mardi 15 juillet 2025

THE MERCENARIES – Turn It Up

 


THE MERCENARIES – Turn It Up

Autoproduction

 

The Mercenaries a déjà deux EPs et un album au compteur, pourtant je les découvre seulement avec Turn It Up. Le groupe parisien, de Montreuil plus précisément, balance depuis 2014 un cocktail bien dosé de rocksteady, de punk et de ska. Une tambouille chaude et rugueuse à la fois, qui aurait toute sa place sur Hellcat Records aux côtés de Rancid ou des Interrupters, d’ailleurs ces derniers les ont déjà embarqués en première partie sur leurs dates en France, c’est dire si les points communs ne sont pas anodins.

 

Chez The Mercenaries le chant est partagé entre Bad Ness et Loki, et cette alternance entre voix féminine et masculine est super intéressante et amène un dynamisme constant. La grande nouveauté par rapport aux précédents enregistrements c’est l’arrivée d’une section cuivre (Nico au trombone et Léo à la trompette) qui amène de la profondeur et du coffre à leur musique.

Dès l’ouverture avec Zion, le ton est donné : un reggae abrasif, dense, presque militant, qui pose l’ambiance. Plus tard on se délectera aussi de Paradise, porté par une basse qui groove à souhait avec une bonne vibe roots. Mais Turn It Up ne s’endort jamais longtemps : Take It To The Streets arrive en embuscade avec la voix éraillée de Bad Ness, qui n’a rien à envier à Aimee Allen de The Interrupters (oulala cette fin sur Time to party !!!) pendant que Like There Is No Tomorrow vient nous chercher avec un piano irrésistible et un refrain plus accrocheur qu’une bande de velcro. Les Parisiens sont aussi très bons sur le côté roots (Far From The Troubles) mais ils n’oublient pas non plus le ska avec un titre instrumental (Madness). Puis quand ils mixent toutes leurs influences et les ressortent à leur sauce ça donne des morceaux hybrides comme antisocial ou Bad Girl qui partent dans toutes les directions mais de façon tellement coordonnée que ça fonctionne parfaitement ! On parle de Bad Ness depuis le début parce qu’on aime bien les groupes avec des chanteuses ici, mais la voix de Loki est tout aussi intéressante avec son grain si particulier.

 

On notera la très jolie pochette réalisée au stylo Bic par l’artiste Beus, le recto est magnifique mais le verso vaut tout autant le détour.

 

Bande son idéale pour l’été, Turn It Up est un album surprise qui amène une grosse dose de fraîcheur à l’aide de sonorités diversifiées qui mettent en avant une belle ouverture. Un chouette album !

 

J. NeWSovski

 

 

https://the-mercenaries.bandcamp.com/album/turn-it-up

https://www.facebook.com/themercenariespunkrock/?locale=fr_FR



jeudi 10 juillet 2025

TH DA FREAK - Negative Freaks

 


TH DA FREAK - Negative Freaks

Howlin Banana Records

Les prolifiques TH DA FREAK nous ont inquiétés. Deux ans sans nouvelle, c'est rarissime pour le projet de Thoineau Palis. Car celui-ci enquille les albums depuis une petite dizaine d'année. Quatorze au compteur pour être précis pour l'homme à tout faire du combo bordelais. On commençait à se dire que la machine lo-fi s’était enrayée. Que nenni, un quinzième album "Negative Freaks" a débarqué au printemps, toujours aussi libre, toujours aussi dense et influencé par les années 90. Et il s'agit peut-être de l'œuvre la plus collective de TH DA FREAK puisque l'album a été enregistré en 15 jours en conditions live, avec les membres habituels présents sur les tournées du groupe. On y retrouve notamment Sylvain, le frère de Thoineau, la tête pensante de SIZ.

