RISE
AGAINST – Ricochet
Loma
Vista
J’ai été un
grand fan de Rise Against à ses débuts, notamment l’album Revolutions
Per minute, sorti en 2003 sur Fat Wreck Chords et qui
reste, pour moi, parmi les meilleurs du label. La signature l’année suivante
sur Dreamworks a permis son explosion médiatique mais elle entamait
alors une longue mais inexorable descente dans mon estime. Ils ont allumé une
étincelle par-ci par-là sur quelques titres mais sans, hélas, me faire retrouver
leur magie passée.
Nous voici
donc en 2025 avec le dixième album de Rise Against toujours emmené par Tim
Mcllrath avec une formation qui se révèle stable depuis 8 ans et dont j’espère
un éventuel retour aux sources.
Mais dès les
premières notes de Nod, on se rend vite compte qu’il y a un
truc qui cloche : cet album est surproduit. On peine à retrouver le son
des guitares, l’effet sur la voix n’est pas non plus une réussite et pourtant elle
est vraiment agréable. I Want It All démarre plutôt bien avec une
esthétique punk mais se perd vite dans des facilités. C’est la même chose sur Forty Days, dont les effets mettent en l’air toute l’énergie de la
chanson. Les balades ou titres en mid-tempo qui pouvaient être un gros point
fort du groupe de Chicago sont présentes aussi sur cet opus, Ricochet est la première et, encore une fois, la production rend son écoute
compliquée et pénible, ce titre, qui donne son nom à l’album, se révèle être,
de très loin, le moins bon de l’album, les autres sont souvent fades (Gold Long Gone) seule Us Against The World s’avère plaisante. Quelques titres
dans la veine des albums précédents (Sink Like A Stone ; State Of Emergency) manquent d’efficacité perdus sous des strates d’arrangements
inutiles. Point positif le featuring de Andy Hull de Manchester
Orchestra qui vient poser sa voix sur Black Crown et amène une variété appréciable. Les textes sont toujours engagés
mais passent en second plan pour une personne dont l’anglais n’est pas inné.
Le travail
de production de Catherine Marks met donc en avant un son moderne empli
d’effets qui fait perdre l’essence du groupe. Le mixage d’Alan Moulder
ne parvient pas à sauver le naufrage de ce nouvel album.
Rise
Against est, et reste, un groupe de stade qui a échappé depuis longtemps à la
scène punkrock. On rêve toujours de ces groupes qui, après s’être égarés,
reviennent à leurs premiers amours comme Bad Religion revenu après un New
America catastrophique, Against Me ! après White Crosses… Peut-être que Ricochet
sera un détonateur, en tout cas pour moi il a complètement implosé.
Mais
sous un autre angle de vue, malgré ses défauts il peut se révéler être une
porte d’entrée au rock et plus précisément au punkrock à une nouvelle
génération.
J. NeWSovski
https://riseagainst.bandcamp.com/album/ricochet
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