Le temps est venu de faire l'exercice préféré de cette fin d'année : le grand bilan ! 2019 est une année marquée par un nombre plus restreint de sorties punkrock que les précédentes ce qui rend l'exercice d'autant plus difficile. Bonne lecture et j'attends les vôtres en retour...
Chroniqueur assidu, Mr Caribou a fait le tour de ses souvenirs, de son disque dur mais aussi de sa cave pour établir le traditionnel et tant attendu bilan de l'année.
RaisedFist est un groupe singulier
au style propre qui, tout en évoluant depuis leurs débuts en 1994, a su
conserver son fil conducteur. RaisedFist est avant tout un groupe de punk-hardcore
aux influences old school façon GorillaBiscuits ou YouthOfToday
et dans la rythmique ça se ressent et le groupe aura toujours su conserver cette
caractéristique. Difficile de ne pas battre la mesure sur un morceau comme Seventh avec ses rythmes saccadés bien
épaulés par le phrasé exceptionnel d’Alle.
J’avais déjà
trouvé très bon Fromthenorth, sorti il y a quatre ans et je suis encore
sous le charme d’Anthems même si je lui
trouve des défauts majeurs. Ce qui me chagrine c’est le côté mélodique qu’apporte
le second chant qui a le don de me refroidir et m’apparaît comme totalement
décalé par rapport à l’énergie diffusée par le groupe. L’énergique et rock’nroll
Shadows se finit donc tristement, Seventh se prend aussi un coup de mou en
plein milieu. On parle de hardcore moderne mais je ne suis pas fan de ce côté.
Cependant j’adore
le groupe quand il évolue dans sa zone comme sur le gros départ avec Venomous qui fait étalage de beaucoup de puissance
tout en rappelant quelques vieux titres, ici les passages en chant mélodique
passent relativement bien ce qui est plutôt une bonne chose.
Le dernier
morceau UnsinkableII en mid tempo me laisse un peu perplexe
je n’aime pas son intro mais j’aime beaucoup son évolution et notamment le
chant de Alle sur cette rythmique. Il fait suite au brutal Unsinkable
qui terminait Fromthenorth qui n’avait rien à voir.
N’en
déplaise aux détracteurs RaisedFist n’a rien à prouver à personne et
aime se faire plaisir. On pourra finir par cette citation issue de Murder : « We are Raised Fist and
this how it is ! »
De façon
surprenante c’est sur un EP que Charly Fiasco fait son retour, après leur superbe album Chroniques
d’un temps détourné sorti il y a un peu plus de 3 ans.
Mais ces six
titres nous raccrochent avec ce sympathique groupe toulousain qui maîtrise
toujours aussi bien son punkrock.
Rienest un disque aux textes affutés et tellement dans l’air
du temps, les paroles inspirent et rappellent leurs potes de Justine ou GuerillaPoubelle,
aussi un titre comme Ambroise
révèle le coté social du groupe avant que Rallumerl’incendie n’enflamme le tout par ces
textes aiguisés et devienne une véritable bande son des manifs de fin d’année. CharlyFiasco est un
groupe qui s’engage et qui a des choses à dire. Et j’aime bien la façon dont le
groupe le fait avec de belles mélodies, un rythme assez posé qui met bien en
avant les textes. A ce titre j’aime beaucoup Sang
d’encre et son refrain : « Redessine le monde, on a
jeté le brouillon / Au plus profond de la tombe, je taillerai les crayons ».
Et les textes de Rallumer l’incendie auraient-ils
été aussi pertinents si le rythme n’avait pas été aussi lent ? De la même manière le côté anticapitaliste de En Rose est mis en avant par la musique et
les chœurs.
Toujours
vivant CharlyFiasco est encore plus pertinent bien remonté par le contexte
social actuel dont il s’inspire. Un superbe EP.