dimanche 6 avril 2025

ASTROÏD – L’as des astres volume 1

 


ASTROÏD – L’as des astres volume 1

Kulture(s) Punk / Zone Onze Records / Le Keupon Voyageur


Originaire de Lille, Astroïd regroupe pas mal de têtes connues, Ripoll qui joue avec les Burning Lady, a joué aussi avec Jodie Faster et Lion’s Law ; Kal a joué de la basse avec Toxic Waste ; Tom dans The Hydroids, Loran le chanteur/ guitariste était dans Toxic Waste et PKRK, il a aussi joué avec Didier Super et sa discomobile. Le groupe a déjà sorti un album en 2022 (Mi Amor Mi Destroy)

Voici donc dans les bacs depuis quelques mois L’as des astres volume 1, on aime la référence au légendaire Bébel, l’album s’immisce dans le paysage punkrock avec des airs de Toxic Waste justement mais aussi des Sheriff. Rapide, puissant les dix titres font aussi la part belle aux textes engagés mais non dénués d’humour.

Mais j’aime aussi quand Astroïd baisse le rythme comme sur les Allumettes, les mélodies y sont belles et l’ajout des chœurs sur le refrain façon Bad Religion, sont bien posés. Calmez-vous voit l’arrivée en featuring de Spi d’OTH à l’harmonica mais aussi sur les chœurs.

J’aime bien tous les interludes qui apportent des coupures et limitent l’effet monocorde.

 

Pas vraiment le style de punkrock que j’affectionne, Astroïd n’en demeure pas moins un groupe efficace sur album qui attire la curiosité. Ceux qui apprécient le punkrock aux influences françaises des années 80-90 devront apprécier pleinement.

 

J. NeWSovski

 

https://astroid1.bandcamp.com/album/las-des-astres-vol-1

https://www.facebook.com/Loranastroid

 



vendredi 4 avril 2025

mercredi 2 avril 2025

TARDIS – For a while they lived together in a treehouse Specific Recordings

 


TARDIS – For a while they lived together in a treehouse

Specific Recordings

 

En tant que fanzine, il est des groupes avec lesquels on tisse des liens d'amitié, non seulement parce que leur musique nous captive, mais aussi parce que les échanges, qu'ils soient virtuels ou en fin de concert, révèlent des personnalités passionnées avec qui partager devient un plaisir. TARDIS est de ceux-là.

Né en 2016 des cendres encore fumantes de SLIVERBen (chant, guitare) fonde TARDIS, un projet riche en références (le nom est un clin d'œil à Doctor Who) tout en conservant des textes engagés.

Dès les premières notes de How to blow up a timelineTARDIS impose son style reconnaissable. Ce troisième album démarre avec une énergie brute, soutenue par des mélodies accrocheuses et des chœurs impeccablement placés par JulieYour Princess is in another castle se distingue par une ligne de basse omniprésente, tandis que les voix de Ben et Julie s'entrelacent avec une complémentarité remarquable. Le morceau alterne riffs lourds et passages mélo, créant une dynamique captivante. J’aime vraiment beaucoup. Kill All The Bees apporte une fraîcheur pop, avec un guiro évoquant le bourdonnement des insectes, avant de s’échapper dans un déluge de distorsions. Puis Tardis joue sur la douceur et la mélancolie et c’est aussi cette autre facette qui fait son identité. Pour se convaincre il suffit de se pencher sur des morceaux comme Cut Here, Band-aids and broken legs, The dangerous lives of altar boys.

Mention spéciale pour Badland qui monte en intensité à l’image de ce que pouvaient faire les groupes grunges des années 90 (Smashing Pumpkins ou Alice In Chains). C’est pour moi le titre le plus fort de l’album.

Au-delà de cet univers on croise une basse très jazzy sur le (trop ?) scolaire Dead or Alive, de l’énergie punk sur Update Profile Picture et sa rythmique très rapide façon Buzzcocks et de la légèreté sur Crocodile qui se démarque du reste de l’album, je ne suis d’ailleurs pas trop fan. Skyfire Club se démarque par l’emploi d’instruments atypiques dans ce style de musique. Et puis le groupe pousse le curseur encore plus loin dans le mélange mélodie et intensité avec ce dernier titre en terme de conclusion, The menagerie of broken time, qui se révèle très beau et profond.

 

Ce troisième opus de TARDIS s'inscrit dans la continuité de leur parcours et confirme leur talent. Entre énergie punk, mélodies accrocheuses et, le groupe nous offre un album varié, porté par des voix complémentaires et.

