samedi 15 novembre 2025

FIRST DRAFT – An Instant Before The Promise Of Dawn

 


FIRST DRAFT – An Instant Before The Promise Of Dawn

Vlad Productions

 

First Draft reste, à mes yeux, l’une des révélations scéniques les plus excitantes de ces dernières années. Alors autant dire tout de suite que j’avais beaucoup d’attentes avant la sortie de leur premier album An Instant Before The Promise Of Dawn. Elles sont non seulement comblées, mais c’est à un album rare que je suis confronté.

Car cet album est une réussite totale. Le groupe y applique la même recette que sur ses précédentes productions, mais avec une maturité et une audace qui renforcent encore leur identité. Oui, on pensera à Brutus – comment ne pas faire le lien, quand les deux groupes partagent une batteuse-chanteuse et une énergie post-rock aussi communicative ? Pourtant, First Draft opère en duo basse/batterie, et c’est là que réside la magie : on jurerait entendre un quatuor, voire un quintet, tant leur musique est riche et dense. Sur scène, c’est la même déflagration que sur disque. Une performance tout simplement, difficile à réaliser. Clément, avec ses pédales d’effets et ses delays, tel un magicien, fait sonner sa basse comme une basse mais aussi une guitare. Marine, derrière sa batterie, alterne entre mélodies envoûtantes et cris déchirants, sans jamais sacrifier la précision. Ce qui donne une intensité rare, une émotion à l’état brut.

An Instant Before… est un album profondément ancré dans le post-rock, et chaque morceau est une pépite. Satellites In Your Sway s’élance avec une puissance immédiate, avant de s’élever vers des hauteurs aériennes. A Tyrant’s Heaven, d’une énergie implacable, impose un groove hypnotique. Et puis il y a Agnostalgic : si le titre évoque par moments l’univers de Brutus, First Draft y appose sa griffe avec des riffs de basse envoûtants et une rythmique viscérale, purement addictive. Mais c’est Paralysis Kingdom qui m’a vraiment transpercé – un titre phare où la mélancolie et la douleur du chant de Marine se mêlent à des mélodies d’une puissance folle. Et le plus impressionnant ? En sept morceaux et 38 minutes, pas une seconde de faiblesse. Une homogénéité parfaite, une cohérence qui force l’admiration.

Je ne peux pas parler de cet album sans évoquer son artwork, marqué par un rouge profond (après le bleu de l’EP précédent), signé Lohengrin Papadato. Une continuité visuelle qui épouse à merveille l’univers sonore du groupe. Quant à la production, confiée à Benoît Roux au Studio Drudenhaus, elle est tout simplement irréprochable.

An Instant Before The Promise Of Dawn est bien plus qu’un premier album : c’est une réussite magnifique. Sans fioritures, sans démonstrations techniques inutiles, First Draft y déploie une efficacité brute et une beauté envoûtante. Pour moi, c’est tout simplement l’une des plus belles sorties françaises de cette année, un coup de cœur absolu, une confirmation éclatante que ce duo, au début de sa carrière, a tellement de choses à nous offrir.

 

J. NeWSovski

 

 

https://firstdraft.bandcamp.com/album/an-instant-before-the-promise-of-dawn

https://firstdraftmusic.com/

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mardi 11 novembre 2025

SPLIT – Violence Breeds Violence

 


SPLIT – Violence Breeds Violence

Incisive Records / Dispear Records

 

Mené par Marvin, ex-membre de Structures, SPLIT est un nouveau groupe rouennais qui frappe fort dès son premier album. En sept titres et seulement 18 minutes, le quintet impose un son aussi dense que difficilement classable, mélangeant punk, New York hardcore, crust et riffs trash avec une urgence qui ne laisse personne indifférent. Ici, la basse domine, lourde et oppressante, tandis que les guitares et la batterie tissent un climat où la tension est permanente.

Dès Cowards après une lente montée en tension, on sent beaucoup de puissance puis un déferlement de sons. Et c’est en lisant son interview dans Mowno que je découvre ce qui anime Marvin sur ce morceau et qui explique la violence exprimée. Dès lors, on perçoit un autre angle de vue que ce soit sur Cowards et même tout l’album complet.  Une colère qui ne se contente pas d’être exprimée : elle est structurée, réfléchie, et traverse tout l’album. Good Cop, avec sa rythmique plus rapide, s’attaque directement aux violences policières, tandis que For Fucks Sake joue des changements de tempos pour désorienter et captiver.

SPLIT excelle dans l’art du contraste. World Sucks décharge toute son énergie en 24 secondes, comme un coup de poing, avant que Something Of My Own ne revienne à une lourdeur plus mélodique, mais tout aussi écrasante. Stained Soul, avec sa rythmique mécanique et son refrain fédérateur, est sans doute le morceau le plus accrocheur de l’album – un hymne sombre qui reste en tête bien après l’écoute. Enfin, I Feel Nothing More clôt l’album en douceur trompeuse : les guitares mélodieuses laissent place à un chant hurlé qui emporte tout dans un final aussi intense que désespéré.


Pas si simple d’accès, Violence Breeds Violence est un album qui se refuse à la facilité. Entre dissonances assumées et rythmiques lourdes, SPLIT ne cherche pas à séduire, mais plutôt à régler ses comptes et ce, de manière bruyante. Fortement conseillé donc !

