jeudi 3 octobre 2024

SUMMERFALL - #1 [EP]

 


SUMMERFALL - #1 [EP]

Autoproduction

 

Les 4 musiciens de Summerfall disent se retrouver autour de leur amour commun pour Chokebore. Cela tombe bien j’adore le groupe hawaïen, j’ai eu la chance de le voir plusieurs fois sur scène pour des concerts épiques qui resteront longtemps ancrés dans ma mémoire. Troy Van Balthazar est une bête de scène et j’ai été très impressionné par ses essais de pirouettes avec sa guitare. Je suis d’ailleurs super heureux que leurs albums aient été réédités en vinyle. Les influences de Summerfall sont aussi très larges car ils citent Blonde Redhead, Slint, Fugazi, Karate. En même temps les membres de Summerfall sont passés par des groupes assez divers tels que Ravi (j’adore), Cemented Minds et Swiss Corporal Search. Ce premier EP a été enregistré et produit par Julien Roger au studio l’Etourneur et sort en autoproduction.

Effectivement l’influence Blonde Redhead ressort sur certains passages et notamment sur le morceau Blurry Pictures, particulièrement sur la grande mélancolie qui se dégage de la deuxième moitié du morceau qui peut laisser aussi penser à Chokebore sur ces derniers albums, le chant se révèle d’une belle fragilité. On retrouve aussi cet aspect sur Dead End, la façon dont est posée la voix ainsi que la rythmique très fractionnée rappellent évidemment le groupe italien. La basse est très présente et souvent prédominante, c’est le cas sur le refrain de Dead End qui fait par-là penser à Slint notamment sur la fin du morceau qui part dans un voyage sonore bien épaulé par une superbe batterie. Don’t get cold me rappelle beaucoup un groupe que j’ai beaucoup écouté à une époque et qui s’appelle The Promise Ring, il y a un mélange de fragilité, de mélodies douces et d’une basse très tranchante sur ce morceau.

 

SUMMERFALL est une nouvelle excellente découverte que j’ai à cœur de vous partager. Derrière ce trop court EP de 3 titres il faudra suivre avec attention le parcours de groupe extrêmement prometteur.

 

 

J. NeWSovski

 

https://summerfall14.bandcamp.com/album/1

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samedi 28 septembre 2024

LE SKELETON BAND – Outre Rage

 


LE SKELETON BAND – Outre Rage

Ramblin Bastringue / Araki Records / Urgence Disk Records

 

Il aura fallu que Kicking Records s’occupe de leur booking pour que je découvre ce talentueux mais obscur groupe. Pourtant Outre Rage est leur sixième album… Le Skeleton Band est un groupe tellement difficile à définir, il y a tellement de choses, d’instruments, de textes, de sonorités différentes que, pour le faire rentrer dans un tiroir, il en faudrait un sur mesure et totalement atypique. Le Skeleton Band est réellement un groupe à part, tellement intéressant à découvrir. Je ne sais pas si, sur la durée, je continuerais à écouter l’album régulièrement mais actuellement il titille ma curiosité et me pousse à revenir dessus fréquemment.

Les montpelliérains ouvrent cet album de sept titres par Après L’orage, un morceau dans un univers post-rock qui joue sur l’intensité et les émotions avec notamment la contrebasse et le violon. Ceux qui n’ont jamais entendu ce style chanté en français passeront peut-être vite leur tour mais ce serait une grave erreur car rapidement enchaîne Les oiseaux tombent qui amène une noirceur que contraste l’harmonie des deux chants, très poétiques. Le morceau est long et hypnotique s’apparentant à une folk très gothique. Cette noirceur est aussi présente sur Nos Morts, lent et langoureux tandis que Aici Jai nous emmène loin avec la magnifique voix de Marion. Le skeleton Band arrive à maintenir une haute intensité avec l’apport de sons inédits dans ce style comme le final au violon sur Horde d’émois

Dans un registre plus léger, Concrete Lake amène de la fraîcheur sur une rythmique plus exotique et lumineuse me rappelant les très vieux morceaux d’Ez3kiel.

