dimanche 19 octobre 2025

PATIENT ZERO – Souvenir Noir [EP]

 


PATIENT ZERO – Souvenir Noir [EP]

Dirty Slap Records

Avec Souvenir Noir, Patient Zéro signe un EP aussi bref (15 minutes) que percutant. Originaires de Tours et nourris à la scène punk depuis plus de deux décennies (avec des ex-Verbal Razors, Daily Mind Distorsion, Sueurs Froides, C.I.D. et Saints And Sinners), les gars distillent ici un son hybride, où l’urgence du punk rock se marie à post-punk très actuel. Le résultat ? C'est un subtil mélange entre énergie, son brut et mélodies envoûtantes, le tout porté par un chant en français à la fois vindicatif et poétique.

Dès Yeux Fermés, le ton est donné : des riffs secs, une rythmique implacable, et une voix qui crache ses mots comme des coups de poing. La production de Jacky (Syndrome 81), enregistrée dans son studio à At The Movie Studio (Brest), y est pour beaucoup : elle conserve l’âpreté et l’énergie du punk tout en y soufflant des nuances. Seul dans la nuit illustre cette alchimie, avec son chant au débit saccadé et ses arpèges nerveux qui rappellent autant Syndrome 81 que certains très vieux morceaux de The Hives.

Mais c’est dans la fusion de ses influences que Patient Zéro se révèle. Souvenir Noir bascule dans un post-punk sombre, où la basse hypnotique et les guitares peuvent évoquer Not Scientists. Pourtant, jamais le groupe ne sacrifie sa puissance mélodique : Sortilège et Offrande prouvent qu’ils maîtrisent l’art du refrain accrocheur, entre désillusion et douceur amère. Cela se ressent aussi à travers les paroles, désabusées mais précises, qui ajoutent une profondeur supplémentaire aux morceaux.

 

Le seul reproche à faire à cet EP est sa brièveté car c’est évidemment trop peu pour nous rassasier tant Patient Zéro est une sacrée découverte. Bien entendu, on attend avec impatience de les voir sur scène et qu’un futur album voit le jour !

J. NeWSovski

 

https://patientzerotours.bandcamp.com/album/souvenir-noir



samedi 18 octobre 2025

ELLES Festival - 3ème Edition

 



Du 13 au 22 novembre à lieu le ELLES FESTIVAL sur Angers.

Le moment de parler d'égalité des genres et des femmes dans la scène musicale. Ici, dans les Rêveries, on est assez sensible à ça et on n'hésite pas à mettre en avant les filles (cf la dernière mouture du fanzine). 
Ici dans le cadre du festival ce sont pas moins de 30 évènements en 10 jours !!



Quelques moments très intéressants que l'on a sélectionnés :

Pour les concerts :

MENADES + PYTHIES + TREAKS

Le Jeudi 13 Novembre au Chabada (19h45)

Treaks c'est du post-punk qui rappelle autant les Psychotic Monks qu'Idles. A voir sur scène !


MARTA KNIGHT + CLARENCE

Le vendredi 14 Novembre au Joker's Pub  (20h15)

Chanteuse Barcelonaise qui offre une jolie pop folk, douce et authentique.



Scène ouverte 100% Musiciennes
le dimanche 16 Novembre au Joker's Pub (19h30)



Pour les discussions et conférences :

Debbie vs Patti : deux figures de musiciennes punk
le vendredi 14 Novembre de 18 à 20h au Jokers Pub




La Figure de la sorcière, histoire d'un imaginaire collectif d'hier à aujourd'hui

Avec Leïla Jarbaouai et Coline Linder

Le mardi 18 Novembre (18h15-20h) à l'auditorium du Musée des Beaux Arts 


Et maintenant ? Penser la suite

Avec Tania de Montaigne

Le samedi 22 novembre au Qu4tre (18h-21h)


mercredi 15 octobre 2025

PAIN MAGAZINE – Violent God



PAIN MAGAZINEViolent God

Humus Records

L’année dernière, Birds In Row nous avait fait la surprise d’un split avec les suisses de Coilguns dans lequel les deux groupes fusionnaient leurs univers pour créer un triptyque intense. Pour moi, Birds In Row reste un groupe à part, d’une précision chirurgicale et d’une grande exigence ; toujours intègre, il se montre ainsi ouvert à de nouvelles expériences, des prises de risque. Je trouve tous leurs albums très bons pour ne pas dire tout simplement excellents, je suis heureux et je me sens privilégié de pouvoir les voir régulièrement en concert.

