The Sons Of FAOW Verny avait marqué l'actualité musicale l'année dernière avec un premier album remarqué pour l'atmosphère qu'il dégage.
Rencontre avec Julien pour en savoir plus sur ce mystérieux groupe.
D’où vient le nom bien mystérieux de votre groupe ?
Rencontre avec Julien pour en savoir plus sur ce mystérieux groupe.
D’où vient le nom bien mystérieux de votre groupe ?
Julien : Ça ne va pas chercher super loin en
fait : quand on a démarré le groupe répétait chez Bertrand, qui habitait
un petit village à côté de Dijon, Fauverney.
On a modifié l’orthographe pour préserver son intimité mais surtout pour
évoquer un lieu inconnu dont l’orthographe ne permet pas de dire où il pourrait
se situer dans le monde. Un petit côté mystérieux justement, qui nous convenait
bien. « The Sons of », car quand on a démarré le groupe à
trois avec Mike et Bertrand, on avait par moment l’impression de faire de la
country de cow-boys. Du coup ça sonnait pas mal.
Vous êtes tous dans d'autres groupes,
pouvez-vous nous les citer pour cibler vos univers ?
On est tous issus de la scène DIY, le
microcosme un peu punk-hardcore. Mike
a joué dans des groupes émo ou punk-à-roulettes chalonnais, Skool is burning et Chihiro. Nico et Damien viennent d’After Taste, le plus grand trio
Post-Harcore de Dijon de tous les temps. Un groupe qui a grandi parallèlement
au mien, Kazan, puisqu’on a à peu
près tous commencé la musique ensemble au même moment. Ça nous a amené à
partager maintes et maintes fois les scènes et les vans. On s’est d’ailleurs
retrouvé tous les 3 dans plein d’autres formations plus ou moins obscures, The Great Montana’s Collapse et Mega Violence 2000, et aujourd’hui
notamment dans Oru (groupe composé
avec le batteur originel… d’After Taste). Bref, c’est complètement consanguin. Bertrand est quant à lui un copain
rencontré en partageant des dates avec ses groupes : Wetback, The
« tan » Case, Who needs maps,
Never Again. Que des groupes Émo /
Crust / Hardcore donc, qui n’ont à première vue rien à voir
avec Faow Verny. Alors que nous on a juste l’impression de faire la
même musique sans distos par moment.
The Sons of FAOW Verny
se positionne comme un side-project entre vos autres groupes ou comme un groupe
à part entière qui se réunit régulièrement ?
Pour ma part ça a commencé comme un side
project et c’est rapidement devenu un groupe à part entière. On se voit quasi
toutes les semaines malgré la soixantaine de kilomètres qui nous séparent.
Après, on a des emplois du temps de darons donc c’est compliqué de tourner
autant qu’avec nos autres groupes où on partait faire des tours d’Europe la
fleur au fusil. Et puis on a la poisse : on a dû faire autant de concerts
qu’on en a eu d’annulés avec Faow Verny
(rarement de notre fait d’ailleurs). Bref, on ne joue pas assez en live et
c’est pourtant la raison d’être de notre musique. On prend toutefois beaucoup
de plaisir à répéter ensemble, peut-être parce qu’on fait pas la même musique
que d’habitude et que ça donne beaucoup à explorer.
Comment se passe la composition de vos
morceaux, tout le monde amène son plan ? vous bossez en acoustique
avant ?
