Et voici arrivée l'heure du traditionnel bilan de l'année. Une année riche en découvertes que ce soit sur scène ou sur la platine. Au total 61 chroniques, 17 interviews, 60 groupes vus sur scène, des dizaines de rencontres plus intéressantes les une que les autres. Bref, une très belle année !
Pour la rubrique "albums" j’ai repris mon vieux crédo de séparer les albums punkrock français des internationaux pour la simple raison que je me suis rendu compte que 87% (chiffre vérifié par huissier) des chroniques des Rêveries concernent des albums français. Les choix se simplifient certes, mais je ne peux rester qu’admiratif devant la qualité des albums proposés par nos groups nationaux.
J’ai adoré Alkaline Trio dans leur époque Maybe
I’ll Catch Fire et From The Infirmary, le
premier album cité sur Asian Man Records et le suivant sur le label le plus excitant du début des
années 2000 : Vagrant. J’adorais cette capacité du groupe à produire des mélodies entêtantes
et accrocheuses tout en se protégeant par un mur de guitares et des rythmiques
punkrock bien affutées. Le groupe de MattSkiba a vu l’arrivée du bassiste DanAndrianno à la basse sur leur deuxième album
ce qui a permis au groupe de franchir un palier, celui-ci apportait un chant un
peu particulier mais d’une belle originalité. Je ne peux cacher qu’à l’époque Alk3, comme on nommait le groupe, faisait
partie de mes préférés.
Puis, après
un Good Mourning un peu moins détonnant, Alkaline Trio s’est un peu perdu dans des albums
trop calibrés et une notoriété plus difficile à maîtriser. MattSkiba est allé faire une pige dans Blink182 et aujourd’hui c’est un peu une surprise de voir le
groupe ressortir un nouvel album, 6 ans après Is This Thing Cursed,
plutôt sympa mais passé dans l’anonymat le plus total.
Je me suis
donc décidé à jeter une oreille à Blood, Hair and eyesballs
(leur 10ème opus tout de même), sachant que ce sera le dernier avec Derek Grant derrière les fûts puisqu’Atom Willard a pris la place suite à
l’enregistrement. Ce dernier est connu
pour avoir fait partie d’un paquet de très bons groupes ces dernières
années : Rocket From The Crypt, Offspring, Angels
& Airwaves, Social Distorsion et bien sûr Danko Jones.
Et je dois
avouer que j’ai été assez surpris, au point d’y revenir régulièrement et de me
faire bluffer par certains titres et certains passages. Et Alk3 commence très fort avec HotForPreacher, avec un gros son de guitare, une
rythmique intéressante derrière avec notamment un super son de batterie qui n’est
pas sans rappeler Dave Grohl, le groupe a d’ailleurs enregistré au Studio 606 qui appartient à ce
dernier. Mélodiquement le morceau est très bon et le riff de guitare est clin d’œil
non dissimulé à Van Halen et son morceau Hot for teacher.
Et, alors que Meet Me semble plus posé, on
peut se rendre compte que Skiba réussit toujours à trouver le moyen de trouver des refrains bien sentis.
DanAndriano prend le relais du lead vocal sur Version Of You avec un DerekGrant très inspiré derrière. Je trouve d’ailleurs que ce
dernier apporte ce qui manquait au groupe depuis 20 ans : de la folie et
de l’énergie. Aussi, c’est lui qui emmène Bad Time,
il impose le tempo et ça fait du bien, par-dessus les riffs de Skiba font merveille.
Arrive aussi
le single Blood, Hair and Eyeballs qui
est très powerpop sur sa forme mais dont le refrain est ciselé comme jamais et
fonctionne à la perfection.
On notera
aussi la pochette très marquée, en illusion, avec son gros X (ou 10 en chiffre
romain) qui donne une belle identité à ce album.
On ne
pourra pas parler de retour pour Alkaline Trio mais d’un dixième album qui
mérite qu’on s’y arrête largement. Les fans des premières heures seront surpris
et ravis. Etonnant, vraiment !
Ce qu’il y a
de bien avec un groupe comme Alkaline
Trio c’est qu’on n’a pas besoin de le présenter mais j’éprouve néanmoins le
besoin de rappeler que le groupe s’est reformé depuis peu et que désormais Matt Skiba chante également dans Blink 182, pour le meilleur et hélas le
pire.
D’ailleurs c’est
intéressant de voir que c’est Dan
Andriano qui débute au chant l’album (sur IsThisThingCursed?), les deux se sont toujours partagés le chant mais l’entendre
en premier est peut-être aussi tout un symbole. Toujours est-il que le groupe
nous replonge dès le début de l’album dans un registre qu’il maîtrisait à la
perfection dans les années 90.
