lundi 3 février 2025

WALNUT GROVE DC – Deeper

 


WALNUT GROVE DC – Deeper

Asso Distict Prod


Le quatuor de La Rochelle, fondé en 2010, est bien connu des Rêveries car y officiait Fabrice, Fontenaysien aussi, qui jouait auparavant aussi dans Mobütu. Ce dernier a quitté le groupe il y a quelques mois passant le relais à Alexandre. Deeper est le 3ème album après Roskov (2018) et l’éponyme (2014), il a été enregistré au Black Box à Segré, près d’Angers là où sont passés un paquet de bons groupes (Lysistrata, Chokebore, Pogo Car Crash Control, les Thugs…). L’artwork a été réalisé par Stan W Decker dans un style rappelant Peaky Blinders, le premier Decline! et l’époque de la prohibition, que je trouve très réussi.

 

Walnut Grove DC n’est pas le genre de groupe qui pose vingt morceaux par album, Deeper ne déroge pas à la règle avec sept titres pour 28 minutes. Le son est lourd et rappelle une pointure française du calibre de Mudweiser, le style est proche d’ailleurs : du stoner lourd avec des sonorités Motörhead. 50 foot woman, dont le nom rappelle un vieux film des années 50, démarre sur une approche très rock façon Lemmy justement, et c’est le son à fond que ce morceau s’apprécie pleinement. Un côté que l’on retrouve sur Room 330, très rapide et débridé. Le côté stoner est davantage présent sur Never Break, une chanson plus lente, plus posée malgré la chappe de guitares et sur Turn Around et ses boucles puissantes.


Walnut s’amuse avec les ambiances et je ressors trois morceaux :Mint Julep tout d’abord, qui est lent et lourd, vraiment entraînant donc bien écrit, avec une bonne guitare, le chant y est moins bon mais le morceau est vraiment sympa. Ensuite il y a Tumble Weed, encore plus lent avec des faux airs post-rock qui permet de se mettre dans l’esprit du dernier morceau qui est juste superbe : No More. Long de 6 minutes et 30 secondes, il amène une touche très aérienne, une nouvelle fois vers des tendances post-rock ou post métal. Les mélodies sont très belles avec une grosse basse donnant le tempo et les arrangements plutôt bien sentis sur la deuxième partie donnent une vraie profondeur à ce titre qui, à lui seul, vaut l’acquisition de cet album.


Avec le recul, je réalise que le chant qui me paraissait souvent trop monotone et répétitif sur les précédentes productions s’est un peu estompé. C’est un des points négatifs des Walnut mais je le ressens moins sur ce nouvel album.

 

Alternant gros rock et stoner tout en amenant une touche aérienne mais musclée Walnut Grove Dc vient de signer un album aussi surprenant qu’intéressant.

 

J. NeWSovski

 

 

https://walnutgrovedc1.bandcamp.com/music

https://www.facebook.com/walnutgrovedc/

 

mercredi 29 janvier 2025

Interview - Johnnie Carwash

En fin d’année dernière, avec Mr Caribou nous rencontrions l’un de nos coups de cœur en la personne de Johnnie Carwash. Le groupe était en tête d’affiche de l’anniversaire des 11 ans du Jokers. Rencontre avec ce trio très sympathique pour parler de leur dernier opus, de Johnny Mafia, de More Women On Stage, de Lyon, de la Chine… De tout plein de choses !

 

@_aaronbenjamin



Hello les Johnnie Carwash, pouvez-vous nous présenter le groupe ?

Bastien : On vient de Lyon, le groupe existe depuis 2018, on jouait déjà dans d’autres groupes ensemble avant, pas des groupes qui ont tourné, plutôt des projets amateurs. Avec Johnnie Carwash on a deux EPs et donc, deux albums.

 

Vous êtes sur Howlin’ Banana, comment ça s'est fait ?

