vendredi 21 juillet 2023
Playlist estivale
samedi 15 juillet 2023
P.O. BOX – Spaceavailable
P.O. BOX –
Spaceavailable
Krod
Records / Guerilla Asso
P.O. Box est un groupe dont l’on parle peu mais qui peut se vanter d’avoir une carrière
impressionnante avec 22 ans d’existence, plus de 900 concerts au compteur, des
tournées à travers le monde (Japon, Canada, Russie, Turquie…), ils ont ouvert
pour des groupes mythiques : LagWagon, Against Me!, No Use For A Name… D’autres groupes légendaires sont
venus faire des featurings sur leurs albums : The Flatliners, The Slackers, Big D & The Kids Table. Impressionnant quand on y repense
pour un « petit » groupe de Lorraine.
P.O. Box revient 9 ans après le précédent album et ce quatrième opus s’ouvre avec
Ouroboros un défouloir d’1 minute 30 très
punk à la manière de Guerilla Poubelle, ce morceau dont le nom vient du
serpent qui se mord la queue est une référence à notre système capitaliste. Dear Ed démarre plus doucement, le morceau
est écrit comme une lettre à Edward Bernays, considéré comme le père de la
propagande politique et d’entreprise, architecte de la manipulation des masses.
Structuring Structured Structures aborde
le thème de la reproduction des hiérarchies sociales selon le concept de Pierre Bourdieu. Rien qu’en trois morceaux on comprend vite que le groupe
est engagé et que cela transpire à travers ses textes.
On retrouve
ensuite le featuring de Matt Carson de The Jb Conspiracy, groupe de ska-punk anglais, sur le
morceau Comité Invisible puis Stacey Dee de Bad Cop Bad Cop sur Dancing In your
Shoes, sa voix apporte une vraie fraîcheur au morceau, et la
voir apparaître avec un groupe français est quand même super classe. Sur April 13’ c’est Rémi Mayot de Can’t Bear This Party et Freygolo qui est invité tandis que Sam Rothon de Tree House Fire apparaît sur From
Alamo To Tobago, qui commence tout en
douceur avant de partir sur un reggae parfaitement maîtrisé. J’aime beaucoup le
refrain d’Alicia, très mélodique et ‘Till the end dont les chœurs fédérateurs
sont magiques.
P.O.
Box est de retour avec un album marquant qui mixe avec talent punkrock, ska et reggae, et dans le style, je pense que sur la scène française on peut parler de référence tout
simplement.
J. NeWSovski
https://www.facebook.com/poboxband/
https://guerillaasso.bandcamp.com/album/spaceavailable-2
lundi 10 juillet 2023
FRAGILE - … about going home
FRAGILE - … about going home
Twenty something
Cela fait
déjà quelques temps que l’on croise Fragile dans
les concerts sur Angers, et nombreux sont ceux qui ont reconnu Félix, guitariste de feu LANE derrière la batterie, Manuel le guitariste de Scuffles se retrouve à la basse, et puis il y
a aussi Josic le guitariste des anciens Wild Fox, Baptiste ancien chanteur de Dog For Friends et aussi Jean-Baptiste à la guitare. Leurs concerts sont
énergiques et remplis d’émotion, une combinaison parfaite et je crois
comprendre que c’est de cette émotion qui transpire que vient le nom FRAGILE.
Cette
première production à mi-chemin entre Ep et album est signée chez Twenty Something ce qui n’est pas rien, faut-il le
préciser, surtout pour un jeune groupe. Mais Fragile est un jeune groupe prometteur et il
maîtrise parfaitement sa musique notamment les changements de rythmes passant d’un
titre puissant à un plus léger, c’est le cas sur l’enchaînement des deux
premiers morceaux, car derrière l’intense Messy
Hair au chant déchiré qui rappelle assez
rapidement Touché Amoré se cache Selfless
plus léger et mélodique aux riffs entêtants dont les envolées sentent bon le
shoegaze.
Le très
indie-rock Winter at the museum met aussi en avant le chant très
bien posé de Baptiste. J’ai l’impression d’entendre Lysistrata sur le refrain d’Anhedonia,
encore une belle référence mais Fragile est décidemment un groupe surprenant et on se laisse
rapidement envouter par ses charmes comme sur le superbe Murmuration,
qui fait preuve d’une belle intensité, ce morceau allie douceur et mélodies de
façon très juste. L’introduction au chant de Josic est superbe. Un grand morceau. Je regrette juste que Fragile ne fasse pas durer davantage le
morceau comme il le fait en live.