Ce troisième album de TARDIS s’inscrit dans la continuité et confirme le talent de TARDIS. Entre énergie punk, mélodies accrocheuses et moments de mélancolie, le groupe nous offre un bel album varié, emmené par des voix complémentaires et un sens aigu de l'écriture.

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://tardis-band.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/tardistheband

 

samedi 29 mars 2025

DIRTY FONZY – Classic Stories, Best Memories [EP]

 


DIRTY FONZY – Classic Stories, Best Memories [EP]

Kicking Records

 

Le dernier et excellent album Full Speed Ahead à peine digéré, Dirty Fonzy remet sa tournée avec un EP enregistré lors de la session du dit album. C’est à une période charnière pour le groupe qui a pas mal évolué et est, selon moi, à son apogée, en ce moment, en proposant un punkrock mélodique hyper attachant.

Classic Stories, Best Memories s’inscrit alors parfaitement dans la continuité de Full Speed Ahead mais l’originalité tient dans le fait que les quatre premiers morceaux sont liés et forment une seule et même pièce.

Life Journey commence doucement entre guitare acoustique et chœurs en parfaite harmonie avant de dérouler un punkrock rapide et bien saccadé. On peut sentir un petit riff à la NoFX en plein milieu. Along the way fait figure de transition dans le morceau, la longue montée en pression est intéressante avant que No Flowers No Crown ne reparte sur une lignée plus agressive et énergique. To The Unknown (au passage c’est le deuxième titre qui rappelle la carrière de Bad Religion après Along the way), touche la corde sensible pour finir la pièce. Une partie très mélodique voire mélancolique sur son introduction qui reprend, sur ses chœurs, le titre de full speed ahead. Une fois combinés ces quatre morceaux forment une superbe chanson. Et c’est intéressant d’avoir tenté ce concept.

Waiting for a call est alors forcément plus classique, c’est un long morceau punkrock plein de mélodies accrocheuses qui me laisse penser à l’époque Uncommonmenfrommars. Ready to go, qui termine, a aussi des accents de NOFX et fonctionne parfaitement.

A noter aussi la pochette dans la même veine que Full Speed Ahead qui lui fait un joli clin d’œil.

 

Dirty Fonzy, dans la continuité de Full Speed Ahead innove en proposant un EP six titres dont quatre sont liés et forment une seule chanson. Cette démarche est originale et mérite d’être soulignée. Musicalement c’est aussi super efficace.

 

J. NeWSovski

https://kickingrecords.bandcamp.com/album/classic-stories-best-memories

https://www.facebook.com/dirtyfonzy/



mardi 25 mars 2025

STINKY – Solace

 


STINKY – Solace

M-Theory


Solace, réconfort en français, est le quatrième album du groupe nantais. C’est un album charnière car il marque plusieurs évolutions.

La première c’est qu’il s’agit ici du premier enregistrement depuis le changement de line-up avec l’arrivée de deux nouveaux guitaristes (Clément et Enzo) et un nouveau bassiste (Maxime). Ne reste donc plus que Paul, déjà batteur des Stinky Bollocks et Clair au chant qui a marqué la création et les débuts de Stinky. Trois membres sur cinq, c’est donc un sacré changement.

La seconde c’est que le son de Stinky a évolué. Le spectre musical des Nantais s’est élargi. Et cela surprend pas mal, mettant un peu le hardcore des débuts de côté pour prendre un virage vers une musique plus métal qui tend vers le hardcore moderne et toujours mélodique.

 

Down In The Dumps démarre fort, c’est le morceau que Stinky m’a laissé pour mettre sur ma dernière compilation (Tales From The Pit - septembre 2024). Le morceau est intéressant, alternant un chant clair et mélodique ce qui est nouveau pour le groupe et défouloir hurlé façon hardcore.

Silent bird est un morceau un peu à part, avec une introduction chantée puis il part dans un déluge d’énergie, de chants hurlés, de voix multiples, de breaks incisifs puis vient un passage aérien en plein milieu du plus bel effet pour se terminer comme il a commencé juste avec les chants entremêlés.

Parmi les dix titres on retrouve deux morceaux dans lesquels on retrouve des featurings. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit de Lou Koller et Andrew Neufeld. Le leader de Sick Of It All pose sa voix sur Grass Snakes et c’est rare de le voir avec d’autres groupes, encore plus avec un français, mais il m’est arrivé plusieurs fois de voir les deux groupes jouer sur la même scène, des liens d’amitié ont dû se créer. Et Grass Snakes est un sacré morceau avec une façon de chanter légèrement différente de ce que l’on a l’habitude de la part de Lou Koller. Il alterne, lui aussi fureur et chant clair et mélodique. C’est sur Under Care qu’intervient Andrew Neufeld de Comeback Kid, un titre qui alterne les passages très puissants et très mélodiques avec le chant de Clair qui n’a jamais été aussi léché. J’ai toujours comparé Stinky à CBK et c’est un joli clin d’œil de voir les deux groupes fusionner sur ce titre.

