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lundi 30 octobre 2017

PROPAGANDHI – Victory Lap



PROPAGANDHI – Victory Lap
Epitaph Records
9.5/10

Chaque album de Propagandhi est un monument, et on a beau discuter au comptoir pour dire qu’il n’y a jamais de surprise avec le groupe canadien on est aussi obligé d’admettre que chaque album est juste superbe. Avec plus de 30 ans de carrière il faut aussi remarquer l’évolution depuis How To Clean Everything, premier album, léger et sautillant jusqu’à ce Victory Lap, 6ème opus, marqué par un punkrock singulier brodé d’une fine technicité et de messages politisés.

Propagandhi a cette faculté à débuter ses albums de la meilleure manière qui soit. Victory Lap ne déroge pas à cette règle avec un parfait mélange de punkrock et de hardcore aux gros riffs de guitare. L’arrivée de Sulynn Hago à ce poste n’y est peut-être pas étrangère, celle qui s’était qualifiée lors de son audition comme étant une hispanique, végane, lesbienne et enragée poursuit parfaitement le travail de David Guillas, son prédécesseur, qui entre son boulot d’enseignant et le groupe a dû faire un choix.

Comply/resist est un titre très rapide sur le racisme tandis que cop just out of frame démarre comme un classique du groupe avec des mélodies puis des cassures de rythmes le tout servi par des riffs de guitare bien trouvés qu’on aurait pu retrouver dans un album de métal. J’adore Letters to a young anus, qui rappelle aussi d’anciens morceaux avec cette énergie communicative et cette puissance mélodique, le groupe canadien a la faculté déconcertante de changer de thèmes dans un même morceau qui rend l’ensemble vivant et terriblement excitant.

Propagandhi est aussi investi dans la cause animale depuis longtemps, Lower Order / a good laugh vient rajouter une nouvelle brique à leur cause qui n’est pas sans rappeler Apparently I’m a P.C. Facist sur l’album Less Talk More Rock au niveau des textes, du message mais aussi musicalement.

Je ne peux aussi passer sur le fait que Chris Hannah est juste un sacré bon chanteur au style si caractéristique qu’il m’est impossible de trouver quelqu’un qui chante dans son registre. Sans avoir une voix exceptionnelle il ajoute vraiment quelque chose aux chansons, quelque part entre fractures et mélodies.

On notera Nigredo, le morceau le plus calme qui rend hommage à des proches disparus. Le titre qui clôture (adventures in zoochosis) vient d’un autre univers et il aurait d’ailleurs été surprenant de ne pas entendre parler de Trump dans cet album, on retrouve ici des extraits de vidéos de son discours sur les femmes, le mur séparant le Mexique… Un bon morceau de fin très mélodique voir pop-punk du plus bel effet.

Certainement le groupe le plus complet, le plus original dans le sens où personne ne le copie. Propagandhi vient, une nouvelle fois de sortir un grand album. Certes sa qualité vient aussi de sa rareté, son style évolue lentement vers une musique plus lourde, plus rugueuse et plus complexe mais finalement Victory Lap se retrouve être aussi d’une accessibilité déconcertante. Il n’y a rien à jeter, tout à savourer.

J. NeWSovski

Morceau préféré :                         Letters to a youg anus




vendredi 8 mars 2013

G.A.S. Drummers – we got the light




G.A.S. Drummers – we got the light

Kicking Records – Delete your favorite records

9/10
Plus de 15 ans que les espagnols sont dans le circuit. Durant tout ce temps les GAS Drummers ont sorti 5 albums et une compile raretés. Pour ma part je suis toujours passé sans vraiment accrocher. Tim Armstrong (Rancid, Transplants, Operation Ivy), qui lui a l’oreille fine, a réquisitionné le groupe pour son projet solo Tim Timebomb de l’an passé. Pour ce nouvel album les espagnols font le plein de featurings avec entre autres Chris Hannah, le chanteur de Propagandhi que l’on ne croise que très rarement sur les albums des autres, voire jamais.