"Was Made" démarre sur un faux rythme. TH DA FREAK semble vouloir prendre son temps avant de balancer un refrain fédérateur très grungy. La marque de fabrique du groupe. Les Bordelais nous gratifient lors cette entame de petites dissonances et bizarreries sonores bien pensées. En parfait équilibre entre mélodie et intensité, TH DA FREAK n'a pas perdu la main. Plus power-pop, "Kelso" oscille entre la lourdeur (les guitares) et la légèreté (le chant). La pression baisse d'un cran sur "7 Pairs of Keys". Mais ce calme apparent ne dure guère longtemps. La saturation et la puissance des Girondins reprennent vite le dessus. L'usage des synthés est très pertinent sur ce morceau. Ils s'imposent discrètement à plusieurs reprises tout au long de l'album et nappent les morceaux d’une couleur un peu plus rêveuse, parfois plus anxieuse. On retrouve les claviers sur le bondissant "Rage is Consuming" qui fait preuve d'une belle énergie punk. Malgré sa productivité, TH DA FREAK ne s’enferme jamais dans la redite comme le prouve "Infinite Love", très mid-tempo. L'album prend ensuite une tournure un plus noisy. Le gros riff introductif de "Dont' Leave the Town" en atteste. "I'm Still" est une petite bombe grunge bien heavy d'une redoutable efficacité. Guitares cradingues, synthé un peu barré, batterie infatigable et hurlements font bon ménage. TH DA FREAK ne faiblit pas sur les tonitruants "Family Time" et "Snooby", deux titres courts électrisants. Il fallait bien une balade un peu perchée pour calmer le jeu. "Shut It" et sa tournure un peu psychélique développent des sonorités qui peuvent évoquer les FLAMING LIPS. Un peu de répit avant de conclure magnifiquement "Negative Freaks". Tout d'abord, "Lost In the Kids", titre qui balance entre indie-rock, power-pop et shoegaze. Assez pop malgré les guitares fuzz, "White Punk Ass" sent bon les nineties et termine en beauté ce quinzième opus de nos Bordelais préférés.

 

Une énième production qui n'entame en rien la fraicheur de TH DA FREAK qui reste un de mes meilleurs ambassadeurs du grunge à la française. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Rage is consuming

 

https://thdafreak.bandcamp.com/album/negative-freaks

https://www.facebook.com/thdafreak



 

dimanche 6 juillet 2025

PUNK PARADOX de Greg Graffin

 



PUNK PARADOX de Greg Graffin

Kicking Records

 

Bad Religion est l’un des groupes les plus influents dans l’histoire du punk-rock. Sortie il y a quelques années, leur biographie, intitulée Do What You Want, permettait de connaître la création du groupe, ses hauts et ses bas, et de comprendre dans quel contexte chaque album a été créé. Un superbe ouvrage, très riche et bien documenté.

Cette année Kicking Records a encore eu l’excellente idée de traduire l’autobiographie de Greg Graffin, chanteur et leader du groupe américain.

 

Graffin n’est pas un personnage simple car le récit oscille entre sa vie de famille, son groupe et ses études universitaires. C’est le point important du livre, de comprendre la dualité entre le musicien et le scientifique. Il est important de rappeler qu’il est titulaire d’un doctorat en zoologie et paléontologie de l’évolution et qu’il a aussi fait une thèse sur la religion et l’évolution. Dans Punk Paradox il a à cœur de développer certains concepts et d’expliquer comment il pu mener de front ses deux passions devenues au fur et à mesure des années, ses activités. Il fait de nombreux parallèles entre ses deux carrières, parlant régulièrement de la Graffin University, un nom pour représenter l’école de la vie, qui lui a permis d’être autodidacte dans son groupe et de l’autre côté être épaulé par ses formateurs en sciences.