Manon : On avait repéré depuis un moment qu'ils faisaient des groupes qu'on aimait bien, donc forcément on s'était dit ça serait super. Je crois qu’on avait envoyé un mail mais sans réponse. Et après, on a rencontré les Johnny Mafia, Fabio a envoyé un message directement à Tom et aussi à Touano de Th Da Freak. Donc c’est du copinage ! (rires)

 

Vous êtes proches de Johnny Mafia ?

Manon : Oui on est fan, c'est une petite scène, on se sent affiliés, en tout cas proches d’eux et de plein d’autres groupes de la scène française. Tout ce qui n'est pas sur Howlin Banana, on ne recommande pas ! (rires)

Vous jouez d’ailleurs ensemble la semaine prochaine à la soirée de Johnny à Tours !

 

Cette idée de nom de groupe c'est venu d'où ?

Bastien : Parce que ça sonnait bien surtout, puis à l’époque on répétait dans un petit local à côté d’un carwash (une station de lavage) sur un terrain vague.

samedi 25 janvier 2025

THE SMOKING PISTOLS – Raw Troubles

 


THE SMOKING PISTOLS – Raw Troubles

Doux Mantra Records

 

Il y a quatre ans je chroniquais le premier EP de The Smoking Pistols, le groupe de la Drôme a parcouru du chemin entre temps avec deux autres EPs (en 2021 et 2023) et voici enfin son premier album dans lequel on retrouve tout de même les deux morceaux du dernier EP (cooking rice et Loving sorrow).

 

Toujours dans une veine post-punk façon Frustration le groupe révèle une touche garage plus précise notamment sur l’excellent power goes entraînant et rappelant au passage des sonorités psyché dignes des années 70. Le titre Raw Troubles, qui donne son nom à l’album, est un petit bijou, il groove à souhait tout en envoyant un riff de guitare assassin sur son refrain. De tout évidence le quatuor a de l’inspiration et, surtout, il maîtrise parfaitement son style en brouillant les pistes sur chaque morceau.


La douceur dans le chant sur Fear Call alterne avec une intensité grandissante et je pense aux Nantais de Swirls sur So Fine à travers le son mais aussi le côté garage rock. Les faux airs on peut aussi en trouver du côté de Fontaine DC sur Magnificent FUW (pour fucked up world) et Cooking Rice qui, encore une fois, s’échappe en défouloir punk. Il contraste avec le très mélodique Loving Sorrow qui fait l’effet d’une ballade mélancolique. Le groupe s’essaie à des sonorités bruitistes et avant-gardistes sur K-Malls Walls qui ne restera pas comme le morceau le plus pertinent ni représentatif de ce premier opus.


The Smoking Pistols et son Raw Troubles est une très belle surprise qui mérite qu’on s’attarde dessus. Post-punk, rock indie peu importe l’étiquette car les onze morceaux sont entraînants et inspirés. A découvrir

 

J. NeWSovski

 

 

https://smokingpistols.bandcamp.com/album/raw-troubles

https://www.smoking-pistols.fr



mardi 21 janvier 2025

OöHNa CaLL – Bauerngarten

 


OöHNa CaLL – Bauerngarten

Collectif Octuple Lunaire

 

Je me souviens avoir reçu il y a des années de cela un album promo de Weeping Minds Of Silence intitulé sa(ch)aren. Il était super beau tout en calque et, musicalement, c’était une superbe découverte. Il se trouve que 22 ans plus tard, deux de ses membres (Mike et Jérémie) se retrouvent dans Oöhna Call après avoir fait un passage dans le projet dark rock Kraken Oxen.

Avec déjà un album sorti en 2022 et un premier EP sorti en 2020, le trio tourangeau enchaîne rapidement avec un deuxième album qui marque l’arrivée d’Alexis à la batterie. Le nom vient d’un tableau de Gustav Klimt. Chacun des cinq titres présents porte le nom d’une fleur.