 

Mourning Flowers est le dernier morceau à avoir été annoncé avant la sortie de Solace. C’est un morceau qui se démarque aussi et ne pourra laisser indifférent, dans une veine hardcore moderne avec des sonorités finalement très pop. C’est lui qui fait vraiment le virage avec les anciennes productions de Stinky.

Et parmi tous les autres morceaux on retrouve quelques brûlots comme Alignment avec ses gros riffs assassins et son lot de breakdowns. Les textes, principalement sur ce titre, touchent des sujets forts, Clair aborde les sujets qui le touchent particulièrement sur la transidentité, son parcours transgenre, la santé mentale. Moonbow est aussi une belle petite bombe qui faire la part belle à des breaks affutés et des moshparts, sa touche mélodique au milieu est un bon prétexte pour terminer vers quelque chose de plus punkrock.

 

 

Le son est puissant, un peu trop propre peut-être, c’est Fabien Guilloteau qui a produit l’album au Nomad Audio en Vendée.

L’artwork est sobre, la couronne de ronces a été réalisée par une proche du groupe, Leslie Marqué, qui est céramiste mais aussi photographe. Il est marqué et me rappelle un peu From Dead End Street avec cette forme circulaire et son centre magnétique.

 

STINKY est un groupe intéressant qui sait évoluer et il n’est pas facile de le faire sans froisser son public. Les Nantais ont pris un virage qui les emmène vers un hardcore moderne qui fait la part belle aux parties chantées et mélodiques mais c’est vraiment bien exécuté en gardant ses racines punkrock et hardcore classique. Un très bel album.

 

J. NeWSovski

https://stinkyhc.bandcamp.com/music

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jeudi 20 mars 2025

Interview - BERMUD


BERMUD  a créé la sensation le mois dernier en sortant son premier album, Oceans On The Moon, petit bijou dans un style hybride oscillant entre grunge et shoegaze. Le groupe s'est offert une super release party au Joker's Pub en première partie de We Hate You Please Die. Rencontre avec Elliot, aussi sympa qu'intéressant, pour en apprendre davantage sur l'album et le groupe.

 

 

Peux-tu revenir sur la création de Bermud, cela s’est fait suite à la fin de Jumaï je crois ?

Je me suis lancé sur BERMUD suite à la fin de Jumaï en effet, ce projet s'est arrêté un peu de façon naturelle et j'avais pas mal de morceaux en chantier. Au début je me suis juste dit qu'il fallait que j'enregistre quelques morceaux et les sortir et puis ça s'est transformé en album qu'on a enregistré à quatre et que j'ai sorti avec Reverse Tapes (ndlr : label de Tours).

 

D’ailleurs pourquoi as-tu choisi le nom de Bermud ?

BERMUD est un nom qui évoque quelque chose à n'importe qui. Ça fait écho à la science-fiction, à un lieu qui résonne dans l'imaginaire de chacun, tout le monde peut associer ce nom à une référence de l'imaginaire collectif. Et comme m'a dit un pote : ça fait voyager et ça raccourcit les pantalons.

 



Toujours en termes de noms, que signifie Oceans On The Moon, ou plutôt que représente ce titre ?

C'est en écrivant les paroles du dernier morceau Ghost Cry que cette image m'est venue. Les océans sur la lune existent d'une certaine façon puisque c'est comme ça que l'on nomme les régions lunaires. J'ai pensé que cette image d'un lieu à la fois lointain et imaginaire mais aussi bien réel (puisqu'on peut les apercevoir toutes les nuits) et que l'on pourrait fantasmer comme un refuge ou en tous cas un lieu vers lequel on pourrait s'échapper correspondait bien l'album.

 

Sur Oceans On The Moon est-ce toi qui a tout composé ? La musique, les lignes de tous les instrus, les textes ?

J'ai composé la majeure partie des morceaux de l'album seul, à part un (Wherever it's Brightest) et quelques lignes qui se sont composées en jouant les morceaux en groupe en vue d'enregistrer les pré-prods. La compo de cet album a commencé quasi un an avant l'enregistrement et a continué jusqu'à pendant celui-ci pour le dernier titre (Ghost Cry). C'est ce que je trouve hyper intéressant avec le fait d'avoir son propre studio (La Cuve), ça offre la liberté de pouvoir être dans un processus de composition pendant toute les phases de créations d'un album (même presque jusqu'au mix ....).



