Trailer Park est un groupe de Lyon qui existe depuis douze années. Son nouvel
EP a été enregistré au Warmaudio par Alex Borel et mixé ensuite en interne par le
groupe et plus précisément Phil Park. On se rappellera de Let’s talk
about chicken, EP de 4 titres sorti en 2012.
Je ne sais
pas si c’est volontaire mais la pochette ainsi que le nom du groupe me semblent
être un gros clin d’œil à Dead Pop Club, en effet leur troisième opus s’intitulait Trailer Park et
la pochette de Autopilot Off a beaucoup de points communs avec
celle de Never too old to.
Mais la
ressemblance se prolonge aussi sur le côté musical avec cette passion commune
pour les mélodies, car tout commence avec NeverToo sorte de longue intro bercée
par des chœurs qui pourrait faire penser à une intro de Weezer. Ce court morceau se finit dans une
ambiance sonore sombre qui fait le lien direct avec Carry Me On, le deuxième titre, qui se
révèle rapide, coloré de pop et faisant la part belle aux longues mélodies. Chose
marrante : on y découvre au début des extraits des Goonies. Enchaîne
ensuite ImaginaryDisease qui poursuit encore le concept avec
des breaks intéressants et laisse entrevoir des influences du côté de TheAtaris, New Found Glory voire GreenDay époque Kerplunk.
On parlait
précédemment de Weezer
et clairement l’influence ressort de façon évidente sur One More Time, en raison des vagues au synthé
mais aussi du chant qui monte comme Rivers Cuomo le fait si bien, mais
dans ce style on baigne aussi sur le refrain dans l’influence GreenDay et je pense rapidement à Chump sur Dookie.
Tout se termine avec le morceau que je préfère Better
Days sur lequel intervient YotamBenHorin de UselessID, c’est d’ailleurs un featuring prestigieux. PhilPark et Yotam se sont retrouvés plusieurs fois sur la route avec
aussi MikeNoegraf, une amitié est née et c’est ainsi
que l’Israélien se retrouve sur l’EP de Trailer Park.
Trailer
Park vient de sortir un EP intéressant très pop-punk ou powerpop qui, même s’il
a parfois du mal à se démarquer de ses influences sur ses cinq morceaux, se
révèle très plaisant et laisse entrevoir des perspectives intéressantes.
Mass Prod
/ Dispear Records / Wrecking Crew Records / Hell Vice I Vicious / Yellow Pillow
/ Fetch Records
Voici la
belle surprise de cet été, elle vient de Rennes et s’appelle ThePlaymatics. Ici pas de punkrock débridé à la Clavicule ni de punk mélo à la Konbinis mais plutôt un punkrock très pop
qu’on appelle régulièrement BubbleRock. Le quatuor breton est mixte avec Lisa au chant accompagnée de Thomas, Seb et Fred, ils viennent de groupes comme MartyMadFly, FaceOff, ChèreCatastrophe, Navir et se sont formés en 2022.
Dive
In est donc leur
premier album et c’est un joli coup de maître. Dès les premières notes de Dig This, ThePlaymatics rappelle le début des années 90 et
les groupes pop-punk comme GroovieGhoulies avec le timbre de voix des DanceHallCrashers et le groove des TeenIdols qui
faisaient rayonner californie à travers les labels Lookout ou HonestDons. Un véritable souffle de fraîcheur qui me fait le même effet que l’album
de JohnnieCarwash. D’ailleurs certains morceaux
possèdent le même ADN, je pense
notamment à des titres comme le rayonnant 23
Summer Hit ou l’énergique Sing
Out Loud.
Les Rennais
savent jouer vite (NastyNasty ; WastedYouth)
montrant une influence garage intéressante. Par ailleurs j’apprécie beaucoup la
nonchalance d’Overflow qui
pourrait rappeler certains morceaux de The Decline ! avec une basse joueuse qui entraine
le morceau. On retrouve aussi cet esprit sur Go
Girl ! et sa touche folk punk. Where the sun sets s’affirme peut-être
comme le tube de l’album, très mélodique, un peu plus posé, ses riffs sont
imparables.
Le son est
plutôt bon même si je trouve la guitare trop en retrait sur certains passages.
Album
coup de cœur qui amène de la lumière avec un punkrock léger, frais et acidulé.
Les amateurs de Johnnie Carwash sauront apprécier !
Après douze années d'attente arrive enfin ce 21ème numéro des Rêveries. Je ne peux qu'être admiratif des confrères qui arrivent à sortir régulièrement des zines. Le travail est long et parfois fastidieux mais amène du plaisir à son final.
