mardi 11 février 2025

BERMUD – Oceans on the moon

 


BERMUD – Oceans on the moon

We’re not alone music

 

J’ai découvert Bermud sur scène, il y a 3 ans au Héron Carré à Angers, le groupe faisait la première partie de Tiny Voices et No Trigger. Et dans l’explosion d’énergie et de saturations punk de la soirée la jeune formation est venue amener une fraîcheur estivale très poétique. Quelques mois après sortait son premier album/EP, Chetter Humin et j’ai vraiment été sensible et réceptif à son grunge shoegaze très planant. BERMUD c’est le projet d’Elliot, jadis dans Jumaï, bien connu sur Angers, qui écrit et compose tout et pour ce projet il s’est bien entouré avec d’anciens Wild Fox.

L’année dernière, on avait eu le droit à un léger aperçu des nouveaux titres lors de la session unplugged du groupe, un exercice compliqué mais totalement réussi. J’espère d’ailleurs que cet enregistrement live sortira un jour.

Oceans on the moon annonce une série de virages. Tout d’abord Elliot a créé son propre label We’re not alone music pour pouvoir diffuser sa musique et ça, c’est un sacré pas en avant (Chetter Hummin était sorti sur le label tourangeau Reverse Tape). Ensuite, le second est que le son de Bermud a évolué vers quelque chose de plus complexe et brut malgré le fait que certains morceaux étaient déjà écrits à l’époque de Chetter Humin.  La douceur introductive de Lullaby semble d’ailleurs un lien entre les deux productions, puis la chanson monte en puissance avec de gros riffs de guitares et c’est quelque chose d’assez nouveau je trouve chez le groupe angevin. 6 Miles rappelle cette délicatesse déjà présente aussi sur le premier opus, le morceau étire ses mélodies aériennes bien aidé par la très jolie voix d’Elliot. Et dans le registre des très beaux morceaux Fallen Moon est certainement le tube de cet album. D’abord par sa rythmique, puis ses mélodies et ensuite l’appui des chœurs d’Océane qui forment une belle harmonie. Le refrain est superbe et plein de sensibilité. Les sonorités et effets amènent une belle atmosphère. J’aime aussi beaucoup Call Out, envoutante et pleine de vibrations intéressantes. On ne peut qu’être pris aussi dans le tourbillon de Ghost Cry, plus nerveux avec une basse qui dirige le morceau, des guitares très aériennes et à nouveau ce rapport à la lune (Stuck in the darkness of a bad dream like oceans on the moon) après Fallen Moon. Wherever it’s brightest est à nouveau un morceau très mélodique dont les chœurs viennent apporter une belle sensibilité.

Striken se révèle le titre le plus énervé, bien plus grunge dans son traitement avec un défouloir noise sur sa fin rappelant Dinosaur Jr. Il marque aussi la différence avec le premier opus. Ignorance mélange encore douceur pop, passages aériens et saturations de guitares, je suis moins fan de ce morceau ainsi que de Anyway qui enchaîne, peut-être parce que la recette est très proche mais il pose tout de même un refrain bien accrocheur.

 

BERMUD évolue donc apportant davantage de saturation et d’énergie dans ses nouveaux morceaux. Mais le côté mélodique, mélancolique même, est toujours très présent avec un chant d’une belle douceur et d’une belle sensibilité. Une deuxième production très réussie !

 

J. NeWSovski

https://bermud.bandcamp.com/album/oceans-on-the-moon

https://www.facebook.com/BERMUDDD



vendredi 7 février 2025

The CARP - Knock Your Block Off

 


The CARP - Knock Your Block Off

Total Punk Records


Les traditionnels bilans de fin d'année sont souvent l'occasion de découvrir de belles pépites passées en dehors de nos radars. Et si les sorties musicales ne manquent pas en ce début d'année 2025, il serait dommage de ne pas évoquer certains "oubliés" de l'année écoulée. The CARP, combo de Cleveland dont on ne connait pas grand-chose, fait partie de cette catégorie. Le trio a sorti il y a quelques semaines un excellent album "Knock Your Block Off" sorti sur le label Total Punk Records qui contient dans son catalogue l'artiste ALIEN NOSEJOB.

