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dimanche 12 mars 2023

FORTUNE COOKIE CLUB – Diviser les nuances

 


 FORTUNE COOKIE CLUB – Diviser les nuances

Slam Disques

 

Pour ceux qui ne sont pas revenus à Fortune Cookie Club depuis des lustres, cet album sera une surprise. Les Québécois ont évolué dans leur style et même si le message reste le même, la forme elle, est différente avec des prises de risque plutôt payantes.

 

 

Depuis quelques années on entend beaucoup parler de Noé Talbot, le chanteur du groupe, à travers son projet solo où ses textes sont superbement mis en avant. Et je trouve que ce nouvel album des Fortune Cookie Club est un parfait mélange entre ce que faisait le groupe et ce que fait Noé. Cela donne des chansons dynamiques et fichtrement bien foutues comme La révolte qui voit le featuring de Kevin (Intenable / Nina’school), les deux chants se marient d’ailleurs très bien. Même chose sur Ensemble, une chanson rapide avec le featuring d’Emilie Plamondon (une animatrice radio québécoise), le titre va vite et les deux voix s’accordent à la perfection.

Il est vrai que cet album est placé sur le registre des invitations, on y retrouve ainsi Hugo qui joue dans les légendaires The Sainte Catherines mais qui est aussi organisateur du mythique festival Pouzza Fest, il intervient sur Ma Fascination Morbide, au texte super intéressant.

 

Clem de Gros Enfant Mort et JOHK vient prêter aussi sa voix sur Antihéros, un morceau qui monte en intensité tout du long. Il faut aussi citer Vincent Peake du groupe Groovy Aardvark mais aussi Grimskunk plus connu par chez nous pour ceux qui ont connu l’époque Lofofora/Oneyed Jack, qui intervient sur le morceau d’ouverture Le dernier siècle, au texte engagé.

 

La plume de Noé Talbot est d’ailleurs un des grands points forts du groupe, ses paroles sont engagées et quand le groupe prend le risque de sortir un morceau comme Changer le mal de place, ils sont encore plus mis en valeur. Et c’est cette prise de risque à l’image de ce morceau que j’apprécie particulièrement chez Fortune Cookie Club.  Il bouscule les codes du punkrock en proposant une mise en avant d’un texte pertinent un peu à la manière d’un titre de rap ou de slam et dont la mise en musique met en avant une intensité rare sur sa deuxième partie

 

Un autre moment magique de l’album c’est 40 degrés qui me fait penser un peu à Mer Morte d’Intenable. De la douceur qui se transforme petit à petit avec les mots superbement posés dessus. Du grand art !

 

Que dire de plus que de vous conseiller d’aller jeter une oreille très attentive à ce groupe qui mérite un sacré coup de projecteur de notre côté de l’océan.

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://fortunecookieclub.bandcamp.com/album/diviser-dans-les-nuances

http://www.fortunecookieclub.ca/

https://www.facebook.com/fortunecookieclub?fref=ts




mercredi 19 août 2020

Interview - Intenable


Suite à ce délicieux troisième album nous avons posé quelques questions à Kévin, chanteur et guitariste d’Intenable pour nous en dire un peu plus.


Au passage, quelques jours après avoir fait l'interview, j'apprenais que Clem décidait de quitter le groupe tout comme Tibz son remplaçant à la basse...



A l'occasion de ce nouvel album vous êtes passés en mode quatuor, pourquoi ce changement ?
Ça faisait déjà quelques temps depuis "Quatrième mur" que l’idée de faire passer Clem de la basse à la guitare, comme dans notre ancien groupe Nina’school, nous attirait. Ça permet beaucoup de possibilités, d’entrelacements de riffs, de puissance aussi. Personnellement ça me laisse plus libre au chant et sachant que j’ai du mal à retenir mes propres paroles en concert, c’est bien que j’aie un peu moins de trucs à faire ! 



Certains groupes disent que le format idéal de groupe est le trio, Toi qui as expérimenté plusieurs formules qu'est-ce qui change vraiment entre 3 et 4 ?
Le format idéal est celui qui te permet de te rapprocher le plus possible des chansons que tu entends faire, avec les arrangements que tu souhaites, pour nous le quatuor était évident sur cet album. La formule en trio oblige à moins de sophistications, une exécution plus directe et un ressenti plus punk à mon sens. C’est un format qui m’a toujours charmé mais les désirs d’un groupe évoluent et comme en cuisine, c’est appréciable de varier un peu les ingrédients.

Photo : Christophe Garin



Les textes d'Envier Les Vivants abordent de nombreux thèmes, certains sont tristes et mélancoliques d'autres engagés mais ils ont tous en commun d'êtres superbement écrits. Comment se passe justement cette écriture, comment choisis-tu tes sujets ? Te cales tu sur la musique pour écrire ou l'inverse ?