 

 

Mais ce livre est surtout une nouvelle plongée fascinante dans l’évolution du punk-rock de puis le début des années 80 jusqu’à maintenant. J’avais tout de même quelques craintes de répétitions mais les deux livres se complètent parfaitement. Graffin comble de nombreuses zones d’ombre sur la carrière de Bad Religion. Notamment un point très important et crucial dans la carrière du groupe : le passage sur Atlantic Records en 1994. En pleine montée de la seconde vague punk, alors que Brett Gurewitz explose avec son label Epitaph, le groupe signe sur une major. Considéré comme une trahison par les fans le groupe sortira quatre albums dont Stranger Than Fiction qui verra Mr Brett quitter le groupe après son enregistrement. Il aborde aussi la nouvelle génération de groupes, le côté léger et superficiel des paroles, loin de l’esprit punk des débuts. J’aime son regard sur la première vague punk du début des années 80 et son déclin. J’aime ses détails comme le fait d’évaluer le côté sain de la scène à la présence rare des filles qui met en avant le côté fermé et violent de certains groupes et fans. J’aime les anecdotes sur les autres groupes, évidemment il revient inlassablement vers Circle Jerks mais je suis encore très surpris de ne voir aucune mention vers les Descendents et Milo Aukerman, californien aussi, actif entre 78 et 84 et aussi titulaire d’un doctorat en sciences.

 

Greg Graffin aborde aussi des sujets douloureux comme le divorce de ses parents, son déménagement à Los Angeles puis plus tard la difficulté de la vie de famille alors qu’il passe des mois sur la route puis son divorce.

 

Un livre à lire, à dévorer même, bien aidé par une traduction précise de Révérend Seb d’Hateful Monday. Ceux qui ont été adolescents dans les années 80-90 se sentiront évidemment très concernés mais il est tout important et passionnant de comprendre la complexité de la vie et l’explosion médiatique et commerciale du groupe.

 

« On peut dire qu’aucun d’entre nous ne savait ce qu’était le punk, même à l’époque où nous étions si sûrs de l’incarner »

 

« La vie m’a appris son caractère inéluctable ; il faut accepter certaines réalités âpres et sévères, et utiliser son intelligence pour s’adapter et continuer d’apprendre. »

 

J. NeWSovski

mardi 1 juillet 2025

BASIC PARTNER – New Decade

 


BASIC PARTNER – New Decade

À Tant Rêver Du Roi

 

C’est le premier long format des Nantais après un EP prometteur (Insomnia’s Road en 2023) et c’est sous une pochette sobre mais intrigante que New Decade débarque.  Attention à ne pas se fier aux apparences car les deux personnages mis en avant cachent en fait un quatuor qui manie l’art de la tension comme peu savent le faire aujourd’hui.

 

Dès les premières secondes de New Decade on comprend qu’on va devoir retenir notre souffle car Basic Partner s’appuie sur le chant aérien et grave de Clément qui pourrait rappeler le timbre de Fabrice Gilbert de Frustration mais avec une grosse veine noise héritée des années 90 – je pense bien sûr à Shellac ou Unwound. Pas de superflu : la batterie cogne sec, la guitare sculpte des riffs anguleux, la voix – mi-chantée mi-récitée – navigue entre détachement et urgence, le tout dans un son très brut. Them se révèle bien plus mélodique, plus pop dans son traitement, notamment sur le refrain mais se révèle vraiment intéressant et accrocheur. Mother has no time conserve ce côté mélodique bien appuyé par les sons de claviers. Avec Unfinished puis Buy And Sell, le groupe appuie fort sur la touche New Wave / Post Punk, qui est décidemment incontournable en ce moment. Je ne suis pas toujours fan des sonorités électroniques mais force est de constater que l’ensemble est non seulement bien fait mais aussi très cohérent.

 

J’aime beaucoup She cares for me, la voix de Clément y est énorme, pleine de profondeur et d’âme. On imagine aisément un chanteur bien plus âgé qui aurait écumé les scènes enfumées des pubs dans les années 70.

 

Le point d’orgue arrive avec Wasting Time qui clôt l’album en beauté et dont je vous conseille aussi le visionnage sur leur live on KEXP (https://www.youtube.com/watch?v=vzwyYHsUTuE), ce titre résume tout l’album avec son côté rock débridé plein d’énergie, son intensité latente puis les mélodies post-punk qui arrondissent les angles. Le passage vaporeux sur la deuxième partie rappelle évidemment les cultissimes HINT avec le saxo aérien qui en fait un excellent morceau.