Aussi l’annonce de cette nouvelle collaboration avec Maelstrom et Louisahhh, deux artistes devenus un duo techno/indus, est une jolie surprise. Une association de deux formations aux sonorités éloignées mais aux univers finalement assez proches car ils aiment la noirceur, et la dureté de leur musique la transcrit parfaitement.

La genèse du projet vient de la collaboration de Joris qui officie en tant que batteur lors des tournées de Louisahhh & Maëlstrom. L’idée de faire un morceau ensemble a germée et ce projet a finalement poussé pour s’étoffer et donner 11 titres.

Si l’on évoque une expérimentation, le résultat sonne étrangement abouti car Violent God se révèle d’une cohérence parfaite et d’une harmonie impressionnante, surtout pour un premier album. D’emblée, le titre éponyme, Violent God, plonge vers l’électro gothique sous des vagues de synthés, on perçoit la touche du duo et le chant tout en douleur de Louisahhh, si entêtant sur ce refrain magique : « Do I Believe in A Violent God ? ». Bart prend le relais sur Weak and predatory qui sonne comme un morceau de Gris Klein (le dernier album de BIR) dont la rythmique aurait pris une tournure électronique. Le genre de morceau qui me dit que, finalement, je ne suis pas si fâché que ça avec les sonorités électro. Dead Meat accélère le tempo et c’est ici que la fusion des deux groupes explose vraiment, on sent aussi qu’on s’approche de quelque chose. Le côté electro-punk éclate en plein jour avec Magic, un morceau brutal et dansant. Les chants sont scandés et saccadés, puis la tension retombe clairement avec Nice Guy qui me fait penser à Heartworms avec une ambiance inquiétante et un chant entêtant. L’influence Chelsea Wolfe transpire à travers Like A Storm, balade gothique, un peu trip-hop Bristolienne. De la même manière on peut penser à Björk, période Homogenic, sur A good Hunter. Pain Magazine enchaîne les morceaux sans jamais se répéter tout en maintenant une qualité impressionnante. Alors certes j’ai davantage de difficultés avec un titre comme Choke Points trop électro mais par contre je suis tombé sous le charme de Horse Song, chanté par Quentin Sauvé pour un morceau qui se trouve finalement entre son projet solo et ce que peut faire Louisahhh. Le lourd tempo associé à la voix amène avec lui son lot d’émotions.

Bastion mixe la douceur de ses mélodies avec la rage et le désespoir du chant de Bart tandis que Husk clôture l’album sous des airs de Sierra.

Cette collaboration contre-nature s’avère être une réussite. Car on s’y plonge par curiosité et on en ressort captivé. Pain Magazine réussit à marier l’esprit punk et le côté sombre de Birds In Row à l’électro-indus de Maëlstrom et Louisahhh. Reste à voir désormais comment ce projet de studio prendra vie sur scène.

 

J. NeWSovski

 

https://painmagazine.bandcamp.com/album/violent-god

 


mardi 14 octobre 2025

Festival Rise and Fall


 Le festival Rise & Fall est de retour cette année en version fracassante avec des affiches démentes. Comme quoi dans les Deux-Sèvres...

Pour les infos c'est ici  : Facebook 


Petite sélection de quelques dates à ne surtout pas rater pour tout lecteur des Rêveries :


Jeudi 6 novembre, 19h00 au CAMJI de Niort

HEADCHARGER / HOWARD / KAEDERIC

Un peu de stoner, de métal et de heavy rock. Parfait pour débuter le festival



Dimanche 9 novembre, 18h au CAMJI de Niort

TOTORRO / LA JUNGLE

Le meilleur groupe de math-rock instrumental français est de retour avec un nouvel album, accompagné par l'un des duos les plus impressionnants sur scène




Lundi 10 novembre, 20h à DIFF'ART à Parthenay

KRAV BOCA / POESIE ZERO / SCHLAASSS / KING KONG MEUF


Soirée punk complètement déjantée, ceux qui n'auraient jamais vécu l'expérience Krav Boca vont prendre une belle claque !


