor de M-Sixteen à la basse.

 

On connaît la passion d’Olivier pour le cinéma et ce premier EP de trois titres  y rend hommage, notamment à Nicolas Cage. Le son est impeccable et même très puissant. On pense à Dead Pop Club mais aussi à Verne sur Just Another Day et cela fait du bien d’entendre Olivier en dehors de Panic Club ou Maladroit. La batterie tabasse et les riffs sont mélodiques, bref un super morceau.

Le second titre est un hommage à Willrow Hood, personnage mythique de l’Empire contre-attaque, le son est lourd et dur façon Second Rate voire aussi Quicksand tandis que le groupe pousse encore plus son côté mélodique dans Lost in Cara’s room, qui laisse entrevoir de très belles choses.

 

Autant dire que la suite de ce trop court EP est attendu avec une impatience grandissante. Mais en attendant il ravira tous les fans nostalgiques de la génération Emo Glam Connection

 

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://carolinareaper-band.bandcamp.com/album/nick-cage-is-a-vampire

https://www.facebook.com/profile.php?id=61566179350770

 

 

vendredi 18 avril 2025

LION’S LAW – Evermore

 


LION’S LAW – Evermore

HFMN / Une vie pour rien

 

Lion's Law est un pilier incontournable de la scène Oi!, qu’elle soit française ou même mondiale. Le groupe parisien, fidèle à ses racines tout en continuant à évoluer, nous offre un cinquième album qui se démarque avec des titres uniquement chantés en anglais. Je ne suis pas un familier de la scène Oï mais force est de constater que le groupe s’est construit une sacrée réputation au point de tourner autant à l’étranger que par chez nous. Lion’s Law s’est formé en 2012 et le line-up a pas mal tourné sur ses débuts avant de se stabiliser il y a quelques années avec le retour de Tomoi à la batterie (il était présent à l’origine) qui trouve de la place dans un emploi du temps déjà bien pris par les Burning Heads et Komintern Sect et l’arrivée de Vovott à la guitare qui remplace Louis, le principal compositeur. Le groupe est affilié au mouvement SHARP (SkinHeads Against Racial Prejudice).

 

Dès les premières notes, Lion's Law met la barre très haut avec une série de titres d’une grande puissance et d’une accroche remarquable. Ça commence par Paris qui parle de la gentrification et l’évolution de la ville qui a remplacé ses vieux bars par des boutiques hypes. La voix de Wattie est rauque à souhait et fait des merveilles sur Brother, un titre mélodique qui fonctionne à merveille. Le groupe rappelle aussi les maîtres du genre, Agnostic Front, sur des titres comme l’excellent Sewer Rats avec un chant enragé comme peut aussi le faire Roger Miret. Le morceau aborde le thème de l’unité entre punk et skins. Dans le même registre Lonely Road marie parfaitement des riffs de guitare incisifs et des refrains percutants.

Le titre éponyme, Evermore, parle du découragement du groupe qui avoue avoir abandonné tout espoir en un avenir meilleur. Un morceau punkrock d’une belle efficacité avec une basse magistrale qui pourrait rappeler Rancid. La dextérité de Swann à la basse est aussi remarquable sur un titre comme The Code. Lion’s Law se permet une reprise audacieuse de I Ran de A Flock of Seagulls, que les parisiens s'approprient avec brio. Ce clin d'œil ajoute une touche de légèreté à un album engagé. Au passage j’aime beaucoup quand les groupes posent une reprise décalée sur un album, c’était une habitude dans les années 90 qui est, hélas, un peu passée de mode. Merci les gars de le remettre au goût du jour !

 

On passe vite fait sur la pochette pas vraiment jolie et c’est dommage pour un album de ce calibre. Un ou deux titres sont aussi un peu dispensables dans la profusion des quinze présents.

 

Evermore est sans doute le meilleur album de Lion's Law. La bande a su combiner tout ce qui fait son identité et pousser les limites encore plus loin.