 

Basic Partner fait une entrée fracassante avec ce premier album. Le label À Tant Rêver du Roi ne déroge pas à sa règle des groupes talentueux et atypiques. Un album incontournable de cette nouvelle scène en pleine ébullition.

 

J. NeWSovski

 

 

https://atantreverduroi.bandcamp.com/album/basic-partner-new-decade

https://www.facebook.com/p/Basic-Partner-100087152217345/?locale=fr_FR

 

 

vendredi 27 juin 2025

PRIMAL AGE – Until the last breath

 


PRIMAL AGE – Until the last breath

WTF Records / Diorama Records

 

Primal Age fait partie de ces groupes qui personnifient la scène hardcore depuis le début des années 90. En vétérans, en pères fondateurs, ils ont franchi les modes, toujours fidèles à leur ligne de conduite. Depuis Évreux, leur rage n’a jamais faibli, nourrie par des convictions claires : veganisme, antispécisme, antifascisme. Avec Until The Last Breath, ils signent un retour brutal avec un opus qui ne cherche pas à plaire mais à percuter.

 

Les dix titres (33 minutes) frappent là où ça fait mal et après une intro angoissante, Empire Will Always Fail démarre très fort avec sa rythmique militaire. Le chant de Didier est puissant et les riffs se veulent métalliques. False Pretense et No Regrets me font un peu penser à du Madball, l’énergie est communicative, le niveau de puissance est proche du maximum et on sent que, sur scène, le premier morceau sera le moment propice pour les circles-pits. J’aime aussi beaucoup Voiceless Ones, un morceau engagé dont les textes essaient d’alerter sur la condition animale, le refrain est super incisif.

 

Madness permet de reprendre son souffle avec le rôle de petite interlude très poétique et aérienne. Puis la tempête reprend avec Shadows of Intolerance, pur hardcore old school au texte anti-raciste. Les riffs sont tranchants, la batterie puissante. Un très bon morceau.

The meaning Of Life est un peu différent, il s‘échappe dans une rythmique effrénée avec un son métal.

 

D’ailleurs c’est Guillaume Doussaud du Swan Sound Studio qui a fait le son et l’ensemble a été mixé par le légendaire Alan Douches (Converge, The Dillinger Escape Plan, Mastodon…). C’est précis et pointu même si j’aurais bien aimé que la voix de Didier soit mise un poil au-dessus. Le seul petit point noir finalement.

 

Primal Age fête ses 30 ans, c’est rare pour un groupe de hardcore français et il faut le souligner. Until The last breath est sans fioritures, un album droit, sincère et puissant. Les textes sont engagés et l’ensemble est à écouter bien fort !

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/PRIMALAGE

https://dioramarecords.bandcamp.com/album/primal-age-until-the-last-breath


dimanche 22 juin 2025

Playlist Estivale

 








Plus d'infos sur les groupes :

mercredi 18 juin 2025

SCOWL - Are We All Angels

 


SCOWL - Are We All Angels

Dead Oceans

 

Après un premier album brut de décoffrage How Flowers Grow  aux sonorités très hardcore sorti en 2021, SCOWL, le quintet de Santa Cruz, revient sur le front avec Are We All Angels ?.

Sans devenir des anges pour autant, ils ont fait en sorte de faire évoluer leur sonorité de manière franchement très agréable.

 

Are We All Angels ? nous propose des formats de chansons plus longues que son prédécesseur mais surtout une production plus propre (trop propre diront certains). Kat MOSS, la frontwoman, a su élargir son panel de textures vocales de façon intelligente en alternant les parties scream avec des tessitures plus sucrées.

 

D’entrée, cet album enchaine avec une enfilade de 4 morceaux « Special » qui donne le ton de la nouvelle orientation musicale du groupe, « B.A.B.E. » qui laisse une part belle au chant hardcore, « Fantasy » (On croirait entendre VERUCA SALT qui sort en album de nos jours) et « Not Hell, Not Heaven ». Avec ces sonorités 90’s, on dirait des tubes programmés pour les radios universitaires. Mais ça marche bien.