 D’ailleurs comment composes-tu un morceau ? Commences-tu par la musique, le texte, en acoustique…

dimanche 16 mars 2025

COFFRET DE BIJOUX - Intablej'U'Ana [EP]

 


COFFRET DE BIJOUX - Intablej'U'Ana [EP]

Et encore un projet enthousiasmant et surprenant venu du Québec ! Aucune fixette sur ce territoire mais force est de constater que la scène locale regorge de pépites, dans des genres bien différents : de POPULATION II à CHOU en passant par FUUDGE et bien d'autres encore... Leur point commun : sortir le plus souvent des sentiers battus et ne pas opter pour l'anglais. COFFRET DE BIJOUX va encore plus loin dans le grand écart musical. Alice Simard, la one-woman-band à la tête de cet étrange projet, réussit le pari de mélanger agressivité et indie-pop. Le plus souvent, au sein d'un même morceau. Le plus incroyable, c'est que ce mariage schizophrène entre agressivité et mélodie fonctionne très bien. 

L'artiste québécoise, très prolifique, a donc sorti un EP de 4 titres nommé "Intablej'u'ana" (est-ce du québécois ?). "Nielpa u mel rei' alsona" commence d'abord comme un bon vieux morceau shoegaze avec un son de basse très indie 90's. Puis, une voix d'outre-tombe typée black métal fait son apparition. Première surprise. Arrivent ensuite un synthé cheap et des harmonies vocales presque enfantines. Puis une enfilade de blast-beats pour un final de black métal atmosphérique. Avec toujours en arrière-plan cette boucle synthétique qui aura d'ailleurs le dernier mot sur ce morceau d'ouverture. Plus speed, "Floranam" mélange noisy pop et black métal, le courant musical dominant sur la première partie du titre. Le chant hurlé et la batterie au tempo élevé sont au diapason. Jalonné de nombreux breaks, "Floranam" prend progressivement une tournure plus pop grâce à ses synthés mélancoliques. Changement d'ambiance sur le planant "Yaj uiqplaine hill cuete gens bahajade". Après une longue intro très ambient (les nappes de synthé filent le bourdon immédiatement), une boucle synthétique lance les hostilités : chant guttural et choeurs juvéniles alternent parfaitement. La guitare, très indie-rock, n'apparait qu'en milieu de piste relayée ensuite par des blast-beats assez discrets et un gimmick de synthé vintage. Un savant mélange d'influences bien diverses pour un résultat assez fluide. "Wy usten alss lasett fay hens jarakelees baha" plus rythmé conclut cet EP ovni en conviant à la fête DARKTHRONE (celui des débuts) et the RENTALS.

COFFRET DE BIJOUX alias Alice Simard est vraiment une artiste inclassable qui se moque des étiquettes. Elle prouve en tout cas que musiques extrêmes, shoegaze et indie-pop peuvent faire bon ménage. Une réussite !

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Niepa u mel rei’alsona

 

 

https://coffretdebijoux.bandcamp.com/album/intablej-u-ana



mercredi 12 mars 2025

BABYLON PRESSION – Actif / Agressif

 


BABYLON PRESSION – Actif / Agressif

Babylon Mouvement

BABYLON PRESSION fête cette année ses 25 ans et pour l’occasion le groupe sort une compile de 25 titres réinterprétés et pour certains réarrangés. Les morceaux ont été choisis parmi leurs six albums et EPs et l’ensemble sort sur un triple vinyle blanc, trop classe.

On retrouve la crème de la crème des morceaux avec en plus quelques invités pour l’occasion comme sur Classé X dans lequel intervient Kheops d’IAM, Sandwich à la merde avec Befa d’Oneyed Jack, Champagne avec Nick Peq de MotoCuir et Nicolas de Los Disidents del Sucio Motel sur Tellement de connards, si peu de cartouches.

J’adore les textes de ce groupe, totalement irrévérencieux et décalés mais tellement jouissifs. Qu’on adhère ou pas ce groupe ne peut laisser indifférent. Babylon Pression est un groupe tellement singulier. Quelle énergie, quelle puissance ! Au total 1 heure 40 de punchlines qui ne peuvent qu’à nous pousser à aller voir le groupe sur les trop rares concerts qu’il donne.

 

Le visuel a été confié à Oh Riane Schneider, une illustratrice marseillaise. Tout en noir et blanc l’objet claque vraiment.

Le son a été enregistré au Studio Onde Source par Olivier Reyre à Marseille et mixé par Gaël Hallier au petit Village Studio. La version numérique que j’ai reçue a un son étouffé et c’est fort dommage mais la version vinyle s’annonce comme énorme, on croise les doigts.

