vendredi 28 février 2025

LOREM IPSUM – Même quand ta main quittera la mienne [EP]

 


LOREM IPSUM – Même quand ta main quittera la mienne [EP]

Voice of the unheard

 

J’ai reçu ce court EP il y a quelques semaines avec l’intitulé screamo acoustique, qui attise énormément ma curiosité. Avec en tête l’idée d’un chant hurlé sur un fond de guitare acoustique…

 

A l’origine Lorem Ipsum est un trio Lillois sans batterie qui a sorti 2 albums (2017 et 2021). Ce nouvel Ep est le moyen d’annoncer la venue de Bastien (de TANG) à la batterie. Pour information, le lorem Ipsum, pour ceux qui utilisent des logiciels de mise en page, est une suite de mots sans signification qui sert à combler des zones de textes

 

Tes Yeux clos démarre et c’est sur une musique assez éloignée de ce que l’on pourrait attendre du screamo, avec ce duo piano – batterie vite rejoint par un violon joyeux. Le morceau semble raconter une histoire avec plusieurs parties bien distinctes et notamment un début joyeux. Il faut attendre la moitié du morceau pour voir l’atmosphère évoluer et entendre la voix, le morceau prend alors une belle dimension avec ce violon emballant.

Le chant façon slam ou spoken word sur tes jours sans moi est plein d’intensité et la montée en puissance s’accompagne d’une mutation en chant hurlé soutenu par un violon amplificateur d’émotions. Un très beau morceau dont les textes résonnent particulièrement en moi en ce moment.

L’énergie est présente dès le début de Et le mal avec une grosse intensité, le violon associé à la guitare fonctionne parfaitement. Le morceau est court (moins de deux minutes) et montre le côté post-rock du groupe.


L’EP est disponible sur un vinyle simple face avec la face B sérigraphiée d’un visuel zootrope qui a été créé par Vincent Hocquet. Le visuel est aussi très réussi.


LOREM IPSUM est un groupe rare qui joue une musique atypique, mélange de classique et de post-rock moderne. Une belle découverte.

 

J. NeWSovski

 

 

https://voiceoftheunheard.bandcamp.com/album/votu078-m-me-quand-ta-main-quittera-la-mienne

https://www.facebook.com/voturecords



lundi 24 février 2025

DO WHAT YOU WANT – l’histoire de Bad Religion




DO WHAT YOU WANT – l’histoire de Bad Religion

Par Jim Rulland

Kicking Records

Je lis beaucoup de biographies musicales ces derniers temps, j’ai dévoré celles des Burning Heads, Nofx, Vulgaires Machins, Dave Grohl, Therapy, les Sheriff, Black & Noir… Aussi, pour Noël, quand mon frère adoré m’offre celle de Bad Religion, je ne peux être qu’aux anges. A la base j’aime beaucoup la bande de Greg Graffin que j’ai découvert au début des années 90 mais je ne connais finalement que peu de choses à part les grandes lignes.

A travers ce livre écrit par un journaliste (Jim Rulland) qui est aussi un grand fan du groupe (c’est important de le signaler) mais aussi par quatre des membres (Greg Graffin, Brett Gurewitz, Jay Bentley et Brian Baker) on repasse en détail l’histoire du groupe depuis sa naissance jusqu’au dernier album Age Of Unreason sorti en 2019.

Premièrement, j’ai trouvé l’histoire passionnante. J’ai beaucoup aimé les tout débuts du groupe, depuis sa création en 1980, le choix du nom, l’idée du logo emblématique, les premiers concerts, le premier EP… Puis la sortie de How could hell be any worse ? en 1982 et ses répercussions sur la scène de Los Angeles. J’ai beaucoup aimé l’histoire de « l’accident »  Into the unknown , essai prog rock, dont j’ai découvert l’existence à travers ces lignes. Cet album raté sera un détonateur pour la suite, il entraînera aussi l’arrivée de Greg Hetson des Circle Jerks en deuxième guitariste. En 1988 sort l’album qui change tout : Suffer. Culte et influence majeure de la plupart des groupes punkrock qui ont explosé dans les années 90.

