vendredi 25 octobre 2024
Video - Coilguns
mardi 22 octobre 2024
ESCAPE – Screams Of Anger
ESCAPE – Screams
Of Anger
Katacomb
Records / Chanmax Records
Cet été j’ai
fait la route des vins d’Alsace durant les vacances et je suis maintenant
capable de situer toutes ces communes aux noms aussi compliqués que des codes
wifi : Turkheim, Eguisheim, Unawhihr, Riquewhir… Une région magnifique, merveilleusement
conservée au milieu de laquelle prône Colmar, petit joyau. Hélas je n’ai
pas eu le temps d’aller à un concert ni d’y trouver un disquaire pour écouter
des groupes locaux mais quelques semaines après mon retour j’ai eu la surprise
de faire la connaissance d’ESCAPE qui vient justement de Colmar !
Escape est
un groupe créé en 2001 qui a sorti quatre albums sur des labels aussi sympas
que Chanmax Records, José Rec et Blackout Prod, a aussi un
split avec The Boring, ainsi qu’un EP 3 titres et un morceau sur la compile
hommage aux Flying Donuts. Un joli CV.
J’aime beaucoup
la pochette qui me rappelle un peu le style de Jacob Bannon sur le Jane
Doe de Converge. Musicalement le groupe balance un punkrock
rapide avec des mélodies assez incisives (easy
to say) et propose quelques riffs sympas comme sur Purchase of
Death qui font penser à Propagandhi. Le groupe peut rappeler aussi les Burning Heads (MFS ; Leave They Alone), qui fait partie de
leurs influences. Le chant est assez marqué dans la façon dont il est scandé, plutôt
intéressant sur la première partie de l’album, il peut se révéler répétitif sur
l’ensemble des neuf morceaux. Mais pour contrebalancer, les Colmariens cassent
un peu le rythme, c’est le cas sur le superbe Fight
For Nothing aux faux airs d’Hot Water
Music ou sur un morceau plus lent à la Sixpack : Lost Friend.
Escape,
c’est un nom qui pourrait porter à confusion parce que l’Alsace mérite au
contraire qu’on la découvre, Escape, ancré à Colmar qui est une ville qui ne
semble pas portée sur le punkrock au premier regard, se veut être un groupe efficace,
dynamique et talentueux.
J. NeWSovski
https://escape-punkhc.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/escape.punkhardcore
jeudi 17 octobre 2024
BOUCAN – Deux
BOUCAN – Deux
Muzotte / Araki Records / Vox Project / Day Off
Records / ABreactions Productions / Bigoût
Records
Avec BOUCAN et leur album "Deux",
une chose est sûre, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. De bruit, il est
effectivement question avec la musique des énergiques Lyonnais. Et comme le duo
sort donc son 2ème album en ce début d'automne, tout se tient.
A partir
d'une batterie percutante et d'une basse musclée et inventive, BOUCAN nous livre un math rock/noise
instrumental très intense. Une musique physique et exigeante qui fait des
étincelles dès "Transhumance",
le titre qui ouvre l'album. L'ambiance de pâturage de montagne et de bruits de
clochette laissent vite la place à une noise bien rugueuse. Le tandem
basse-batterie tape fort, les changements de rythme sont imparables. BOUCAN évoque un autre duo un peu zinzin,
les Belges de LA JUNGLE mais dans une version encore plus
noisy. Moins frontal et tendu dans son entame, "Cluster" monte quand même vite en
pression. La rythmique implacable et les envolées sonores épileptiques du duo
finissent par nous emporter. Après une telle débauche d'énergie, la basse
groovy et la tranquillité apparente de Sabotage(s)
font un bien fou. Une introduction hypnotique très krautrock (on croit entendre
un saxophone) à l'ambiance malgré tout pesante. Le calme avant la tempête.
L'explosion noise surgit dans le dernier tiers du morceau qui se clôture dans un
déluge de décibels. "Jappeur"
se révèle ensuite être d'une intensité incroyable. Le titre n'offre aucun répit
à l'auditeur et fait l'effet d'une tornade. Ça tabasse fort, la batterie hyper
physique de Raphael impressionne. Avec BOUCAN, pas de refrain fédérateur ou d'introduction catchy.