Merci beaucoup pour le compliment. Ce sont parfois les musiques qui m'inspirent les sujets et parfois certaines instrus collent à des thèmes que je voulais aborder, aucun mode d'emploi récurrent pour ça. Pour l’étape de développement en revanche, c’est la plupart du temps l'écoute des musiques qu’on écrit en groupe et qu’on préprod ensemble qui m’aide à dérouler les textes, à trouver des fils rouges qui font sens avec les sujets, des cohérences formelles... Environ 50% des textes de l’album ont été écrits rapidement puis laissés de côté parce que je les trouvais médiocres. Voyant l’échéance du studio arriver et n’ayant rien écrit d'autre, je les ai ressortis, enregistrés à l’arrache de mon côté sans quasiment les avoir retouchés, les autres membres ont validé, et ils sont restés tels quels au final. J’ai très peu confiance en moi sur ça mais la seule validation de mes camarades de groupe, les sachant plutôt exigeants, réussit à me convaincre que ça passe.



Je trouve que la génération actuelle de groupes français est très engagée que ce soit dans leurs textes ou dans leurs participations à des actions de soutien. Je pense à Guerilla Poubelle, Justine, Charly Fiasco, Heavy Heart, Birds In Row...et Intenable. Sensibiliser les gens est quelque chose qui vous tient à cœur ?

Sans parler de la musique en elle-même, de la pertinence des propos ou des actions, l’existence des groupes que tu cites est réjouissante déjà pour l’aspect de « groupes qui pensent et font penser ». A l’inverse, celle de pseudos artistes qui ne remettent rien en question, surtout pas leurs propres comportements, qui ne tournent que pour leur gueule, leur cachet, est de plus en plus démoralisante pour nous. On préfère évidemment faire partie de la première catégorie. Le terme de « sensibiliser » est bien choisi parce qu’il n’a pas forcément de dimension « prof à élève », « sachant vers non sachant ». On peut dire que oui, ça nous tient à cœur de partager nos visions de certains sujets sociaux ou politiques, déconstruire quelques stéréotypes, tenter de reboucher des pièges dans lesquels on peut nous même tomber, et voir comment ça va être interprété. Si certains de nos textes aident à penser contre ses certitudes, à ouvrir des portes, on en serait ravis, même si on n’a pas la prétention de penser que ce sera le cas.




Vous avez toujours porté du soin à vos artworks et particulièrement celui-ci. J'ai la version vinyle, elle est juste superbe. Peux-tu m'en parler, qui l'a réalisé ? 

La personne qui a fait le dessin est Arya Prznierska (instagram : @przynini). C’est une amie de Clem dont les œuvres nous ont séduit direct par leur côté à la fois brouillon, intense et brutalement vivant. Ça correspondait à l’univers de l’album qui raconte des gens cabossés, usés, survivants, mais aussi de désir incontrôlable, de chaos pour un réel changement, tout ça ressortait bien de ses propositions. L’agencement des dessins et des textes écrits à la main qui constitue les visuels des formats CD et Vinyle a été fait par notre pote Delphine Tournier (flowers-and-bones.weebly.com). On les remercie toutes les 2 pour leur patience et leur participation à ce projet. 





Pourquoi ce titre d'album ?

C’est une phrase que je voulais mettre dans un texte voire en titre de chanson il y a longtemps, puis je l’ai complètement oublié. Elle m’est revenu un soir alors qu’on était avec ma copine à un concert Kaiser Quartet, quatuor à corde allemand superbe. Pendant tout le concert je n’ai pas arrêté de trouver des raisons évidentes pour la choisir comme titre de cet album, pour sa sonorité qui me plaisait et pour la cohérence que j’y trouvais avec chaque chanson. Je laisse aux gens le soin de l’interpréter à leur façon à l’écoute de l’album.



Est-ce compliqué de ne pas pouvoir faire de concerts pour défendre cet album ?