A partir de ce point le livre s’attarde sur la vie de chaque membre, sur les changements de line-up (6 batteurs au total !), les tournées et sur l’écriture de chaque album. On peut peut-être trouver ça pénible mais j’ai beaucoup apprécié que Graffin ou Gurewitz s’attardent sur la genèse de certains morceaux expliquant les textes ou la musique. Je trouve ça très intéressant et ça permet d’avoir une écoute différente de certains titres. En tout cas un éclairage réellement pertinent.

Bien sûr Brett Gurewitz revient sur son rôle de producteur, sur Epitaph et l’explosion d’Offspring et Rancid qui va mettre le label au premier plan. La conséquence sera aussi la signature de Bad Religion sur Atlantic records avec des conditions énormes : Andy Wallace produit l’album alors qu’il s’est chargé de Nevermind et le premier Rage Against The Machine juste avant. C’est un autre moment clé dans l’histoire du groupe car il marque le départ, à nouveau, de Gurewitz mais aussi une fracture avec une partie des fans. Et le discours du groupe sur ce point est très intéressant à lire.

Cependant, le côté fanboy de Jim Rulland l’amène à répéter à chaque chapitre que le groupe est le plus intelligent de la scène. Que tu l’entendes une fois suffit je pense, que la prose et le verbe de Graffin soient hors normes on le comprend vite et ces répétitions sont vite lourdes. Quelques passages sont un peu longs aussi et je suis surpris de ne pas croiser des noms emblématiques de la scène comme The Descendents ou Dead Kennedys pourtant de la même époque.

 

Do What You Want est une belle biographie d’un groupe qui aura influencé et orienté la scène punkrock. Une lecture indispensable pour tous ceux qui ont été bercés par la génération Epitaph.

 

J. NeWSovski

mercredi 19 février 2025

Interview - Daria

 

Photo par Rémi Sourice

Daria signe son retour fin 2024 avec Fall Not, cinquième album aussi brillant que ses prédécesseurs. Dans une scène Angevine plus active que jamais (Fragile, Do Not Machine, Limboy, Bermud, Tiny Voices, San Carol...) il est temps de prendre des nouvelles du groupe fondé au début des années 2000.


L’actualité de Daria c’est votre retour huit ans après avec un nouvel album, Fall Not. Qu’est ce qui a entraîné cette longue pause ?

La pause est survenue assez simplement. Après la tournée 2016-2017 pour défendre Impossible Colours (sorti en 2016), nous ne sommes pas retournés au local de façon fréquente pour composer de nouvelles chansons… Sans doute que nos vies et nos obligations à cette période nous ont éloigné de la musique de Daria et assez simplement, sans le verbaliser, que nous nous sommes mis en pause… Ce qui a permis à chacun de faire pleins d’autres choses :) 

 

Il y a eu des changements de line-up entre Impossible Colours et Fall Not. Le tout premier concerne la batterie, Matgaz n’a fait qu’enregistrer le précédent album je crois ? Comment s’est fait le retour d’Arnaud ?

Oui c’est ça. Matgaz avait enregistré Impossible Colours et fait les premiers concerts qui ont suivi. Puis par manque de temps (il joue notamment dans Mars Red Sky), il a cédé sa place à Charly (batteur originaire de Limoges, dans les Bushmen entre autres…) pour toutes les autres dates. Puis la pause est survenue. 

Et le retour d’Arnaud s’est fait en 2021/2022. D’abord sur le mode « eh les gars, est ce qu’on n’irait pas jouer quelques morceaux au local ? » puis de fil en aiguille l’idée a fait son chemin que l’on pourrait jouer de nouveaux trucs… 

 


Pour la basse, le changement avec l’arrivée de Pierre-Yves s’est fait durant l’enregistrement ? J’ai lu que Germain était crédité de 4 morceaux… ?

Oui c’est ça. Germain avait repris avec nous lors des sollicitations d’Arnaud. Puis l’aventure a cessé durant l’enregistrement. Nous avons enregistré l’album en 3 sessions de 3 jours durant 2023 : février, avril et octobre. Germain a joué sur celles de février et avril. Et par la suite, la vie perso et pro a fait que cela n’était plus possible pour lui de poursuivre. PY est arrivé dans la foulée à l’issue de la session d’octobre (c’est Cam qui s’est chargé, en plus, des basses lors de cette session).

 

L’artwork contraste vraiment avec le précédent avec un côté sombre, était-ce volontaire ce contraste ?