 

 Clairement orienté post-rock le trio a opté pour une musique instrumentale qui propose des morceaux hypnotiques. Jouant sur les effets, Reine de la nuit, morceau d’ouverture de dix minutes, transporte tout de suite avec une musique envoutante. Galanthus Nivalis Equus fait office de défouloir s’il l’on puit dire, avec une rythmique bien plus rapide et des sonorités noise, un peu à la Totorro.  Diphylleia se charge de nous remettre en état hypnotique alors que Salvia Divinorum continue l’état de transe et de voyage musical. Tout se termine avec Datura, qui, comme la plante, se veut dangereuse par ses rythmes et ses montées en puissance qu’il faut donc écouter avec prudence !

 

Sorti fin Novembre 2024, Bauergarten se révèle être un superbe album de post-rock. La scène rock de Tours comporte décidément quelques joyaux trop méconnus.

J. NeWSovski

 

https://oohnacall.bandcamp.com/track/galanthus-nivalis-equus-2

https://www.facebook.com/oohnacall

vendredi 17 janvier 2025

DEADLY SHAKES – Fields of gold [EP]

 


DEADLY SHAKES – Fields of gold [EP]

Lone Apache Records

 

C’est de Mulhouse que vient Deadly Shakes, le trio a déjà un EP 2 titres à son actif (Left Behind) sorti 2019.

Le groupe s’applique à jouer un rock au son lourd qui sent bon le sud des Etats-Unis avec une tendance à partir sur des inspirations stoner / sludge (What you gotta say). Evil Charmer apporte des notes plus funk avec un refrain accrocheur, pas mon truc mais je pense que sur scène le morceau doit faire son effet. Quant à Mercy, sur son refrain, il possède des faux airs de Suicidal Tendencies période Suicidal For Life avec un chant inspiré par Mike Muir. Deadly Shakes repart sur un son lourd mais groovy sur keep me alive avec une basse omniprésente avant que le grunge 90’s de wicked soul embrase cet EP. Fields of gold se termine avec Something insane plus power-rock-mélodique, le morceau est énergique

Fields of Gold se révèle être un EP varié avec une dominante rock au son lourd, il manque peut-être encore un peu de personnalité pour le distinguer de la masse des sorties mais c’est un groupe à suivre.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/DeadlyShakes/

https://deadlyshakes.bandcamp.com/album/left-behind

https://linktr.ee/deadlyshakes

 

lundi 13 janvier 2025

WASHINGTON DEAD CATS BIG BAND – 40 years of punkabilly madness

 


WASHINGTON DEAD CATS BIG BAND – 40 years of punkabilly madness

Devil Deluxe Music / Furax

 

Les Washington Dead Cats s’immiscent encore un peu plus dans la légende des groupes punk-rock français avec une longévité de 40 années (une pause durant les années 90). Le groupe a même créé son propre style : le punkabilly. Un astucieux mélange de punkrock, rock à Billy, psycho et surf.

Pour fêter cet anniversaire le groupe s’offre un album regroupant leurs morceaux emblématiques agrémentés d’un big band ce qui fait passer le groupe de 7 membres à 17. L’ajout de cuivres ajoute une atmosphère plus impressionnante et plus grandiose. Même s’ils prennent parfois le dessus sur les autres instruments, ils sont au cœur du projet et apportent une vraie touche d’originalité.

Parmi les 13 titres sélectionnés on retrouve la douceur de Ghost can’t talk, le groove de I’m a dead cat, Monkey Brain et Pizza Attack parfaitement emmenés par la basse de You Rip. La guitare d’Adrien est toujours aussi affutée. Et la voix si caractéristique de Matt Firehair n’a décidément rien perdu.

Le groupe revisite sa discographie piochant dans toutes les époques : who’s behind the window et voodoo Island proviennent du premier album, Go Vegetables go ! sorti en 1986, on retrouve aussi des titres de Gore’a’billy boogie de 1988, el diablo is back de 2006, attack of the giant purple lobsters de 2019 et Monkey Brain de 2022.

