Le retour improbable des allemands
qui ont eu leur heure de gloire dans les années 90. Not Available, est un groupe méconnu qui a sorti plusieurs albums
sur le mythique label Lost & Found.
Sans jamais vraiment obtenir une notoriété que bien des congénères suédois parfois moins doués ont pu avoir, les
allemands ont tout de même sorti un petit paquet d’album dont les très bons Resistance is futile et Fezzo.
Le retour de Not Available rime aussi avec des pochettes d’une laideur sans
pareils et il faut bien l’avouer, dans ce registre, le groupe a su faire preuve
d’une belle régularité.
Que donne donc Not Available en 2014 ? Sur certains morceaux, je retrouve ce
qui me plaisait dans le groupe il y a 15 ans c’est le cas de Raise your voice ou I
don’t believe you. Des mélodies bien senties, un rythme soutenu,
une voix particulière. Mais après c’est vrai que ce style a pris de l’âge. Le
son est plus rude, plus brut actuellement. De nombreux morceaux sont passables We won’t let you down et Mean machine par exemple, les mélodies
sont poussées, trop. Il y a 15 titres au total, et sur la longueur cet album
devient vite ennuyeux et artificiel.
Le choix d’un EP avec seulement les
titres les plus efficaces aurait certainement été une idée plus lumineuse.
Tagada Jones fête ses 20 ans cette année et compte bien les fêter.
Cet album, le 7ème, regroupe pas moins de 20 titres, des featurings
à la pelle et 2 reprises.
J’ai un peu délaissé le groupe
après le duo Manipulé et l’envers du décor que je
considère comme deux très bons albums dans un style punk hardcore original avec
l’arrivée de machines. Gus, le deuxième chanteur et également responsable des
samples, est parti à ce moment-là et j’ai trouvé le groupe bien moins original,
trop linéaire voire même un peu trop plat parfois.
Dissident, qui est sorti il y a un mois, envoie quelques
bombes, placées en début d’album De l’amour et du
sang, plutôt sympa avec un texte qui retrace une chronologie qui
s’écoute parfaitement. Les titres s’enchaînent
Instinct Sauvage,Le chaos
dans LE style Tagada avec un
punkrock vindicatif et nerveux qui s’appuie sur un mur de guitares, une voix
mise en avant et des textes. Évidemment les textes sont des éléments importants
dans le groupe, je crois l’avoir déjà dit dans la chronique du précédent album
que je les trouvais parfois un peu trop démagos, je réitère même si je vais
mesurer tout de même mes propos, les thèmes sont, sur certains titres, assez
simples je pense à Tout casser ou Tous unis. Ce dernier titre qui reprend un
thème universel que n’importe quel groupe de HxC a déjà repris et que Tagada a
déjà du certainement exploiter 3 ou 4 fois… Vendetta
semble plus sincère, le message d’un père qui protège son
enfant, par contre musicalement c’est plus que moyen…
Le groupe enchaîne les clins d’œil
soit dans les textes (instinct sauvage
pour Sepultura et son refuse/ resist), soit dans la musique (karim et Juliette pour les Bérus, d’ailleurs Loran y fait un feat).
D’autre part Superpunk
envoie un message à certains blogueurs ou auditeurs (je ne sais pas vraiment)
qui critiquent le groupe. Le morceau est bien fait et intéressant par contre je
ne suis pas sûr que les 13 logos posés sur le flyer de l’album viendront
claquer la bouche des détracteurs…
Les featurings sont de bons
morceaux, notamment celui avec Reuno
de Lofofora, celui avec StephBurriez de Loudblast ansi
que celui avec Poun de Black Bomb A, je suis, par contre, nettement
moins fan de dernier rendez-vous avec le
gars de Tryo.
Je trouve aussi dommage la
pochette, Tagada nous avait habitués sur ses derniers opus à nous produire de
très jolis dessins soignés. Cette photo est certes efficace mais bon… elle ne vaut
pas le joli serpent qui est présent sur
le livret intérieur et au dos du digipack.
Idem je trouve moyen le logo sur la
pochette : producteur
100% indépendant. Alors je ne connais pas beaucoup de groupes dans
ce style là qui ne sont pas indés, et honnêtement ceux qui écoutent ce style le
savent déjà. Coller un tel sticker vient certainement du label, certes, mais ce
n’est pas l’idée la plus lumineuse qu’ils aient eue. Sa présence vient juste
apporter un peu de trouble.
Bref c’est un album qui reprend un peu du poil de la bête dans la
discographie des Rennais. Il y a de bons morceaux qui se révèleront encore
meilleurs sur scène, là où le groupe est vraiment le plus fort. 20 titres c’est
un peu long et l’album aurait gagné en efficacité sans certains morceaux.
