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vendredi 16 août 2024

Interview - Mike Noegraf

 



Mike Noegraf, guitariste sur le premier album de The Traders, a choisi, il y a de nombreuses années, de se consacrer à son projet solo. Son quatrième album vient tout juste de sortir sur le label autrichien Sbäm Records. L'occasion d'en apprendre plus sur ce très sympathique artiste.

Ton nouvel album Polarities vient tout juste de sortir, peux-tu nous donner des informations sur son titre ?

L’idée première au travers de ce titre d’album était pour moi de réussir à imager la manière dont le mouvement fait partie de nos vies, dont la polarité, le sens du mouvement s’intègre dans nos vies de manière générale mais aussi dans la musique et l’écriture.

 

L’artwork se démarque des autres albums dont le style était plutôt axé sur le graphisme et les tatouages. Celui-ci est plus technique, numérique. Il relie le cœur au cerveau. Peux-tu nous en dire plus ?

 Oui je voulais cette idée de cœur relié à un cerveau pour souligner une réalité qui est la suivante :

Lorsqu’on écrit une chanson, il y a une alchimie entre le cœur et le cerveau qui pousse à écrire, à composer une chanson. Lorsque celle-ci est jouée, elle sort de notre corps pour, au travers d’ondes sonores, arriver aux oreilles de l’auditeur, pour au final se redispatcher dans le cœur et l’esprit de celui qui la reçoit.

Pour le graphisme, je voulais quelque chose de différent mais qui garde une petite touche de tatoo, d’où le fait que le cœur ressemble à un sacré cœur (qu’on peut retrouver dans le tatouage traditionnel). J’ai demandé de l’aide à mon pote Pample, puis j’ai fini de mettre tout ça place. Comme je suis très mauvais dans l’utilisation de Photoshop, ça m’a pris un petit moment :)

 

C’est ton deuxième album sur Sbäm records, comment s’est fait le lien avec eux et comment cela se passe dans vos relations ?

 Écoute, ça se passe très bien et la signature chez Sbam s’est faite de manière on ne pleut plus simple et naturelle. Je leur ai envoyé Outrospection qu’ils ont décidé de sortir. J’ai réitéré avec polarities, ça leur a plu et hop. C’est d’autant plus flatteur de sortir un deuxième album chez eux quand on voit le joli catalogue qu’ils proposent :) C’est une chouette équipe qui s’occupe très bien de ses artistes. C’est très agréable de les laisser gérer un max de choses autour de l’album.

 

J’ai cru comprendre que l’écriture de l’album avait été compliquée au départ mais que tu as su retrouver l’inspiration. Comment cela s'est passé ?

En fait après la sortie d’Outrospection, je me suis mis une espèce de pression pour tenter de faire un prochain album qui serait mieux que son prédécesseur (j’ai toujours eu un peu cette idée en tête que chaque album se doit d’être meilleur que le précédent). J’ai passé 3 ans et demi donc à écrire et composer un tas de chansons sans réussir à les finir. J’ai enregistré énormément de mémos (plusieurs centaines) avec cette problématique de ne pas réussir à vraiment écrire les textes autour. Je crois qu’on appelle ça communément le syndrome de la page blanche.

Puis un événement extérieur pas très fun est arrivé dans ma vie mais surtout dans celle d’amis proche et a relancé la machine. J’ai eu envie d’écrire autour de cette polarité et de tenté de construire un album autour du chemin de nos vies et de ce qu’il en restera après. Les deux sujets sont pas mal en lien, la vie a, en quelque sorte, une forme de polarité aussi similaire à chacun (avec malheureusement des parcours plus ou moins longs et cabossés)

 

Tu as mis en images le titre Under an Oak, c’est mon morceau préféré, peux-tu nous dire ce qu’il raconte ?

Merci beaucoup, ce morceau me tient beaucoup à cœur aussi, il retrace 15 ans de vie commune avec ses déboires, ses erreurs mais surtout l’idée qu’au travers la distance, les liens qu’on tisse sont plus fort que tout.


 Il y a une chanson qui s’appelle Malone, dans tes remerciements tu remercies justement Malone, s’agit-il de ton fils ?