 

  

 

J. NeWSovski

 

 

https://lionslawparis.com/

https://lionslaw.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/lionslawparis/

samedi 30 mars 2024

LA FAIBLESSE – S/t

 


LA FAIBLESSE – S/t

Nineteen Something / Guerilla Asso

 

La faiblesse s’est formé en 2020 en plein confinement et joue la parité car il est composé de deux filles et deux gars. Parité aussi sur le chant, qui est partagé entre Paul et Christelle, toujours en français mais parfois difficilement lisible. Mais La Faiblesse est surtout un groupe atypique, assez pour poser suffisamment de problèmes lorsqu’il s’agit de définir son style, le quatuor parisien se joue des codes et propose une musique aussi intéressante qu’elle est variée.

 

Tout commence dans la lourdeur avec Les chemins vers toi qui impose une atmosphère lourde et puissante que vient amplifier le chant hurlé de Paul. Le contraste apparaît dès le titre suivant, Je l’aime autant que la hais, un morceau doux, long et langoureux en plein registre post-hardcore, les harmonies des voix sont très belles et ce morceau joue beaucoup sur l’émotion. La fureur de La Faiblesse reprend ensuite le dessus avec l’énervé Rester Ensemble au chant screamo sur un rythme post-metal. Cette énergie et cette puissance se distillent avec parcimonie mais on la retrouve aussi sur Tout se perd où les deux chants d’entremêlent dans une jolie danse.

Oser, laisser le vide, s’impose comme un morceau très shoegaze que la voix de Christelle arrive à rendre léger, la fin au clavier fait preuve d’originalité. Le groupe part dans un registre plus punk sur Après la pluie qui attaquera les cordes vocales de sa chanteuse, le morceau semble calquer sa structure sur celle d’un orage : puissant et volcanique au départ pour se terminer de façon plus lumineuse. Il s’enchaîne d’ailleurs avec une interview de l’auteur Casey par Yard, qui se fond plutôt bien dans le morceau.

Mourir à Ramsgate, c’est le nom de la ville où ils ont enregistré l’album, voit le featuring d’Isaac Ashby du groupe College qui apporte une touche plus pop avec sa voix, et se révèle comme l’un des morceaux les plus intéressants. Puis tout se termine avec le 9ème morceau : Pendu mais vivant. Un peu comme son titre, il révèle une véritable tristesse dans ses notes et son univers.

 

Ce second album de la faiblesse, sans titre, se révèle une belle surprise avec la découverte d’un groupe qui maîtrise parfaitement l’alternance des séquences calmes et aériennes avec la fureur d’un post-hardcore screamo à l’énergie surprenante.

 

J. NeWSovski

https://www.facebook.com/lafaiblesseparis/

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/la-faiblesse

 

 

jeudi 1 février 2024

LILA EHJA – Clivota

 


LILA EHJA – Clivota 

Croux Records / Toutdoux Records

 

Premier coup de cœur en ce début d’année 2024 avec « Clivota » l’excellent album de LILA EHJA, one-girl-band puissant venant tout droit de la capitale. Déjà auteure d’un premier album en 2021, la parisienne joue également de la basse dans le groupe de black métal RANCE. La coloration musicale de LILA EHJA est quelque peu différente. LILA EHJA propose un savant mélange de darkwave, post-punk, shoegaze, indus et sonorités gothiques qui sent bon les eighties. Une musique froide qui évoque plus le béton ou les friches industrielles que des plages ensoleillées ou le marché de Noel.

 