Effectivement, c’est plus NB que full color comme le précédent. Non ce n’était pas du tout prémédité. On fonctionne au coup de cœur sur des visuels. Et nous avons tout de suite flashé sur ce visuel. La peinture de la pochette est le travail d’un artiste qui s’appelle Kieran Antill. 

 

L’enregistrement s’est fait par vos soins, Camille notamment, qu’est-ce que cela change par rapport aux enregistrements précédents en studio ?

Comme on le disait précédemment, nous avons fait en 3 sessions, mais c’était bien des sessions en studio. Pour le groupe ce qui était différent c’est que cela offrait le temps (court quand même) d’une réflexion sur certains sons, certains arrangements. Pour Cam, ça multipliait les casquettes. Chapeau (sic!) à lui de l’avoir fait ainsi ! 

 

Est-ce que s’enregistrer n’amène pas une pression supplémentaire par rapport à un enregistrement avec un producteur du calibre de J. Robbins

Oui dans le sens où l’on veut être sûr de fournir à celui qui va mixer des pistes correctes, avec des choix de sons cohérents par rapport à la fois à l’esthétique de celui qui mixe mais aussi avec ce que l’on va attendre de lui. Cam n’en est plus à son coup d’essai et nos collaborations avec J. Robbins nous renforce aussi sur ce terrain-là. 

 

Comment se passe la création d’un titre chez Daria? Par exemple pouvez-vous expliquer comment est née une chanson comme Cognac ? Le texte, la musique ?

Assez classiquement je crois. D’une part, on démarre sur une idée que l’on fait tourner au local, qu’on étoffe, qu’on travaille. Et si tout se passe bien et que cela commence à ressembler à un morceau alors Cam commence à travailler une mélodie de voix. Ou d’autre part, il arrive que certaines idées soient bien abouties, que le titre soit entièrement composé par l’un de nous. Par exemple, Cam a écrit Cognac puis l’a enregistré en mode démo sur son ordi. Tous séduits, on a plus qu’à apprendre à le jouer au local. Evidemment dans tous les cas, ça laisse la place aux discussions pour faire évoluer les choses à des moments. Une démo VS l’énergie/le volume du groupe en vrai ça change parfois les perceptions et fait évoluer les choses. 

 

L’écriture d’un morceau varie-t-elle suivant que vous êtes dans Daria, Lane ou Do Not Machine ? Par exemple si un riff de guitare vous vient en tête avec quel groupe l’associez-vous ?

Oui forcément car de loin c’est du rock mais de près ce sont 3 groupes différents :) 

Et de façon très pratique, Machine utilise un accordage guitare très spécifique donc y’a pas de question à se poser. Et LANE a existé alors que Daria ne jouait plus donc finalement pas de question non plus. 

 


Quel regard portez-vous sur l’évolution de Daria depuis Silencer ?

C’est une question compliquée car ce n’est jamais simple de regarder dans le rétro. Je crois que la principale évolution tient dans la manière qu’on a de faire passer les émotions. Depuis le début la sincérité des émotions est là mais elle ne s’exprime plus pareille aujourd’hui. À l’époque de Silencer, c’était beaucoup « tout dans le rouge », à fond les instrus et la voix. Aujourd’hui, on cherche beaucoup plus la dynamique au sein d’un morceau ou d’un disque, et ce dans la musique mais aussi dans le chant pour transmettre ces émotions. 

 

Je ne vous ai jamais posé la question mais d’où vient le nom Daria à l’origine ?

C’est un prénom d’origine slave que l’on a toujours beaucoup aimé. Et à l’époque de la naissance du groupe naissait aussi le dessin animé du même nom que l’on appréciait. 

 


Petite question de curiosité pour Camille et Etienne, on vous croise toujours dans les mêmes groupes, avez-vous et jouez-vous dans d’autres formations, séparés l’un de l’autre ?

Effectivement ! Par le passé, Cam a joué dans Ride The Arch sans Etienne. Et Etienne a joué dans Hatebonz sans Cam… mais avec Arnaud :) 

 

Y’a-t-il beaucoup de dates de prévues pour soutenir l’album ?

