mercredi 10 janvier 2018

Interview - THE SONS OF FAOW VERNY

The Sons Of FAOW Verny avait marqué l'actualité musicale l'année dernière avec un premier album remarqué pour l'atmosphère qu'il dégage.

Rencontre avec Julien pour en savoir plus sur ce mystérieux groupe.





D’où vient le nom bien mystérieux de votre groupe ?

Julien : Ça ne va pas chercher super loin en fait : quand on a démarré le groupe répétait chez Bertrand, qui habitait un petit village à côté de Dijon, Fauverney. On a modifié l’orthographe pour préserver son intimité mais surtout pour évoquer un lieu inconnu dont l’orthographe ne permet pas de dire où il pourrait se situer dans le monde. Un petit côté mystérieux justement, qui nous convenait bien. « The Sons of », car quand on a démarré le groupe à trois avec Mike et Bertrand, on avait par moment l’impression de faire de la country de cow-boys. Du coup ça sonnait pas mal.



Vous êtes tous dans d'autres groupes, pouvez-vous nous les citer pour cibler vos univers ?

On est tous issus de la scène DIY, le microcosme un peu punk-hardcore. Mike a joué dans des groupes émo ou punk-à-roulettes chalonnais, Skool is burning et Chihiro. Nico et Damien viennent d’After Taste, le plus grand trio Post-Harcore de Dijon de tous les temps. Un groupe qui a grandi parallèlement au mien, Kazan, puisqu’on a à peu près tous commencé la musique ensemble au même moment. Ça nous a amené à partager maintes et maintes fois les scènes et les vans. On s’est d’ailleurs retrouvé tous les 3 dans plein d’autres formations plus ou moins obscures, The Great Montana’s Collapse et Mega Violence 2000, et aujourd’hui notamment dans Oru (groupe composé avec le batteur originel… d’After Taste). Bref, c’est complètement consanguin. Bertrand est quant à lui un copain rencontré en partageant des dates avec ses groupes : Wetback, The « tan » Case, Who needs maps, Never Again. Que des groupes Émo / Crust / Hardcore donc, qui n’ont à première vue rien à voir avec Faow Verny. Alors que nous on a juste l’impression de faire la même musique sans distos par moment.



The Sons of FAOW Verny se positionne comme un side-project entre vos autres groupes ou comme un groupe à part entière qui se réunit régulièrement ?

Pour ma part ça a commencé comme un side project et c’est rapidement devenu un groupe à part entière. On se voit quasi toutes les semaines malgré la soixantaine de kilomètres qui nous séparent. Après, on a des emplois du temps de darons donc c’est compliqué de tourner autant qu’avec nos autres groupes où on partait faire des tours d’Europe la fleur au fusil. Et puis on a la poisse : on a dû faire autant de concerts qu’on en a eu d’annulés avec Faow Verny (rarement de notre fait d’ailleurs). Bref, on ne joue pas assez en live et c’est pourtant la raison d’être de notre musique. On prend toutefois beaucoup de plaisir à répéter ensemble, peut-être parce qu’on fait pas la même musique que d’habitude et que ça donne beaucoup à explorer.


Comment se passe la composition de vos morceaux, tout le monde amène son plan ? vous bossez en acoustique avant ?

Ça part toujours d’un ou deux riffs ramenés par l’un d’entre nous, le plus souvent Mike (notre caution pop), qui déteste 80% de ce qu’écoute le reste du groupe. Les trucs qui sonnent le mieux sont souvent ceux qui viennent d’impros donc chacun vient se greffer dessus, ça chante en yaourt et ça prend forme plus ou moins rapidement. En général on pond des chansons qui font du couplet refrain pendant 2 ou 3 minutes, et ensuite ça part dans des délires progressifs ou de longues montées émos. On n’a pas encore réussi à faire une vraie chanson pop…

Avant on était un groupe 100% grattes acoustiques, avec quelques percussions. Sur le premier LP d’ailleurs nous n’étions que 4, puis on a décidé de faire rentrer un batteur en la personne de Nico, car Bertrand jouait en mode Remi Bricka avec la guitare, un harmonica, un charleston et une grosse caisse… et ça commençait à l’user. Fatalement ça a gonflé le son global. Sur l’album que tu as écouté c’est donc basse-batterie, deux ou trois grattes acoustiques, du clavier et du glockenspiel (soit une espèce de petit xylophone en métal). Mais aujourd’hui on a ressorti les Telecasters, sauf Mike qui reste sur une électro-acoustique, car on ressent le besoin d’envoyer un peu plus le bois sur scène. C’est en constante mutation en fait.



Ce nouvel EP, en 6 chansons, explore plusieurs styles. Quels sont les groupes ou les mouvements qui vous influencent ?

Absolument rien de folk : on n’y connait pas grand-chose. En fait on a vraiment du mal à expliquer à qui ressemble Faow verny quand on nous pose la question, car ce n’est pas vraiment la musique dont on est issu. Parfois on nous compare à des groupes qu’on ne connait pas. C’est marrant ça nous fait découvrir des trucs sympas ! Après les choses qui nous influencent, tu l’entendras peut-être pas à première vue mais c’est des groupes comme Envy, Hell is for Heroes, Interpol, Daïtro. Encore une fois, à la base on est des fans d’émo/screamo/crust/hardcore, sauf Mike donc qui préfère M83 et The Lumineers.




Vous avez enregistré cet album dans l’esprit DIY, est-ce important pour vous ?

Complètement. Parce que c’est la façon de faire dans laquelle on est le plus à l’aise et le moins contraint. On a la chance de toucher un peu à tout ou d’avoir des potes qui touchent un peu à tout donc c’est plus gratifiant de tout faire soit même. On a enregistré ça avec notre ami Fred, un « local hero » qui a joué dans plein de groupes punk-hardcore, notamment avec Bebert.

Comment se passe la distribution, vous fonctionnez aussi en DIY, pas de label ?

Pas de label dans la façon où c’est habituellement entendu dans l’industrie musicale. En revanche, il y a des gens qui tiennent des labels ou des distros qui participent à la sortie des disques et en assure la distribution. Notre LP est sorti avec No Way Asso, un label de Nevers qui avait déjà participé à notre premier disque, ainsi qu’avec Bad Wolf, un label de potes dijonnais qui organisent plein de concerts par chez nous. On va bientôt faire une sortie en vinyle avec la participation d’autres amis et labels, toujours composés de gens qui se bougent pour faire vivre une certaine idée de la musique, hors des circuits « mainstream ». 

Au niveau de l’artwork, qui l’a réalisé et quelle est l’idée derrière cette photo retouchée ?


DIY qu’on te dit : c’est moi qui l’ai faite. A la base c’est la photo d’un chef indien, assis devant un phonogramme, en train d’être interviewé à la radio américaine. Il y a un côté curieux dans cette image, la collision de 2 mondes, de 2 systèmes de valeur, ça fait écho a pas mal de thèmes abordés plus ou moins directement dans le disque, le fait qu’aujourd’hui on « subit » beaucoup le monde dans lequel on vit. Sur ce fond assez sombre, il y a toutes ces couleurs qui lui sont crachées au visage, ça c’est le côté plus universel et libératoire de la musique, cette « lumière qui nous guide » pour reprendre le titre du disque. C’’est un peu ça Faow verny pour nous : un moment où tu laisses le reste de côté pour faire quelque chose d’intense avec tes potes.





https://www.facebook.com/faowverny/
https://faowverny.bandcamp.com/
https://difymusic.com/faowverny


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