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jeudi 17 octobre 2024

BOUCAN – Deux

 


BOUCAN – Deux

Muzotte  / Araki Records / Vox Project / Day Off Records /  ABreactions Productions / Bigoût Records

Avec BOUCAN et leur album "Deux", une chose est sûre, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. De bruit, il est effectivement question avec la musique des énergiques Lyonnais. Et comme le duo sort donc son 2ème album en ce début d'automne, tout se tient.

A partir d'une batterie percutante et d'une basse musclée et inventive, BOUCAN nous livre un math rock/noise instrumental très intense. Une musique physique et exigeante qui fait des étincelles dès "Transhumance", le titre qui ouvre l'album. L'ambiance de pâturage de montagne et de bruits de clochette laissent vite la place à une noise bien rugueuse. Le tandem basse-batterie tape fort, les changements de rythme sont imparables. BOUCAN évoque un autre duo un peu zinzin, les Belges de LA JUNGLE mais dans une version encore plus noisy. Moins frontal et tendu dans son entame, "Cluster" monte quand même vite en pression. La rythmique implacable et les envolées sonores épileptiques du duo finissent par nous emporter. Après une telle débauche d'énergie, la basse groovy et la tranquillité apparente de Sabotage(s) font un bien fou. Une introduction hypnotique très krautrock (on croit entendre un saxophone) à l'ambiance malgré tout pesante. Le calme avant la tempête. L'explosion noise surgit dans le dernier tiers du morceau qui se clôture dans un déluge de décibels. "Jappeur" se révèle ensuite être d'une intensité incroyable. Le titre n'offre aucun répit à l'auditeur et fait l'effet d'une tornade. Ça tabasse fort, la batterie hyper physique de Raphael impressionne. Avec BOUCAN, pas de refrain fédérateur ou d'introduction catchy. Les larsens qui ouvrent "Les Idées Noires" en sont le parfait exemple. Cette introduction bruitiste laisse ensuite place à une rythmique entêtante un poil dansante qui rappelle BATTLES. Sur "Valse, Entorse", titre mystérieux, BOUCAN s'aventure dans des contrées plus post-rock. Mais la lente montée atmosphérique si caractéristique de ce genre musical s'interrompt brutalement à mi-parcours. Le morceau prend soudainement une tournure plus tendue et bruyante. "Atonie" conclut ce deuxième album comme il avait commencé. Dans le vacarme et l'intensité de ce duo basse-batterie au diapason. Et par un cri qui vient du cœur. 

 

BOUCAN prouve qu'à deux, et avec peu de moyens, on peut faire un raffut pas possible. "Deux" est un excellent album de noise-rock instrumental mâtiné de math-rock. 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Transhumance

 

https://boucanduo.bandcamp.com/album/deux

https://www.facebook.com/boucanduo/



samedi 28 septembre 2024

LE SKELETON BAND – Outre Rage

 


LE SKELETON BAND – Outre Rage

Ramblin Bastringue / Araki Records / Urgence Disk Records

 

Il aura fallu que Kicking Records s’occupe de leur booking pour que je découvre ce talentueux mais obscur groupe. Pourtant Outre Rage est leur sixième album… Le Skeleton Band est un groupe tellement difficile à définir, il y a tellement de choses, d’instruments, de textes, de sonorités différentes que, pour le faire rentrer dans un tiroir, il en faudrait un sur mesure et totalement atypique. Le Skeleton Band est réellement un groupe à part, tellement intéressant à découvrir. Je ne sais pas si, sur la durée, je continuerais à écouter l’album régulièrement mais actuellement il titille ma curiosité et me pousse à revenir dessus fréquemment.

Les montpelliérains ouvrent cet album de sept titres par Après L’orage, un morceau dans un univers post-rock qui joue sur l’intensité et les émotions avec notamment la contrebasse et le violon. Ceux qui n’ont jamais entendu ce style chanté en français passeront peut-être vite leur tour mais ce serait une grave erreur car rapidement enchaîne Les oiseaux tombent qui amène une noirceur que contraste l’harmonie des deux chants, très poétiques. Le morceau est long et hypnotique s’apparentant à une folk très gothique. Cette noirceur est aussi présente sur Nos Morts, lent et langoureux tandis que Aici Jai nous emmène loin avec la magnifique voix de Marion. Le skeleton Band arrive à maintenir une haute intensité avec l’apport de sons inédits dans ce style comme le final au violon sur Horde d’émois

Dans un registre plus léger, Concrete Lake amène de la fraîcheur sur une rythmique plus exotique et lumineuse me rappelant les très vieux morceaux d’Ez3kiel.

 

On notera que l’album a été enregistré à l’Apiary Studio par Amaury Sauvé, incontournable de la scène indé bien sombre (Birds In Row, Like Wires…) et puis mixé au Deviant Lab par Thibault Chaumont (Igorr, we left in june…)

 

Difficilement classable, Le Skeleton Band est un groupe à part qui ravira ceux qui sont toujours en recherche de nouveaux sons et d’originalité. Ce sixième album est sur ces aspects totalement remarquable.