Oui nous allons essayer de défendre au maximum Fall Not par la scène. Nous avons annoncé d’ores et déjà une vingtaine de dates jusqu’à l’été… En France mais aussi en Espagne :) 



Merci à Herr Krombacher pour les photos et les vidéos.


https://www.facebook.com/dariatheband/

https://wiseband.lnk.to/Daria-Fall-Not



samedi 15 février 2025

RESSOURCES HUMAINES – S/T

 


RESSOURCES HUMAINES – S/T

 

Pas facile de chroniquer cet album, pas facile de déterminer non plus dans quel tiroir le classer. On peut commencer par le nom du groupe, finement trouvé mais pas si facile à retrouver sur le net. Il renvoie non pas au service en entreprise mais les ressources des humains et comment elles sont traitées. On peut enchaîner sur l’artwork que je trouve magnifique de par ses formes géométriques mais aussi ses couleurs éclatantes, il est réalisé par Arrache toi un œil, dont on connait bien le travail, ici à Angers, sur les affiches du festival Levitation. Pour parler du groupe on peut expliquer que Thibaut et Antonia se sont rencontrés au travail il y a une dizaine d’années. Elle est batteuse dans Clinic Rodéo, lui est bassiste et, avec un troisième membre, ils forment Agapes avec lequel ils sortiront un album sur Third Coming Records. Le groupe s’éteint alors que nait Ressources Humaines qui voit Thibaut Gemin arriver au saxophone et Thomas au synthé.

De tout ça ressort un premier album qui rappelle HINT certainement par l’utilisation du saxo qui rappelle la trompette d’Arnaud Fournier avec un son lourd derrière et une ambiance sombre et étrange (Totem Metatron). Ignem Feram débute sur une rythmique toute douce d’Antonia avant de partir dans un voyage sonore digne d’une épopée spatiale. J’apprécie la douceur de poison miel et toujours ce côté très aérien de Rêves électriques qui mêle rythmique lourde avec une basse imposante sur laquelle viennent s’appuyer des vagues électroniques.

 

Au final, Ressources Humaines, nous offre 12 morceaux de rock expérimental se rapprochant parfois du doom ou du post-rock avec un saxophone qui vient apporter une originalité et un côté totalement atypique au groupe.




 J. NeWSovski


https://humainesressources.bandcamp.com/album/ressources-humaines



jeudi 13 février 2025

Tournée - COILGUNS

 Coilguns qui a, selon moi, sorti le meilleur album de 2024 est en tournée européenne avec pas moins de 13 dates en France.





mardi 11 février 2025

BERMUD – Oceans on the moon

 


BERMUD – Oceans on the moon

We’re not alone music

 

J’ai découvert Bermud sur scène, il y a 3 ans au Héron Carré à Angers, le groupe faisait la première partie de Tiny Voices et No Trigger. Et dans l’explosion d’énergie et de saturations punk de la soirée la jeune formation est venue amener une fraîcheur estivale très poétique. Quelques mois après sortait son premier album/EP, Chetter Humin et j’ai vraiment été sensible et réceptif à son grunge shoegaze très planant. BERMUD c’est le projet d’Elliot, jadis dans Jumaï, bien connu sur Angers, qui écrit et compose tout et pour ce projet il s’est bien entouré avec d’anciens Wild Fox.

L’année dernière, on avait eu le droit à un léger aperçu des nouveaux titres lors de la session unplugged du groupe, un exercice compliqué mais totalement réussi. J’espère d’ailleurs que cet enregistrement live sortira un jour.

Oceans on the moon annonce une série de virages. Tout d’abord Elliot a créé son propre label We’re not alone music pour pouvoir diffuser sa musique et ça, c’est un sacré pas en avant (Chetter Hummin était sorti sur le label tourangeau Reverse Tape). Ensuite, le second est que le son de Bermud a évolué vers quelque chose de plus complexe et brut malgré le fait que certains morceaux étaient déjà écrits à l’époque de Chetter Humin.  La douceur introductive de Lullaby semble d’ailleurs un lien entre les deux productions, puis la chanson monte en puissance avec de gros riffs de guitares et c’est quelque chose d’assez nouveau je trouve chez le groupe angevin. 6 Miles rappelle cette délicatesse déjà présente aussi sur le premier opus, le morceau étire ses mélodies aériennes bien aidé par la très jolie voix d’Elliot. Et dans le registre des très beaux morceaux Fallen Moon est certainement le tube de cet album. D’abord par sa rythmique, puis ses mélodies et ensuite l’appui des chœurs d’Océane qui forment une belle harmonie. Le refrain est superbe et plein de sensibilité. Les sonorités et effets amènent une belle atmosphère. J’aime aussi beaucoup Call Out, envoutante et pleine de vibrations intéressantes. On ne peut qu’être pris aussi dans le tourbillon de Ghost Cry, plus nerveux avec une basse qui dirige le morceau, des guitares très aériennes et à nouveau ce rapport à la lune (Stuck in the darkness of a bad dream like oceans on the moon) après Fallen Moon. Wherever it’s brightest est à nouveau un morceau très mélodique dont les chœurs viennent apporter une belle sensibilité.