J'espère qu'à travers ce nouveau numéro vous pourrez découvrir des artistes qui m'ont marqué et influencé cette année.
La version papier est en cours d'impression et devrait arriver début septembre, limitée à une cinquantaine d'exemplaires, les trente premiers seront accompagnés de la compilation
.
Il sera disponible sur Angers gratuitement (ou contre une bière) et mise dans des points relais (Jokers Pub, Exit Music, Homewax, Le chabada...).
Disponible par correspondance moyennant frais de port (autour de 5€) en m'envoyant un mail à :
Dix années séparent Tales From The Pit de Go Ahead, Make My Day, Punk !
Entre temps de nombreuses playlist saisonnières sont apparues mais l'envie de refaire une compile avec mes coups de cœur est revenue !
Le thème est axé sur les contes de la cryptes. Artwork par Vinz Undergraph. Elle est disponible en cd avec les 30 premiers exemplaires du fanzine papier dont la sortie est prévue cette semaine.
Plus d'informations sur les groupes présents et les morceaux dans le livret dont le lien est présent ci-dessous.
Après deux
EP prometteurs, PENICHE, le pêchu trio basé sur Angers, se lance dans la grande aventure du LP
avec le bien nommé "Triplé". Toujours fidèle à sa
formule 100% instrumentale, PENICHE mélange à merveille math-rock, post-rock ou encore envolées noise.
Embarquer avec PENICHE ce n'est clairement pas s'adonner au slow tourisme fluvial. Bien au
contraire, les trois compères foncent souvent à la vitesse d'un hors-bord et
livrent une musique tonique à l'énergie communicative, comme en atteste la
petite bombe qui ouvre l'album "Treize à
la Douzaine". Batterie infatigable, riffs bien tranchants,
changements de rythme en pagaille, ce titre constitue une entrée en matière
tonitruante. "Nono168" calme un peu le jeu avec sa
délicieuse intro à la basse. Avec ses guitares mélodieuses et sa structure
complexe, ce morceau évoque le math-rock lumineux de TOTORRO. PENICHE remet un coup d'accélérateur sur
l'entame saturée de "CoolossCooloss". Un titre
d'obédience post-rock flirtant avec les 5 minutes qui voit alterner avec
réussite des sonorités plus noisy et des passages plus délicats dominés par la
basse musclée de Léa.
"K10" laisse chaque
instrument prendre progressivement sa place : des percussions inspirées aux
guitares harmonieuses en passant par la basse. Puis, la tension se fait sentir
jusqu'au puissant final qui monte clairement dans les décibels. L'absence de chant
ne lasse jamais et ce n'est pas "Grotsunami"
qui prouvera le contraire. Assez dansant avec sa basse groovy et sa batterie
infernale, ce titre jalonné de saccades soniques évoque notamment les
excellents LAJUNGLE. Après une telle débauche d'énergie, PENICHE calme le jeu et offre une
respiration avec "QLF"
qui s'inscrit dans une veine post-rock sans les longueurs inhérentes au style.
Le trio brouille ensuite les pistes avec le schizophrène "GuérandeBZH",
morceau aux changements de tempo aussi inattendus qu'efficaces. Une sorte de
titre "2 en 1",
alternant passages dynamiques et moments plus contemplatifs. Après la
presqu'Ile guérandaise, cap sur le Choletais avec "Ribou". Porté par une rythmique très
post-punk, ce titre se fait progressivement plus tendu grâce notamment à la
guitare incisive de Lucas.
Après l'expéditif "LaPéniche", le voyage avec PENICHE touche à sa fin sur "LaVareuse",
imparable pépite post-rock de 6 minutes aux ambiances contrastées.
Avec
"Triplé "PENICHE passe haut la main le cap du premier album et prouve
que le rock instrumental a encore de beaux jours devant lui. A découvrir
d'urgence sur scène !
Mike Noegraf, guitariste sur le premier album de The Traders, a choisi, il y a de nombreuses années, de se consacrer à son projet solo. Son quatrième album vient tout juste de sortir sur le label autrichien Sbäm Records. L'occasion d'en apprendre plus sur ce très sympathique artiste.
Ton
nouvel album Polarities vient tout juste de sortir, peux-tu
nous donner des informations sur son titre ?
