mardi 19 février 2019

Interview - Bruno de Moving The Mess



Sans vouloir être trop indiscret mais qu’est-ce qui t’a amené sur Berlin ?

Je ne vais pas tout expliquer parce que ça pourrait prendre des pages mais en gros l’amour.
Ca a été un choix difficile à faire et qui m’a mis du temps à réaliser parce que je ne voulais pas quitter RAVI. Je savais que si je partais ça serai la fin. Perdre un taf ou des potes ça c’est pas grave, des potes ça reste toujours des potes et un taf on en trouve toujours un plus ou moins cool. Mais un groupe sur lequel t’es depuis 10 ans c’est chaud. Et puis il y avait aussi Death Mercedes et Interior Queer et Serendhi Pity
J’ai finalement pris la décision et me suis cassé après la tournée en Russie avec Death Mercedes où on avait décidé d’en finir aussi.


Comment ça se passe pour trouver un groupe quand on débarque dans une capitale étrangère ?

C’est super chiant. Je connaissais quasi personne en arrivant et la scène punk berlinoise par rapport à Paris est super chelou. A Paris, tu vas aux concerts, tu y rencontres toujours plus ou moins les mêmes gens, ce qui fait qu’à la fin tout le monde se connaît et c’est la teuf. En arrivant à Paris, j’ai rencontré assez de monde rapidement juste grâce aux concerts. A Berlin les allemands sont assez fermés, parlent à personne et se barrent direct dès la dernière note du groupe. Bref j’ai répondu à des annonces, me suis retrouvé dans des répètes horribles, avec des zicos assez nazes et ça m’a pas mal déprimé quand je suis arrivé ici.

Avec MTM, j’ai juste envoyé un mail en disant “I could sing in your band” avec les liens de mes groupes. C’est arrivé dans leur spam, ils m’ont contacté 2 semaines après, j’ai fait une répète avec eux et c’était tipar !

Je peux rajouter que la première répète était assez chelou, j’avais pas trop aimé leurs morceaux mais ils jouaient plutôt bien et le style était assez proche de RAVI. Le batteur me donnait des idées de merde sur comment chanter et il aimait pas quand je braillais trop (on a changé de batteur depuis). L’idée de me retrouver juste au chant dans un groupe pas trop vénère m’emballait pas des masses non plus, mais ça me permettait de plus me concentrer sur le chant et j’ai pas mal progressé du coup.
Après on s’est bien entendu, on a fait des teufs ensemble c’était cool et c’est devenu officiel après un mois ! Bim I’ve got a punk band in fucking Berlin !




Moving The Mess a des faux airs de RAVI, comment as-tu exporté cet esprit sachant que les groupes précédents des autres musiciens sonnaient différemment ?

Tout ça vient naturellement lors des compos en répète. Ils voient bien la gueule que je fais ou que j’ai zéro idée quand ils me sortent un morceau à la LagWagon ou autre 90s que j’aime pas. On passe du temps ensemble, on se fait écouter des trucs, on chichine pas en répète si on trouve un truc a chier ça vire direct.

Est-ce que les réseaux en Allemagne ressemblent à ceux en France (salle, café-concerts…) ?

Oui à ce niveau là c’est un peu kif-kif mais y a quand même des différences. Les SMAC ça n’existent pas en Allemagne mais ils se rattrapent avec des tonnes de squats et de lieux autogérés. Les concerts se font par bookers généralisés à Berlin. A Paris c’est plutôt des passionnés qui organisent leurs kiffs sans faire trop de biz (je suis parti en 2012 rappel…). A Berlin vu que les concerts sont gérés par des booking agency, les prix des concerts flambent. Ca m’avait fait bizarre de payer 26 euros pour Tigers Jaw alors qu’à Paris la même année c’était 8. Mais bon la bière reste pas chère en Allemagne donc si tu vas à un concert te mettre la race ça te reviendra au même prix qu’à Panam.


Vous tournez j’imagine du coup pas mal en Allemagne ?

Nan carrément pas, on a tous un taf et Alex le gratteux est prof et le bassiste un taf avec des horaires à la con, du coup emploi du temps de taf de merde, on tournera jamais pense… Pour l’instant on a fait que des concerts à Berlin (dans des salles cool quand même !).




De quelle façon sort l’album, je n’ai pas vu de label rattaché, cela veut dire que vous faîtes tout vous-même ?

On a tout fait nous même oui, on a envyé à des labels et on nous a souvent dit “ah ouais vous avez que 300 like FB, on aurait bien sorti votre skeud mais c’est mort en dessous de 700 likes on prend pas” LOL mais bon….et puis on s’y est pris à la bourre à fond, on avait la release party de calée et fallait que le skeud parte au pressage rapidement. Deux semaines après avoir envoyé les mails aux labels on a décidé de le sortir nous même.

Quels thèmes abordes-tu à travers tes textes ?

Le titre qui ouvre l’album « party remote control » parle du fait de vieillir et de trouver d’autres centres d’intérêts dans la vie que de se cramer la gueule. Mais qu’en fin de compte la crame revient toujours.
« French Moon German Sun » est un délire parce que la lune Allemande c’est un mec et du coup le soleil Allemand bah c’est une meuf alors que c’est l’inverse en France. J’en ai déduit que l’amour entre la lune française et le soleil allemand et bien Frigide Barjot elle est pas trop pour et ça je comprendrai jamais.
« Freaky » ça parle des embrouilles qu’on a dans le groupe et clin d’œil pourri a SAMIAM: « I am freaking you out »
« Into The Never » parle que se suicider c’est nul. Mais trop nul quoi après t’es mort et voila c’est la fin. 2017 a été forte en suicide et j’ai toujours trouvé l’acte égoïste et lâche.
L’être humain est fait pour toujours retomber sur ses pieds et il y a un jour où la vie redeviendra tellement cool que ça vaut le coup de vivre dans la maussaderie un temps.
«Miles Away » est un texte sur l’attitude de merde de beaucoup de connards par rapport aux refugiés.

L’artwork est très graphique c’est toi qui en es à l’origine ?

Non c’est Christopher le batteur. Il est graphique designeur. Il a fait ça, on a pas eu le choix, c’était cool mais pas ouf. Après coup ça pourrait être une pochette de techno ou de prog rock ou de minimal ambient… Bref il nous a brouillé l’écoute et on était speed pour sortir le skeud.



Comment c’est un concert de Moving The Mess ?

C’est plutôt cool. On a un set assez court et efficace et vu que je joue pas de gratte je peux me rouler par terre sauter partout et boire plein de bière avant le concert. Maintenant j’apprécie les morceaux donc je les assume sur scène.

Les premiers concerts j’étais pas encore sûr, j’aimais pas tous les morceaux ce qui me rendait assez incertain et du coup c’était nul. Je pense qu’il faut juste assumer et kiffer ta musique et les concerts seront cool.

Si tu devais, en quelques mots décrire les aventures avec tes groupes précédents ça donnerait quoi pour Ravi ? Pour Interiror Queer ? Et Death Mercedes ?

Ravi : premier amour de jeunesse inoubliable et inégalable.
Interior Queer : jouer le même morceau 17 fois ne sera jamais le même.
Death Mercedes : Crame Amour Drogue Décadence et perte de beaucoup de points de vie.


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