C’est évidemment relou d’être obligés d’attendre septembre (et encore) pour pouvoir repartir sur les routes, voir comment les gens ont reçu le disque, échanger autour. Grâce à ce merveilleux monde moderne on peut déjà en avoir une petite idée à travers les chroniques qu’on lit, les messages qu’on reçoit, c’est déjà pas mal. Et en prenant un peu de recul c’est vraiment un problème d’enfant gâté comparé à la déferlante de souffrance que peut amener cette épidémie chez certaines catégories de la population, par plein de biais différents. On ne se plaint donc pas et on se prépare aux prochaines dates en espérant qu’elles auront lieu.





mercredi 30 septembre 2015

Justin(e) - raretés, reprises et autres éjignâts


Justin(e) - raretés, reprises et autres éjignâts
Guerilla Asso / Justin(e) association
Les nantais sont devenus des incontournables de la scène punkrock français grâce à des concerts endiablés certes, mais aussi d'excellents albums. De "du pareil au même" à D+ M- le groupe a évolué pour devenir véritablement passionnant et il est intéressant de voir que musicalement, le groupe, à l'instar des Guerilla Poubelle, mixe parfaitement influences françaises et américaines. Le chant a, je trouve, aussi énormément progressé se débarrassant de l'emprise Zabriskie Point pour un style propre et des paroles d'une qualité brillante.

C'est donc ni plus ni moins  qu'un double cd que sort le groupe regroupant des reprises et des faces B. Tout a été remasterisé par Fab dans sons Chipolata Studio ce qui conduit à un son plus que correct et surtout assez homogène. Au passage le groupe perd ses parenthèses sur la pochette que Fab a également réalisée.
On y retrouve d'excellents morceaux comme Régulièrement Pop Corn, qui apparaissait notamment sur la 3ème compile des Rêveries Catch Me If You Can, Stéphanie (prendra un whisky) ou Transfuge I et Transfuge II.

Mais on retrouve aussi une grosse quantité de reprises allant des Zabriskie Point (Si c'est un homme ; monsieur le contrôleur) à PKRK (On n'est pas sérieux) en passant par les Dirty Fonzy (mollo sur le rock'n'roll) et bien entendu les versions francisées de leurs éternels potes de Santa Cruz. Des reprises qu'on retrouvait sur les versions vinyles des albums et sur le split commun. Ces versions prennent même place directement sur le deuxième disque et on se marre bien autant d'ailleurs en lisant les titres qu'en les écoutant.

De nombreux titre aussi avec des invités. Bien entendu Guillaume de Trouble Everyday, mais aussi Kévin de The Decline / Slim Wild Boar, Batbat de Diego Pallavas ou Ced des Banane Metalik ce qui est super intéressant mais revient cette question qui ne me quitte pas depuis des années déjà : pour pas de featuring avec les Guerilla ou tout simplement Till ? Ni même une petite reprise. Grand mystère... On me répondra que les deux groupes ont participé ensemble au tribute pour les Zabriskie Point mais hormis cela pas de trace physique sur support où l'on retrouve les deux groupes.


Une super compile de raretés que j'ai écoutée avec beaucoup de plaisir. Elle est généreuse avec ses 39 titres et son 1h20 d'écoute et plus encore avec son prix libre sur bandcamp... Indispensable à tout fan du groupe et une bonne occasion pour les autres de découvrir ce groupe énorme.






jeudi 2 mai 2013

Kévin de The Decline ! et Slim Wild Boar A t'il bon goût ?



NDLR : Pour ce nouvel épisode d'A-t'il Bon Goût ? j'ai choisi de demander au Forsaken Shadow de nous présenter son compère Kévin chanteur du groupe qui monte qui monte : The Decline ! mais aussi chanteur et guitariste du projet folk/punk/country : Slim Wild Boar & the Forsaken Shadow.

Je vais être franc : j'ai accepté de faire cette intro parce-que le mec des Rêveries est plus grand que moi !

Présenter Kevin, un ami avec qui j'ai partagé autant d'aventures, c'est pas facile ! De la fraude dans le métro moscovite devant la police (avec un visa expiré tant qu'à faire) aux pérégrinations nocturnes dans Bucarest... Et si je commençais par le commencement ? (ouais, fastoche la formule !)
The Decline ! n'est encore qu'une chanson de NOFX, et le plus long voyage que j'ai dû faire pour un concert, c'est un aller-retour Rennes-Guingamp !
Un dimanche de soleil radieux, on est quand même mieux enfermés à l'intérieur à se prendre la tête sur le fonctionnement de ce 4 pistes !
L'étui guitare en guise de grosse caisse, et un trousseau de clé pour le contre-temps, on enregistre une reprise de Johnny Cash (au ukulele !) et un traditionnel irlandais.
Deux mois plus tard, le Slim Wild Boar & his Forsaken Shadow faisaient leur premier concert, sonorisé par leur idole locale Orville Brody, sur du matos volé (bon ok, le matos c'est du mytho, c'est pour la légende). L'histoire aurait pu s'arrêter là, j'étais déjà content !
5 ans maintenant, et pourvu que ça dure ! Mon tavernier dit souvent « à un moment donné on va arrêter de se dire merci ! », alors un dernier quand même avant la prochaine route : merci !