Mercredi 12 novembre, 19h au CAMJI de Niort

COILGUNS / MSS FRNCE / SPLIT

Ma soirée préférée, programmation parfaite, Coilguns, c'est le meilleur album sorti l'an dernier, Mss Frnce c'est un groupe de scène incroyable et Split vient de sortir un EP totalement monstrueux.




Vendredi 14 novembre, 20h30 à la salle EMERAUDE de Bressuire

BASIC PARTNER / MANSION’S CELLAR / LUMBER YARD


Pour Basic Partner, belle révélation de cette année, le reste ce sera de la découverte !


Samedi 15 novembre, 20h30 à la salle EMERAUDE de Bressuire

BROKEN BOMBS / MOOSHINE STALKERS / BART & THE BRATS

Ça fait longtemps que je n'ai pas vu ce bon vieux Bart en concert, du bon vieux garage à fond !




Jeudi 20 novembre, 19h au CAMJI de Niort

BLACK BOMB A / SPLEEN / ARTERY

Un peu de métal, un peu de hardcore histoire de finir le festival tranquillement au calme





samedi 11 octobre 2025

NOT SCIENTISTS - Voices

 


NOT SCIENTISTS - Voices

Kicking Records / Kidnap Music / Rookie Records

 

Après un changement d’effectif au moment de la sortie de son dernier album “Staring At The Sun” en Février 2023, les NOT SCIENTISTS reviennent sur le devant de la scène avec un nouvel opus “Voices”.

Un dénominateur commun avec leurs 3 derniers albums, l’équipe de scientifiques, composée d’Ed, Bazile, Tatane et Frederico, est repartie faire un tour en Catalogne pour enregistrer et mixer chez le producteur Santi GARCIA, dans son Ultramarinos Costa Brava Studio, et avec qui ils travaillent depuis leur album « Golden Staples » en 2018.

Le savoir-faire de ce dernier n’est certainement pas un hasard dans l’évolution musicale du quartet et surtout le rendu de « Voices ». Peut-on éventuellement parler de 5ème membre du groupe ?

Le groupe nous avait donné un premier aperçu de la tendance de ce qu’allait donner leur nouvel album avec quelques échantillons et la sortie de 3 singles « Caught in a web », « Hurricane », et « Endgame ». Le groupe a trouvé sa sonorité New Wave depuis quelque temps tout en gardant un côté punk ou pop et des refrains accrocheurs qui font d’avantage leurs retours sur ce « Voices ».

Cet album se singularise encore plus par son intensité en jouant sur les BPM, les jeux de guitares, qu’ils soient arpégés ou saturés, des patterns de basse plus présents, et toujours un métronome doué d’une technicité hors pair aux fûts. Mais surtout un art du songwriting d’une grande efficacité. Le tout est sublimé par une production de qualité et cherchant l’originalité.

On retrouve tout le savoir-faire du groupe tout au long de cet album. Un coté pop avec des morceaux comme « Voices » et « I remember ». Une atmosphère plutôt dark avec « Cul de Sac » ou « Phone ». Et une ligne directrice post punk avec « Maze », « City Calls » ou bien encore « Hurricane »

 

Mes coups de cœur se portent sur 3 morceaux : « Ball And Chains » qui montre le coté progressif que peut mettre le groupe dans ses morceaux (un peu comme ils l’ont fait auparavant sur des morceaux comme « Leave Stickers On Our Graves » ou « Emergency Break ».

Mais aussi, « Burnout », le morceau « rentre dedans » de l’album. Tout y est, vitesse, saturation et avec un petit coup de génie que cet effet de ralentissement de rythme d’une seconde dans le refrain.

Et l’aérien « The Architect », qui conclut l’album, sonne comme l’apothéose d’un album qui nous tient à bout de souffle pendant 42’18.

 

Depuis ses débuts, il y a plus de 10 ans, NOT SCIENTISTS n’a pas cessé d’innover, de chercher à se renouveler. Là, ils nous montrent encore qu’ils peuvent surprendre avec leur travail d’expérimentation sonore. C’est ce qu’on aime chez les artistes qui osent sortir de leur zone de confort. Mais jusqu’où iront-ils ?