Ouais j’ai deux garçons Malone et Scott. Je vais te raconter une petite anecdote que je raconte parfois en live :

J’ai écrit une chanson pour Malone au tout début du projet (ceux et celles qui ont pu déjà écouter le tout premier split avec mon pote Roma Wreckman de Russie la connaissent) 

C’est une chanson cool mais c’est une chanson de début de projet quoi… puis Malone lui-même m’a demandé d’écrire une chanson pour son frère Scott il y a quelques années. Donc j’ai écrit Scott, Malone avait 6 ans. Je l’ai sortie sur Outrospection.

Puis à force d’entendre la chanson de son frère et pas la sienne, il est revenu vers moi en me disant : « dis donc papa tu joues plus ma chanson ? »

Ce à quoi je lui ai répondu : « ben mec elle n’est pas folle, je vais t’en réécrire une que je pourrai jouer en live et dont nous serons tous les deux fiers »

Voilà :)

 

As-tu une tournée de prévue pour promouvoir l’album ?

J’ai eu pas mal de dates en France et en Corse depuis Juin, je dirais pas loin d’une quinzaine.

Je pars jouer en Italie du 18 au 20, j’ai été invité sur un festival que j’adore à Rimini consacré entre autres à Bruce Springsteen.  Puis j’enchaîne avec 10 jours en Belgique.

En parallèle, on a démarré une formule trio avec mes compères Ed Wood à la basse et Tommy Rizzitelli à la batterie sous le nom de Mike Noegraf and the Outlaws. On a déjà fait quelques dates et quelques festivals. L’idée est de faire une tournée fin octobre début novembre en Europe en passant par le Sbäm Fest. Et de tourner ensuite un maximum avec ce projet. J’en suis assez fier pour être honnête. C’est un set combinant électrique et acoustique (ça me permet de retrouver mon premier amour qu’est la guitare électrique). J’aimerais aussi développer plus le projet au travers de cette formule. Des vidéos live sessions doivent sortir d’ici fin août / mi-septembre. C’est un bonheur de revisiter les titres une troisième fois (solo, album et live)

 

Il y a de nombreuses années tu jouais de la guitare dans The Traders, joues-tu dans d’autres groupes que ton projet solo ?

On a attaqué en parallèle depuis des années un projet avec mon ami Trint ex-Umfm sous le nom de Minte. Mais on est pas mal occupé avec nos projets et c’est pour l’instant en stand by. Je fais aussi de la production et des enregistrements. On a notamment bossé sur l’ep de trint qui s’appelle Almost Minte où on a composé, enregistré et produit des chansons ensemble ainsi que des reprises d’unco.

J’ai bossé cette année aussi avec Ed Wood sur son Ep. J’adore cette partie-là : l’arrangements de chansons. Si d’ailleurs vous voulez bosser avec moi là-dessus…

Sinon non, j’essaie vraiment de me consacrer à ce nouvel album et de finir l’écriture du prochain sur les mois à venir.

Avec The Traders en 2012



dimanche 21 juillet 2024

MIKE NOEGRAF – Polarities

 


MIKE NOEGRAF – Polarities

Sbäm Records

 

Je connais Mike Noegraf depuis l’époque The Traders, c’est un super guitariste et son passage en projet solo, il y a une douzaine d’années, est très très intéressant. Polarities est son quatrième album, il sort, comme le précédent, sur le label autrichien Sbäm, qui est super actif depuis quelques années avec des sorties plutôt ronflantes (Diesel Boy, Mad Caddies, Pulley, Snuff, Bracket, Frenzal Rhomb…) qui en fait une sorte de Fat Wreck Européen des années 2020. Mais c’est quand même un peu une surprise de le retrouver sur ce label car Mike Noegraf évolue sur une indie folk assez calme pour autant c’est surtout une excellente nouvelle car la diffusion et l’aura du label devrait lui permettre de toucher encore davantage de monde.

 

En toute honnêteté j’étais passé à côté de son précédent album Outrospection et j’ai vraiment été surpris par la voix de Mike que j’avais finalement un peu oubliée mais qui est d’une grande pureté.

Le lyonnais s’est entouré de Ed Wood à la basse et Tommy Rizzitelli à la batterie pour créer Polarities, un album qui se trouve être très riche et varié. Passant d’un folk rock électrisé sur Captain, we need a captain ! ou Open Your Heart Kid à des morceaux plus doux et intenses comme Embark, il y a une vraie beauté dans ses compositions qui ne sont pas sans rappeler Jonah Matranga.