 

J. NeWSovski



https://babylon-pression.com/

https://www.facebook.com/babylonpression


samedi 8 mars 2025

THE COOPER AND FOREST POOKY EXPERIENCE

 


THE COOPER AND FOREST POOKY EXPERIENCE

Kicking Records

Aussi soudaine qu’inattendue cette collaboration entre Forest Pooky et Cooper est une sacrée surprise et une magnifique promesse.

Cooper fait partie de cette génération de groupes hollandais talentueux mais passés sous les radars dans les années 90 alors que le punk mélodique avait pourtant le vent en poupe. Je les ai découverts pour la première fois lors de leur split avec Shaggy Hound puis en première partie d’Undeclinable Ambuscade au début des années 2000. Leur carrière s’est relancée il y a quelques années grâce à Kicking Records qui leur a donné une belle exposition en France.

Forest Pooky n’a plus vraiment besoin d’être présenté, le chanteur à la voix de velours possède une très grosse carrière que ce soit en solo ou avec une multitude de groupes (Sons Of Buddha, The Pookies, Supermunk, Napoleon Solo, Annita Babyface and the tasty poneys, The Black Zombie Procession, Maladroit…).

L’association des deux ne se fait pas sous forme d’un split comme ça pu être le cas avec Kepi Ghoulie, Peter Black ou Panic Monster mais en mixant le groupe néerlandais au chanteur ardéchois. Sorte de groupe hybride. Le résultat se veut plus qu’emballant puisque ça groove à mort et dès les premiers accords de Pricks in disguise on comprend vite que les voix de Forest et René s’accordent parfaitement, le batave se chargeant des chœurs sur le refrain ce qui créé de belles harmonies. On retrouve la patte Cooper sur Dive et They’re taking over tout en douceur alors que What You Gonna Do ? se présente comme le tube de cet album grâce une accroche hyper efficace. La rythmique est le point fort de Discussing the Matter, qui est clairement mon morceau préféré. Je suis moins fan du côté cabotin de It’s time notamment sur la façon dont Forest pose son chant mais la fin avec René est d’une efficacité incroyable. L’album regorge de bonnes idées comme ce mode crooner de Forest sur Love living in misery.

 

Cet album de The Cooper and Forest Pooky Experience est une excellente idée qui débouche sur un punkrock fortement teinté des qualités mélodiques des deux prétendants, experts en la matière.

 

J. NeWSovski

 

 

https://forestpooky.bandcamp.com/album/the-cooper-and-forest-pooky-experience

https://www.facebook.com/forestpooky



mardi 4 mars 2025

PALES - Crush

 



PALES - Crush [EP]

 Autoproduit


Parmi les nombreux jeunes groupes prometteurs, les Strasbourgeois de PALES avaient déjà retenu toute notre attention à l'occasion de leur premier EP "In Our Hands" sorti en 2022. Leur post-punk énergique fort bien troussé démontrait déjà qu'on avait affaire à un groupe au gros potentiel. Trois ans plus tard, les jeunes Alsaciens reviennent avec un nouvel EP qui s'éloigne un peu de la ligne musicale de leurs débuts. Plus bruitiste et audacieux, PALES intègre sur ces 5 nouveaux titres des sonorités plus noise et industrielles sans jamais perdre son côté pop. Un savant cocktail particulièrement addictif que l'introductif "Piece of Meat" met en exergue. D'abord dominé par le spoken word de Célia Souarit dont les intonations rappellent, dans des styles bien différents, Laurie Anderson ou la québécoise Marie Davidson, le titre voit s'installer une tension grandissante au fil des minutes. La guitare devient plus noisy alors que la batterie et le chant gagnent en intensité. Ce morceau crescendo est une réussite qui donne parfaitement le ton. Plus tendu dès son entame, "Uppercut" porte son nom à merveille. Les riffs percutants tranchent d'abord avec le chant assez doux. Puis les déflagrations sonores se font plus nombreuses si bien que cet "Uppercut", qui met tout le monde à terre, se termine dans une sorte de transe noise portée par une basse martiale. Changement d'ambiance ensuite avec l'intro assez catchy de "Superstar". Le calme avant la tempête. Car le titre prend ensuite une tournure nettement moins pop. Les guitares deviennent de plus en plus dissonantes avant que le mur du son laisse place à une fin plus dansante et synthétique dans un final évoquant les expérimentations des PSYCHOTIC MONKS. "1518" renoue avec un son plus post-punk et un chant plus affirmé encore de Célia Souarit. Le titre se termine magnifiquement sur un rythme technoïde et dans une ambiance plus indus. Mené sans répit en 25 minutes chrono, le nouvel EP de PALES arrive déjà à son terme avec la pièce la plus longue "Dangerous Dance". Un titre fleuve qui débute tranquillement avec un son de guitare minimaliste. La batterie puissante et la basse font corps ensuite pour lancer la machine PALES. Ce morceau de conclusion est sans doute celui qui met le plus en avant les qualités vocales de Célia Souarit, du chuchotement aux cris. Très expérimental, "Dangerous Dance" alterne les passages très bruyants et les accalmies. C'est d'ailleurs dans la douceur et l'apaisement que se termine ce superbe morceau. 