 

Ce premier album des Américains s'inscrit dans la pure tradition du punk. Marqué par le son de la fin des années 70, the CARP nous livre un savant mélange de DEVO et des BUZZCOCKS. Débutant dans une ambiance de pub avec un chant a cappella qui sent bon la bière, la machine de guerre the CARP se met vite en action sur "Dump the Bosses Off Your Back". La batterie rapide et la guitare robotique se marient à merveille avec une voix qui ne choisit pas vraiment entre chant et spoken words. "Toxic Peace" et son refrain scandé est immédiatement accrocheur. Le timbre du chanteur évoque un peu ici le phrasé de Fred Schneider, leader des B-52's. Le son se fait encore plus brut et minimaliste sur l'expéditif "Will You Be The Freak" dont le rythme ne cesse d'accélérer à mesure que le morceau avance. Le groupe de Cleveland n'y va pas par quatre chemins. L'album ne contient d'ailleurs que 10 titres pour une durée totale qui ne dépasse pas les 20 minutes. La grosse basse et les riffs percutants font leur petit effet sur "Fairview Park Skins". Les trois énergumènes sont toujours aussi pressés sur "The Old Ways" et "Oh No", morceaux qui donnent immédiatement envie de pogoter. La rythmique métronomique et le son plus heavy de "Curt Ups" laissent place ensuite à des sonorités plus surf et à un solo chaotique. Plus calme et nonchalant, "Milk in the Cemetary" fait clairement penser à l'indie-rock/punk-rock des New-Yorkais de PARQUETS COURTS. Après une dernière saillie punk "Everyone I Know is a Snitch", les explosifs the CARP conclut ce premier album par un titre plus étrange et décalé. Reposant sur une répétition de riffs, une boucle de basse et un spoken words noyé dans la réverb', "Folly" est clairement le titre le plus expérimental. Peut-être une piste sur l'orientation musicale du groupe ? Toujours est-il que the CARP a pour l'instant parfaitement ravivé la flamme punk 70's sur un premier album court mais terriblement efficace.

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Cut Ups

 

https://totalpunkrecords.bandcamp.com/album/knock-your-block-off-2


lundi 3 février 2025

WALNUT GROVE DC – Deeper

 


WALNUT GROVE DC – Deeper

Asso Distict Prod


Le quatuor de La Rochelle, fondé en 2010, est bien connu des Rêveries car y officiait Fabrice, Fontenaysien aussi, qui jouait auparavant aussi dans Mobütu. Ce dernier a quitté le groupe il y a quelques mois passant le relais à Alexandre. Deeper est le 3ème album après Roskov (2018) et l’éponyme (2014), il a été enregistré au Black Box à Segré, près d’Angers là où sont passés un paquet de bons groupes (Lysistrata, Chokebore, Pogo Car Crash Control, les Thugs…). L’artwork a été réalisé par Stan W Decker dans un style rappelant Peaky Blinders, le premier Decline! et l’époque de la prohibition, que je trouve très réussi.

 

Walnut Grove DC n’est pas le genre de groupe qui pose vingt morceaux par album, Deeper ne déroge pas à la règle avec sept titres pour 28 minutes. Le son est lourd et rappelle une pointure française du calibre de Mudweiser, le style est proche d’ailleurs : du stoner lourd avec des sonorités Motörhead. 50 foot woman, dont le nom rappelle un vieux film des années 50, démarre sur une approche très rock façon Lemmy justement, et c’est le son à fond que ce morceau s’apprécie pleinement. Un côté que l’on retrouve sur Room 330, très rapide et débridé. Le côté stoner est davantage présent sur Never Break, une chanson plus lente, plus posée malgré la chappe de guitares et sur Turn Around et ses boucles puissantes.


Walnut s’amuse avec les ambiances et je ressors trois morceaux :Mint Julep tout d’abord, qui est lent et lourd, vraiment entraînant donc bien écrit, avec une bonne guitare, le chant y est moins bon mais le morceau est vraiment sympa. Ensuite il y a Tumble Weed, encore plus lent avec des faux airs post-rock qui permet de se mettre dans l’esprit du dernier morceau qui est juste superbe : No More. Long de 6 minutes et 30 secondes, il amène une touche très aérienne, une nouvelle fois vers des tendances post-rock ou post métal. Les mélodies sont très belles avec une grosse basse donnant le tempo et les arrangements plutôt bien sentis sur la deuxième partie donnent une vraie profondeur à ce titre qui, à lui seul, vaut l’acquisition de cet album.


Avec le recul, je réalise que le chant qui me paraissait souvent trop monotone et répétitif sur les précédentes productions s’est un peu estompé. C’est un des points négatifs des Walnut mais je le ressens moins sur ce nouvel album.

 

Alternant gros rock et stoner tout en amenant une touche aérienne mais musclée Walnut Grove Dc vient de signer un album aussi surprenant qu’intéressant.

 

J. NeWSovski

 

 

https://walnutgrovedc1.bandcamp.com/music

https://www.facebook.com/walnutgrovedc/