 

Le premier tournant intervient avec « Tonight (I’m Afraid) » bon morceau progressif qui part sur des sonorités pop pour s’accélérer comme il faut. « Suffer The Fool (How High Are You ?) » nous fait une remonté dans le temps période ’91-’93 avec ce format très marqué grunge.

Mais ils savent revenir à leurs origines avec des morceaux plus incisifs comme « Cellophane » ou « Are We All Angels ? » qui joue sur les tempos.

 

Perso, j’ai un petit faible pour « Let You Down » qui est un bon équilibre entre pop et punk.

 

Si vous êtes à la recherche d’efficacité, entremêlant pop, hardcore et un son un peu grungy et bien SCOWL est fait pour vous. Certains diront que le groupe s’est vendu en délaissant le hardcore pur et dur d’origine, d’autres apprécierons la diversité des influences. En tout cas, « Are We All Angels ? » est un album percutant et avec l’ouverture d’esprit dans les compos, il semble être un pari assez facile à gagner de dire que le groupe va faire des ravages et gagner en popularité.

 

Herr Krombacher

 

 

https://scowl831.bandcamp.com/album/are-we-all-angels


 

 

BONUS

"Special" : https://youtu.be/CGzyxGSqaE4?si=MDREFhmhdLNbcdab

"B.A.B.E." : https://youtu.be/u_mZbGUJRC4?si=nS0BxTYnTkaBuA3T

« Fantasy » : https://youtu.be/VEro4qn5RcE?si=StfxVXzP4mKFtFgy

samedi 14 juin 2025

BANK MYNA – Eimuria

 


BANK MYNA – Eimuria

Medication Time Records / Araki Records / Stellar frequencies records

 

Il y a des disques qui ne se livrent pas tout de suite. Des disques qui réclament qu’on les déguste, qui réclament du silence autour, une pièce à soi, et une écoute feutrée. Eimuria, deuxième album de Bank Myna, fait partie de ceux-là. Un disque à la croisée du post-rock, du doom et de l’ambient, qui nous entraîne lentement dans un monde à la beauté vertigineuse et inquiétante.

Ce qui frappe d'abord, c’est l’atmosphère. Elle est dense et brumeuse. Je pense à Chelsea Wolfe pour le goût des tensions et les montées en puissance, à Anna Von Hausswolff pour le côté mystique, ou encore à Emma Ruth Rundle et Julie Christmas pour la capacité à faire frissonner. Mais Bank Myna a vraiment son propre style.

 

Seulement cinq titres mais près de cinquante minutes, les morceaux sont donc longs, patiemment construits. Chacun est un voyage, une embardée, No Ocean of Thoughts ouvre dans une lente dérive, et prend son temps pour s’installer, puis The Shadowed Body s’étale sur près de treize minutes avec une belle basse et des guitares inquiétantes. Le point culminant se situe sur Burn All the Edges, vraiment mystique, aux touches ethniques dans les sonorités mais aussi le chant de Maud qui devient tour à tour aérien puis incantatoire, il est le fil conducteur de ce voyage sonore. Sa voix n’habite pas seulement la musique : elle la hante.

 

J’avais déjà beaucoup aimé Volaverunt (leur premier album) qui explorait déjà ce côté sombre, Eimuria s’y enfonce encore plus profondément. C’est un album encore plus dense et plus riche. Chaque écoute devient un voyage, jamais exactement le même.

 

On sort de Eimuria un peu transformé, comme vidé puis rempli différemment. C’est un disque qui transporte, fait voyager. Un disque comme de grands artistes peuvent produire. Bank Myna est un groupe français, de Paris et il est tout aussi grand !