L’idée
première au travers de ce titre d’album était pour moi de réussir à
imager la manière dont le mouvement fait partie de nos vies, dont la polarité,
le sens du mouvement s’intègre dans nos vies de manière générale mais aussi
dans la musique et l’écriture.
L’artwork
se démarque des autres albums dont le style était plutôt axé sur le graphisme
et les tatouages. Celui-ci est plus technique, numérique. Il relie le cœur au
cerveau. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui je
voulais cette idée de cœur relié à un cerveau pour souligner une réalité qui
est la suivante :
Lorsqu’on
écrit une chanson, il y a une alchimie entre le cœur et le cerveau qui pousse à
écrire, à composer une chanson. Lorsque celle-ci est jouée, elle sort de notre
corps pour, au travers d’ondes sonores, arriver aux oreilles de l’auditeur,
pour au final se redispatcher dans le cœur et l’esprit de celui qui la reçoit.
Pour le
graphisme, je voulais quelque chose de différent mais qui garde une petite
touche de tatoo, d’où le fait que le cœur ressemble à un sacré cœur (qu’on peut
retrouver dans le tatouage traditionnel). J’ai demandé de l’aide à mon pote
Pample, puis j’ai fini de mettre tout ça place. Comme je suis très mauvais dans
l’utilisation de Photoshop, ça m’a pris un petit moment :)
C’est
ton deuxième album sur Sbäm records, comment s’est fait le lien avec eux
et comment cela se passe dans vos relations ?
Écoute,
ça se passe très bien et la signature chez Sbam s’est faite de manière
on ne pleut plus simple et naturelle. Je leur ai envoyé Outrospection
qu’ils ont décidé de sortir. J’ai réitéré avec polarities, ça
leur a plu et hop. C’est d’autant plus flatteur de sortir un deuxième album
chez eux quand on voit le joli catalogue qu’ils proposent :) C’est une chouette
équipe qui s’occupe très bien de ses artistes. C’est très agréable de les
laisser gérer un max de choses autour de l’album.
J’ai
cru comprendre que l’écriture de l’album avait été compliquée au départ mais
que tu as su retrouver l’inspiration. Comment cela s'est passé ?
En fait
après la sortie d’Outrospection, je me suis mis une espèce de
pression pour tenter de faire un prochain album qui serait mieux que son
prédécesseur (j’ai toujours eu un peu cette idée en tête que chaque album se
doit d’être meilleur que le précédent). J’ai passé 3 ans et demi donc à écrire
et composer un tas de chansons sans réussir à les finir. J’ai enregistré
énormément de mémos (plusieurs centaines) avec cette problématique de ne pas
réussir à vraiment écrire les textes autour. Je crois qu’on appelle ça
communément le syndrome de la page blanche.
Puis un
événement extérieur pas très fun est arrivé dans ma vie mais surtout dans celle
d’amis proche et a relancé la machine. J’ai eu envie d’écrire autour de cette
polarité et de tenté de construire un album autour du chemin de nos vies et de
ce qu’il en restera après. Les deux sujets sont pas mal en lien, la vie a, en
quelque sorte, une forme de polarité aussi similaire à chacun (avec
malheureusement des parcours plus ou moins longs et cabossés)
Tu as
mis en images le titre Under an Oak, c’est mon morceau préféré, peux-tu
nous dire ce qu’il raconte ?
Merci
beaucoup, ce morceau me tient beaucoup à cœur aussi, il retrace 15 ans de vie
commune avec ses déboires, ses erreurs mais surtout l’idée qu’au travers la
distance, les liens qu’on tisse sont plus fort que tout.
Il
y a une chanson qui s’appelle Malone, dans tes remerciements tu remercies
justement Malone, s’agit-il de ton fils ?
Ouais j’ai
deux garçons Malone et Scott. Je vais te raconter une petite anecdote que je
raconte parfois en live :
J’ai écrit
une chanson pour Malone au tout début du projet (ceux et celles qui ont pu déjà
écouter le tout premier split avec mon pote Roma Wreckman de Russie la
connaissent)
C’est une
chanson cool mais c’est une chanson de début de projet quoi… puis Malone lui-même
m’a demandé d’écrire une chanson pour son frère Scott il y a quelques années.
Donc j’ai écrit Scott, Malone avait 6 ans. Je l’ai sortie sur Outrospection.
Puis à force
d’entendre la chanson de son frère et pas la sienne, il est revenu vers moi en
me disant : « dis donc papa tu joues plus ma chanson ? »
Ce à quoi je
lui ai répondu : « ben mec elle n’est pas folle, je vais t’en réécrire une que
je pourrai jouer en live et dont nous serons tous les deux fiers »
Voilà :)
As-tu
une tournée de prévue pour promouvoir l’album ?