Les larsens qui ouvrent "Les Idées
Noires" en sont le parfait exemple. Cette introduction
bruitiste laisse ensuite place à une rythmique entêtante un poil dansante qui
rappelle BATTLES. Sur "Valse, Entorse", titre mystérieux, BOUCAN s'aventure dans des contrées plus
post-rock. Mais la lente montée atmosphérique si caractéristique de ce genre
musical s'interrompt brutalement à mi-parcours. Le morceau prend soudainement
une tournure plus tendue et bruyante. "Atonie"
conclut ce deuxième album comme il avait commencé. Dans le vacarme et
l'intensité de ce duo basse-batterie au diapason. Et par un cri qui vient du cœur.
BOUCAN
prouve qu'à deux, et avec peu de moyens, on peut faire un raffut pas possible.
"Deux" est un excellent album de noise-rock instrumental mâtiné de
math-rock.
Mr Caribou
Titre préféré :
Transhumance
https://boucanduo.bandcamp.com/album/deux
https://www.facebook.com/boucanduo/
samedi 12 octobre 2024
BLACK & NOIR, ENRAGEZ-VOUS !
BLACK
& NOIR, ENRAGEZ-VOUS ! de Patrick
Foulhoux
Editions
Metro Beach
À Angers,
dans le domaine musical, il y a deux monuments : les Thugs et Black
& Noir. Et Patrick Foulhoux, après s’être attaqué au premier à
travers son livre Les Thugs, Radical History réitère avec
le second en cette fin d’année.
Ce Patrick
Foulhoux, que l’on surnommait TAD auparavant, est un journaliste
rock, auteur de nombreux ouvrages (Histoire du rock à Clermont-Ferrand ;
Operation Ace Of Spades ; le fond de l’air
effraie…), mais aussi boss du feu label Pyromane (The Elektrocution, Stetson, Tockyo Sex Destruction…).
Le livre
revient sur les années 80 et cette effervescence qui a eu lieu dans la cité des
Plantagenets. Et tout débute par l’émission radio dans laquelle intervenaient
des figures angevines désormais incontournables : Stéphane Martin, Eric
Sourice, Jean Hugues Malnar dit Casbah et Christophe Davy
maintenant appelé Doudou. On y découvre leurs liens, leurs goûts pour la
musique, leur passion pour la scène qui les pousse aussi vers le fanzinat et l’organisation
de concerts.
Le livre,
construit sur des témoignages des acteurs, vient ensuite montrer la naissance
de la boutique de disques sur Angers nommée Black & Noir comme leur
émission de radio en référence à un morceau de Kas Product. On comprend sa politique musicale et ses
choix forts concernant les disques présents dans ses bacs, puis sa vie tout
court avec ses différents déménagements puis la création d’une succursale à
Bordeaux puis quelques temps après sur Nantes.
La phase
deux de Black & Noir c’est la création du label dont le but était
d’aider les groupes angevins mais aussi français (et quelques étrangers aussi
au passage : Cateran et Overflow) à sortir leurs premiers albums. Là
aussi c’est hyper intéressant car les groupes sont invités à venir donner leurs
anecdotes sur le label ou leur production. Aussi on retrouve Gilles de Dirty Hands, Hervé des Shaking Dolls, Thomas des Burning Heads, Rémi de Drive Blind, Eric de Deity Guns, Arnaud Fournier de Hint…
Intéressant
de voir le fonctionnement de ce qu’on a appelé le SubPop français et
notamment son Club Single qui permettait de sortir des 45t de jeunes groupes prometteurs
(Drive Blind, Burning Heads, Casbah Club…) mais aussi ses subdivisions In The City, Season Of The Witch
pour des productions plus différenciées.
Le livre
revient aussi sur les périodes plus compliquées avec la fermeture des boutiques
sur Bordeaux, Nantes puis Angers qui font face à de nouveaux concurrents. Le
passage de Stéphane Martin au poste de programmateur du Chabada
dont on apprend la genèse, et bien entendu la fin du label.
Cet
ouvrage ravira bien évidemment les angevins amateurs de rock qui retrouvent
tous les protagonistes régulièrement mais il plaira aussi à ceux qui ont connu
le label et les groupes qui l’ont côtoyé. Mais au-delà de tout ça c’est un
témoignage précieux d’une implication dans la scène rock française et un retour
finalement nostalgique aux années 80-90.
