En route vers son nouvel album The Traders, un des groupes qu'on affectionne énormément ici vient de sortir un nouveau titre : MTL The Longest Day.
Il fait suite à Grandiose sorti le mois dernier.
En route vers son nouvel album The Traders, un des groupes qu'on affectionne énormément ici vient de sortir un nouveau titre : MTL The Longest Day.
Il fait suite à Grandiose sorti le mois dernier.
POISON
RUIN - Härvest
Relapse Records
Jeune groupe
venu de Philadelphie, POISON
RUIN était jusqu'à présent passé en
dehors de nos radars. Il aurait été pourtant fort dommage que ce punk cradingue
survitaminé n'arrive pas jusqu'à nos oreilles. Car le premier véritable album
des Philadelphiens "Härvest" est une petite bombe. La petite
1/2 heure de punk postillonné est une véritable tornade. POISON RUIN évoque à la fois le punk-rock radical de groupes
contemporains comme les Australiens de CLAMM ou les Catalans d'ALIMENT mais également des sonorités heavy métal à l'ancienne
(MOTORHEAD, VENOM...). Si le groupe a véhiculé une image un peu
médiévale (les pochettes des premiers EP en attestent), leur musique sent
pourtant plus le cambouis des garages obscurs. Pour notre plus grande
surprise, l'album ne démarre pas pied au plancher. "Pinnacle of Ectasy" s'ouvre sur une longue intro de synthé un peu rétro et
inquiétant. Au bout d'une 1min30, la batterie frénétique, le chant rageur de Mac Kennedy et les gros riffs explosent. Porté
par une production brute, le son de POISON RUIN
est parfaitement en place. POISON RUIN enchaine les uppercuts : "Tome Of Illusion" ou "Torture Chamber". Sur ces deux titres, les Américains intègrent à leur punk
rugueux quelques solos métal bien sentis. L'introduction du titre éponyme Härvest sonne comme une respiration, une
sorte d'interlude au piano. Mais le naturel revient vite au galop. La batterie
martiale et la basse vicieuse lancent avec maestria un morceau au refrain
accrocheur (un drôle de mélange de Joey Ramone
et de Lemmy). Expérimental et
psychédélique,"Frozen Blood" semble avoir été enregistré au fin fond d'une cave.
Plus heavy-métal, "Resurrection II" fait la part belle aux riffs vertigineux et aux hurlements de Mac Kennedy. Le changement de label et la
signature chez Relapse Records n'a semble-t-il pas dénaturé le son de POISON RUIN volontairement lofi. "Bastards Dance" dégage une énergie folle qui donne envie de
pogoter dans sa cave. Le quatuor de Philadelphie termine par un ultime
contrepied : "Slowly Through the Dark" est un titre totalement
instrumental, assez lent, mélangeant avec réussite synthé et guitares.
Si
vous recherchez un album qui va explorer de nouveaux territoires musicaux,
passez votre chemin. En revanche, si vous aimez le punk tendu et bruyant,
POISON RUIN vient de livrer un des meilleurs albums du genre pour l'année 2023
Mr Caribou
Titre préféré : Härvest
https://poisonruin.bandcamp.com/album/h-rvest
INTROSPECTIVE – S/t
(EP)
Autoproduction
Introspective est un nouveau venu sur Angers, formé en 2019 et
auteur dans la foulée d’un split avec Wellington 1084 et Hinterheim (1 morceau chacun), il tire son nom de la contraction
d’introspection et de rétrospective. Le quintet livre aujourd’hui un premier EP
de 4 titres (pour 37 minutes) de screamo – post metal.
Introspective explore donc
un univers musical qui se rapproche pas mal de Cult Of Luna notamment sur les montés puissantes et le chant hurlé
empreint d’une force extraordinaire (I know who I am), ce
morceau me fait penser aussi aux parisiens de Memories Of A Dead Man à l’époque où Pierre évoluait au chant.
Mais le groupe semble aussi
prendre beaucoup de plaisir à construire de longues mélodies qui ne sont pas
sans rappeler Amenra comme sur Ma Sublime ou Ecorché et j’aime ces passages doux qui alternent avec ces
moments de fureur qui arrivent comme des tempêtes.
A noter aussi le son
impeccable pour un premier EP et qui a eu le privilège d’être mixé par Alan Douches (Converge, Lifetime, Kid Dynamite, Grand Central...).