Comeback Kid est devenu un groupe à part, tout simplement parce qu’après
2 très bons albums, le chanteur est parti. Dans ce style de musique il est
clair que l’identité d’un groupe passe aussi par la voix et que l’on reconnaît
souvent un groupe HxC d’un autre quand arrive le chant. Les candiens de
Winnipeg (tout comme Propagandhi)
ont donc décidé il y a quelques années de se séparer de leur chanteur et c’est
le guitariste, Andrew Neufeld, qui,
un peu au pied levé, s’est collé au micro.
Broadcasting, l’album qui a suivi ce changement était un
très bon album et, hélas je suis passé à coté du suivant Symptoms
and cures. Die Knowing arrive donc à une période où Comeback Kid fait partie de ces
groupes qui ont pignon sur rue et qui
sont influents sur la scène. Die Knowing
est un opus rudement efficace et la grande différence avec ses prédécesseurs
tient dans la lourdeur du son. Le premier titre qui donne son nom à la galette
donne le ton de l’album : puissant, rapide et lourd. Et les premiers
titres enchaînent sur le même rythme : Wasted
Arrows, Losing Sleep…
Et il faut attendre Should Know Better pour
avoir quelque chose de plus mélodique à la Broadcasting.
Et à partir de Somewhere in this miserable,
le groupe repart sur des contrées qu’on leur connait mieux à savoir un hardcore teinté de punk, oldschool.
Ils offrent même un titre en mid tempo avec Unconditional,
qui se révèle très plaisant. Un album en deux parties qui se cale peut être sur
le format vinyle avec une face rude et une face oldschool.
J'aime bien aussi la pochette qui me fait penser au docteur Manhattan des Watchmen
Die Knowing est donc un bon album, certainement le plus
puissant des canadiens. Il laisse entrevoir des performances en live qui seront
de haute volée (au Hellfest cet été par exemple). Alors certes il n’est pas
original et ne renouvèlera certainement pas le genre mais c’est un très bon
moment de hardcore.
On avait pu découvrir Interior Queer fin 2012 avec une petite
interview et un morceau sur la somptueuse compilation Quihabet aures audiendi, audiat !du fanzine que vous lisez actuellement.
Mais je tiens tout de même à re-présenter Interior
Queer.
Dans un premier temps le nom du
groupe est, je trouve, excellent, il met en avant l’humour du trio et permet
ensuite une déclinaison importante du concept. La pochette de ce premier opus
éponyme en est une belle démonstration.
La qualité d’interior Queer vient de la qualité de ses musiciens qui ne sont
pas les premiers venus non plus. Bruno
(guitare + chant) officie, ou officiait (je ne sais pas où en est vraiment le
groupe) dans RAVI, Nono (batterie) qui était derrière les
fûts dans Jetsex est une machine à
frapper capable de jouer à plus de 4grs et proche du coma éthylique (cf le
concert avec Jetsex en Vendée il y a 5 ans…) et Jimmy à la basse qui a joué ou joue dans un nombre incroyable de
groupes, on citera Jetsex,Maladroit, Crossing The Rubicon. Et puis pour l’album, Pat, qui faisait la gratte avant l’album, a enregistré ses parties
et à quitté le groupe. On se souvient de lui pour ses séances d’exhibitionnisme
dans Jetsex, mais aussi pour les Cavaliers, Four Slicks, Hellmotel…
Interior Queer envoie donc 12 morceaux avec ce premier album qui ne
sortira qu’en vinyle et numérique, chose qui me paraît tellement évidente à l’heure
actuelle. Le désormais trio envoie un punkrock mélangeant plusieurs influences
que ce soit du garage ou des choses plus old school. So
Much Fun renvoie très rapidement vers des groupes de la trempe
de Minor Threat avec un débit ultra
rapide et une rythmique effrénée.
Le groupe se rapproche aussi des
influences de RAVI notamment sur des
titres comme Tourettes ou Lubrificator qui font la part belle aux
mélodies.
Et puis c’était peut être la touche
de Pat mais certains passages sont clairement marqués par sa « patte »,
Masked Bomb et son coté surf ou le solo
sur Hipster Avoiders, reste à espérer que le
groupe saura garder cette fraicheur et cette originalité sans lui.
A noter que l’album a été
enregistré en deux fois avec pas loin d’une année séparant les deux
enregistrements.
Alors oui c’est un très bon album mais Interior Queer ne connaîtra
jamais qu’une notoriété relative. Cependant il aura le mérite de me rappeler
que le punkrock est un défouloir sans prise de tête, qui s’écoute à fond, et se
vit dans les minuscules salles qui peuplent les souterrains des villes et pour
ça je ne peux qu’être admiratif de ce genre de groupes, les féliciter pour le
plaisir qu’ils distribuent.