 

Avec ce nouvel EP, PALES a clairement franchi un cap en étoffant son post-punk originel de sonorités plus rugueuses et aventureuses. Leur musique est encore plus passionnante. On attend l'album avec impatience. 


Mr Caribou


 Titre préféré :                                           Uppercut

 

 

https://pales-band.bandcamp.com/album/crush

https://www.facebook.com/pales.band.pales



samedi 1 mars 2025

video - Tardis

Tardis sort dans quelques semaines son troisième album. Voici la vidéo du premier extrait How To Blow Up A Timeline

vendredi 28 février 2025

LOREM IPSUM – Même quand ta main quittera la mienne [EP]

 


LOREM IPSUM – Même quand ta main quittera la mienne [EP]

Voice of the unheard

 

J’ai reçu ce court EP il y a quelques semaines avec l’intitulé screamo acoustique, qui attise énormément ma curiosité. Avec en tête l’idée d’un chant hurlé sur un fond de guitare acoustique…

 

A l’origine Lorem Ipsum est un trio Lillois sans batterie qui a sorti 2 albums (2017 et 2021). Ce nouvel Ep est le moyen d’annoncer la venue de Bastien (de TANG) à la batterie. Pour information, le lorem Ipsum, pour ceux qui utilisent des logiciels de mise en page, est une suite de mots sans signification qui sert à combler des zones de textes

 

Tes Yeux clos démarre et c’est sur une musique assez éloignée de ce que l’on pourrait attendre du screamo, avec ce duo piano – batterie vite rejoint par un violon joyeux. Le morceau semble raconter une histoire avec plusieurs parties bien distinctes et notamment un début joyeux. Il faut attendre la moitié du morceau pour voir l’atmosphère évoluer et entendre la voix, le morceau prend alors une belle dimension avec ce violon emballant.

Le chant façon slam ou spoken word sur tes jours sans moi est plein d’intensité et la montée en puissance s’accompagne d’une mutation en chant hurlé soutenu par un violon amplificateur d’émotions. Un très beau morceau dont les textes résonnent particulièrement en moi en ce moment.

L’énergie est présente dès le début de Et le mal avec une grosse intensité, le violon associé à la guitare fonctionne parfaitement. Le morceau est court (moins de deux minutes) et montre le côté post-rock du groupe.


L’EP est disponible sur un vinyle simple face avec la face B sérigraphiée d’un visuel zootrope qui a été créé par Vincent Hocquet. Le visuel est aussi très réussi.


LOREM IPSUM est un groupe rare qui joue une musique atypique, mélange de classique et de post-rock moderne. Une belle découverte.

 

J. NeWSovski

 

 

https://voiceoftheunheard.bandcamp.com/album/votu078-m-me-quand-ta-main-quittera-la-mienne

https://www.facebook.com/voturecords



lundi 24 février 2025

DO WHAT YOU WANT – l’histoire de Bad Religion




DO WHAT YOU WANT – l’histoire de Bad Religion

Par Jim Rulland

Kicking Records

Je lis beaucoup de biographies musicales ces derniers temps, j’ai dévoré celles des Burning Heads, Nofx, Vulgaires Machins, Dave Grohl, Therapy, les Sheriff, Black & Noir… Aussi, pour Noël, quand mon frère adoré m’offre celle de Bad Religion, je ne peux être qu’aux anges. A la base j’aime beaucoup la bande de Greg Graffin que j’ai découvert au début des années 90 mais je ne connais finalement que peu de choses à part les grandes lignes.

A travers ce livre écrit par un journaliste (Jim Rulland) qui est aussi un grand fan du groupe (c’est important de le signaler) mais aussi par quatre des membres (Greg Graffin, Brett Gurewitz, Jay Bentley et Brian Baker) on repasse en détail l’histoire du groupe depuis sa naissance jusqu’au dernier album Age Of Unreason sorti en 2019.