Ça part toujours d’un ou deux riffs ramenés
par l’un d’entre nous, le plus souvent Mike (notre caution pop), qui déteste
80% de ce qu’écoute le reste du groupe. Les trucs qui sonnent le mieux sont
souvent ceux qui viennent d’impros donc chacun vient se greffer dessus, ça
chante en yaourt et ça prend forme plus ou moins rapidement. En général on pond
des chansons qui font du couplet refrain pendant 2 ou 3 minutes, et ensuite ça
part dans des délires progressifs ou de longues montées émos. On n’a pas encore
réussi à faire une vraie chanson pop…
Avant on était un groupe 100% grattes
acoustiques, avec quelques percussions. Sur le premier LP d’ailleurs nous
n’étions que 4, puis on a décidé de faire rentrer un batteur en la personne de
Nico, car Bertrand jouait en mode Remi Bricka avec la guitare, un harmonica, un
charleston et une grosse caisse… et ça commençait à l’user. Fatalement ça a
gonflé le son global. Sur l’album que tu as écouté c’est donc basse-batterie,
deux ou trois grattes acoustiques, du clavier et du glockenspiel (soit une
espèce de petit xylophone en métal). Mais aujourd’hui on a ressorti les
Telecasters, sauf Mike qui reste sur une électro-acoustique, car on ressent le
besoin d’envoyer un peu plus le bois sur scène. C’est en constante mutation en
fait.
Ce nouvel EP, en 6 chansons, explore
plusieurs styles. Quels sont les groupes ou les mouvements qui vous
influencent ?
Absolument rien de folk : on n’y connait
pas grand-chose. En fait on a vraiment du mal à expliquer à qui ressemble Faow verny quand on nous pose la
question, car ce n’est pas vraiment la musique dont on est issu. Parfois on
nous compare à des groupes qu’on ne connait pas. C’est marrant ça nous fait
découvrir des trucs sympas ! Après les choses qui nous influencent, tu
l’entendras peut-être pas à première vue mais c’est des groupes comme Envy, Hell is for Heroes, Interpol,
Daïtro. Encore une fois, à la base
on est des fans d’émo/screamo/crust/hardcore, sauf Mike donc qui préfère M83 et The Lumineers.
Vous avez enregistré cet album dans
l’esprit DIY, est-ce important pour vous ?
Complètement. Parce que c’est la façon de
faire dans laquelle on est le plus à l’aise et le moins contraint. On a la
chance de toucher un peu à tout ou d’avoir des potes qui touchent un peu à tout
donc c’est plus gratifiant de tout faire soit même. On a enregistré ça avec
notre ami Fred, un « local hero » qui a joué dans plein de groupes
punk-hardcore, notamment avec Bebert.
Comment se passe la distribution, vous
fonctionnez aussi en DIY, pas de label ?
Pas de label dans la façon où c’est
habituellement entendu dans l’industrie musicale. En revanche, il y a des gens
qui tiennent des labels ou des distros qui participent à la sortie des disques
et en assure la distribution. Notre LP est sorti avec No Way Asso, un label de Nevers qui avait déjà participé à notre
premier disque, ainsi qu’avec Bad Wolf,
un label de potes dijonnais qui organisent plein de concerts par chez nous. On
va bientôt faire une sortie en vinyle avec la participation d’autres amis et labels,
toujours composés de gens qui se bougent pour faire vivre une certaine idée de
la musique, hors des circuits « mainstream ».
Au niveau de l’artwork, qui l’a réalisé et
quelle est l’idée derrière cette photo retouchée ?
DIY qu’on te dit : c’est moi qui l’ai
faite. A la base c’est la photo d’un chef indien, assis devant un phonogramme,
en train d’être interviewé à la radio américaine. Il y a un côté curieux dans
cette image, la collision de 2 mondes, de 2 systèmes de valeur, ça fait écho a
pas mal de thèmes abordés plus ou moins directement dans le disque, le fait
qu’aujourd’hui on « subit » beaucoup le monde dans lequel on vit. Sur
ce fond assez sombre, il y a toutes ces couleurs qui lui sont crachées au
visage, ça c’est le côté plus universel et libératoire de la musique, cette
« lumière qui nous guide » pour reprendre le titre du disque. C’’est
un peu ça Faow verny pour
nous : un moment où tu laisses le reste de côté pour faire quelque chose
d’intense avec tes potes.
https://www.facebook.com/faowverny/
https://faowverny.bandcamp.com/
https://difymusic.com/faowverny
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