Affichage des articles dont le libellé est Le Cèpe records. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Le Cèpe records. Afficher tous les articles

dimanche 14 décembre 2025

FRAGILE – Big big smile

 


FRAGILE – Big big smile

Le Cèpe Records

Cette année, à nouveau, la scène angevine nous offre de belles pépites. A peine un mois après la sortie de l’excellent Real Sensations, le coup d’éclat des jeunes prodiges de Rest Up, voilà qu’arrive le premier véritable album de FRAGILE. Sur le même label que son cadet, le Cèpe Records. Fragile quitte donc le confort quasi-familial de Nineteen Something pour s’émanciper. Et force est de constater que le jeune groupe angevin n’a pas pris les choses à la légère car tout y est calculé, mesuré et réfléchi. Pour couper court à cette chronique je pourrais tout de suite dire que Big Big Smile est tout simplement l’un des tout meilleurs albums sortis cette année, l’un des plus aboutis. Et ce en toute objectivité.

La présentation sera assez courte, on connait l’histoire, le groupe s’est formé pendant le confinement. Les cinq jouaient dans d’autres groupes : Wild Fox, Scuffles, LANE, Dog for friends. Ils montent le groupe pour se faire plaisir et jouer ensemble. Pour tourner ils enregistrent un mini album qui va se révéler être la surprise de l’année et leur ouvrir toutes les portes des salles de France. Et c’est sur scène, encore plus, que le groupe se forge une belle réputation.

Pour lui donner une suite le groupe angevin s’est attaché les services de Camille Belin, chanteur guitariste de Daria que l’on retrouve aussi derrière les fûts de Do Not Machine et LANE. Ce dernier sortait de la réalisation de Fall Not l’excellent dernier album de Daria et on lui doit aussi le premier album de The Flickers. Amoureux d’Angers, le groupe s’est enfermé dans les studios du Chabada pour enregistrer ses dix titres.

L’artwork a été confié à Éloïse Rabaté dans un style qui rappelle Edward Hopper, c’est joli et feutré. Tout comme la belle et longue introduction (The Lowdown), sorte de nuage vaporeux que l’on traverse pour découvrir l’album avec Santander, mélange de punkrock et d’émo hardcore façon Touché Amoré ou La Dispute. Le quintet amène une vraie touche mélodique, un peu pop, bien sentie. Celebrate est aussi un tube en puissance qui se joue des styles, très dansant, il permet de mettre en avant l’évolution dans le chant de Baptiste qui ne s’arrache plus la voix comme sur about going home, il a su trouver un juste équilibre entre puissance et mélodie. Cela se ressent aussi fortement sur Little Things, l’un des morceaux les plus touchants de l’album. Un autre grand tube de Big Big Smile est A reason Why, subtil jeu entre mélodies pop et sonorités punk-noise. Mais pour moi le meilleur morceau reste Wallflower, déjà joué sur scène depuis dès mois, il révélait une efficacité impressionnante. Avec son intro chanté par Josic, il met en avant la touche Fragile : mélodies imparables, puissance sur le refrain avec des phrases fédératrices. C’est pour moi leur morceau le plus représentatif, peut-être aussi le plus abouti et, sur scène, le plus intense assurément.

On notera aussi Tiny Ghosts and disco lights et afterglow, tous deux très bons et puissants dans l’intensité. Puis l’album se referme sur Wide Awake, douce ballade acoustique, osée mais pertinente.

 

FRAGILE ne fait pas que confirmer ses promesses mais s’impose désormais comme un incontournable. Big Big Smileest un album réfléchi avec une belle petite collection de tubes d’émo-post-hardcore. Un album à écouter en boucle et savourer sur scène.

 

J. NeWSovski

 

https://fragileangers.bandcamp.com/album/big-big-smile

https://www.facebook.com/fragileangers



vendredi 3 octobre 2025

REST UP – Real Sensations

 


REST UP – Real Sensations

Le Cèpe Records / Exag Records

 

On ne va pas cacher très longtemps que Rest Up est l’une des nouvelles sensations sur la scène indé française. Le jeune groupe Angevin, à peine sorti de l’adolescence, s’est déjà fait remarquer il y a deux ans avec son deuxième EP It Was Summer dont le mixage avait été réalisé par Daniel Fox (Bassiste de Gilla Band). Peu après, le trio intègre l’Équipe Espoir du Chabada (Angers), un tremplin qui lui offre expérience et mentorat - notamment auprès Arnaud Fournier (Hint). Cet ensemble, couplé à leurs performances scéniques, séduit Exag Records, label Belge sur lequel on retrouve notamment La Flemme ou Druugg, et du Cèpe Records, dont on connaît aussi très bien les groupes présents (Clavicule, We Hate You Please Die, Gros Cœur, Servo…). Un double sceau de qualité, qui dans le paysage musical actuel, vaut toutes les recommandations.