Voices”, qui devrait encore faire passer un cap au groupe, est un album solide, intense, mélodique aux refrains accrocheurs taillées pour la scène. Et devrait certainement être un des albums majeurs de l’année.

Foncez les voir en concert (vu dernièrement à Nantes au Ferrailleur) pour apprécier l’intensité des morceaux. En plus, pour couronner le tout vous rencontrerez 4 garçons charmants. Quoi de plus ?

 

Herr Krombacher

 

https://notscientists.bandcamp.com/album/voices



 

BONUS

 

« Caught in a web » : https://youtu.be/syz_zkLqQQY?si=eZ0YKvx53X0-2x-S

« Hurricane » : https://youtu.be/j4xfbyGhh70?si=8enwSznTuJ0dClRt

« Endgame » : https://youtu.be/T0u0uVRCuXw?si=Em4NTNfcELxTiVB_

mardi 7 octobre 2025

PLUIE CESSERA – We’ve been alone [EP]

 


PLUIE CESSERA – We’ve been alone [EP]

Spleencore Records / Tout Doux Records

Joli nom, et belle promesse tenue pour ce jeune groupe parisien de screamo/post-hardcore, formé en 2023. We’ve Been Alone, leur premier EP, surprend par sa maturité : pas un instant on n’y devine les balbutiements d’un premier essai. Pluie Cessera puise son inspiration chez des tauliers du genre comme La Dispute ou Touché Amoré, mais s’en détache avec une identité propre, oscillant entre rage et réconfort.

L’EP s’ouvre sur A song for my dead dog, une morceau qui incarne bien cette dualité avec des mélodies très mélancoliques avant qu’une cassure en milieu de morceau ne vienne briser cette douceur naissante pour offrir un final bien plus explosif. Mosh part enchaîne avec des sonorités tout aussi captivantes, mêlant rythmiques entraînantes et mélodies envoûtantes. La formule est réutilisée avec brio sur And Then the Rain Fell dont le début est vraiment très doux avant que le chant ne pousse le curseur de l’intensité pour un beau final.

Montagnes commence doucement, très immersif, il monte en puissance avec l’arrivée du chant avant de s’offrir avec un interlude fait de spoken word qui une dimension plus poétique. J’aime beaucoup le défouloir qu’est Love Is Blind, véritable morceau hardcore screamo où l’influence Touché Amoré se fait vraiment sentir. Il est rapide, énergique et très efficace ! Quant à Amélie, c’est peut -être le morceau le plus abouti, grâce à ses mélodies très subtiles associées à une fureur très fragile. Le chant clair est très joli et au final on se laisse vraiment happer par ce titre.

 

Côté production, le son est bien arrangé et équilibré même si, à mon goût, l’ensemble manque tout de même d’un peu de puissance pour vraiment basculer vers un côté encore plus viscéral et mettre une véritable petite claque.

PLUIE CESSERA est donc un groupe à suivre avec beaucoup d’attention, et avec ce premier EP il révèle une vraie personnalité. Il sera très intéressant de voir son évolution.

J. NeWSovski

 

 

https://pluiecessera.bandcamp.com/album/weve-been-alone

https://www.facebook.com/pluiecessera



vendredi 3 octobre 2025

REST UP – Real Sensations

 


REST UP – Real Sensations

Le Cèpe Records / Exag Records

 

On ne va pas cacher très longtemps que Rest Up est l’une des nouvelles sensations sur la scène indé française. Le jeune groupe Angevin, à peine sorti de l’adolescence, s’est déjà fait remarquer il y a deux ans avec son deuxième EP It Was Summer dont le mixage avait été réalisé par Daniel Fox (Bassiste de Gilla Band). Peu après, le trio intègre l’Équipe Espoir du Chabada (Angers), un tremplin qui lui offre expérience et mentorat - notamment auprès Arnaud Fournier (Hint). Cet ensemble, couplé à leurs performances scéniques, séduit Exag Records, label Belge sur lequel on retrouve notamment La Flemme ou Druugg, et du Cèpe Records, dont on connaît aussi très bien les groupes présents (Clavicule, We Hate You Please Die, Gros Cœur, Servo…). Un double sceau de qualité, qui dans le paysage musical actuel, vaut toutes les recommandations.