 

J. NeWSovski

 

 

https://leskeletonband.bandcamp.com/album/outre-rage

https://www.facebook.com/weareleskeletonband



dimanche 18 septembre 2022

JACK AND THE BEARDED FISHERMEN – Playful Winds

 


JACK AND THE BEARDED FISHERMEN – Playful Winds

Mighty Worm / Araki Records / Slow Death

Pour tout avouer je pensais qu’à l’instar de nombreux groupes, Jack And The Bearded Fishermen s’était éteint après de belles promesses. Mais huit années après son prédécesseur, la surprise est totale car les Bisontins sont toujours bien en vie et même en grande forme.

Durant cette absence ou cette pause on a pu suivre certains de ses membres dans Red Gloves et d’autres dans Horskh et Go Spleen.

Playful Winds sort cette année de façon discrète, sans grande promotion mais avec tout de même le relai de nombreux acteurs de la scène (New Noise et Mowno pour ne citer qu’eux). Débutée avant le confinement, sa conception a pu profiter du temps offert pour s’étoffer et permis aussi au groupe de s’enregistrer eux-mêmes à la maison, au studio zèbre de Besançon.

Tout d’abord j’adore l’entrée en matière de Beware of birds, qui quelque part semble emprunter des idées à Red Gloves pour finalement sonner comme un morceau de ce groupe mythique qu’était Portobello Bones. C’est aussi un hommage aux Oiseaux d’Hitchcock. JatBF utilise un peu la même recette sur Atlantide, qui met en avant une grosse basse. Elle devient même énorme sur Lips As A martyr au point de faire penser aux rythmiques de Quicksand. Puis le ton se durcit ensuite sur Fingers crossed ou Silent Films avec une belle démonstration de puissance.

Les deux chants apportent vraiment un plus au groupe, davantage de profondeur et de diversité.

J’aime aussi beaucoup le côté immersif (season) parfois très aérien comme sur Circles and dots et ses 7 minutes intenses.

 

J’ai toujours cru en Jack and the bearded fishermen, qui album après album proposait des choses personnelles et intenses. Ce retour se fait avec fracas et Playful Winds se veut, à mon humble avis encore plus puissant Un grand album.

 

J. NeWSovski

 

 

http://www.jackandthebeardedfishermen.org/

https://jackandthebeardedfishermen.bandcamp.com/album/playful-winds



mercredi 11 mai 2022

BANK MYNA – Volaverunt

 


BANK MYNA – Volaverunt

Araki Rds / A la dérive Rds / Cold Dark Matter Rds / Duality Rds / Stellar Frequencies

Dans un monde où tout va de plus en plus vite ce premier album des parisiens de Bank Myna fait un bien fou.

Tout commence doucement avec une lente montée en puissance et en intensité, on ne sait pas sur quoi va déboucher cette ascension : déluge sonore ou douceur pure ? La réponse ne tarde pas et cette une atmosphère apaisée et aérienne qui se dégage de The Open Door. La voix de Maud Harribey est belle et d’une douceur rassurante, ce morceau est long (12 min 40) mais nous entraîne tellement loin.

Aurora démarre avec une rythmique plus lourde, sorte de battement cardiaque et rappelle l’atmosphère et l’esprit de Godspeed you blackemperor !. Autre moment intense avec The sleep of reason qui durant près de douze minutes amène une ambiance très sombre et une tension énorme et par là je ressens derrière Bank Myna l’aura de Chelsea Wolfe ou Emma Ruth Rundle

Beau final aussi sur des mains et des yeux une nouvelle fois intense, sombre et aérienne, rythmique cardiaque une nouvelle fois qui fonctionne à merveille.

Un premier album très réussi avec 5 titres d’une grande qualité qui invitent au calme. On se laisse vite prendre dans l’univers très marqué de Bank Myna. A découvrir.

 

J. NeWSovski

 

https://bankmyna.bandcamp.com/album/volaverunt

https://www.facebook.com/bankmyna/



samedi 10 juillet 2021

L’EFFONDRAS – Anabasis


 


L’EFFONDRAS – Anabasis

 Medication Time Records / Araki Records / Kervivniou / 98dB

 

L’Effondras est clairement à mon goût un groupe trop méconnu ou mésestimé. Son précédent album, les Flavescences sorti en 2017, était un subtil moment de post-rock, immersif et captivant. Entre temps Raoul Vignal est venu rejoindre le groupe en remplacement du guitariste Pierre Josserand. Retardé en raison du Covid, Anabasis voit donc le jour via les labels Medication Time, Kerviniou, 98dB et Araki.

Je vous conseille aussi de lire l’interview (ici) réalisée et publiée il y a quelques jours.

 

Le trio lyonnais garde sa ligne directrice ainsi The grinding wheel ouvre l’album avec une atmosphère douce sur une rythmique très blues avec un riff de guitare très envoûtant. L’aventure se poursuit avec Ce que révèle l’éclipse, un morceau qui, sur sa première partie, se veut plus léger mais qui se révèle plus long et intense. La basse sur le deuxième tiers vient percuter et lui rajouter du peps.