DemonAndDivision amène un peu de fraîcheur avec de jolies lignes de basse et de belles
mélodies, une batterie plus rapide dessus aurait fait un carton. LittleHelp? est fun et me fait beaucoup penser à du vieux Green Day, intéressant ou plutôt
surprenant de retrouver le groupe dans ce registre mais les choses se
noircissent rapidement avec I can’t believe et sweet vampires, plus sombres mais tellement
accrocheurs qui rappellent pourquoi Alkaline
Trio est ou était un super groupe. Pale Blue Ribbon fait honneur aux débuts du groupe et me
rappelle Maybe I’ll Catch fire.
J’aime beaucoup quand la batterie s’emballe et que le chant est calé sur
une autre rythmique. Le moins que l’on puisse dire c’est que cet album est
vraiment varié.
Is This Thing Cursed ? rappelle donc par moments les premières heures du trio avant qu’un son
plus moderne et plus produit ne l’investisse sur quelques titres. Il n’en
demeure pas moins un album très agréable à écouter.
The Falcon fait partie, à l'instar de OnlyCrime et MeFirst
and the Gimmie Gimmes pour ne citer qu'eux, de la catégorie des
super-groupes. Un super-groupe est formé de membres de groupes déjà établis et
à la renommée reconnue. Dans The Falcon
il n'y a ni plus ni moins que Brendan
Kelly de The Lawrence Arms, Dan Andriano de Alkaline Trio et Dave Hause
de The Loved Ones, un trio détonnant
pour un groupe qui l'est tout autant et ce serait oublier Neil Hennessy, aussi batteur de The Lawrence Arms.
Pour la petite histoire le groupe a
déjà sorti un premier album en 2006 nommé Unicornography
sur RedScareIndustries, label
qui s'est monté pour sortir le premier EP du groupe en 2004.
Brendan Kelly a écrit une très grande partie des morceaux de
l'album et on retrouve donc en partie la patte Lawrence Arms. Toutefois le fait que Dan et Dave viennent
aussi chanter ajoute un gros plus au groupe qui fait preuve de beaucoup de
variété dans son style.
Gather Up The Chaps
est très court car les 12 pistes se consument en moins de 26 minutes. Et après
un morceau introductif plutôt bon où l'on entend les trois chanteurs (the trash), War
of Colossus se révèle un excellent morceau, notamment sur sa
fin. Sergio's here adopte une rythmique
atypique et le chant de Dave
additionné à celui de Brendan fait
un joli mélange. If Dave Did It est de loin
le plus explosif mais aussi non dénué d'humour. Et Dan Andriano, dont je n'ai jamais été fan de la voix, chante en
grande partie seul sur You Dumb Dildos,
un titre plutôt fun pour un morceau dynamique et finalement surprenant.
La pochette rend hommage à Minor Threat, que je pourrai rajouter à
la rubrique Questiond'artwork tant elle a été déclinée et
continue de l'être.
Un album qui respire la bonne humeur et qui part souvent dans tous les
sens mais cette diversité fait aussi tout son charme car à aucun moment on ne
ressent lassitude ou quelque chose de déjà entendu.
Le
trio de Chicago signe ici son8ème
album qui est aussi le 3ème sur Epitaph. Chroniquer ALK3 sans parler
du passé est difficile tant j’ai pu aimer cegroupe durant une période (Maybe I’ll catch fire et From here to infirmary). Influence majeure de pas mal de groupes durant la
période émopunkle trio a toujours eu
cette capacité a créer de superbes chansons. Matt Skiba (chant et guitare) et
Dan Andriano (chant et basse) sont vraiment deux excellents songwriters, leurs
albums solos sont d’ailleurs de belles réussites. J’ai plus de mal avec la voix
de Dan cependant.Toujours est – il qu’à
un moment donné j’ai décroché pour plusieurs raisons : j’ai pas suivi le
groupe lorsqu’il est parti dans son délire maquillage pseudo emo gothique à l’époque
où le groupe a commencé à bien marcher (Crimson)
et il faut avouer que depuis 10 ans le groupe a du mal à être aussi inspiré qu’à
leur époque Asian Man Records. Il y a
certes eu de bons titres durant tout cela mais, pour moi ils se comptent sur
les doigts d’une main.
C’est
donc un peu par hasard que je suis tombé sur My Shame Is True, sans aucune attente particulière. La
pochette plutôt sympa change de l’ordinaire et le premier titre « she lied to the FBI » se
rappelle aux bons souvenirs avec un titre assez direct et rapide qui fait tout
de même la part belle aux mélodies. Le son est comme toujours très bon et c’est
une nouvelle fois l’incontournable Bill Stevenson qui l’a produit au Blasting Room.Les titres s’enchaînent et sont plutôt
plaisants on retrouve même Tim McIlrath
de Rise Against sur le titreI, pessimist.
Certes
My
Shame Is True n’est pas le meilleur album des américains mais il a
le mérite d’être homogène avec des titres plutôt sympas dans un registre proche
de ce qu’ils faisaient au début avec bien plus de simplicité que leurs
précédentes productions.