J. NeWSovski
https://metrobeach.fr/black-noir-enragez-vous/
jeudi 10 octobre 2024
Vidéo - FRAGILE
mardi 8 octobre 2024
MARVIN HEEMEYER - démo
MARVIN
HEEMEYER - démo
Autoproduction
Mais qui est
Marvin Heemeyer ? Selon wikipedia, c’est un
américain, soudeur de profession, qui à la suite d’un conflit avec ses voisins
et les autorités locales s’est suicidé après avoir détruit sa ville avec un
bulldozer. On trouve des goodies autour de ce brave monsieur surnommé
Killdozer. Aujourd’hui un groupe de Nancy reprend son nom et se définit comme
désabusé par le cynisme de ses congénères, à l’image du porteur de leur
patronyme.
Ce quatre
titres est une démo, ce qui explique le son vraiment pas top, mais c’est surtout
le moyen de faire découvrir Marvin Heemeyer qui démarre fort avec Killdozer
un peu à la façon Wank For Peace ou les premiers Stinky. Le chant est puissant et crié, la rythmique se veut saccadée.
Lame est aussi un beau déluge
d’énergie tout en proposant davantage d’intensité. Dumb as
fuck accélère encore se révélant
très punk sur la forme. Pour finir Missing
Parts ralentit un peu et
balance de la puissance et des breaks à la Throwdown.
8 minutes,
la messe est dite.
Marvin
Heemeyer propose une belle énergie sur ces quatre titres et maîtrise bien son
style, un hardcore punk explosif avec des bons passages, même si l’ensemble
manque un peu d’originalité. Il pâti d’un son vraiment médiocre souvent
caractéristique des démos mais laisse entrevoir un potentiel intéressant.
J. NeWSovski
https://marvinheemeyer.bandcamp.com/album/demo-2024
https://www.facebook.com/marvinheemeyerband
jeudi 3 octobre 2024
SUMMERFALL - #1 [EP]
SUMMERFALL
- #1 [EP]
Autoproduction
Les 4
musiciens de Summerfall disent se retrouver autour de leur amour commun pour Chokebore. Cela tombe bien j’adore le groupe
hawaïen, j’ai eu la chance de le voir plusieurs fois sur scène pour des
concerts épiques qui resteront longtemps ancrés dans ma mémoire. Troy Van Balthazar est une bête de scène et j’ai été
très impressionné par ses essais de pirouettes avec sa guitare. Je suis
d’ailleurs super heureux que leurs albums aient été réédités en vinyle. Les
influences de Summerfall sont aussi très larges car ils citent Blonde Redhead, Slint, Fugazi, Karate. En même temps les membres de Summerfall sont passés par des groupes assez divers tels que Ravi (j’adore), Cemented Minds et Swiss Corporal Search. Ce premier EP a été enregistré et
produit par Julien Roger au studio l’Etourneur et sort en autoproduction.
Effectivement
l’influence Blonde
Redhead ressort sur certains passages et
notamment sur le morceau Blurry
Pictures, particulièrement sur
la grande mélancolie qui se dégage de la deuxième moitié du morceau qui peut
laisser aussi penser à Chokebore sur ces derniers albums, le chant se
révèle d’une belle fragilité. On retrouve aussi cet aspect sur Dead End,
la façon dont est posée la voix ainsi que la rythmique très fractionnée
rappellent évidemment le groupe italien. La basse est très présente et souvent
prédominante, c’est le cas sur le refrain de Dead
End qui fait par-là penser à Slint notamment sur la fin du morceau qui
part dans un voyage sonore bien épaulé par une superbe batterie. Don’t get cold me rappelle beaucoup un
groupe que j’ai beaucoup écouté à une époque et qui s’appelle The Promise Ring, il y a un mélange de fragilité, de mélodies douces
et d’une basse très tranchante sur ce morceau.
SUMMERFALL
est une nouvelle excellente découverte que j’ai à cœur de vous partager. Derrière
ce trop court EP de 3 titres il faudra suivre avec attention le parcours de
groupe extrêmement prometteur.
J. NeWSovski
https://summerfall14.bandcamp.com/album/1
https://www.facebook.com/profile.php?id=61558760609802