 

On notera que l’album a été enregistré à l’Apiary Studio par Amaury Sauvé, incontournable de la scène indé bien sombre (Birds In Row, Like Wires…) et puis mixé au Deviant Lab par Thibault Chaumont (Igorr, we left in june…)

 

Difficilement classable, Le Skeleton Band est un groupe à part qui ravira ceux qui sont toujours en recherche de nouveaux sons et d’originalité. Ce sixième album est sur ces aspects totalement remarquable.

 

J. NeWSovski

 

 

https://leskeletonband.bandcamp.com/album/outre-rage

https://www.facebook.com/weareleskeletonband



lundi 23 septembre 2024

FIRST DRAFT – Declines are long gone [EP]

 


FIRST DRAFT – Declines are long gone [EP]

Autoproduction 


J’ai de la fascination pour les duos surtout lorsqu’il s’agit du combo Basse / Batterie. Cela me rappelle les légendaires bordelais de Belly Button aussi étincelants sur scène que sur album. First Draft est tout aussi épatant avec Marine à la batterie mais aussi au chant façon Stefanie de Brutus et Clément se charge de la basse avec un son incroyable qui donne envie de les découvrir rapidement en live ne serait-ce que pour voir la taille de son pédalier. Le groupe est originaire de Tours et joue depuis 2016, son premier EP Irony & smiles date de 2018 tandis que celui-ci date de février 2022.

 

L’artwork est joli et signé de Lohengrin Papadato et il a été animé par Sébastien Vion lors de vidéos illustrant chaque morceau et c’est une vraie réussite. L’album a été enregistré par Fred Norguet, légende des années 90-2000 avec son implication dans la scène punkrock mélodique (Burning Heads, Seven Hate, Greedy Guts…), qui leur délivre un son irréprochable.

 

First Draft joue un subtil post-rock lumineux malgré un thème global assez sombre qui aborde les changements climatiques.

Les morceaux semblent élaborés un peu comme Beastly avec de longues séquences de jams qui ont été crées lors de sessions d’improvisation. Sur ses cinq morceaux le duo explore différents aspects de sa musique. Aussi tout commence par Declines Are Long Gone, résolument rock dans sa construction, que l’on peut maintenant (en 2024) rapprocher de Brutus, le groupe y opère une belle maîtrise de la gestion de son intensité tandis que la voix de Marine est vraiment belle, son texte est quant à lui, se veut dur et alarmant. A Chapter On Each Page commence bien plus doucement et amène avec lui des mélodies très touchantes et propose des passages d’une grande sensibilité. Cet effet est amplifié dans Times Hails No Sun qui y associe en plus une tension grandissante.

Kneel Down In Silence apporte davantage d’énergie notamment sur son refrain et ses riffs de basse accrocheurs. Obey The Rhyme, qui clôture, se veut plus doux et mélancolique avant de libérer une énergie salvatrice sur sa deuxième partie.

 

FIRST DRAFT est un groupe bluffant sur lequel il faut prendre en compte le fait que c’est un duo et qu’à la première écoute il est compliqué de s’en rendre compte. Cette information prise, First Draft apporte des mélodies puissantes et une sensibilité rare qui en fait un groupe avec une identité forte. Cet EP construit autour d’un concept est une très belle surprise qui fera chavirer de nombreux adeptes de post-rock.

J. NeWSovski

 

https://firstdraft.bandcamp.com/album/declines-are-long-gone

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https://firstdraftmusic.com/



mercredi 18 septembre 2024

WE LEFT IN JUNE – Hidden Place [EP]

 


WE LEFT IN JUNE – Hidden Place [EP]

Anti-perfect Records

We Left In June (WLIJ) est un nouveau groupe nantais formé en 2021 par d’anciens membres d’Oversmurf. Hidden Place est leur premier EP et se compose de quatre titres enregistrés par Christophe Hogommat qui a déjà bossé avec Watertank et Mad Foxes, et masterisé par Thibault Chaumont du Deviant Lab qui, lui a travaillé sur les albums de Birds In Row et It It Anita. Derrière cette froide et sommaire présentation je me dois d’annoncer aussi que WLIJ est un groupe de post-rock quasi instrumental.