Une excellente surprise
pour tous ceux qui aiment le post-metal et apprécient les belles et longues
mélodies ponctuées d’une rage furieuse.
J. NeWSovski
https://introspectiveband.bandcamp.com/album/introspective
https://www.facebook.com/introspectiveband/
Le Hellfest se charge depuis quelques années de faire monter la température quelques mois avant le fest à travers son Warm-Up tour. Cette année deux groupes étaient chargés de souffler sur les braises pour entretenir la flamme : Betraying The Martyrs et Pogo Car Crash Control. Epaulés sur chaque date par un groupe local. Et c’est lors de leur escale au Chabada d’Angers que j’ai pu rencontrer la tournée itinérante et prendre un petit coup de chaud.
Tout débute
toujours à l’heure au Chabada,
le quart d’heure Angevin n’a pas lieu ici et mieux valait le savoir pour ne pas
rater le show des locaux de Grand
Master Krang. Le groupe connait déjà bien la salle pour y avoir joué
lors du tremplin Angers
Likes Metal en 2020 (qu’ils ont d’ailleurs remporté) et il nous sert
un set puissant avec 7 titres de hardcore aux relents Trash et Crossover qui
n’est pas sans me rappeler quelques groupes comme Apocalypse Now. On notera quelques morceaux détonants
(notamment Betrayers Out et Burning
Mosh) qui raviront les
spectateurs. Le groupe est efficace sur scène, sans fioritures, le nécessaire
et ça fonctionne !
Contrairement à un concert classique, le Warm-Up se charge de distraire son public entre deux groupes proposant plusieurs activités. La première est le concours de Air Guitar superbement animé par Jimmy Clisson. Je ne présente pas l’activité mais là franchement c’était l’entracte parfaite pour patienter entre deux groupes, beaucoup d’énergie, d’humour et de dérision. Le tout se joue en deux manches et une finale sur la petite scène du club face au bar. Dans le coin de la salle, un tatoueur se charge de faire des tattoo avec la lettre H du Hellfest gratuitement.
Betraying The Martyrs prend le relai après la diffusion d’un
teaser du prochain Hellfest
sur le grand écran. Le groupe parisien en profite pour présenter Rui son nouveau
chanteur arrivé en 2022 et je dois avouer que ce concert me permet de découvrir
le groupe et j’ai vraiment été bluffé par la débauche d’énergie. Le groupe joue
un metalcore qui pourrait se rapprocher de Linkin Park auquel on aurait
accroché une valise pleine de moshparts et un chant alternant passages clairs
et hurlés.
Mais de
toute évidence Victor
qui assure le clavier et le deuxième chant maitrise parfaitement la scène et
sait haranguer la foule, ses déboulés clavier en main sont percutants et lorsqu’il
prend le micro il amène vraiment beaucoup d’énergie. Le chant de Rui est parfaitement
maîtrisé passant d’un chant clair et très mélodique à un screamo hurlé, plus
sobre, il maîtrise aussi bien son jeu de scène. Betraying The Martyrs semble prendre
beaucoup de plaisir à jouer ce soir et même si le show semble parfois très
calibré et parfaitement préparé, ces 45 minutes ont été d’une belle qualité, le
public a aussi répondu présent avec un beau Wall Of Death et un Circle Pit
rondement (!) exécuté. Je noterai aussi ce magnifique slam effectué par Victor
après un salto avec prise d’appel sur un retour !
La petite
pause permet de découvrir la deuxième phase du concours d’Air Guitar
puis de traîner sur le stand merchandising, d’aller voir la petite borne de photobooth.
Il faut jouer des épaules pour accéder au bar, qui aurait pu proposer une
petite Hellfest Ipa en pression,
à défaut il faut davantage se tourner vers la Love and Flowers
de Melusine qui est la seule correcte dispo et c’est
dommage sachant le nombre de microbrasseries de qualité autour d’Angers (La florencière,
Penrose, la Bestiole…)
mais ça c’est une autre histoire…
Tête d’affiche
aujourd’hui, Pogo Car
Crash Control connaît bien le Chabada et je garde encore en tête
leur premier passage en 2017 en première partie de The Decline! et Antiflag dans le cadre du Still Hungry fest. La
jeunesse du groupe, qui semblait alors tout juste sortir du collège, faisait plaisir
à voir. Entre temps le groupe a grandi et s’est affirmé dans son style, proposant
un mix assez original entre punkrock, métal mais aussi grunge. Le groupe de
Lésigny en Île de France commence très fort avec Aluminium qui permet de mettre
en jambe très rapidement le public. Les morceaux s’enchaînent avec quelques
classiques : le puissant Déprime
Hostile, le plus grunge Fréquence Violence
et la ballade 90’s Cristaux Liquides.