Overview vient poser les choses une nouvelle
fois en mode Shoegaze alors que Cry,
très punk sur le fond, joue le rôle de détonateur avant le très bon Model, un des morceaux phare de ce court album.
Ce dernier se révèle, encore une fois, très intense, à fond dans l’émotion sur
sa fin, un morceau que le groupe aime bien aussi faire durer sur scène pour
notre plus grand plaisir.
Je mettrai
toutefois deux bémols, le premier sur la longueur, 24 minutes pour 8 titres c’est
court, trop court même et peut-être qu’attendre 1 mois de plus pour composer et
poser deux ou trois autres morceaux de plus dessus aurait pu être une idée
judicieuse. Ici, ce format et cette longueur amènent de la frustration.
Le deuxième
bémol est pour le son que je ne trouve pas extraordinaire par rapport à ce qui
sort actuellement, un peu trop écrasé notamment sur le chant. Leurs copains de Tiny Voices, qui viennent de sortir aussi leur
premier album, ont un son vraiment meilleur, je pense qu’ils devraient leur glisser
discrètement le numéro d’Amaury Sauvé
et de l’Apiary Studio pour leur prochaine production.
FRAGILE
est une des très bonnes surprises de cette année, le groupe est plein de
fraîcheur et a su apporter des idées intelligentes, de bonnes trouvailles dans
un style parfois un peu trop uniformisé. Un groupe à suivre impérativement !
J. NeWSovski
Titre préféré : Murmuration
https://fragileangers.bandcamp.com/album/about-going-home
https://www.facebook.com/fragileangers
mardi 4 juillet 2023
RANCID – Tomorrow Never Comes
RANCID – Tomorrow
Never Comes
Epitaph /
Hellcat
Rancid
est un groupe culte qui aura marqué de façon indélébile toute la scène punkrock,
et forcement quand je parle du groupe je pense à son superbe album and
out comes the wolves (1995) mais aussi Let’s go (1994) et life won’t wait (1998). Le passage aux années 2000 a plutôt
bien commencé avec l’album éponyme sorti la même année et puis par la suite le
groupe a enchaîné les albums sans jamais atteindre les sommets qu’il avait côtoyés
dans les années 90.
Mais la
sortie d’un album du groupe de Tim Armstrong reste toujours un évènement surtout que celui-ci est leur dixième et qu’il
débarque tout de même après un hiatus de 6 ans. Il s’affiche dans un bel
emballage noir et jaune avec juste le logo et des photos des membres du groupe,
sobre et dans la lignée des précédents, mettant l’accent sur la musique avec,
encore une fois, une grosse quantité de morceaux (16).
Tomorrow
never comes
démarre sur les chapeaux de roue façon Rancid 2000,
très rythmé avec une grosse basse et l’alternance des 3 chants. Une superbe
entrée en matière. Mud, Blood & Gold
enchaîne et offre en à peine plus d’une minute un refrain bien accrocheur et
dans le même style on notera Don’t make me do
it très rapide et puissant, un vrai morceau punkrock.
J’aime
beaucoup New American, le chant d’Armstrong y est vraiment très bon avec son
petit accent et puis les lignes de basse de Matt Freeman sont justes magiques. Il nous refait d’ailleurs un peu plus tard une
petite introduction à la Maxwell
Murder sur le très efficace Eddie The
Butcher.
Un autre
morceau que j’affectionne est Drop
Dead Inn
notamment parce qu’il est chanté par Lars avec sa voix éraillée et accrocheuse. Magnificent
Rogue est aussi un très bon morceau, il
dégage un côté nerveux du groupe mis en avant par la batterie tout en restant
sur des bases qui permettent d’identifier directement le groupe, c’est un
morceau hargneux, un bon défouloir.
Sans
se mentir cet album n’est pas leur meilleur, il se veut dans la lignée de Trouble
maker, Honor et Dominoes, soit un bon album, énergique avec
ce que l’on attend de Rancid : les chants alternés de Tim Armstrong et
Lars Frederiksen, des riffs acérés et par-dessus la basse de Matt Freeman. Sur
ces points Tommorrow Never Comes regorge de morceaux efficaces sans
jamais en trouver de vraiment excellents comme dans les années 90. Mais ceux
qui, comme moi, aiment écouter toujours de nouveaux morceaux seront ravis de
cet album et surtout heureux de voir que Rancid est toujours en vie, bien
portant et prêt à en découdre sur scène.