Premièrement, j’ai trouvé l’histoire passionnante. J’ai beaucoup aimé les tout débuts du groupe, depuis sa création en 1980, le choix du nom, l’idée du logo emblématique, les premiers concerts, le premier EP… Puis la sortie de How could hell be any worse ? en 1982 et ses répercussions sur la scène de Los Angeles. J’ai beaucoup aimé l’histoire de « l’accident »  Into the unknown , essai prog rock, dont j’ai découvert l’existence à travers ces lignes. Cet album raté sera un détonateur pour la suite, il entraînera aussi l’arrivée de Greg Hetson des Circle Jerks en deuxième guitariste. En 1988 sort l’album qui change tout : Suffer. Culte et influence majeure de la plupart des groupes punkrock qui ont explosé dans les années 90.

A partir de ce point le livre s’attarde sur la vie de chaque membre, sur les changements de line-up (6 batteurs au total !), les tournées et sur l’écriture de chaque album. On peut peut-être trouver ça pénible mais j’ai beaucoup apprécié que Graffin ou Gurewitz s’attardent sur la genèse de certains morceaux expliquant les textes ou la musique. Je trouve ça très intéressant et ça permet d’avoir une écoute différente de certains titres. En tout cas un éclairage réellement pertinent.

Bien sûr Brett Gurewitz revient sur son rôle de producteur, sur Epitaph et l’explosion d’Offspring et Rancid qui va mettre le label au premier plan. La conséquence sera aussi la signature de Bad Religion sur Atlantic records avec des conditions énormes : Andy Wallace produit l’album alors qu’il s’est chargé de Nevermind et le premier Rage Against The Machine juste avant. C’est un autre moment clé dans l’histoire du groupe car il marque le départ, à nouveau, de Gurewitz mais aussi une fracture avec une partie des fans. Et le discours du groupe sur ce point est très intéressant à lire.

Cependant, le côté fanboy de Jim Rulland l’amène à répéter à chaque chapitre que le groupe est le plus intelligent de la scène. Que tu l’entendes une fois suffit je pense, que la prose et le verbe de Graffin soient hors normes on le comprend vite et ces répétitions sont vite lourdes. Quelques passages sont un peu longs aussi et je suis surpris de ne pas croiser des noms emblématiques de la scène comme The Descendents ou Dead Kennedys pourtant de la même époque.

 

Do What You Want est une belle biographie d’un groupe qui aura influencé et orienté la scène punkrock. Une lecture indispensable pour tous ceux qui ont été bercés par la génération Epitaph.

 

J. NeWSovski

mercredi 19 février 2025

Interview - Daria

 

Photo par Rémi Sourice

Daria signe son retour fin 2024 avec Fall Not, cinquième album aussi brillant que ses prédécesseurs. Dans une scène Angevine plus active que jamais (Fragile, Do Not Machine, Limboy, Bermud, Tiny Voices, San Carol...) il est temps de prendre des nouvelles du groupe fondé au début des années 2000.


L’actualité de Daria c’est votre retour huit ans après avec un nouvel album, Fall Not. Qu’est ce qui a entraîné cette longue pause ?

La pause est survenue assez simplement. Après la tournée 2016-2017 pour défendre Impossible Colours (sorti en 2016), nous ne sommes pas retournés au local de façon fréquente pour composer de nouvelles chansons… Sans doute que nos vies et nos obligations à cette période nous ont éloigné de la musique de Daria et assez simplement, sans le verbaliser, que nous nous sommes mis en pause… Ce qui a permis à chacun de faire pleins d’autres choses :) 

 

Il y a eu des changements de line-up entre Impossible Colours et Fall Not. Le tout premier concerne la batterie, Matgaz n’a fait qu’enregistrer le précédent album je crois ? Comment s’est fait le retour d’Arnaud ?

Oui c’est ça. Matgaz avait enregistré Impossible Colours et fait les premiers concerts qui ont suivi. Puis par manque de temps (il joue notamment dans Mars Red Sky), il a cédé sa place à Charly (batteur originaire de Limoges, dans les Bushmen entre autres…) pour toutes les autres dates. Puis la pause est survenue. 

Et le retour d’Arnaud s’est fait en 2021/2022. D’abord sur le mode « eh les gars, est ce qu’on n’irait pas jouer quelques morceaux au local ? » puis de fil en aiguille l’idée a fait son chemin que l’on pourrait jouer de nouveaux trucs… 

 


Pour la basse, le changement avec l’arrivée de Pierre-Yves s’est fait durant l’enregistrement ? J’ai lu que Germain était crédité de 4 morceaux… ?

Oui c’est ça. Germain avait repris avec nous lors des sollicitations d’Arnaud. Puis l’aventure a cessé durant l’enregistrement. Nous avons enregistré l’album en 3 sessions de 3 jours durant 2023 : février, avril et octobre. Germain a joué sur celles de février et avril. Et par la suite, la vie perso et pro a fait que cela n’était plus possible pour lui de poursuivre. PY est arrivé dans la foulée à l’issue de la session d’octobre (c’est Cam qui s’est chargé, en plus, des basses lors de cette session).