D’emblée, une douce mélancolie s’installe sur le bien nommé « Vague (Intro) ». La boite à rythme, la voix éthérée de Lila et les sons de guitares rappellent notamment les plus belles heures de COCTEAU TWINS. Le tempo s’accélère nettement sur le métronomique « The Book ». Assez new wave, le chant y est plus affirmé. Quelle fut ma surprise d’apprendre après quelques recherches qu’il s’agissait en fait d’une reprise d’un groupe du début des années 80, NITZER EBB dont la version d’origine était plus minimaliste et synthétique. Le titre éponyme « Clivota » nous envoute complètement avec sa grosse basse ronflante et l’intrusion d’une guitare plus saturée. Il fait clairement penser à JESSICA 93, et c’est un compliment. Des guitares plus noisy que l’on retrouve avec plaisir sur « Ghost Love » dont l’introduction évoquait pourtant plus les synthés de PERTURBATOR ou CARPENTER BRUT. L’album se fait de plus en plus audacieux et expérimental. Les 7 minutes du sombre « Rust » en attestent. Construit sur un rythme assez lent, le titre alterne entre chant parfois noyé par la réverb’, guitare bruyante ou petit gimmick de synthé. La lenteur et la noirceur sont toujours de mise sur « Trigger » dont les sonorités à la CURE ne peuvent que nous charmer. « Worship » marque une rupture avec ces beats percutants. Un titre qui ressemble à une battle entre EBM et guitares noisy. Après un « Noyades » bien barré et répétitif sur lequel on croit entendre l’utilisation d’un auto-tune, « Clivota » arrive bientôt à son terme. Le dernier morceau « Oudrone », très ambient et 100% instrumental fait office de générique de fin. Pas celui d’une comédie familiale mais plutôt celui d’un film flippant et horrifique.

 

Oscillant entre plusieurs styles, ce deuxième album de LILA EHJA est une réussite. Il nous tarde désormais de découvrir cette artiste touche-à-tout sur scène.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    RUST

 

https://lilaehja.bandcamp.com/album/clivota

https://www.facebook.com/lilaehjamusic/



vendredi 12 janvier 2024

PAERISH – You’re in both dreams (and you’re scared)

 


PAERISH – You’re in both dreams (and you’re scared)

Side One Dummy Records

 

C’est sur Side One Dummy que l’on retrouve le troisième album des Parisiens, label mythique des années 90-2000 qui a vu passer des artistes comme Antiflag, MxPx, Bouncing Souls, Casualties, Swingin’Utters, Flogging Molly ou 7 Seconds. Un label très axé punkrock mélodique. Pourtant Paerish a pris ses distances avec ce style optant pour des lignes plus aériennes et davantage shoegaze. Cette évolution vient peut-être de l’arrivée de Loïc à la batterie qui vient remplacer Julien, toujours est-il que ce nouvel opus a été, comme les précédents, enregistré à Philadelphie au studio 4 Recordings avec Will Yip aux manettes (Menzingers, Quicksand, Tiger Jaws, Bouncing Souls…).

 

Les Parisiens débutent avec Sequoia, un morceau tout en douceur, calme qui monte progressivement en régime avec l’arrivée des nappes de guitares et de la batterie. Daydreaming, qui enchaîne est plus nerveux rappelant des groupes comme Quicksand ou Rival Schools avec une basse dynamique tout en conservant un côté très aérien voire psyché dans le chant et les guitares. J’aime beaucoup le côté pop de Houses of American Styles qui possède quelques cassures de rythmes plutôt intéressantes et je pense à quelques riffs de Daniel Johns de Silverchair sur l’intro de Still Here, il y a, comme sur les deux albums précédents d’ailleurs, une base grunge que le groupe aura du mal à renier.

 

The luck you had est un des morceaux marquants, il s’agit d’une belle ballade aérienne toute en douceur qui se voit accompagnée par un saxophone, ce qui est assez rare dans le style pour être souligné. Mais le morceau le plus accompli de cet album reste pour moi It only bothers you qui navigue quelque part entre Jimmy Eat World époque Clarity et Elliott époque False Cathedrals soit un post-punk mélodique et surtout mélancolique. Reste ensuite Worry, plus dynamique et incisif qui, derrière des airs de Weezer, se révèle l’un des morceaux les plus rapides et énergiques.

 

Paerish signe ici un superbe troisième album qui ravira tous ceux qui apprécient les chansons punkrock mélodiques aériennes. Le groupe se fait plutôt rare et discret en province et dans le circuit indé, voici une raison de plus d’aller le chercher !

