Auteur
d’un très sympathique roman (Comedian Rapsodie, tout juste sorti en poche), Thomas VDB a
fait les beaux jours de Rock Sound. Devenu humoriste (Thomas VDB s’acclimate)
et comédien, on le retrouve aussi tous les matins sur France Inter pour sa
chronique quotidienne.
Guerilla Asso
sort en France ce deuxième album des cousins de Montréal. Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout le
groupe avant de me plonger dans good luck Rassco et j’ai
même mis du temps avant de m’y plonger tant la pochette ne m’attirait pas.
Pourtant j’ai fait confiance en Till
et ses goûts, les groupes qui posent des albums sur Guerilla ont tous en commun d’être extras en termes de valeurs et
de musique.
Passons outre cette
pochette peu engageante et laissons-nous donc embarquer par les canadiens. Je m’attendais
à quelque chose proche de FortuneCookieClub, davantage punkrock rapide et je découvre un groupe très
mélodique et assez pop qui me fait énormément penser au Weezer des débuts comme sur ClayTarris dont l’intro et le refrain rappellent forcément le groupe de RiversCuomo. Même chose sur SextingacrossAmerica et je dois avouer que ça fait du bien d’entendre un
groupe dans ce registre. AreYouStill, lui, me fait penser aux allemands de Elm Tree Circle avec des mélodies bien trouvées et un refrain
excellent.
Je trouve aussi que LostLove pourrait être le penchant masculin de ColourMeWednesday, c’est ce que m’inspire GospelTabernacle, un morceau super rythmé et entraînant.Mon titre préféré est peut-être TuristoCracko, très mélodique et imparable sur son refrain mais
il est difficile d’en choisir un tant les morceaux sont vraiment très bons pour
preuve BurritoKindOfGuys qui termine l’album est aussi une pure merveille.
Véritable coup de cœur estival, Lost Love se déguste
sans modération et rappelle au bon souvenir de l’époque où Weezer cassait la
baraque. Les canadiens signent ici un album plein de belles mélodies
accrocheuses.
Présent sur le label Specialist Subject Records, Doe est un groupe anglais, de Londres
pour être précis, qui sort ici son premier album après plusieurs EP sur le même label. A la lecture de ce que dit le
groupe à droite à gauche, il est attaché à l’esprit DIY un peu à la manière
d’un autre groupe anglais : Colour
Me Wednesday.
Les premiers accords de N°1 ne sont pas sans rappeler Chokebore
avec une rythmique assez lente et un chant quelque peu barré mais la
ressemblance s’arrête là, la folie des Hawaïens n’ayant que peu de concurrence.
Le charme du groupe Londonien réside dans la voix féminine et sa force, dans l’harmonie
avec les chœurs.
Parfois trop mélodique (comme
sur Monopoly), le trio est en fait un très bon groupe de powerpop
au relents punkrock à l’instar de Weezer
ou les premiers Ozma, notamment sur
des morceaux comme Sincere, morceau le plus accrocheur et plaisant de l’album, Turn Around, très rythmé ou Anywhere, pas mal
non plus. Le chant monte parfois haut comme sur Last Ditch où Nicola Leel
(oui c’est bien une fille !) pousse fort, seul le morceau Before Her alterne le chant avec le batteur Jake Popyura, cantonné aux chœurs depuis le début,et le résultat est intéressant dommage
de ne pas l’avoir placé en plein milieu cela aurait eu un effet plus
stratégique.
Corin véritable titre punk dans sa construction dont
l’accélération sur sa seconde partie est géniale et fait un peu regretter que
cette folie n’ait habité tous les titres.
Tout comme Colour Me Wednesday, Doe balance une
powerpop aux colorations punks dans une démarche DIY. Cette scène semble être
en pleine ébullition outre-Manche et Some Things Last Longer Than You
est vraiment un agréable moment pour tous ceux qui aiment la powerpop rythmée
et mélodique emmenée par un chant féminin.
C'est déjà le dixième album
pour Weezer et peut être bien le
premier que je vais tenter de chroniquer. Weezer
est un groupe que j'aime bien. L'album
Bleu est pour moi un classique, un album clé qui aura apporté de
nombreuses choses à la musique en général. Dans le dictionnaire le terme
powerpop pourrait directement citer ce disque pour faciliter les choses. Leur
second effort, Pinkerton, était
aussi un très bon album, au final plus confiné, en réaction certainement au
succès de son prédécesseur. Je passerai rapidement sur la période qui nous
sépare de Everything will be alright, notant juste cet hommage très prononcé à ma série culte Lost avec leur mitigé 7' Hurley en 2010.