Striken se révèle le titre le plus énervé, bien plus grunge dans son traitement avec un défouloir noise sur sa fin rappelant Dinosaur Jr. Il marque aussi la différence avec le premier opus. Ignorance mélange encore douceur pop, passages aériens et saturations de guitares, je suis moins fan de ce morceau ainsi que de Anyway qui enchaîne, peut-être parce que la recette est très proche mais il pose tout de même un refrain bien accrocheur.

 

BERMUD évolue donc apportant davantage de saturation et d’énergie dans ses nouveaux morceaux. Mais le côté mélodique, mélancolique même, est toujours très présent avec un chant d’une belle douceur et d’une belle sensibilité. Une deuxième production très réussie !

 

J. NeWSovski

https://bermud.bandcamp.com/album/oceans-on-the-moon

https://www.facebook.com/BERMUDDD



vendredi 7 février 2025

The CARP - Knock Your Block Off

 


The CARP - Knock Your Block Off

Total Punk Records


Les traditionnels bilans de fin d'année sont souvent l'occasion de découvrir de belles pépites passées en dehors de nos radars. Et si les sorties musicales ne manquent pas en ce début d'année 2025, il serait dommage de ne pas évoquer certains "oubliés" de l'année écoulée. The CARP, combo de Cleveland dont on ne connait pas grand-chose, fait partie de cette catégorie. Le trio a sorti il y a quelques semaines un excellent album "Knock Your Block Off" sorti sur le label Total Punk Records qui contient dans son catalogue l'artiste ALIEN NOSEJOB.

 

Ce premier album des Américains s'inscrit dans la pure tradition du punk. Marqué par le son de la fin des années 70, the CARP nous livre un savant mélange de DEVO et des BUZZCOCKS. Débutant dans une ambiance de pub avec un chant a cappella qui sent bon la bière, la machine de guerre the CARP se met vite en action sur "Dump the Bosses Off Your Back". La batterie rapide et la guitare robotique se marient à merveille avec une voix qui ne choisit pas vraiment entre chant et spoken words. "Toxic Peace" et son refrain scandé est immédiatement accrocheur. Le timbre du chanteur évoque un peu ici le phrasé de Fred Schneider, leader des B-52's. Le son se fait encore plus brut et minimaliste sur l'expéditif "Will You Be The Freak" dont le rythme ne cesse d'accélérer à mesure que le morceau avance. Le groupe de Cleveland n'y va pas par quatre chemins. L'album ne contient d'ailleurs que 10 titres pour une durée totale qui ne dépasse pas les 20 minutes. La grosse basse et les riffs percutants font leur petit effet sur "Fairview Park Skins". Les trois énergumènes sont toujours aussi pressés sur "The Old Ways" et "Oh No", morceaux qui donnent immédiatement envie de pogoter. La rythmique métronomique et le son plus heavy de "Curt Ups" laissent place ensuite à des sonorités plus surf et à un solo chaotique. Plus calme et nonchalant, "Milk in the Cemetary" fait clairement penser à l'indie-rock/punk-rock des New-Yorkais de PARQUETS COURTS. Après une dernière saillie punk "Everyone I Know is a Snitch", les explosifs the CARP conclut ce premier album par un titre plus étrange et décalé. Reposant sur une répétition de riffs, une boucle de basse et un spoken words noyé dans la réverb', "Folly" est clairement le titre le plus expérimental. Peut-être une piste sur l'orientation musicale du groupe ? Toujours est-il que the CARP a pour l'instant parfaitement ravivé la flamme punk 70's sur un premier album court mais terriblement efficace.

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Cut Ups

 

https://totalpunkrecords.bandcamp.com/album/knock-your-block-off-2