J. NeWSovski
Titre préféré : New American
https://rancid.bandcamp.com/album/tomorrow-never-comes
https://www.facebook.com/rancid
mercredi 28 juin 2023
FUUDGE - ...qu'un cauchemar devienne si vrai
FUUDGE - ...qu'un cauchemar devienne si vrai
Folivora
Records
Pourtant
auteur de plusieurs albums et EP, FUUDGE était passé jusqu'à présent en dehors de nos radars. En tout
cas, l'Europe et plus spécifiquement la France. Mais il aurait été fort dommage
ne pas s'intéresser à la dernière production de ces talentueux Québécois "..qu'un
cauchemar devienne si vrai". Car le groupe du
multi-instrumentiste et homme à tout faire David Bujold ose, pour faire simple, jouer un stoner démoniaque dans la langue de Céline Dion. Et ce savant mélange passe très bien. Il faut dire
que si FUUDGE est un adepte du rock lourd, la
palette musicale des Canadiens est assez large : des sonorités seventies à la
pop psychédélique des années 60 en passant par le grunge, le noise-rock, FUUDGE ne s'interdit rien. Avec "Jusque dans la tombe", le morceau
introductif, on est clairement sur du stoner pur jus. Un son lourd à la MARS RED SKY contrebalancé par une voix fragile et haut perchée comme celle de Julien Pras d'ailleurs, le chanteur du trio bordelais. FUUDGE nous gratifie également sur ce
premier titre de bourdonnements, de bidouillages dissonants en première partie
mais également d'un solo exécuté à grande vitesse. Les Québécois enchainent
ensuite avec le lent et heavy "Ta yeule toute
va ben" qui se termine au ralenti. Le registre est
complément différent sur "J'aimerais ben
ça aimer ça (mais j'aime pas ça)". Après une introduction
acoustique, le titre s'emballe avec un riff grungy avant l'arrivée surprise de
flutes psychédéliques. FUUDGE muscle de nouveau son jeu sur l'addictif "On
aime les saints". Un mélange de stoner porté par une
batterie martiale et de magnifiques harmonie vocales. Contrairement à la
majorité des groupes faisant dans le rock lourd, le chant n'est jamais étouffé
par la musique, bien au contraire. L'alternance entre gros riffs et mélodies
fait également des merveilles sur le titre éponyme "Qu'un
cauchemar devienne si vrai...". Après
une balade psyché et perchée convoquant autant SYD BARRETT que les BEATLES, FUUDGE remet les gaz sur "Sans
fermer les yeux". Des paroles poétiques dans un titre aux
sonorités garage. On avait rêvé de NIRVANA chanté en français. FUUDGE l'a fait avec "Heureux sont les
niais", petite bombe grungy qui fait vraiment penser au
trio culte de Seattle. Malgré un tempo moins rapide, les Québécois poursuivent
dans cette veine sur "Pardon
Mononc' ". Un titre marqué par une
fin noisy et expérimentale du plus bel effet. FUUDGE ne tombe jamais dans la facilité et ne nous ennuie
pas une seule seconde. Après une fulgurance punk "Pas
besoin d'un assassin", David Bujold nous livre une dernière pépite. "Effacer
ta mort" est un parfait condensé du savoir-faire de FUUDGE. Les arpèges acoustiques de guitares
et jolis arrangements sixties d'un côté, le gros son et les hurlements vocaux
de l'autre.
Il se
dit que FUUDGE est l'un des meilleurs groupes de la scène québécoise. Avec ce
3ème album, FUUDGE réalise tout simplement un excellent album de rock au sens
large, un des meilleurs de 2023 pour l'instant.
Mr Caribou
Titre préféré : On aime les saints
https://fuudge.bandcamp.com/album/quun-cauchemar-devienne-si-vrai
https://www.facebook.com/fuudgeband/
jeudi 22 juin 2023
RIMEL – Transparent
RIMEL – Transparent
Slow
Death
Rimel
est un trio composé de deux anciens Davy Jones
Locker (groupe de la fin des années 80 et
début des 90) avec Thierry au chant et à la basse et David à la guitare (qui joue aussi dans Foggy Bottom) ainsi que Steph Le Steck à la batterie, le groupe est établi
à Thionville en Moselle dans l’est de la France près du Luxembourg.