Le morceau d’ouverture Ephemeral parvient très rapidement à nous plonger dans l’atmosphère du quartet avec une ambiance assez lourde et mélancolique qui baisse de rythme dès le premier tiers et où l’apparition d’un chant léger et très aérien amène une subtilité vraiment pertinente. Le morceau est long mais tellement prenant que sa durée n’impacte pas le plaisir. Spirals enchaîne et laisse quelque part penser à des groupes comme Year Of No Light voire SPAM en raison d’une rythmique très rock et d’un univers sombre. Symmetry se démarque par une durée relativement courte avec seulement trois minutes trente et commence réellement sur sa seconde moitié.  En termes de comparaison on peut aussi penser à Sigur Ros sur Mirage, très long et envoutant et ce chant haut perché. La fin est aussi brutale que ce voyage a pu être doux.


Un premier EP d’une grande qualité dans un style où il est souvent difficile de se démarquer. Je me suis fait happer par ce groupe nantais qu’il me tarde de découvrir sur scène.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/weleftinjune/

https://weleftinjune.bandcamp.com/



dimanche 15 septembre 2024

BIKINIS & ICECREAM – All and nothing (but love) [EP]

 


BIKINIS & ICECREAM – All and nothing (but love) [EP]

Autoproduction

Cela fait des années désormais que je suis Bikinis & Icecream et, comme beaucoup de groupes, il a su évoluer avec le temps. Récemment devenu quatuor avec l’arrivée de Jean à la batterie et de Sylvain à la basse, qui était déjà le bassiste en live, le groupe livre ici un nouvel EP de six titres qui est clairement dans la continuité de The Experiment. La formule tourne autour d’un pop-punk très mélodique et aérien qui s’inspire de Angels and Airwaves.

Faster démarre tranquillement et révèle un petit côté exotique et ensoleillé avant de gagner en puissance sur sa deuxième partie. L’harmonie des voix sur Time Goes By est intéressante tandis que l’intensité progressive sur Get Forward est un des meilleurs moments de l’EP.

Slow It Down est attachant sur son refrain accrocheur mais un peu trop foutraque sur les couplets avec quelques petits soucis sur les tonalités des voix. Lookback a un petit côté Nerf Herder et joue le rôle de défouloir avec une batterie plus rapide aux sonorités punkrock. Quant à All and nothing, il y a de bonnes idées notamment sur le refrain fédérateur, le morceau doit bien tourner en concert mais il se révèle tout de même un peu brouillon sur les voix et l’apport des sons électroniques, comme s’il y avait trop de choses en même temps, par contre j’aime bien les enchaînements de roulements.

 

Bikinis & Icecream poursuit son petit bonhomme de chemin avec son côté solaire et sa pop-punk aérienne. Sa musique s’affine production après production et, malgré quelques défauts, se révélant de plus en plus accrocheuse.

 

J. NeWSovski

https://bikinisandicecream.bandcamp.com/album/all-and-nothing-but-love

https://www.facebook.com/bikinis.icecream

 


mardi 10 septembre 2024

TRAILER PARK – Never Too Old To [EP]

 


TRAILER PARK – Never Too Old To [EP]

Autoproduction

 

Trailer Park est un groupe de Lyon qui existe depuis douze années. Son nouvel EP a été enregistré au Warmaudio par Alex Borel et mixé ensuite en interne par le groupe et plus précisément Phil Park. On se rappellera de Let’s talk about chicken, EP de 4 titres sorti en 2012.

Je ne sais pas si c’est volontaire mais la pochette ainsi que le nom du groupe me semblent être un gros clin d’œil à Dead Pop Club, en effet leur troisième opus s’intitulait Trailer Park et la pochette de Autopilot Off a beaucoup de points communs avec celle de Never too old to.