Anabasis révèle un univers propre sur chacun de ses titres aussi le passage sur Aura Phase, finalement le plus court de l’album (moins de 5 minutes), se révèle à mon sens le plus lumineux avec un côté libérateur très plaisant. Anhedonia aborde un côté plus sombre, davantage angoissant sur certains passages. Mais ceci n’est qu’une perception qui m’est propre.

 

Noréa voit l’apparition du chant, léger certes mais la voix posée sur la musique de l’Effondras est une grande nouveauté laissant peut-être envisager une éventuelle poursuite sur de prochains morceaux. Toujours est-il que c’est un morceau très immersif.

 

 

 Anabasis possède ce côté hypnotique et aérien propre aux groupes post-rock et/ou instrumentaux, les amateurs du style ne pourront qu’être séduits par ce troisième de l’Effondras. Un coup de cœur pour ma part.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.leffondras.fr/

https://leffondras.bandcamp.com/

https://fr-fr.facebook.com/leffondras




vendredi 18 juin 2021

BLACK INK STAIN - Incidents

 


BLACK INK STAIN - Incidents

Atypeek Music / Araki Records / P.O.G.O. Records / Day Off Records

 

 

Le souffle des années 90 berce encore nos vies et c’est un vrai bonheur, ces années créatives ont permis l’éclosion de nombreux styles et l’émergence de groupes cultes. Aujourd’hui à travers Black Ink Stain c’est la formidable vague noise qui nous souffle à nouveau ses embruns.

Black Ink Stain me replonge dès les premières minutes près de vingt-cinq années en arrière, dans cette atmosphère noise mais mélodique, la guitare est acérée et tranchante et avec une rythmique tranchée (Slice of pain), le groupe clermontois fait dans l’efficacité absolue. Et c’est de Unsane que j’ai envie de rapidement rapprocher le groupe, de par la puissance brute et les explosions sonores, c’est le cas sur Frozen Stance et sa basse omniprésente ou St02 très direct dans sa démarche.

Peut-être plus posé Pont des goules amène un petit souffle de répit et j’aurais aussi envie de rapproche le groupe des montpelliérains de Tantrum qui m’ont toujours fait une grosse impression sur scène mais aussi d’Helmet, groupe énorme que je trouve un peu injustement oublié.

J’aime quand le groupe développe ses mélodies à la façon Human Impact, sur l’instrumental Sans façon le son est lourd mais on se laisse prendre et emmener. Black Ink Stain conclut de belle manière son premier album avec le redoutable et puissant S.O.M.A. encore à la manière Unsane.

 

C’est un premier album explosif que vient de nous livrer Black Ink Stain. Brutal, lourd et terriblement efficace. L’un des moments forts de cette année musicale 2021.

J. NeWSovski

 

https://blackinkstain.bandcamp.com/album/incidents

https://www.facebook.com/BlackInkStain/



samedi 21 mars 2020

UNTITLED WITH DRUMS – Hollow




UNTITLED WITH DRUMS – Hollow
Araki Records / Atypeek Music
8/10

Nous sommes en plein retour dans les années 90 et c’est un vrai plaisir. Ces années ont forgé ma culture et j’écoute encore en boucle les albums de cette décennie. Evidemment il y a dans tout ça un lien avec l’adolescence, les années de découverte et je ne doute pas que les lycéens actuels auront à cœur de partager les mêmes réflexions dans 25-30 ans. Mais il faut reconnaître que les années 90, musicalement pour les gens qui aiment le rock c’était quand même top.


On avait déjà parlé de Untitled With Drums il y a trois ans, lors de son premier EP (https://lesreveriespunkrock.blogspot.com/2017/07/untitled-with-drums-st-wd-ep.html), de son drôle de nom et, voici donc aujourd’hui Hollow, son premier album. Le visuel est réussi, sobre et efficace il me rappelle un peu ceux d’Ez3kiel il y a quelques années.


Ce premier LP offre dix titres captivants et sans aucune fausse note et pour ceux qui se rappellent S/T  W/D la surprise se fait rapidement car le groupe a quelque peu évolué depuis, d’un rock penchant vers le grunge aux accents Soundgarden / Alice In Chains il a évolué vers quelque chose de plus personnel, plus lourd aussi en terme de son. La musique du quintet clermontois est précise et envoutante rappelant les atmosphères que pouvait générer Year of no light (Amazed ou Silver). L’ensemble est donc posé sur un rythme contenu et maîtrisé si l’on excepte Stasis, qui se révèle furieux, ou Play with Fire, le morceau qui ouvre l’album et se révèle le plus énergique.

Clairement il y a une histoire d’ambiance fait d’un assemblage de mélodies et de puissance et quand on y accroche c’est super plaisant (Hex ou Revolve). Jamais dans la précipitation le groupe sait installer son style, le rythme est posé et la musique prend de la puissance et de la lourdeur (Heirs).



Il y a donc cette atmosphère très 90 je trouve, qui me rappelle aussi le aftertaste de Helmet en version aérienne. Sur album ces 11 titres matchent parfaitement et il sera plaisant de les découvrir prochainement sur scène (si notre virus nous en laisse l’occasion) où cette atmosphère doit être décuplée.



J. NeWSovski