 

Avec Real Sensations, Rest Up signe un premier album d’une maturité déconcertante. Onze titres en 38 minutes, une durée classique pour un album qui est loin de l’être. La pochette, signée Marie Lesieur et Ivan Chamaillard, assemble collages et éclats de verre en une mosaïque sobre et intrigante, parfaitement à l’image de l’album : un collage d’influences et d’émotions. L’enregistrement a été confié à Daniel Fox qui venait tout juste de produire l’album explosif des Lambrini Girls et qui offre à ce disque un son chirurgical.

Harmattan débute parfaitement avec une tension et une atmosphère qui montent en puissance, un vrai morceau introductif et immersif vite repris par Too Late To Call qui rappelle l’énergie d’un Lysistrata des débuts avant d’explorer un univers post-rock plus aérien et de finir en défouloir punk. Un morceau vraiment détonnant. Et c’est Accutane qui s’impose comme le tube de l’album, derrière les sons issus de machines qui deviennent vite oppressants, on sent l’urgence, la tension et la fureur qui se dégagent. Le trio Angevin prouve qu’il maîtrise l’art du contraste et sait se faire aussi mélodique comme en témoigne Damage qui démontre une belle maturité et une écriture déjà aboutie

Cette maturité qui permet à Rest Up d’explorer de nombreux paysages ce qui est étonnant pour un premier album, je pense à Hold Me Tight et son univers très marqué, très aérien, très beau. Les vagues de guitare et les synthés appuient fort et leur musique est puissante et touchante.

Là où la plupart des premiers albums se laissent souvent guider par l’instinct, Rest Up ose prendre son temps et poser ses morceaux : ils sont réfléchis et structurés. Le trio puise chez ses références qu’elles s’appellent Blonde Redhead ou Sonic Youth pour proposer des morceaux complexes mais aboutis (Pol’s Guitar) ou Lysistrata pour des défouloirs électriques (Real Sensations). Se dégage aussi de Rest Up une face shoegaze très maîtrisée sur des morceaux comme Weekend Girlfriend, langoureux et poétique ou Stall dangereusement envoûtant.

 

Avec Real Sensations, Rest Up livre un premier album d’une précocité rare et d’une aisance qui force l’admiration. Un jeune groupe qui transforme ses influences et les synthétise en un album remarquable aux multiples. Une vraie réussite.

J. NeWSovski


https://restuplads.bandcamp.com/album/real-sensations-2

https://www.facebook.com/RestUpLads/


samedi 17 juin 2023

CLAVICULE – full of joy

 



CLAVICULE – full of joy

A tant rêver du roi / Le cèpe records

 

C’est à Rennes que se cache un des groupes les plus excitants de la scène garage française : Clavicule. Le groupe au nom original, vient de sortir son deuxième album après Garage is dead sorti en 2020 sur Beast Records.

Le groupe qui se dit influencé par The Oh Sees (et ça s’entend) commence à se faire une belle réputation de groupe scénique

Les choses sérieuses commencent avec Painkiller qui démarre rapidement après une courte introduction, rappelant l’énergie et le son de guitare de The Hives avant que des mélodies plus psyché nappent cette chanson d’une identité assez singulière. Le quatuor accélère le rythme sur I will let you down et sa rythmique très Ramones avant de repasser sur un morceau à la The Hives avec Do It, entraînant et entêtant. On sent aussi des touches plus noise encore une fois associées à des sonorités psyché qui font d’un morceau comme Wilted Flowers un joli voyage sonore sur près de 7 minutes 30 et qui permettent de se rendre compte de la grande richesse d’ouverture de Clavicule.

Curieusement je trouve qu’il se dégage aussi un côté grunge, voir mêle nirvanesque sur Rockets qui arrache tout sur son passage au point que le morceau suivant, You, est obligé de nous reposer avec des belles et douces mélodies pop. J’aime aussi beaucoup le clin d’œil à King Gizzard and the Lizard Wizard sur Queen Blizzard & The Sittar Guitar, il alterne les atmosphères avec une belle dextérité.

 

Le son de Full Of Joy se révèle très bon, très percutant, j’aime la mise en avant des basses. Il a été enregistré par Dimitri Dupire et a su séduire le label Pallois À Tant Rêver du Roi qui a le nez fin pour dénicher des groupes talentueux (Cosse, Pamplemousse, La Jungle…), pour l’occasion l’album est aussi sorti sur le cèpe records (we hate you please don’t die).

J’aimerais aussi mettre en avant la superbe pochette réalisée par Emy de Arrache toi un oeil, j’attache beaucoup d’importance à l’artwork, il est même parfois déterminant dans l’obtention d’un album. Celui-ci est particulièrement réussi avec ces fleurs qui s’échappent du corps d’une femme laissant plusieurs interprétations possibles. Elle est juste superbe et sera pour moi l’une des plus belles que j’ai pu voir.

 

Un très bel album dans tous les sens du terme qui impose encore plus le groupe sur la scène garage nationale et donne l’envie de les retrouver rapidement sur scène.

 

  

J. NeWSovski

 

 

https://clavicule.bandcamp.com/album/full-of-joy

https://www.facebook.com/Claviculeband