FIRST
DRAFT – An Instant Before The Promise Of Dawn
Vlad
Productions
First
Draft reste, à mes
yeux, l’une des révélations scéniques les plus excitantes de ces dernières
années. Alors autant dire tout de suite que j’avais beaucoup d’attentes avant
la sortie de leur premier album An Instant Before The Promise Of Dawn.
Elles sont non seulement comblées, mais c’est à un album rare que je suis
confronté.
Car cet
album est une réussite totale. Le groupe y applique la même recette que sur ses
précédentes productions, mais avec une maturité et une audace qui renforcent
encore leur identité. Oui, on pensera à Brutus – comment ne pas faire le
lien, quand les deux groupes partagent une batteuse-chanteuse et une énergie
post-rock aussi communicative ? Pourtant, First Draft opère en duo
basse/batterie, et c’est là que réside la magie : on jurerait entendre un
quatuor, voire un quintet, tant leur musique est riche et dense. Sur scène,
c’est la même déflagration que sur disque. Une performance tout simplement, difficile
à réaliser. Clément, avec ses pédales d’effets et ses delays, tel un
magicien, fait sonner sa basse comme une basse mais aussi une guitare. Marine,
derrière sa batterie, alterne entre mélodies envoûtantes et cris déchirants,
sans jamais sacrifier la précision. Ce qui donne une intensité rare, une
émotion à l’état brut.
An
Instant Before… est un album profondément ancré dans le post-rock, et chaque morceau est
une pépite. Satellites In Your Sway
s’élance avec une puissance immédiate, avant de s’élever vers des hauteurs
aériennes. A Tyrant’s Heaven,
d’une énergie implacable, impose un groove hypnotique. Et puis il y a Agnostalgic : si le titre évoque par
moments l’univers de Brutus, First Draft y appose sa griffe avec
des riffs de basse envoûtants et une rythmique viscérale, purement addictive.
Mais c’est Paralysis Kingdom qui m’a vraiment transpercé – un
titre phare où la mélancolie et la douleur du chant de Marine se mêlent
à des mélodies d’une puissance folle. Et le plus impressionnant ? En sept
morceaux et 38 minutes, pas une seconde de faiblesse. Une homogénéité parfaite,
une cohérence qui force l’admiration.
Je ne peux
pas parler de cet album sans évoquer son artwork, marqué par un rouge profond
(après le bleu de l’EP précédent), signé Lohengrin Papadato. Une
continuité visuelle qui épouse à merveille l’univers sonore du groupe. Quant à
la production, confiée à Benoît Roux au Studio Drudenhaus, elle
est tout simplement irréprochable.
An
Instant Before The Promise Of Dawn est bien plus qu’un premier album : c’est
une réussite magnifique. Sans fioritures, sans démonstrations techniques
inutiles, First Draft y déploie une efficacité brute et une beauté envoûtante.
Pour moi, c’est tout simplement l’une des plus belles sorties françaises de
cette année, un coup de cœur absolu, une confirmation éclatante que ce duo, au
début de sa carrière, a tellement de choses à nous offrir.
J. NeWSovski
https://firstdraft.bandcamp.com/album/an-instant-before-the-promise-of-dawn
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