Everything... commence par Ain't
got nobody, un titre fort, phare
et accrocheur qui justifie à lui tout seul la fonction repeat sur un lecteur
cd. Il me rappelle directement le premier titre du premier album My Name Is Jonas par sa capacité à toute suite mettre les choses en
place. C'est clair et annoncé Everything
will be alright in the end sera un grand cru, un grand album. Et le
second titre, back to the shack, moins incisif se montre tout de même redoutable sur
son potentiel mélodique avec un refrain fort. Il est à l'image de la quasi totalité
des morceaux de l'album.
La grande qualité de Weezer est son potentiel à produire des
chansons légères, joyeuses et entêtantes.Mais force est de reconnaître qu'il est de retour à son plus beau niveau.
Alors on a certes le droit à un
ou deux morceaux moins inspirés, moins pertinents ou plus surprenants comme I've had it up to here, où Rivers
Cuomo pousse sa voix bien plus haut qu'à l'habitude, où la rythmique se veut
plus groovy qu'à l'accoutumée et se termine à la Queen.
Mon seul regret concernant Weezer est sa trop grande
médiatisation, j'ai connu le groupe en voyant leur premier clip sur le disque
de windows 95, ce qui laisse imaginer la taille de la diffusion... Voir le
groupe tourner dans des salles à taille humaine est peut être un fantasme mais
pourtant je crois que ce serait vraiment énorme... Toujours est il que pour les
fans de la première heure déçus par la suite de la carrière des californiens, everything will be alright in the end
devrait les réconcilier avec le groupe. En plus je trouve leur pochette
vraiment sympa et bien au dessus de toutes la précédentes. Un indispensable de
2014 donc.
Mon titre préféré: Ain't got nobody
Petite vidéo acoustique de Ain't nobody qui diffère pas mal de l'original mais qui se laisse regarder...
Aaaahh Cooper est
de retour et ça fait bigrement plaisir. J’ai toujours adoré les groupes
hollandais que ce soit NRA, qui
d’ailleurs ne va pas tarder à sortir un nouvel album, I Against I, Undeclinable
Ambuscade, Heideroosjes et bien
entendu Cooper. Ces derniers que j’avais
pu découvrir dans un premier temps sur le split avec Shaggy Hound« sans les mains EP » puis en
tournée avec Undeclinable sont une
véritable bouffée d’air frais et tournent toujours depuis plus de 20 ans. Une
durabilité qui n’a pas vraiment de secrets. La première chosec’est qu’on sent tout de suite que Cooper prend beaucoup de plaisir à
jouer et la seconde c’est qu’il ne se prend pas la tête, lemaître mot du groupe
de La Haye est fun.
Cooper est un vrai groupe de punkrock à l’ancienne à la façon
des Descendents et ALL, des éternels adolescents malgré la
quarantaine bien tassée. Ce nouvel album, le 6ème, est le premier à
ne pas porter de nom et c’est aussi le premier enregistré par René, le chanteur
et guitariste. Bill Stevenson, l’incontournable, s’est chargé du mixage, autant
dire que le son est parfait.
14 titres pour 35 minutes avec une façon sans pareil de
produire des titres punkrock légers aux accents pop. J’adore dans ce style The
playground, chanté par Bertus avec René aux chœurs. Il y a d’ailleurs
une belle alternance dans le chant entre les deux ce qui permet d’avoir un
album varié. Cooper ne se casse pas la tête non plus sur ses lyrics, pas de
politique juste des textes simples aux relents d’adolescence. On pense parfois
à Weezer sur certains morceaux Lay your armor down par exemple ou big
brown Teddy bear, ce qu’on appelle parfois du college rock je crois.
J’avais beaucoup aimé Activate à sa sortie puis Right Now,
le dernier album en date, celui-ci est dans la même veine et vaut vraiment le
détour pour sa fraîcheur, sa bonne humeur et la qualité de son écriture. Cooper
est un sacré groupe, hélas terriblement méconnu, j’espère que le public se
penchera sur cet opus et ira les voir sur scène pour découvrir trois gars super
sympas envoyer une grosse dose de fun… en costumes trois pièces s’il vous plait !
3
titres à découvrir: the playground ; wasting my time ; where do you
think I should go ?