 

L’artwork est superbe et signé Lord Fester et cela fait un superbe digipack pour la version CD.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.washingtondeadcats.com/

https://www.facebook.com/washingtondeadcats/

jeudi 9 janvier 2025

Livre : biographie des VULGAIRES MACHINS



VULGAIRES MACHINS – Presque Complet

de Félix B. Desfossés

Kicking Records

 

Pour ce début d’année je vous propose une lecture qui a bercé mes soirées de décembre au coin du feu avec cette biographie des Vulgaires Machins.

Cet ouvrage a été écrit par un proche du groupe : Félix Desfossés, journaliste québécois à Radio-Canada et coordonnateur de production à Bande à Part, à partir d’entretiens avec les membres du groupe durant 2021 et 2022. Stéphane Cupillard  (Mr Cu !) et Damien Iozza se sont chargés de la traduction et Franck Frejnik de la mise en page pour cette édition française.

 

On y découvre la formation du groupe dans une époque où le punkrock explose, l’auteur rappelle d’ailleurs l’année 1994 avec des sorties tous les mois complètement dingues : Dookie de Green Day, Smash d’Offspring, Punk In drublic de Nofx, Stranger than fiction de Bad Religion, Let’s Go de Rancid

C’est en 1995, à Granby à 80km au sud de Montréal que Guillaume et Marie-Ève montent leur groupe, en duo au départ, puis cela s’étoffe avec Mathieu à la batterie puis Maxime, le frère de Guillaume, à la basse. Le groupe s’appelle alors Comic Snuff. Ils sont invités à participer à une compilation par My Friend’s Sox qui va alors lancer le groupe qui devient rapidement les Vulgaires Machins.

 

La biographie va alors aborder toutes les phases du groupe depuis son enregistrement du premier album La Vie Est Belle en 1996, puis ses relations avec le groupe phare québécois : Grimskunk. Franz Schuller, son leader, possède le label Indica et va les prendre sous son aile et sortir leurs albums.

Les Vulgaires reviennent sur les changements de batteurs, leur évolution et notamment les textes qui deviennent de plus en plus fins et engagés politiquement. Ils abordent les tournées incessantes notamment celles en France qui met à mal le groupe et notamment la santé de Marie-Ève. Après une pause le groupe repart sur l’enregistrement de compter les corps avec Gus Van Go aux manettes pour une session épique et interminable à New York.

Parmi toutes les anecdotes sympas on retrouve les groupes croisés sur scène notamment Grimskunk, Tagada Jones, Propagandhi, Burning Heads, Guerilla Poubelle… puis ce concert épique avec Bérurier Noir.

 

L’histoire est super intéressante surtout que notre vision du groupe est différente de ce côté de l’atlantique et on ne remerciera jamais assez Dialektik Records d’avoir distribué le groupe chez nous.

Le seul reproche que je pourrais faire à cet ouvrage c’est sur la langue. Je pensais que le Québécois et le Français c’était kif-kif, force est de constater que parfois c’est très compliqué à comprendre… et malchance, je n’ai découvert le petit dictionnaire situé à la fin qu’en approchant les derniers chapitres ! J’aurais certainement pu comprendre des phrases comme « il nous a donné des suits blancs, des genres de chiennes blanches, et il nous a emmené dans les bureaux de gérance de son label ». Mais, paradoxalement, ça a son charme et il me tarde maintenant de revoir les Vulgaires machins sur scène !

 

Pour accompagner la sortie de la biographie, Kicking a composé une compilation de 21 morceaux finement choisis dans la discographie du groupe. On y retrouve les excellents Puits sans fond, Le mythe de la démocratie, Compter les corps, Anéantir le dogme, A, Parasites, Légaliser l’héroïne.

 

J. NeWSovski

Le groupe :

https://www.vulgairesmachins.ca/

https://www.facebook.com/vulgairesmachins

https://lesvulgairesmachins.bandcamp.com/music

 

Le livre :

https://www.kickingmusic.fr/c/DISTRO/VULGAIRES-MACHINS/VULGAIRES-MACHINS-Presque-Complet-Best-Of-p972.html