 

J. NeWSovski

https://split-hc.bandcamp.com/album/violence-breeds-violence

https://www.facebook.com/profile.php?id=61566070858055

 

vendredi 7 novembre 2025

THE VROOM VROOMS - Hashtag Machine [EP]

 


THE VROOM VROOMS - Hashtag Machine [EP]

Slowrag Production

 

 

Non, THE VROOM VROOMS n’a pas réalisé la BO du dernier Formula One ou de Need For Speed…Quoique, Hashtag Machine est un EP dont les titres décoiffent dans la globalité. Il s’agit du projet de Frederico, ce virtuose de la guitare dont on peut apprécier le talent et l’inspiration dans pas mal de projets (NOT SCIENTISTS, THE POOKIES, FOREST POOKY QUARTET ou bien encore SLOWRAG).

 

Et ça commence fort avec un “Dance Dance Dance” qui symbolise bien l’esprit de cette production. L’homme aime bien explorer pas mal d’univers musicaux mais sur cet EP on appréciera le mélange d’un petit côté punk avec une grosse dose de pur rock 'n’roll.

 

On peut apprécier également une inspiration punk/pop anglaise sur un morceau comme “This is new” avec des couplets qui pourraient nous faire penser aux TOY DOLLS. Il en est de même pour “Panic Monster” avec son intro à la sonorité d’une ballade irlandaise et son refrain qu’on a envie de chanter à gorge déployée.

 

Puis, comme par hasard… ou pas, sur “Rock 'n’roll Police” apparait un feat avec FOREST POOKY, ce vieux compagnon de route, pour un titre très Elvisien, avec un refrain pop très cool.

Le titre “Hastag Machine”, quant à lui, explore le format d’un rock’n’roll pur et dur avec une réelle efficacité.

 

Après nous avoir tenu en haleine avec 5 morceaux très rythmés, on termine avec “Out Of Love”. Un très joli contre-pied au caractère bluesy et accompagné d’une pointe de sonorités Tremolo/Flanger qui sembleraient nous plonger près d’Albuquerque dans le désert du Nouveau-Mexique.

 

THE VROOM VROOMS nous embarquent dans l’aventure d’un premier EP basé sur des sonorités punk/rock’n’roll édulcorées par des parties de guitares inspirées et des refrains accrocheurs. A souligner aussi, les parties vocales tout aussi soignées avec la variété des tessitures.

On adhère donc à ce premier essai musical réussi et agréable à l’écoute en attendant une suite sur un format plus long.

 

Herr Krombacher

 

 

https://thevroomvrooms.bandcamp.com/album/hashtag-machine

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dimanche 2 novembre 2025

DEAD IN L.A. – Demolition. Girl.

 


DEAD IN L.A. – Demolition. Girl.

 

C’est grâce à Aleksandra, aussi chanteuse de Wake The Dead, que j’ai découvert Dead In L.A., nouvelle formation où elle assure la basse et les chœurs. Le trio est complété par deux anciens de The Dawn (ex-Inmate pour les plus anciens) : Seb à la guitare et au chant, et Bruno à la batterie. Basé à Marseille, ce premier album de 8 titres (27 minutes) est un vrai coup de poing !

 

L’album respire la chaleur de Marseille, et tout commence par The Heartbreaker, un morceau sulfureux et d’une puissance folle, que les chœurs déchirants d’Aleksandra amplifient encore. Sans temps mort, Friendshit s’engage sur les mêmes bases, avec une rythmique ultra-groovy. Moins direct, le morceau dégage une sensation de puissance rare. Dead In L.A. impose un style bien à lui, qui évoque Unsane ou nos Frenchies de Tantrum, avec des sonorités parfois teintées de stoner. Les chœurs, omniprésents, apportent une touche unique qui fait de ce groupe une pépite à part.

 

On connaissait déjà The Driver, mais il résume à lui seul les influences du trio : une première partie écrasante, pure noise rock années 90 à la Unsane, suivie d’une deuxième partie ronde et groovy, très stoner façon Clutch


L’énergie ne faiblit pas, et on se demande comment le trio tiendra le rythme sur scène :
Reckless, tout aussi intense, offre un refrain qui apporte — fait rare — une pointe de douceur. J’avais diffusé Hell is full of DJ’s and architects dans ma playlist estivale, un morceau hyper énergique où la symbiose entre le chant et les chœurs, omniprésents, est impressionnante. Ce titre représente vraiment l’identité du groupe à mon sens et c’est une belle carte de visite. Avec un côté très punk, Heads On Fire enchaîne à une vitesse folle, avant de basculer brutalement vers une transition post-hardcore, puis de repartir sur un rythme effréné. Le tempo ne faiblit pas jusqu’à la fin, et je retiens surtout Worship, plus lent et posé, mais terriblement lourd, avec ses riffs de basse inquiétants. Une mélodie de piano vient y glisser un rayon de soleil bienvenu.

 

Dans cette fin d’année tellement riche en sorties de qualité, il serait dommage de rater ce trio marseillais. Leur son, lourd et puissant, est d’une efficacité redoutable, et les morceaux, addictifs, apportent un vent de fraîcheur. À découvrir absolument, et à suivre pour leurs prochaines dates !

 

J. NeWSovski

 

 

https://deadinlarock.bandcamp.com/

https://www.instagram.com/deadinlarock