 

Avec Real Sensations, Rest Up signe un premier album d’une maturité déconcertante. Onze titres en 38 minutes, une durée classique pour un album qui est loin de l’être. La pochette, signée Marie Lesieur et Ivan Chamaillard, assemble collages et éclats de verre en une mosaïque sobre et intrigante, parfaitement à l’image de l’album : un collage d’influences et d’émotions. L’enregistrement a été confié à Daniel Fox qui venait tout juste de produire l’album explosif des Lambrini Girls et qui offre à ce disque un son chirurgical.

Harmattan débute parfaitement avec une tension et une atmosphère qui montent en puissance, un vrai morceau introductif et immersif vite repris par Too Late To Call qui rappelle l’énergie d’un Lysistrata des débuts avant d’explorer un univers post-rock plus aérien et de finir en défouloir punk. Un morceau vraiment détonnant. Et c’est Accutane qui s’impose comme le tube de l’album, derrière les sons issus de machines qui deviennent vite oppressants, on sent l’urgence, la tension et la fureur qui se dégagent. Le trio Angevin prouve qu’il maîtrise l’art du contraste et sait se faire aussi mélodique comme en témoigne Damage qui démontre une belle maturité et une écriture déjà aboutie

Cette maturité qui permet à Rest Up d’explorer de nombreux paysages ce qui est étonnant pour un premier album, je pense à Hold Me Tight et son univers très marqué, très aérien, très beau. Les vagues de guitare et les synthés appuient fort et leur musique est puissante et touchante.

Là où la plupart des premiers albums se laissent souvent guider par l’instinct, Rest Up ose prendre son temps et poser ses morceaux : ils sont réfléchis et structurés. Le trio puise chez ses références qu’elles s’appellent Blonde Redhead ou Sonic Youth pour proposer des morceaux complexes mais aboutis (Pol’s Guitar) ou Lysistrata pour des défouloirs électriques (Real Sensations). Se dégage aussi de Rest Up une face shoegaze très maîtrisée sur des morceaux comme Weekend Girlfriend, langoureux et poétique ou Stall dangereusement envoûtant.

 

Avec Real Sensations, Rest Up livre un premier album d’une précocité rare et d’une aisance qui force l’admiration. Un jeune groupe qui transforme ses influences et les synthétise en un album remarquable aux multiples. Une vraie réussite.

J. NeWSovski


https://restuplads.bandcamp.com/album/real-sensations-2

https://www.facebook.com/RestUpLads/


dimanche 28 septembre 2025

PAMPLEMOUSSE - Porcelain

 


PAMPLEMOUSSE - Porcelain

A Tant Rêver du Roi


PAMPLEMOUSSE a plus que jamais envie d'en découdre. Deux ans à peine après "Think Of It", le duo (une batterie + une guitare/basse) revient à la charge avec un quatrième album intitulé "Porcelain". "Porcelain", une vieille histoire pour le groupe désormais établi en Lorraine (bye bye la Réunion). C'est tout simplement le nom d'un titre de leur second opus "High Strung", celui avec lequel nous avons fait connaissance avec le combo noise-rock. C'était juste avant la pandémie. Une éternité.

Signé sur l'excellent label palois A Tant Rêver du Roi, "Porcelain" permet à PAMPLEMOUSSE de franchir une nouvelle étape dans son parcours singulier. S'inscrivant dans la continuité de "Think Of It", cette nouvelle production intransigeante affine encore un peu plus le style de PAMPLEMOUSSE. A savoir un mélange de noise-rock tendu et indie-rock musclé, dans une ambiance très nineties. On pense autant à JESUS LIZARD qu'à SLOY ou CHOKEBORE. Dès l’ouverture "More Beautiful Than Madonna", le ton est donné : riff tranchant, rythmique implacable, chant venu du fond du garage. Ce court single, déjà dévoilé avant la sortie, résume bien l’album : urgence et intensité, mais sans sacrifier l’accroche mélodique. Après cette première déflagration, PAMPLEMOUSSE ralentit la cadence et prend son temps sur l'étouffant "Smile The Num". Les lentes et lourdes frappes de batterie de Sarah répondent au riff légèrement bluesy de Nicolas. On pense au son de Chicago et à SHELLAC. Le morceau, pas avare en changements de rythmes, prend ensuite une tournure plus noisy. PAMPLEMOUSSE repart au front sur "The Big Speakers", titre abrasif à la tonalité punk-rock et grunge qui peut évoquer le NIRVANA des débuts.

