PAMPLEMOUSSE - High
Strung
A Tant Rêver du Roi
8,5 sur 10
Ne pas se fier à son
patronyme juteux et à ses origines géographiques (l'Ile de la réunion, plus
connue pour des genres musicaux tels le maloya et le séga), PAMPLEMOUSSE fait dans le bruit et la
sauvagerie. Le trio avait déjà enfanté un premier album rageur il y a deux ans,
posant les bases de son noise-blues-punk-garage. Les Réunionnais remettent le
couvert avec dix titres enregistrés dans le mythique studio angevin Black Box.
A titre personnel, j'ai
découvert la furie du groupe et le charisme du frontman hurleur sur scène. On
retrouve avec plaisir cette énergie dès l'entame de l'album. La guitare
abrasive et la batterie martiale font mouche sur le morceau éponyme "High Strung".
La voix donne par moment une légère coloration bluesy rappelant le blues-punk légendaire
du JON SPENCER BLUES EXPLOSION.
Encore plus dissonant, "Dragon's
Breath" est jalonné de breaks
particulièrement efficaces (et tout ça, en moins de 2 minutes 30). Avec son
riff bien heavy "Losing
Control" montre le versant garage et
"guitar héro"
des volcaniques Réunionnais. Plus noise et tranchant, l'imparable "Porcelain" est le croisement parfait
entre the JESUS LIZARD et SLOY (pour le
chant). La première (légère) respiration arrive en milieu d'album avec "Space Out"
moins rentre-dedans et bruyant. Avec "Heebie
Jeebie" et sa basse bodybuildée, PAMPLEMOUSSE reprend son rythme
infernal avant de décélérer en fin de morceau et de faire la part belle aux
larsens. Parfois, la mélodie surgit comme sur "Top
of the Bill" dont le jeu de guitare plus harmonieux
surprend. Parfaitement soutenue par un batteur infatigable et une basse qui
fait parfois office de guitare ("Ventoline"),
la musique de PAMPLEMOUSSE demeure
tendue et nerveuse de bout en bout. "High Strung" se
conclut par un puissant et concis instrumental "Hot
Fudge Monday".
Avec cette grosse 1/2 heure truffée de petites bombes
noise punk, PAMPLEMOUSSE livre un deuxième album intense. Une réussite !
Mr Caribou
Morceau préféré : Porcelain