Après douze années d'attente arrive enfin ce 21ème numéro des Rêveries. Je ne peux qu'être admiratif des confrères qui arrivent à sortir régulièrement des zines. Le travail est long et parfois fastidieux mais amène du plaisir à son final.
J'espère qu'à travers ce nouveau numéro vous pourrez découvrir des artistes qui m'ont marqué et influencé cette année.
La version papier est en cours d'impression et devrait arriver début septembre, limitée à une cinquantaine d'exemplaires, les trente premiers seront accompagnés de la compilation
.
Il sera disponible sur Angers gratuitement (ou contre une bière) et mise dans des points relais (Jokers Pub, Exit Music, Homewax, Le chabada...).
Disponible par correspondance moyennant frais de port (autour de 5€) en m'envoyant un mail à :
Mike Noegraf, guitariste sur le premier album de The Traders, a choisi, il y a de nombreuses années, de se consacrer à son projet solo. Son quatrième album vient tout juste de sortir sur le label autrichien Sbäm Records. L'occasion d'en apprendre plus sur ce très sympathique artiste.
Ton
nouvel album Polarities vient tout juste de sortir, peux-tu
nous donner des informations sur son titre ?
L’idée
première au travers de ce titre d’album était pour moi de réussir à
imager la manière dont le mouvement fait partie de nos vies, dont la polarité,
le sens du mouvement s’intègre dans nos vies de manière générale mais aussi
dans la musique et l’écriture.
L’artwork
se démarque des autres albums dont le style était plutôt axé sur le graphisme
et les tatouages. Celui-ci est plus technique, numérique. Il relie le cœur au
cerveau. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui je
voulais cette idée de cœur relié à un cerveau pour souligner une réalité qui
est la suivante :
Lorsqu’on
écrit une chanson, il y a une alchimie entre le cœur et le cerveau qui pousse à
écrire, à composer une chanson. Lorsque celle-ci est jouée, elle sort de notre
corps pour, au travers d’ondes sonores, arriver aux oreilles de l’auditeur,
pour au final se redispatcher dans le cœur et l’esprit de celui qui la reçoit.
Pour le
graphisme, je voulais quelque chose de différent mais qui garde une petite
touche de tatoo, d’où le fait que le cœur ressemble à un sacré cœur (qu’on peut
retrouver dans le tatouage traditionnel). J’ai demandé de l’aide à mon pote
Pample, puis j’ai fini de mettre tout ça place. Comme je suis très mauvais dans
l’utilisation de Photoshop, ça m’a pris un petit moment :)
C’est
ton deuxième album sur Sbäm records, comment s’est fait le lien avec eux
et comment cela se passe dans vos relations ?
Écoute,
ça se passe très bien et la signature chez Sbam s’est faite de manière
on ne pleut plus simple et naturelle. Je leur ai envoyé Outrospection
qu’ils ont décidé de sortir. J’ai réitéré avec polarities, ça
leur a plu et hop. C’est d’autant plus flatteur de sortir un deuxième album
chez eux quand on voit le joli catalogue qu’ils proposent :) C’est une chouette
équipe qui s’occupe très bien de ses artistes. C’est très agréable de les
laisser gérer un max de choses autour de l’album.
J’ai
cru comprendre que l’écriture de l’album avait été compliquée au départ mais
que tu as su retrouver l’inspiration. Comment cela s'est passé ?
En fait
après la sortie d’Outrospection, je me suis mis une espèce de
pression pour tenter de faire un prochain album qui serait mieux que son
prédécesseur (j’ai toujours eu un peu cette idée en tête que chaque album se
doit d’être meilleur que le précédent). J’ai passé 3 ans et demi donc à écrire
et composer un tas de chansons sans réussir à les finir. J’ai enregistré
énormément de mémos (plusieurs centaines) avec cette problématique de ne pas
réussir à vraiment écrire les textes autour. Je crois qu’on appelle ça
communément le syndrome de la page blanche.