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://bankmyna.bandcamp.com/album/eimuria

https://www.facebook.com/bankmyna/



lundi 9 juin 2025

PROPAGANDHI – At Peace

 


PROPAGANDHI – At Peace

Epitaph

 

 

Voici certainement l’album le plus clivant de l’année, il ne peut laisser indifférent dans un sens comme dans l’autre. Et je dois avouer que je suis passé par plusieurs états d’esprit à son écoute.

 

Lors des premières, ça a vraiment été une déception. J’adore les morceaux d’ouverture des Canadiens « Mate Ka Moris » sur Today’s Empires, Tomorrow’s Ashes ou « A speculative fiction » sur Potemkin Limits pour n’en citer que deux et, ici, At Peace démarre avec Guiding Lights qui amène de l’intensité et une belle tension mais n’explose jamais, il faut donc attendre At Peace pour que Propagandhi renoue avec ce que j’aime : ce côté agressif, explosif et une belle énergie. Cat Guy s’en sort aussi pas mal avec des riffs abrasifs mais la suite se révèle mièvre et finalement peu emballante. Ces premières sessions se sont donc révélées décevantes.

 

Je dirais que Propagandhi n’est pas un groupe qui a l’habitude de décevoir et de rater un album. Certes le précédent (victory lap) était un ton en dessous mais il reste, pour moi, un bon album. Alors on remet le disque encore et encore, et puis il y a un petit déclic et il me ramène indéniablement vers lui.

 

Et sur cette deuxième salve d’écoutes à haute dose il y a énormément de choses qui ressortent. Tout d’abord la première moitié de l’album est vraiment très bonne si on accepte le fait que les canadiens ne fassent pas ce qu’ils ont déjà joué par le passé. Le riff sur Guiding Lights est extraordinaire, At peace est aussi un morceau superbe, peut-être, et même certainement, dans le top 10 du groupe tandis que Cat Guy et son intro très martiale fait preuve de mélodies très pointues, ce même côté mélodique est énormément présent sur No Longer Young, moins bon peut-être mais non dénué de charme. Rented P.A. est peut-être moins intéressant mais la guitare révèle un côté métal super sympa, et puis son pont en plein milieu est juste magique. Autre point important on trouve des accords, des riffs très techniques qu’on n’entend pas habituellement dans ce registre de groupes.

Et puis à force d’écoutes je dois avouer que mon jugement s’est affiné. Son principal défaut est certainement sa longueur car avec 48 minutes et de nombreux morceaux moins qualitatifs sur sa deuxième partie (Fire season, day by day) il perd énormément en impact. Je pense qu’il aurait mérité ne pas dépasser les 35 minutes pour vraiment être percutant.

 

Mais on ne peut pas que parler de musique avec Propagandhi, il faut absolument aborder les textes et les thématiques abordées. Et le groupe semble désillusionné voire même résigné, Le thème des états autoritaires et fachistes est mis en avant sur Benito’s earlier Work qui tire son nom de Benito Andrea Mussolini. C’est un peu la même idée sur Vampires are real mais il parle de la mainmise des puissants sur les Etats. Tandis que no longer young approche le vieillissement et le déclin de nos sociétés occidentales. Rented PA aborde la manipulation de l’opinion public à travers les discours politiques en lien direct avec le gouvernement Trump. Et puis Guiding Lights met la lumière sur cette recherche de sens que l’on ressent dans une société qui perd tous ses repères.

 

 

Avec 35 années de carrière, Propagandhi signe ici son album le plus atypique. Le groupe a toujours évolué et At Peace se veut le plus calme et le plus mesuré. Il reflète l’état d’esprit très résigné des canadiens en apposant une tension à ses morceaux. Le fait d’avoir ralenti le rythme et délaissé les titres puissants est audacieux et cela ne plaira pas à tout le monde mais, pour ma part, avec un très grand nombre d’écoutes, je dois avouer que j’aime beaucoup certains morceaux et notamment la première partie de cet album.