Mais au fur et à mesure des écoutes je ne peux m’empêcher de le rapprocher plutôt de Quentin Sauvé, les deux gars possèdent une grande sensibilité qui se transmet par leur voix, leurs intonations, leur justesse. Et dans cette transmission d’émotions j’aime beaucoup Under an oak, qui fait preuve d’une grande mélancolie et touche avec une précision diabolique. L’autre chanson que j’apprécie beaucoup est Simple Things, un morceau sur les souvenirs d’enfance qui parlera très certainement aussi à tous ceux qui sont devenus pères.

 

 

C’est donc un très bel album de folk, Indie, indie-rock, peu importe comment on le nomme c’est avant tout 13 magnifiques chansons d’une grande douceur subtilement guidées par une voix d’une grande pureté. Parfait !

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.mikenoegraf.com/

https://www.facebook.com/mikenoegrafmusic/

https://mikenoegraf.bandcamp.com/



jeudi 31 août 2023

DIESEL BOY – Gets Old

 


DIESEL BOY – Gets Old

Sbäm Records

 

Vous n’imaginez pas la joie intense que j’ai pu ressentir lorsque j’ai entendu parler de la reformation de Diesel Boy. Ce groupe est Mon groupe fétiche, un groupe dont j’ai dévoré les albums, les ai usés sur ma platine CD. Un groupe qui correspond parfaitement à ce qu’est pour moi le punkrock mélodique de la fin des années 90, et un album comme Venus Envy est pour moi un chef d’œuvre ultime qui est à mettre au même niveau qu’un Punk In Drublic de NoFX, qu’un Everything Sux des Descendents, Suffer de Bad Religion… Le groupe maniait à la perfection l’énergie, le fun, les mid-tempo, l’humour et la voix de Dave était juste parfaite avec un côté éraillé subtil. Aussi ceux qui sont passés à côté de Diesel Boy sont impérativement chargés de se refaire la discographie (sur Honest Dons et Fat Wreck) en se remettant dans le contexte de l’époque.

 

Revenir 22 ans après c’est risqué et ceux qui l’ont fait ont parfois sorti des albums bien mièvres. Pour un groupe, c’est évidemment sympa de rejouer ensemble mais pour le fan ultra, il y a souvent de la déception derrière de ne pas entendre ce à quoi on s’attend.

Gets Old démarre donc avec une chanson (Lost Decade) qui confirme un peu mon appréhension, le point positif c’est que la voix de Dave et sa façon de chanter n’a pas vraiment bougée. D’ailleurs en parlant de mouvement, le line up n’est pas celui d’origine car il ne reste que Dave (chant et guitare) et Greg (basse) présents depuis les débuts en 1993.

Dirty Dishes se révèle plus percutant et rappelle davantage ce que le groupe a pu sortir par le passé avec un refrain accrocheur et le chant qui monte de façon irrésistible. Le groupe de Santa Rosa a toujours sorti des chansons mélodiques qui mettent en avant une belle émotion, c’est le cas ici sur Viking Funeral qui applique une rythmique très rapide mais une intensité latente tout le long du morceau.

La basse de Greg est pleine de trouvailles comme sur Corpse Paint blues, un morceau sur le métal, tandis qu’un piano fait son apparition sur l’introduction de The Turk. C’est d’ailleurs un instrument que le groupe utilisait sur ses deux albums précédents.

Le groupe a gardé son côté fun notamment à travers ses lyrics comme sur Festival Summer ou internet Girl avec son introduction en connexion Modem 52K comme dans les années 90. Pour le reste les morceaux sont énergiques, rapides et on sent l’expérience des vieux briscards pour sortir de bons riffs accrocheurs. Mais, et c’est peut-être le défaut de ce 5ème album, il n’y a pas de morceaux transcendants, j’aime beaucoup Viking, c’est à mon sens le meilleur, il y a aussi le très aérien Two Stones, mais il manque deux ou trois titres aussi bons pour élever cet opus parmi les très bons albums.  

 

 

 

C’est donc un retour réussi pour Diesel Boy qui signe ici un album fun, plein de bonnes idées et qui regorge d’énergie. Les vieux fans des années 90 seront ravis et attendront les dates de la tournée européenne avec impatience. Et puis cela laisse imaginer que le groupe va nous sortir d’autres productions par la suite et ça c’est cool !