 

L’artwork contraste vraiment avec le précédent avec un côté sombre, était-ce volontaire ce contraste ?

Effectivement, c’est plus NB que full color comme le précédent. Non ce n’était pas du tout prémédité. On fonctionne au coup de cœur sur des visuels. Et nous avons tout de suite flashé sur ce visuel. La peinture de la pochette est le travail d’un artiste qui s’appelle Kieran Antill. 

 

L’enregistrement s’est fait par vos soins, Camille notamment, qu’est-ce que cela change par rapport aux enregistrements précédents en studio ?

Comme on le disait précédemment, nous avons fait en 3 sessions, mais c’était bien des sessions en studio. Pour le groupe ce qui était différent c’est que cela offrait le temps (court quand même) d’une réflexion sur certains sons, certains arrangements. Pour Cam, ça multipliait les casquettes. Chapeau (sic!) à lui de l’avoir fait ainsi ! 

 

Est-ce que s’enregistrer n’amène pas une pression supplémentaire par rapport à un enregistrement avec un producteur du calibre de J. Robbins

Oui dans le sens où l’on veut être sûr de fournir à celui qui va mixer des pistes correctes, avec des choix de sons cohérents par rapport à la fois à l’esthétique de celui qui mixe mais aussi avec ce que l’on va attendre de lui. Cam n’en est plus à son coup d’essai et nos collaborations avec J. Robbins nous renforce aussi sur ce terrain-là. 

 

Comment se passe la création d’un titre chez Daria? Par exemple pouvez-vous expliquer comment est née une chanson comme Cognac ? Le texte, la musique ?

Assez classiquement je crois. D’une part, on démarre sur une idée que l’on fait tourner au local, qu’on étoffe, qu’on travaille. Et si tout se passe bien et que cela commence à ressembler à un morceau alors Cam commence à travailler une mélodie de voix. Ou d’autre part, il arrive que certaines idées soient bien abouties, que le titre soit entièrement composé par l’un de nous. Par exemple, Cam a écrit Cognac puis l’a enregistré en mode démo sur son ordi. Tous séduits, on a plus qu’à apprendre à le jouer au local. Evidemment dans tous les cas, ça laisse la place aux discussions pour faire évoluer les choses à des moments. Une démo VS l’énergie/le volume du groupe en vrai ça change parfois les perceptions et fait évoluer les choses. 

 

L’écriture d’un morceau varie-t-elle suivant que vous êtes dans Daria, Lane ou Do Not Machine ? Par exemple si un riff de guitare vous vient en tête avec quel groupe l’associez-vous ?

Oui forcément car de loin c’est du rock mais de près ce sont 3 groupes différents :) 

Et de façon très pratique, Machine utilise un accordage guitare très spécifique donc y’a pas de question à se poser. Et LANE a existé alors que Daria ne jouait plus donc finalement pas de question non plus. 

 


Quel regard portez-vous sur l’évolution de Daria depuis Silencer ?

C’est une question compliquée car ce n’est jamais simple de regarder dans le rétro. Je crois que la principale évolution tient dans la manière qu’on a de faire passer les émotions. Depuis le début la sincérité des émotions est là mais elle ne s’exprime plus pareille aujourd’hui. À l’époque de Silencer, c’était beaucoup « tout dans le rouge », à fond les instrus et la voix. Aujourd’hui, on cherche beaucoup plus la dynamique au sein d’un morceau ou d’un disque, et ce dans la musique mais aussi dans le chant pour transmettre ces émotions. 

 

Je ne vous ai jamais posé la question mais d’où vient le nom Daria à l’origine ?

C’est un prénom d’origine slave que l’on a toujours beaucoup aimé. Et à l’époque de la naissance du groupe naissait aussi le dessin animé du même nom que l’on appréciait. 

 


Petite question de curiosité pour Camille et Etienne, on vous croise toujours dans les mêmes groupes, avez-vous et jouez-vous dans d’autres formations, séparés l’un de l’autre ?

Effectivement ! Par le passé, Cam a joué dans Ride The Arch sans Etienne. Et Etienne a joué dans Hatebonz sans Cam… mais avec Arnaud :) 

 

Y’a-t-il beaucoup de dates de prévues pour soutenir l’album ?

Oui nous allons essayer de défendre au maximum Fall Not par la scène. Nous avons annoncé d’ores et déjà une vingtaine de dates jusqu’à l’été… En France mais aussi en Espagne :) 



Merci à Herr Krombacher pour les photos et les vidéos.


https://www.facebook.com/dariatheband/

https://wiseband.lnk.to/Daria-Fall-Not