PRINCESS THAILAND – Golden Frames
À Tant Rêver du Roi
Sorti
en fin d’année dernière, à l’heure des traditionnels bilans, le troisième album
de PRINCESS THAILAND était passé en dehors de
nos radars. Or, il aurait été regrettable de ne pas prêter une oreille
attentive à Golden Frames , tant ce dernier
album des Toulousains regorge de pépites. PRINCESS THAILAND s’inscrit dans une veine
noise-rock tout en élargissant son spectre musical à des sonorités post-punk,
indie-rock, voire new-wave.
Les
trois premiers titres forment un bloc assez homogène, une trilogie assez
« rentre-dedans » et intense. « Blinded Fool » séduit d’emblée
par sa puissance. Les guitares bruitistes et la batterie inventive font mouche.
Dans ce grabuge, la voix percutante, un poil monocorde mais jamais agressive d’Aniela Bastide constitue le contrepoids
parfait. Une voix féminine qui interpelle à l’envi son auditoire sur ce
1er titre « Are you listening ? ». La guitare stridente de « Ghost Car » forme la base du
morceau, une sorte de gimmick entêtant qui appuiera sur pause le temps d’un
pont 100% voix/basse/batterie.
L’introduction
de « Control », portée par un synthé froid, laissait entrevoir une
accalmie. C’était sans compter sur le refrain noisy terriblement efficace.
Après cette entière en matière nerveuse, le 4ème titre « Hidden Places » marque une
rupture. Si l’intensité est toujours bien présente, le morceau se fait moins
frontal et bruyant. La rythmique plus dansante et l’intrusion d’une boucle
électronique constituent une bizarrerie du plus bel effet. Plus post-punk,
« Machina » voit les claviers
et les guitares s’entremêler avec réussite. « The Night’s Magician » est d’abord
marqué par une entame plus épurée et le chant susurré d’Aniela. Un relatif apaisement
vite bousculé par un refrain plus bruitiste ou un étrange bourdonnement. Sur
« Basement », PRINCESS THAILAND montre un éventail
musical encore plus large en convoquant avec talent une rythmique
métronomique, une guitare un peu criarde, un chant nonchalant, un piano
classique et des plages de synthé. Après l’enragé et noise « The Dispute », « Endgame » se fait plus
dansant avec des sonorités plus post-punk/new-wave. « Imperator » clôture l’album
de façon magistrale. Très dark et expérimental, il fait la part belle aux
larsens et au chant en français d’Aniela, pour la première fois sur cet album. Cet ultime
titre se termine dans un déluge sonore explosif. Le genre de final que l’on
aimerait découvrir en live, d’autant que la réputation scénique du quintet de
Toulouse n’est plus à faire.
Avec « Golden Frames », PRINCESS THAILAND élève encore
un peu plus son niveau de jeu et délivre un album de noise-rock/post-punk
exigeant et nerveux.
Mr Caribou
Titre préféré : Basement
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