 

J. NeWSovski

 

 

https://dieselboyband.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/dieselboyofficial/

 

mardi 15 mars 2022

AFTER THE FALL – Isolation

 


AFTER THE FALL – Isolation

Sbam Records

 

After The fall est un groupe qui est devenu de plus en plus intéressant au fil des années et des albums. Leur précédent (Dedication en 2020) était vraiment très bon et je dois dire que je trouve qu’on ne parle pas assez d’eux.

Il y a dans After The Fall un petit esprit Fat Wreck Chords de la fin des années 90 et je trouve même qu’il y a des sonorités qui me rappellent Diesel Boy (l’un de mes groupes américains préférés) ou Consumed. Ici tout va très vite, Isolation et ses dix titres est expédié en moins de 17 minutes et ça commence très fort avec Ghosts, j’aime beaucoup le double chant de Mike et Jasmine qui se renvoient la balle. Ce morceau est énergique et très mélodique. Adios Amigo, ralentit le rythme et ça marche à la perfection, le chant de Mike est super bien posé et sur le refrain avec Jasmine c’est encore parfait. Encore un groupe qui mériterait de faire davantage de titres en mid-tempo. Jasmine prend le chant sur Gas Money, rapide et efficace qui aborde le sujet de la rétribution des petits groupes indés.

Autre morceau intéressant, Brek A leg ralentit le rythme sans pour autant perdre en intensité. Puis Failed You sonne un peu comme du No Use For A Name avec une rythmique hyper soutenue et un chant qui se pose mollement dessus.

 

Mileage voit le featuring de Jon Snodgrass au chant, ce dernier chantait dans Armchair Martian et Drag The river, le refrain de ce morceau est entêtant peut-être même trop…

Au passage l’album a été enregistré et Mixé au Blasting Room avec Jason Livermore.

 

Clairement cet album est trop court, pour combler tout ça le groupe a décidé de placer Dedication en face B sur le vinyle, ce qui est une très bonne idée. Toujours est-il que j’aime beaucoup ce nouvel album, davantage mélodique que les précédents il met surtout en avant une excellente complémentarité entre les deux chants.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.afterthefall518.com/

https://afterthefall518.bandcamp.com/album/isolation



lundi 19 juillet 2021

CHASER – Dreamers

 


CHASER – Dreamers

Thousand Islands Records / Sbam Records

 

Chaser est une machine à voyager dans le temps, dès l’album posé sur la platine il nous renvoie dans les années 90 époque punkrock mélo, en plein sur la vague Epitaph / Fat Wreck, celle que l’on appelait la vague skatepunk. La jeunesse de beaucoup d’entre nous.

Chaser n’est ni plus ni moins que le parfait mix entre Pennywise et No Use For A Name. Dès Fight of our lives et sa rythmique frénétique on sent l’énergie Pennywise et sur 2020 les mélodies qu’aimait distiller No Use For A Name. D’ailleurs le chant de Mike LeDone rappelle celui de Tony Sly

La basse est joueuse sur Good Times, les chœurs bien posés. Clairement Chaser est difficile à situer dans le temps et clairement si on m’avait dit que cet album était sorti en 96 je n’aurais pas été surpris, mais il a 25 ans de plus, on dira donc qu’il manque d’originalité et que beaucoup de morceaux rappelleront multitude de groupes mais il fait du bien à entendre.

Dans les morceaux intéressants je parlerais aussi de Signs of life qui me rappelle les néerlandais de I Against I, A new direction et Dreamers très No Use For A Name époque Making Friends et surtout le dernier titre See You At The Show avec sa ligne de basse bien sympa et son clin d’œil à la scène des années 90. Je citerai d’ailleurs une petite phrase de ce dernier morceau : « I remember it like yesterday, the news of Tony Sly For me, that was without a doubt the day the music died ». Chaser ne cache pas son amour pour NUFAN et les groupes de l’époque et porte avec fierté le renouvellement de cette scène.

 

Pour résumer Dreamers est très loin d’être original, chaque morceau rappelle un autre de 25 ans plus âgé mais cet album fait tout de même un bien fou car il est très bien foutu. Chaser a su se nourrir de la vague skatepunk et nous la faire revivre. Petit brin de nostalgie pour tous les vieux amateurs.

 

J. NeWSovski

 

 

https://chaser.bandcamp.com/album/dreamers

https://www.chaserpunkrock.com/

https://www.facebook.com/chaserband/