 

 

J. NeWSovski

 

https://paerish.bandcamp.com/album/youre-in-both-dreams-and-youre-scared

https://www.instagram.com/paerish/



dimanche 23 avril 2023

NO WATER PLEASE – Ska goes Brass

 


NO WATER PLEASE – Ska goes Brass

No Watt / NDE

 

J’avoue que l’on sort du registre des Rêveries en chroniquant cet album parce que No Water Please est une fanfare de sept zikos bien déjantés.

 

En fouillant un peu, je suis tombé sur le précédent opus (Punk goes Brass) qui reprenait des classiques punk (Clash, Ramones, Sex Pistols, Dead Kennedys, Ruts…) en version fanfare ; ce nouvel LP suit la même trajectoire en reprenant de la même manière quelques classiques Ska voire même reggae (The harder they come de Jimmy Cliff).

 

Mon engouement pour les brass bands s’est arrêté à Mardi Gras BB, superbe groupe, très bon en concert, mais je dois avouer qu’il me titillait d’entendre ce que ça pouvait donner. Et il y a des morceaux qui sonnent plutôt bien avec cette accumulation de cuivres, je pense notamment au morceau A message to you Rudy joué à l’origine par Dandy Livingstone mais que les Specials ont bien mis en avant. Guns Of Navarone ressort aussi du lot, un morceau joué à l’origine par les Skatalites et bien sûr l’ambiance monte d’un ton avec LE morceau de Madness : Our House. Le chant qui intervient sur certains morceaux, notamment Rat Race (des Specials), amène un peu de variété bienvenue à l’ensemble…

 

Au passage No Water Please est un groupe de Paris qui tourne depuis plus de 15 ans, qui a sorti 7 albums en comptant celui-ci et semble animé par une bonne humeur communicative et un esprit bien fun.

 

Si sur album l’écoute entière de l’album est un peu longue pour moi je pense qu’en concert avec un bon jeu de scène le groupe doit être intéressant à voir.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://nowaterplease.bandcamp.com/album/ska-goes-brass

http://www.nowaterplease.fr/

https://www.facebook.com/nowaterplease



dimanche 6 février 2022

BRAINLESS NETWORK – Cranberry’s feel is forever

 


BRAINLESS NETWORK – Cranberry’s feel is forever

Beaucoup de fraîcheur pour ce jeune groupe parisien qui produit un punkrock mélodique qui aurait pu aisément s’inscrire dans la vague des années 90.

Cette jeunesse amène une spontanéité qui n’est pas sans rappeler les premiers albums de  groupes comme Green Day, Blink 182 ou plus proche de chez nous les Uncommonmenfrommars.


J’aime donc le côté solaire que dégage le groupe et les bons riffs bien trouvés (live fast, die later). Les chœurs féminins sont intéressants (won’t say sorry) et ajoutent un petit plus appréciable. On ressent un petit côté Dead Pop Club sur Fucked in the supermarket et un peu l’esprit Unco sur World of drunken fantasies. Si l’originalité n’est pas forcément présente (trop de groupes jouent ou ont joué le style) n’empêche que Brainless Network est un bon défouloir qui révèle plein de promesses pour l’avenir. A ce titre j’apprécie particulièrement Pizza Slice teen spirit démarrant sous des fausses notes de NofX reprenant Joe Dassin mais sa deuxième partie très pub irlandais se révèle très sympa notamment sur le refrain. Et j’apprécie aussi Cemetery of shame plus rugueux dans son traitement en particulier sur les voix.

On pourra noter le son très intéressant de l’album, enregistré au Chipolata Framboise Studio par Fab le maître des lieux, mais je ne peux approuver le travail du graphiste ou du membre du groupe qui s’est chargé de la pochette, gros point noir à mon goût…

 

Brainless Network est donc pour moi un jeune groupe prometteur qui vient de sortir un bon album de punkrock mélodique comme on en faisait autrefois (!), cependant il est loin de manquer de charme.

 

J. NeWSovski

 

 

https://brainlessnetwork.bandcamp.com/releases

https://www.facebook.com/brainless.network/