Plus mélancolique et flottant, "Miami Blue" est une pépite indie-rock/shoegaze. La voix déformée de Nicolas semble lointaine. "Instrumental" qui porte bien son nom, est une respiration bienvenue. Dans sa première moitié en tout cas car la tension est palpable à mesure que le morceau avance. L'équilibre entre vacarme et mélodie fait également mouche sur le brumeux "Snowball". On y retrouve à travers ce morceau la force émotionnelle d'un CHOKEBORE. Pour citer d'autres références plus récentes, on pense aux Américains de NO AGE sur "Bad Penny", autre duo guitare/batterie adepte des expérimentations noise-rock et garage. "Every Story Has A End", titre punk-rock au refrain irrésistible est taillée pour rester dans la tête tout en brûlant les tympans. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec nos deux compères qui proposent pour clôturer l’album un long format étonnant. Les huit minutes de "Brick Head" commencent d'abord comme du PAMPLEMOUSSE pur jus. Puis s'aventurent sur un terrain beaucoup plus expérimental et hypnotique digne de SONIC YOUTH ou GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR. Une tempête sonore bourrée de larsens et bizarreries sonores. Puissant !

 

Avec "Porcelain", quatrième jalon d'une discographie déjà solide, PAMPLEMOUSSE nous livre son album le plus abouti. Dense et exigeant, il conserve la puissance et la rugosité des débuts tout en explorant davantage les nuances et les contrastes. Une réussite !

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Miami Blue

 

 

https://pamplemoussetheband.bandcamp.com/album/porcelain

https://www.facebook.com/pamplemousseband

 


mercredi 24 septembre 2025

Playlist : Automne 2025








Plus d'informations sur les groupes :

KARABA F.C. – Neighbours

Paris - Brest / Indie Post-hardcore

Sortie de l’album le 17 Octobre 2025

Label : Voice Of The Unheard
Liens :
https://karabafc.com/

https://karabafc.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/KARABAFC/

 

vendredi 19 septembre 2025

LES SOULS MOTELS – the miserable have medicine

 


LES SOULS MOTELS – the miserable have medicine

Autoproduction

 

Tout est parti d’un message de Pit Samprass sur Facebook, quelque chose du genre : « J’ai enregistré la guitare sur l’album de Les Soul Motels ». Diable ! Qu’est-ce que c’est que ce nouveau groupe ? Une rapide recherche rapide, et le nom de Jean Morreau apparaît à la basse. Vous savez, celui qu’on appelait Orange quand il tenait la guitare dans NRA et qui est aussi le chanteur de THIRD EGO depuis trois ans, à ses côtés il y a aussi Christophe le batteur de Vultures, Hyenas and Coyotes et auparavant dans Socrates. Et derrière tout ce projet - ou plutôt à sa tête – il y a Sven, guitariste de NRA, qui assure ici le chant et la guitare. Une belle fusion de musiciens qui ont bercé ma jeunesse.

Le projet a été enregistré à l’Amsterdam Recording Company par Jean Morreau himself, en même temps c’est son studio…

 

Sven propose 13 titres avec quelques petits tubes comme mon préféré Dark Is In The Heart qui démarre fort par son refrain « I Want Some… » les couplets sont mélodiques et sa voix un peu éraillée m’a surpris : je ne crois pas l’avoir entendu dans NRA à l’époque. Le morceau d’ouverture Rock My Boat est aussi intéressant : posé, il prend son temps pour installer son ambiance, malgré ses deux minutes.

The Miserable have medicine n’est pas un album punkrock au sens strict, il ne fait pas étalage d’une vitesse débordante mais c’est un disque de rock qui est brut tant dans son traitement que dans ses compositions (Rear View Mirror) qui se veut entraînant (see believe, ou le très bon In this world) avec une touche du début des années 90 bien sentie. Les titres s’enchaînent dans le même esprit ce qui rend l’album homogène (Not one message, Fearless) et par moment se dégage une mélancolie latente (Burn Out) portée par des tempos ralentis.