Le quatuor
est charismatique sur scène, les regards se tournent vers Olivier le chanteur
et guitariste qui aime jouer avec le public comme lorsqu’avec son maillot de la
Juve il dit s’être mis aux couleurs d’Angers, ou lorsqu’il jette ses shots dans
la foule. Derrière sa basse, Lola
attire les regards aussi avec son jeu de scène et son énergie, elle est
toujours investie dans le mouvement More Women
on Stage et son actualité est chargée aussi avec la sortie il y a
quelques semaines du nouvel album de Cosse. Au final P3C balance 17 morceaux, finissant avec Crève dans un
déluge sonore, le set aura duré 45 minutes avec une bonne humeur constante et énergie
communicative, on regrettera l’absence de rappel…
Et la soirée
se finit par la finale de Air Guitar, avec dans le jury un mec de Perrier qui est
sponsor du Warm
Up mais
aussi deux membres de Betraying
et après une égalité parfaite c’est un jeune angevin plein de fougue qui va
représenter l’Anjou sur la scène du Hellfest pour la finale nationale et s’octroyer
au passage deux pass 4 jours !
Liens :
https://www.facebook.com/grandmasterkrang/
https://www.facebook.com/WeAreBetrayingTheMartyrs/
https://www.facebook.com/pogocarcrashcontrol/?locale=fr_FR
MALADROIT – Real Life Super weirdos
Guerilla Asso
Maladroit est de retour trois ans après son EP qui rendait
hommage au réalisateur Steven Spielberg, on sait que le groupe est fan de
cinéma et de séries B, aussi il n’est pas étonnant de retrouver cette fois-ci, à
travers ce troisième album, des références à des superhéros.
C’est aussi la première
fois que l’on retrouve Till après l’affaire Mediapart, Maladroit n’est pas un groupe qui propose des textes engagés ou
tout du moins un minimum sérieux, on attendra donc une prochaine production de Guerilla Poubelle pour mettre les choses à plat avec certainement un ou
plusieurs morceaux consacrés au sujet.
Mais passons directement à
ce Real Life Super weirdos et tout commence vite avec Turn Green chanté par Till en anglais, un
morceau sur Hulk alors que Go Toxic Avenger est chanté par le « petit nouveau » Forest Pooky qui dépannait déjà pas mal dans le groupe avant
de l’intégrer pour de bon. Pas de surprise sur le chant, sa voix est toujours
au top, le morceau est rapide et rythmé et rend hommage à un personnage trop
souvent oublié (merci tout de même à Tromatized Youth de l’avoir
aussi mis en avant). Troisième morceau (I peed in my batman
costume) et troisième chanteur avec Olivier qui balance un morceau bien marrant au niveau du
texte. J’aime bien Super
Villains qui voit les trois voix
intervenir ensemble mais c’est vraiment sur Another Boys Club que
ça matche parfaitement avec en plus un dernier couplet interprété par une voix
féminine. Un morceau vraiment très bon.
Till pousse sa voix sur We’ll never make it to the bronze alors que Forest amène une belle
douceur, les harmonies des voix sont parfaites, certainement le meilleur
morceau de l’album.
Un troisième album
vraiment intéressant avec l’apport de la voix magique de Forest Pooky. Les
thèmes sont sympas, la pochette rigolote même si je ne suis toujours pas super
fan des couleurs et musicalement c’est rapide, accrocheur et énergique.
J. NeWSovski
https://guerillaasso.bandcamp.com/album/real-life-super-weirdos
https://www.facebook.com/maladroitpunk/?locale=fr_FR
QUENTIN SAUVÉ – Enjoy The View
Hummus Records / Luik /
Bright colors
Alors même que le dernier
opus de Birds In Row (Gris Klein) chauffe encore
toutes les platines et que les concerts s’enchaînent, Quentin Sauvé, bassiste du trio Lavallois, sort son second album
avec donc une actualité brûlante.