Puis un
événement extérieur pas très fun est arrivé dans ma vie mais surtout dans celle
d’amis proche et a relancé la machine. J’ai eu envie d’écrire autour de cette
polarité et de tenté de construire un album autour du chemin de nos vies et de
ce qu’il en restera après. Les deux sujets sont pas mal en lien, la vie a, en
quelque sorte, une forme de polarité aussi similaire à chacun (avec
malheureusement des parcours plus ou moins longs et cabossés)
Tu as
mis en images le titre Under an Oak, c’est mon morceau préféré, peux-tu
nous dire ce qu’il raconte ?
Merci
beaucoup, ce morceau me tient beaucoup à cœur aussi, il retrace 15 ans de vie
commune avec ses déboires, ses erreurs mais surtout l’idée qu’au travers la
distance, les liens qu’on tisse sont plus fort que tout.
Il
y a une chanson qui s’appelle Malone, dans tes remerciements tu remercies
justement Malone, s’agit-il de ton fils ?
Ouais j’ai
deux garçons Malone et Scott. Je vais te raconter une petite anecdote que je
raconte parfois en live :
J’ai écrit
une chanson pour Malone au tout début du projet (ceux et celles qui ont pu déjà
écouter le tout premier split avec mon pote Roma Wreckman de Russie la
connaissent)
C’est une
chanson cool mais c’est une chanson de début de projet quoi… puis Malone lui-même
m’a demandé d’écrire une chanson pour son frère Scott il y a quelques années.
Donc j’ai écrit Scott, Malone avait 6 ans. Je l’ai sortie sur Outrospection.
Puis à force
d’entendre la chanson de son frère et pas la sienne, il est revenu vers moi en
me disant : « dis donc papa tu joues plus ma chanson ? »
Ce à quoi je
lui ai répondu : « ben mec elle n’est pas folle, je vais t’en réécrire une que
je pourrai jouer en live et dont nous serons tous les deux fiers »
Voilà :)
As-tu
une tournée de prévue pour promouvoir l’album ?
J’ai eu pas
mal de dates en France et en Corse depuis Juin, je dirais pas loin d’une
quinzaine.
Je pars
jouer en Italie du 18 au 20, j’ai été invité sur un festival que j’adore à
Rimini consacré entre autres à Bruce Springsteen.Puis j’enchaîne avec 10 jours en Belgique.
En
parallèle, on a démarré une formule trio avec mes compères Ed Wood à la
basse et Tommy Rizzitelli à la batterie sous le nom de Mike Noegraf
and the Outlaws. On a déjà fait quelques dates et quelques festivals. L’idée
est de faire une tournée fin octobre début novembre en Europe en passant par le
Sbäm Fest. Et de tourner ensuite un maximum avec ce projet. J’en suis
assez fier pour être honnête. C’est un set combinant électrique et acoustique
(ça me permet de retrouver mon premier amour qu’est la guitare électrique).
J’aimerais aussi développer plus le projet au travers de cette formule. Des
vidéos live sessions doivent sortir d’ici fin août / mi-septembre. C’est un
bonheur de revisiter les titres une troisième fois (solo, album et live)
Il y a
de nombreuses années tu jouais de la guitare dans The Traders, joues-tu
dans d’autres groupes que ton projet solo ?
On a attaqué
en parallèle depuis des années un projet avec mon ami Trint ex-Umfm sous
le nom de Minte. Mais on est pas mal occupé avec nos projets et c’est
pour l’instant en stand by. Je fais aussi de la production et des
enregistrements. On a notamment bossé sur l’ep de trint qui s’appelle Almost
Minte où on a composé, enregistré et produit des chansons ensemble
ainsi que des reprises d’unco.
J’ai bossé
cette année aussi avec Ed Wood sur son Ep. J’adore cette partie-là :
l’arrangements de chansons. Si d’ailleurs vous voulez bosser avec moi là-dessus…
Sinon non,
j’essaie vraiment de me consacrer à ce nouvel album et de finir l’écriture du
prochain sur les mois à venir.
Je connais MikeNoegraf depuis l’époque TheTraders, c’est un super guitariste et son
passage en projet solo, il y a une douzaine d’années, est très très intéressant.