Quelques petites dissonances cependant, comme check one qui me semble trop abrasif à mon goût ou bien le traitement global du son, bien que volontairement lo-fi il manque tout de même de puissance.

 

Au final, The Miserable Have Medicine est un album qui assume ses influences et ses imperfections. Entre énergie rock et mélancolie, il séduit par son authenticité, même s’il laisse parfois sur sa faim côté production. Un projet à suivre, porté par des musiciens légendaires, dont on espère qu’ils arpenteront les routes bientôt !

J. NeWSovski

 

 

https://lessoulmotels.bandcamp.com/album/the-miserable-have-medicine



lundi 15 septembre 2025

COLD STRESS – Realistic

 


COLD STRESS – Realistic

Dispear Records

 

En direct d’Hossegor, paradis des vagues, du soleil et des plages de sable fin, COLD STRESS débarque avec un premier album, seulement un an et demi après son premier EP. Douze titres de punk-hardcore expédiés en 23 minutes, du classique, mais tellement efficace.

Et H.F.C. démarre très vite avec une base rythmique très relevée, gros chant, et un son de guitare très lourd. La ligne de conduite est punkrock avec une influence hardcore sur le chant. Self Control est, pour moi, le morceau le plus plaisant, avec 2 min 49, il est long et se révèle assez original en proposant un riff intéressant à la guitare. On ressent de la fureur sur l’énergique Time To Change tandis que l’instrumental Entorse vient apporter un interlude bienvenu. Certains morceaux défilent très vite (No Hands, Too Late) tandis que le groupe expérimente sur Free, avec un chant clair, des mélodies lourdes et un gros travail sur l’atmosphère un peu oppressante. Les lignes mélodiques comme sur Thanx ou Satisfaction, très captivantes et immersives amènent un plus et apportent une véritable identité à Cold Stress réussissant à le démarquer des groupes de pur hardcore.

Globalement, sur l’ensemble Realistic se révèle assez sombre, à l’image de sa pochette, dessinée par Thomas, le chanteur, le côté métal revenant souvent sur certains riffs. Enregistré à Bordeaux par Tom Kaduk le son est bon et bien équilibré.

 

Très bonne sortie du label DISPEAR qui fait de plus en plus parler de lui avec des productions variées mais hyper qualitatives. Realistic de Cold Stress est une petite bombe de punk-hardcore qui donne vraiment envie d’aller découvrir le phénomène sur scène.

 

J. NeWSovski

 

https://coldstress.bandcamp.com/album/realistic

https://www.facebook.com/profile.php?id=61558709083039

https://www.instagram.com/coldstress/?hl=en

 


jeudi 11 septembre 2025

BURNT TAPES – New Lungs

 


BURNT TAPES – New Lungs

Lockjaw Records / Wiretap Records /

 

On se rappelle toujours comment on découvre certains groupes. Je me souviens de la découverte des Get Up Kids avec l’album Something To Write Home About que mon disquaire avait glissé dans ma pile de cd à écouter : « vas-y prends-le ! c’est sûr que ça va te plaire ! », le même qui m’avait « forcé » à acheter le Vaya d’At The Drive In, alors encore dans l’anonymat, pourquoi je n’ai pas écouté son conseil en allant les voir dès la semaine suivante au Confort Moderne de Poitiers ? Je me rappelle aussi de Jordan, de Krod Records, et de son conseil sur Spanish Love Songs, comment avais-je pu passer à côté d’un tel groupe ? Récemment c’est Colin, homologue Anglais, qui me sort ce groupe de son chapeau : Burnt Tapes. Ce sont ses potes, et parfois quand on te parle d’un groupe de proches, ton approche manque souvent d’objectivité. Mais Colin a eu le nez fin : le groupe anglais est une sacrée belle découverte.

Justement il évolue parfaitement dans l’univers de Spanish Love Songs : du punkrock rapide mais qui regorge de mélodies. Ce que l’on classait, et que je classe toujours d’ailleurs, comme de l’émopunk.

Burnt Tapes n’en est pas à son coup d’essai : leur premier EP remonte à 2014 et ils ont déjà sorti un premier album (Never Better en 2019). Basé à Londres, le groupe affiche déjà plus d’une centaine de concerts à son actif.