Ici, on change
complètement de style au point de dérouter ceux qui s’attendent à de la
distorsion à fusion, car Quentin poursuit sur la lignée de Whatever it takes,
son premier album solo. On parle ici de folk sobre et raffinée que j’aime bien
appeler Folk pour Coreux (expression empruntée au Forsaken Shadow). C’est
d’ailleurs marrant de voir qu’il joue souvent en première partie de groupes qui
tabassent que ce soit Birds
In Row mais aussi Brutus pour qui il a ouvert sur toute la tournée ou encore Tiny Voices dont il a fait la release party à Angers.
Sur des mélodies très
mélancoliques s’ouvre Reflections, le morceau se veut intimiste et, de la même manière,
Enjoy The View prend le temps d’amener son univers emplein de
nostalgie. Un sentiment qui ressort de façon probante de ce deuxième album. Les
textes et les morceaux font preuve d’une grande sincérité et l’émotion
transpire à travers les mots. Je trouve que See you soon amène
de l’espoir malgré un thème triste (le décès de sa grand-mère). Le texte est
très beau et très touchant, il est bien appuyé par des vagues entêtantes. De la
même manière Horizon aborde la façon dont Quentin a vécu le confinement le tout appuyé par une petite
rythmique omniprésente.
Autre texte intimiste avec
Punches dont le chant et les mélodies me rappellent un peu l’univers
de Mohawk. La douceur s’empare de Nostalgia, un
titre joué au piano avec une voix d’une justesse terrible dessus, mon seul
regret est qu’il soit trop court.
Alors que l’ensemble de l’album
semble porté par une sorte de gravité mélancolique, Tunnel affiche davantage
de lumière et de clarté à l’album. Puis tout se termine de manière magistrale
avec Random Streets, un morceau sur le dilemme des musiciens de ne jamais
être chez soi quand ils tournent et de vouloir être sur la route quand ils sont
chez eux. 7 minutes 30 d’une intensité prenante.
L’album a été enregistré en
dehors du studio Apiary et plus exactement au Black Box Studio par Etienne Clauzel et son frère, Amaury Sauvé, sur
bande, à l’ancienne si l’on puit dire. Cela amène une atmosphère plus chaleureuse
au son.
Enjoy The View est donc
un superbe album d’un artiste accompli qui maîtrise totalement et sa voix et sait
faire passer ses émotions.
Posé et triste,
Quentin s’y exprime comme il ne le fait avec Birds In Row. Un grand artiste.
J. NeWSovski
https://quentinsauve.bandcamp.com/album/enjoy-the-view
EVIL DROP – S/t
Autoproduction
Niort est une ville souvent charriée et, pour y avoir vécu
quelques années étudiantes il y a un paquet d’années, je dois avouer que les
lieux pour jouer étaient rares et l’engouement pour le rock peu développé. Mais
les années passent, les groupes se forment, les lieux apparaissent. Et parmi
ces groupes il y a Evil Drop, découvert l’année dernière à travers leur premier
EP. Ce duo sympathique et surtout atypique évolue en formation Basse /
Batterie. Le groupe a pas mal tourné et est même passé à La Muette (clin
d’œil à Vinzcore) et peut-être qui sait une Evil Drop Triple IPA
verra peut-être le jour, quelque chose d’un peu lourd qui accroche bien à l’image
de leur musique.
Ce premier album est
composé de 8 titres avec la particularité d’avoir quelques morceaux chantés en
français comme Viens
Ici ou Crève que l’on a pu voir en avance sous forme de clip vidéo,
et globalement ça passe plutôt bien. Mais la formule de l’année dernière reste
globalement la même avec une grosse basse avec distorsion et un chant lourd,
derrière la batterie tape fort, cela donne des sonorités parfois proches du
stoner (Stoned) ou davantage punkrock (crève).
Le groupe dégage une belle
énergie comme sur Corporate et sait créer des morceaux entêtants comme Come With Us qui fera son petit effet en concert. J’aime aussi
beaucoup I Swear, plus lent mais qui dégage une belle intensité et
monte en pression tout du long.
Je reprocherais cependant
le côté un peu répétitif dû au son de la basse et le chant qui malgré le changement
de langue reste assez linéaire d’un morceau à l’autre. Le son est globalement
un poil faiblard mais il est important de rappeler que le duo a tout fait
lui-même.
Evil Drop Confirme
donc son potentiel avec ce premier album, un groupe atypique qui mérite qu’on
le suive de près.
J. NeWSovski
https://evildrop.bandcamp.com/album/evil-drop
https://www.facebook.com/evildrop/