J’ai eu pas
mal de dates en France et en Corse depuis Juin, je dirais pas loin d’une
quinzaine.
Je pars
jouer en Italie du 18 au 20, j’ai été invité sur un festival que j’adore à
Rimini consacré entre autres à Bruce Springsteen.Puis j’enchaîne avec 10 jours en Belgique.
En
parallèle, on a démarré une formule trio avec mes compères Ed Wood à la
basse et Tommy Rizzitelli à la batterie sous le nom de Mike Noegraf
and the Outlaws. On a déjà fait quelques dates et quelques festivals. L’idée
est de faire une tournée fin octobre début novembre en Europe en passant par le
Sbäm Fest. Et de tourner ensuite un maximum avec ce projet. J’en suis
assez fier pour être honnête. C’est un set combinant électrique et acoustique
(ça me permet de retrouver mon premier amour qu’est la guitare électrique).
J’aimerais aussi développer plus le projet au travers de cette formule. Des
vidéos live sessions doivent sortir d’ici fin août / mi-septembre. C’est un
bonheur de revisiter les titres une troisième fois (solo, album et live)
Il y a
de nombreuses années tu jouais de la guitare dans The Traders, joues-tu
dans d’autres groupes que ton projet solo ?
On a attaqué
en parallèle depuis des années un projet avec mon ami Trint ex-Umfm sous
le nom de Minte. Mais on est pas mal occupé avec nos projets et c’est
pour l’instant en stand by. Je fais aussi de la production et des
enregistrements. On a notamment bossé sur l’ep de trint qui s’appelle Almost
Minte où on a composé, enregistré et produit des chansons ensemble
ainsi que des reprises d’unco.
J’ai bossé
cette année aussi avec Ed Wood sur son Ep. J’adore cette partie-là :
l’arrangements de chansons. Si d’ailleurs vous voulez bosser avec moi là-dessus…
Sinon non,
j’essaie vraiment de me consacrer à ce nouvel album et de finir l’écriture du
prochain sur les mois à venir.
Voici un
groupe dont le nom interpelle et ne peut laisser indifférent. Une mornifle c’est
une bonne vieille baffe des familles. Aussi on peut s’attendre à ce que le
groupe d’Annecy cartonne niveau son. Formé en 2017, Egratignures
est le deuxième EP du trio. Mornifle,
EP éponyme est sorti en 2020 et était totalement instrumental.
Avant de me
lancer dans l’écoute de ce six titres, juste en voyant la pochette et le nom du groupe, je pensais entendre du
punkrock rapide façon Nina’school avec le chant en français, mais quelle surprise d’entendre un son lourd
façon noise des années 90. Ainsi sur Piqûre,
Mornifle me rappelle les Montpelliérains de Tantrum avec un combo basse / batterie
puissant et omniprésent. L’ambiance est prenante et on sent une grosse énergie.
Griffure joue davantage dans la finesse si je puis dire, un morceau pouvant
rappelant Totorro avec des belles mélodies qui s’étalent
sur plus de six minutes, encore une fois le morceau est bien porté par la
section rythmique alors que la guitare amène une touche très aérienne. L’intensité
monte progressivement alors que le chant apparaît par bribes pour un texte
assez poétique.
Toujours
cette sensation de lourdeur sur Coupure,
avec une puissance bien maîtrisée avec des riffs hardcore, le chant se veut
cependant un peu répétitif par rapport aux morceaux précédents, et c’est
peut-être le point qui me gêne le plus sur cet EP avec un manque de diversité
sur cette partie.
Ce n’est certainement
pas un hasard mais tous les morceaux d’égratignures se finissent
en URE, et parmi ceux-ci Morsure
est certainement mon favori avec ses riffs à la Helmet et sa grosse rythmique qui emporte
tout avec elle. Fracture balance
un texte très actuel sur notre contexte politique actuel. Brûlure est aussi un bon morceau avec des
refrains assez lents tandis que les parties intermédiaires jouent la carte de
la vitesse, et, au sortir de cet album je peux aussi lui trouver quelques
points communs avec le son lourd et puissant des déjantés anglais d’Headcleaner.
Encore
une belle découverte, Mornifle fait partie de ces groupes qui peuvent passer
sous les radars mais qui offre une musique originale dans notre scène actuelle.