Transparent qui débute l’album et lui donne son
nom amène une noise assez sombre emmené par un chant en français. Peu de
paroles mais de l’efficacité. Déraillé impose un rythme plus lent, plus psyché aussi. Le groupe se
veut minimaliste comme sur la valve, cela se ressent aussi par la façon
de chanter de Thierry qui pose et appuie sur chaque mot ce qui en fait un morceau hypnotique
taillé pour le live. Ces mélodies associées
au côté fuzz du groupe lui donne des airs de Jesus and Mary Chain comme sur l’envoutant Electrique. Je pourrai aussi rapprocher le
groupe de ce que peut faire GIL sur son premier Ep ou encore les cultissimes My Bloody Valentine.
Rimel
se révèle très fort sur ses mélodies et réussit à nous embarquer dans son
univers avec une belle aisance comme sur le très bon Endorphines. Il faudra certes apprivoiser le
chant qui peut se révéler très singulier de par sa diction saccadée et l’emploi
du français mais aussi par le peu de texte.
On notera la
pochette sobre mais quelque peu trompeuse ainsi que le très bon son que l’on
doit à Jordan Kiefer du Studio JK Prod épaulé par le groupe lui-même.
Ce
premier album de 8 titres pour 31 minutes se veut une belle découverte, Rimel
impose un rock noise avec la pédale fuzz toujours enclenchée. Au-delà de l’album
Rimel donne envie de se découvrir sur scène.
J. NeWSovski
https://rimel1.bandcamp.com/album/transparent
https://www.facebook.com/rimelfuzz
samedi 17 juin 2023
CLAVICULE – full of joy
CLAVICULE
– full of joy
A tant
rêver du roi / Le cèpe records
C’est à
Rennes que se cache un des groupes les plus excitants de la scène garage
française : Clavicule. Le groupe au nom original, vient de sortir son deuxième album après Garage
is dead sorti en 2020 sur Beast Records.
Le groupe qui
se dit influencé par The Oh Sees (et ça s’entend) commence à se faire une belle réputation de groupe
scénique
Les choses
sérieuses commencent avec Painkiller qui démarre rapidement après une courte introduction,
rappelant l’énergie et le son de guitare de The Hives avant que des mélodies plus psyché nappent cette chanson d’une identité
assez singulière. Le quatuor accélère le rythme sur I will let you down et sa rythmique très Ramones avant de repasser sur un morceau à
la The Hives avec Do It, entraînant et entêtant. On sent
aussi des touches plus noise encore une fois associées à des sonorités psyché qui
font d’un morceau comme Wilted Flowers un joli voyage sonore sur près de 7 minutes 30 et qui permettent
de se rendre compte de la grande richesse d’ouverture de Clavicule.
Curieusement
je trouve qu’il se dégage aussi un côté grunge, voir mêle nirvanesque sur Rockets qui arrache tout sur son passage au point que le
morceau suivant, You, est obligé de nous reposer avec des belles et douces
mélodies pop. J’aime aussi beaucoup le clin d’œil à King Gizzard and the Lizard Wizard sur Queen Blizzard & The Sittar Guitar, il alterne les atmosphères avec une
belle dextérité.
Le son de Full
Of Joy se révèle très bon, très percutant, j’aime la mise en avant
des basses. Il a été enregistré par Dimitri Dupire
et a su séduire le label Pallois À Tant Rêver du Roi qui a le nez fin pour dénicher des
groupes talentueux (Cosse,
Pamplemousse, La Jungle…), pour l’occasion l’album est aussi sorti sur le cèpe records (we hate you please don’t die).
J’aimerais aussi
mettre en avant la superbe pochette réalisée par Emy de Arrache toi un oeil, j’attache beaucoup d’importance à
l’artwork, il est même parfois déterminant dans l’obtention d’un album.
Celui-ci est particulièrement réussi avec ces fleurs qui s’échappent du corps d’une
femme laissant plusieurs interprétations possibles. Elle est juste superbe et
sera pour moi l’une des plus belles que j’ai pu voir.
Un
très bel album dans tous les sens du terme qui impose encore plus le groupe sur
la scène garage nationale et donne l’envie de les retrouver rapidement sur
scène.
J. NeWSovski
https://clavicule.bandcamp.com/album/full-of-joy
https://www.facebook.com/Claviculeband