Le premier morceau « we got the light » donne son nom à l’album et me déçoit par la même occasion, musicalement le titre tient la route, il est rythmé et efficace mais le chant me déplait, il est poussé et paraît toujours arriver à ses limites. Pour un premier morceau qui, en plus, porte le nom de l’album c’est surprenant, je l’aurais placé bien plus loin.

« Blind » est LE moment fort de l’album, Chris de Propagandhi vient prêter sa voix, ça doit mettre la pression de faire un featuring avec un tel personnage notamment sur les paroles que l’on doit lui faire chanter, toujours est-il que sur un registre moins percutant et explosif que Propagandhi ce titre est une vraie réussite. La rythmique est prenante et surprend, les voix se complètent parfaitement, un vrai régal. J'adore vraiment ce titre et sa batterie diabolique !
Autres invités : Geir et Rhino d’Adhesive que l’on retrouve sur le titre « Fallen Angels », le premier au chant et le second à la gratte et une nouvelle fois c'est une vraie réussite avec de superbes mélodies notamment sur le début du morceau.

« Control » sonne comme un bon vieux Samiam, un mid tempo avec le chant posé doucement, ça passe tout seul. Parfait. 
Je me rends compte que cet album des GAS Drummers me rappelle moult groupes que j’apprécie, « Idle Rules », par exemple, me fait penser à Hagfish, « Burnt Land » à Samiam encore, « Incomplete » à Billy Gaz Station et « The Failure of senses » à The (international) Noise Conspiracy.

C’est donc au final un très bon album de la part des espagnols qui se sont payé le luxe de s’offrir Stephen Egerton au mixage, qui devient désormais le Ryan Greene de la fin du siècle dernier. Tout groupe de punkrock actuel passe par lui ou son studio. 
Les Gas Drummers seront bientôt en tournée ce serait dommage de les rater…En tous cas cet album est inratable !



3 titres à retenir : Blind, Control, Fallen Angels

jeudi 6 septembre 2012

Propagandhi – failed states




Propagandhi – failed states
Epitaph
9.5/10
Propagandhi n’est pas loin d’appartenir à la catégorie légende, il faut dire que le groupe canadien n’a pas sorti beaucoup d’album (6 en 20 ans) mais chacun d’entre eux est une véritable pépite. En dehors des clichés, le groupe s’est toujours maintenu à une ligne de conduite stricte et sans compromis, ce qui lui a valu parfois quelques coups de gueules (avec Fat Mike par exemple). Leur son n’a pas beaucoup évolué sur les albums qui ont suivi Today's Empires, Tomorrow's Ashes, avec un punkrock rapide, un son parfois dur et une alternance du chant mélodique (Chris Hannah) et gueulé.
Failed States sur sa globalité se veut l’album le plus rude, le plus puissant des Canadiens, créant une nouvelle rupture dans la discographie du groupe. Les influences plus hardcore initiées depuis ce fameux 3ème album montent en régime et celles métal font leur apparition. Un titre comme « cognitive suicide » apporte une touche vraiment nouvelle avec son jeu de guitares. Quant à « devil’s creek » si on lui colle un autre chant il pourrait appartenir à n’importe quel groupe de Hardcore qui se respecte. Que penser aussi de cette intro avec cette montée en régime, d’excellents riffs de guitares. Le titre est long certes (6 minutes) mais il passe tellement bien… « Rattan Cane » est là pour montrer que le groupe sait se montrer lourd aussi.
Il est clair que Propagandhi a signé ici un très grand album bien plus dur que les précédents, contrariant ma logique qui veut que les groupes de punks se ramollissent en vieillissant. Mais force est de constater que tout ce que joue le groupe est bien fait et leur réputation est loin d’être usurpée. Failed States avec sa dose de testostérone fait mal mais il fera certainement encore bien plus mal quand le groupe viendra le présenter sur scène.

3 titres à retenir : note to self ;  cognitive suicide ; failed states