 

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://propagandhi.bandcamp.com/album/at-peace

https://propagandhi.com/

https://www.facebook.com/Propagandhi/



mercredi 4 juin 2025

TIEBREAK – Hardcourt [EP]

 


TIEBREAK – Hardcourt [EP]

À tant Rêver Du Roi

 

C’est près d’Angoulême qu’est né Tiebreak, groupe passionné de tennis emmené par Richard Juge, qui fait le chant, la guitare et la basse tandis que Matgaz s’est chargé de la batterie en studio. Pour le live Richard s’est entouré d’autres musiciens dont notamment Manu et Romain de W!ZARD. Le groupe alterne entre indie rock, noise voire post-rock.

 

Trop court pour être un album (17 min), un peu long pour être un EP, Hardcourt est un format hybride qui se révèle plutôt intéressant. Tiebreak entame avec panache son match avec The Court à la guitare abrasive et aux faux airs de Sparta. Matchpoint enchaîne et alterne passages mélodiques et sonorités noises. La puissance de TieBreak s’exprime parfaitement dans RAM avec une énergie communicative et son gimmick à la guitare vraiment irrésistible. Richard amène de la lourdeur avec Pigs, très noise qui me fait un penser, sur son intro, à Unsane.

 

Enregistré à La Nef et mixé par Oli Simpson, Hardcourt bénéficie d'une production très propre.

 

TIEBREAK signe donc un premier opus très intéressant qui se révèle assez facile d’accès tout en gardant un côté indie underground plaisant. Affaire à suivre !

 

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/tiebreaktheband/

https://tiebreakband.bandcamp.com/album/hardcourt

 



vendredi 30 mai 2025

HATEFUL MONDAY - The Great Nothing

 


HATEFUL MONDAY - The Great Nothing 

Kicking Records

 

Allez c’est parti pour un petit tour en Suisse avec les punkers d’HATEFUL MONDAY, qui sortent d’un conclave d’un peu moins de 4 ans depuis leur 2 titres « The Freak Parade » qui permettait de présenter aussi leur nouveau line-up. Reverend Seb et son équipe nous reviennent avec un nouvel album « The Great Nothing ».

Avec un réel savoir-faire et plus de 25 ans d’expérience. On avait déjà eu le droit à un petit aperçu en Juin de l’année dernière avec la sortie du titre « Midlife Crisis Social Club » qui figure également sur cet opus et qui montre que le groupe a gardé un vrai goût pour les mélodies, la vitesse et l’efficacité.

 

On rentre vite dans le vif du sujet dès l’ouverture de cet album avec du pur HATEFUL MONDAY dans le style et l’enchainement des morceaux au rythme bien soutenu « Pure State of the Quantum System », « The Sum of our Parts », « The Great Filter ».

Puis arrive un morceau comme « The Things That Could & Should Have Been » qui laisse la part encore un peu plus aux mélodies.

 

Petits coups de cœur pour « We Are All The Sons & Daughters of Lamarck & Schopenhauer » avec son intro et son orchestration ajoutée d’orgue, « The voice of Opposition » avec ses voix féminines pour le refrain et « Tofu Fighters (Learn to Fry) » pour le titre fun et surtout son riff très accrocheur aux sonorités plus hardcore.

 

Cette messe se termine par un petit prêche acoustique « Antitheist » pour quitter l’église en douceur.

 

Ce dernier album de 14 titres s’écoute avec énormément de plaisir et rentre vite dans la tête. On ne peut pas dire qu’HATEFUL MONDAY révolutionne le style avec ce nouvel EP. En revanche, il est certain qu’ils le font très très bien comme de véritables artisans du skatepunk de la scène européenne.

 

Herr Krombacher

 

https://hatefulmonday.bandcamp.com/album/the-great-nothing

https://www.facebook.com/hatefulmonday/

 


BONUS

 

« Midlife Crisis Social Club » https://youtu.be/dgYBmaJgb30?si=mGMRdvLC45iK5I24

''The Sum Of Our Parts'' https://youtu.be/AE3pmD-IUyc?si=0sQ1rUr-xynqDGTp

''Last Words'' https://youtu.be/Kd1ORbUDGJE?si=LOgTEZx4GihvR0Fo