Le style est clairement annoncé dès le morceau d’ouverture, Crisis Actor. Il monte gentiment en puissance. Le chant de Pan est doux et, lorsque le reste du groupe vient l’épauler, on retrouve cette atmosphère à la Spanish Love Songs dont je répète une nouvelle fois le nom, mais l’influence est belle et bien là. Une belle entrée en matière, trop courte hélas mais l’enchaînement avec Mothersguilt est une vraie réussite : ce morceau possède un refrain fédérateur qui accroche et lance ainsi parfaitement cet album.

Shelf Life Of The Party amène une sensibilité très touchante. Phil chante dessus avec sa voix éraillée et fragile. Il y a de l’énergie et c’est parfaitement accrocheur. Hannah Hermione Greenwood de Creeper vient poser sa voix sur Little Sister et cela apporte une petite touche de sensibilité parfaitement venue avec un superbe équilibre sur ce morceau en mid-tempo.

 

Burnt Tapes s’aventure vers des contrées plus pop comme sur Office On Repeat qui monte en puissance pour offrir un final explosif. Dans la même idée de construction, Only Friends commence tout doucement avant de monter en intensité et en puissance. Mais le morceau le plus rapide est You Only YOLO once, très entraînant, il me fait penser à The Menzingers. Et j’imagine d’ailleurs bien les Anglais ouvrir pour ce genre de groupes : ce serait énorme.

Future Strangers ressemble à s’y méprendre à du Heavy Heart, les deux chants qui s’entremêlent avec ce côté très éraillé de celle de Phil qui contraste et s’accorde alors parfaitement avec la douceur de Pan. Encore un morceau qui fonctionne parfaitement. Puis So Long, Sundays clôture ce deuxième album très émo s’offrant même un final accompagné par une trompette, un peu comme The Deadnotes, mais ici juste par petites touches ce qui rend le morceau digeste.

 

Encore une découverte marquante de cette année, Burnt Tapes inscrit son nom dans la scène Emo Punk de belle manière avec un album de grande qualité dont tous les morceaux sont excellents sans exception. Je conseille aussi l’écoute du précédent (Never Better), plus brut dans son traitement et aussi plus accessible. Un coup de cœur pour moi !

 

J. NeWSovski

 

https://burnttapes.bandcamp.com/album/new-lungs

https://www.facebook.com/burnt.tapes/



samedi 6 septembre 2025

10 JUIN – Désordres

 


10 JUIN – Désordres

Guerilla Asso

 

10 Juin c’est un groupe d’Angoulême qui a sorti l’an passé un EP 7 titres plutôt intéressant. Quelques mois à peine après, voici déjà débarquer un premier album (11 titres) à la très jolie pochette, signée par Greg Massardier.

 

L’impression que j’avais eue l’année dernière est toujours présente avec une grosse influence Justin(e) qui se sent et se ressent fortement. Ça tombe bien : les nantais ont arrêté il y a quelques années déjà ou sont en pause longue, cochez la bonne réponse. Il me semble que j’avais dit aussi la même chose quand j’avais chroniqué Du Pareil Au Même comparant les Nantais à leurs compatriotes de Zabriskie Point.

On a donc un héritier tout trouvé qui maîtrise le débit vocal et les changements de rythme (Le poids des villes), parfois très proches des grand-frères (devant les rois) sans jamais les égaler car la vitesse et la basse des Justin(e) c’est quand même quelque chose ! Jour de grêve à des faux airs de R3VIVRE, j’aime beaucoup le chant dessus, la façon dont il est posé, ça va vite et c’est plaisant.

Par contre quand le groupe s’aventure vers des morceaux plus personnels il devient super intéressant, pour preuve Octobre est un tube en puissance qui allie des belles mélodies pop avec un texte pertinent. Le club des perdants est très bon aussi avec sa rythmique plus exotique et les textes de Cadavre sont vraiment très bien écrits, c’est d’ailleurs un morceau très réussi aussi.


La scène punk-rock francophone poursuit son évolution et 10 JUIN s’y affirme avec assurance. Tout en reprenant certains codes établis par leurs prédécesseurs (Justine, Nina’school…), le groupe réussit à apporter une énergie nouvelle et des textes engagés. Une formation prometteuse, à suivre de près.

 

https://10juin.bandcamp.com/album/d-sordres

https://www.facebook.com/10juinpunkrock