Polarities est son quatrième album, il sort, comme le précédent,
sur le label autrichien Sbäm, qui est super actif depuis quelques années avec des sorties plutôt
ronflantes (Diesel Boy, MadCaddies, Pulley, Snuff, Bracket, FrenzalRhomb…) qui en fait une sorte de FatWreck Européen des années 2020. Mais c’est quand même un
peu une surprise de le retrouver sur ce label car Mike Noegraf évolue sur une indie folk assez
calme pour autant c’est surtout une excellente nouvelle car la diffusion et l’aura
du label devrait lui permettre de toucher encore davantage de monde.
En toute
honnêteté j’étais passé à côté de son précédent album Outrospection et
j’ai vraiment été surpris par la voix de Mike que j’avais finalement un peu oubliée mais qui est d’une
grande pureté.
Le lyonnais
s’est entouré de EdWood à la basse et TommyRizzitelli à la batterie pour créer Polarities,
un album qui se trouve être très riche et varié. Passant d’un folk rock
électrisé sur Captain, we need a captain !
ou OpenYourHeartKid à des morceaux plus doux
et intenses comme Embark, il y
a une vraie beauté dans ses compositions qui ne sont pas sans rappeler JonahMatranga.
Mais au fur
et à mesure des écoutes je ne peux m’empêcher de le rapprocher plutôt de QuentinSauvé, les deux gars possèdent une grande sensibilité qui
se transmet par leur voix, leurs intonations, leur justesse. Et dans cette
transmission d’émotions j’aime beaucoup Under
an oak, qui fait preuve d’une grande mélancolie et touche avec
une précision diabolique. L’autre chanson que j’apprécie beaucoup est Simple Things, un morceau sur les
souvenirs d’enfance qui parlera très certainement aussi à tous ceux qui sont devenus
pères.
C’est
donc un très bel album de folk, Indie, indie-rock, peu importe comment on le nomme
c’est avant tout 13 magnifiques chansons d’une grande douceur subtilement
guidées par une voix d’une grande pureté. Parfait !
Mike Noegraf est un ancien membre de Nichiel's mais aussi du fantastique groupe The Traders. Il officie aussi depuis quelques années en solo et propose une folk douce et rêveuse.
Mike Noegraf
a joué dans quelques groupes majeurs de Lyon
et ses environs : Anyone Cares,Nichiels et TheTraders, un groupe
dont j’ai adoré le seul et unique album. Puis il s’est lancé dans une aventure solo en 2015 avec
un premier album (Safe and sound) et un EP l’an passé. Le gars est habitué à tourner, il a traversé plus
d’une vingtaine de pays et joué avec des artistes aussi fameux que JoeyCape, FranckTurner, Joe Mc Mahon, le mec de Smoke
or Fire et j’en passe et des meilleurs.
Ce deuxième album sort sur
No Reason Records (Beach Slang, Wank
For Peace, Darko, Atlas Losing Grip…) et c’est d’ailleurs McMahon qui le réalise, et question qualité de son c'est super propre.
Accompagnés d’une belle
pochette oldschool à souhait, ces 11 titres font preuve d’une belle douceur et d’une
qualité constante. Mike, chante bien,
très bien même et se révèle technique sur le posé de son chant. Grosses mélodies
à la Dashboard Confessional sur Time Traveller, l’accompagnement guitare
électrique et batterie marche parfaitement. No Time for seasons rappelle de nombreux projets solos que
ce soit celui de NikolaSarcevic (Millencolin) ou Billy The
Kill (Billy Gaz Station). Cela
amène d’ailleurs à dire que rares sont les projets solos typés folk qui ne sont
pas bons.
Moment d’émotion sur le
magnifique Inertia, un joli morceau
empreint de mélancolie, mais les morceaux se suivent et séduisent tous autant.
Un joli album pour Mike Noegraf, qui mérite d’être davantage
médiatisé tant la qualité de ses morceaux est imparable. A écouter d’urgence bien évidemment !