Mais la ressemblance se prolonge aussi sur le côté musical avec cette passion commune pour les mélodies, car tout commence avec Never Too sorte de longue intro bercée par des chœurs qui pourrait faire penser à une intro de Weezer. Ce court morceau se finit dans une ambiance sonore sombre qui fait le lien direct avec Carry Me On, le deuxième titre, qui se révèle rapide, coloré de pop et faisant la part belle aux longues mélodies. Chose marrante : on y découvre au début des extraits des Goonies. Enchaîne ensuite Imaginary Disease qui poursuit encore le concept avec des breaks intéressants et laisse entrevoir des influences du côté de The Ataris, New Found Glory voire Green Day époque Kerplunk.

On parlait précédemment de Weezer et clairement l’influence ressort de façon évidente sur One More Time, en raison des vagues au synthé mais aussi du chant qui monte comme Rivers Cuomo le fait si bien, mais dans ce style on baigne aussi sur le refrain dans l’influence Green Day et je pense rapidement à Chump sur Dookie. Tout se termine avec le morceau que je préfère Better Days sur lequel intervient Yotam Ben Horin de Useless ID, c’est d’ailleurs un featuring prestigieux. Phil Park et Yotam se sont retrouvés plusieurs fois sur la route avec aussi Mike Noegraf, une amitié est née et c’est ainsi que l’Israélien se retrouve sur l’EP de Trailer Park.

 

Trailer Park vient de sortir un EP intéressant très pop-punk ou powerpop qui, même s’il a parfois du mal à se démarquer de ses influences sur ses cinq morceaux, se révèle très plaisant et laisse entrevoir des perspectives intéressantes.

 

J. NeWSovski

 

 

https://trailerpark2.bandcamp.com/album/never-too-old-to

https://www.facebook.com/p/TRAILER-PARK-100063497682738/



jeudi 5 septembre 2024

THE PLAYMATICS – Dive In

 


THE PLAYMATICS – Dive In

Mass Prod / Dispear Records / Wrecking Crew Records / Hell Vice I Vicious / Yellow Pillow / Fetch Records

 

Voici la belle surprise de cet été, elle vient de Rennes et s’appelle The Playmatics. Ici pas de punkrock débridé à la Clavicule ni de punk mélo à la Konbinis mais plutôt un punkrock très pop qu’on appelle régulièrement BubbleRock. Le quatuor breton est mixte avec Lisa au chant accompagnée de Thomas, Seb et Fred, ils viennent de groupes comme Marty Mad Fly, Face Off, Chère Catastrophe, Navir et se sont formés en 2022.

Dive In est donc leur premier album et c’est un joli coup de maître. Dès les premières notes de Dig This, The Playmatics rappelle le début des années 90 et les groupes pop-punk comme Groovie Ghoulies avec le timbre de voix des Dance Hall Crashers et le groove des Teen Idols qui faisaient rayonner californie à travers les labels Lookout ou Honest Dons. Un véritable souffle de fraîcheur qui me fait le même effet que l’album de Johnnie Carwash. D’ailleurs certains morceaux possèdent le même ADN,  je pense notamment à des titres comme le rayonnant 23 Summer Hit ou l’énergique Sing Out Loud.

Les Rennais savent jouer vite (Nasty Nasty ; Wasted Youth) montrant une influence garage intéressante. Par ailleurs j’apprécie beaucoup la nonchalance d’Overflow qui pourrait rappeler certains morceaux de The Decline ! avec une basse joueuse qui entraine le morceau. On retrouve aussi cet esprit sur Go Girl ! et sa touche folk punk. Where the sun sets s’affirme peut-être comme le tube de l’album, très mélodique, un peu plus posé, ses riffs sont imparables.

Le son est plutôt bon même si je trouve la guitare trop en retrait sur certains passages.

 

Album coup de cœur qui amène de la lumière avec un punkrock léger, frais et acidulé. Les amateurs de Johnnie Carwash sauront apprécier !

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/theplaymatics

https://theplaymatics.bandcamp.com/album/dive-in