dimanche 12 juin 2016

Live Report - Festival This is not a love song 2016 - Nîmes

Compte-rendu de la soirée du dimanche 5 juin 2016


4ème édition de l'excellent festival nimois à la pointe du rock indépendant au sens large, du punk rock le plus dur à l'électro-pop la plus légère. Un savant mélange d'artistes confirmés, de vétérans alertes et de jeunes pousses qui promettent. 


Dans un cadre bigarré, parfaitement mis en scène par Paloma, la salle rock de la cité gardoise et sous un soleil de plomb, les hostilités débutent dès le milieu de l'après-midi. 4 scènes composent le site : le club, la grande salle, une petite scène extérieure et la scène principale toujours en extérieure. 

Un bémol sur l'organisation du festival : un line-up qui laisse à désirer, trop de chevauchements d'horaires et de groupes jouant simultanément sur plusieurs scènes, il faut se démultiplier...




- Les Marseillais de QUETZAL SNAKES ouvrent le bal, en plein cagnard, et nous livrent un bon set, du garage psyché bien maitrisé, bref, à 1 000 lieux des clichés qui foisonnent sur Marseille...Un groupe à surveiller de près.





- Direction le club pour assister au début du concert des quatre filles de Memphis, NOTS. Du garage punk très académique, sans doute trop classique pour retenir l'attention malgré une belle débauche d'énergie.



- Changement de registre avec Robert Forster, co-fondateur des légendaires GO-BETWEENS, le quinquagénaire est arrivé in extremis à Paloma (problème de train entre Barcelone et Nimes) pour entamer son concert dans la grande salle. A l'image du bonhomme, élégant et courtois, l'Australien parfaitement entouré donne un concert classique mais classieux.


- Apprécié par la critique sur son nouvel album sorti en début d'année 'Pool", PORCHES fait plutôt dans l'électro-pop faisant la part belle aux synthétiseurs et aux mélodies fraiches et dansantes. Le projet est avant tout celui d'un seul homme, Aaron Maine. Un concert agréable des Américains dont on pourrait reprocher d'avoir trop biberonné le son eighties :



- Retour en plein soleil pour changer radicalement de style musical (c'est tout l'intérêt du festival et d'une programmation hétérogène) avec le furieux trio canadien METZ. Un groupe signé chez Sub Pop qui mélange hardcore, punk, grunge et noise...Une sorte de Jesus Lizard et de Mudhoney, c'est sauvage, efficace, avec une pointe de mélodie pour faire passer la pilule. Du bon boulot.


- Groupe disparu des radars depuis belle lurette, DRIVE LIKE JEHU avait publié un album marquant en 1994, "Yank Crime". Les Américains de San Diego sont dans la mouvance post-hardcore / post-punk estampillé années 90's. Un des guitaristes est membre notamment des ROCKET FROM THE CRYPT. Si le deuxième morceau rappelle le meilleur de SLINT avec sa lente montée, le concert ennuie rapidement, du punk trop progressif...


- Impossible de rentrer dans le club bondé pour UNSANE, groupe pourtant largement cité sur ce blog. Une petite d'1/2 heure avec le beau gosse LUKE WINSLOW-KING pour l'instant sudiste du festival. De la country, du blues, du jazz venant de la Nouvelle-Orléans. Pas désagréable mais bien trop conventionnel pour marquer les esprits.


- Un des grands moments de la soirée sur la grande scène, avec le très efficace set des New-Yorkais d'adoption de PARQUET COURTS dont le dernier album "Human Performance" a été chroniqué il y a quelques mois sur ce site. Le quator dénué de tout charisme, à la coolitude bien assumée, a parfaitement digéré ses influences : VELVET UNDERGROUND, PAVEMENT, STROKES...Les morceaux variés s'enchainent à merveille, un excellent moment.



- Rapide passage dans la grande salle pour assister au retour de TORTOISE, un des fleurons du post-rock, mélangeant jazz et expérimentation. C'est assez virtuose, assez planant...Difficile cependant de s'immerger totalement dans cette musique savante en si peu de temps.

- Grand écart musical, après la tortue géante, l'heure est au déluge sonore, à la furie des gamins de Girl Band. Une belle surprise, les Irlandais ont fait forte impression avec leur post-punk convulsif, grosse basse métronomique, une voix braillante d'un chanteur blondinet un peu tête-à-claque, son de guitare venu d'ailleurs. Un concert tendu mais passionnant d'un jeune groupe à suivre de près.



- Roi de la dream pop, le duo de Baltimore BEACH HOUSE arrive à point nommé pour calmer le jeu. Reposant sur des nappes de clavier planantes, BEACH HOUSE reste avant tout marqué par la voix envoutante de Victoria Legrand. Le groupe est devenu un poids lourd du genre avec une solide discographie. Une partie du public reste indifférente et préfère jeter son dévolu sur les cultissimes SHELLAC. Malgré un son pas toujours à la hauteur en début de set, le concert de BEACH HOUSE est de très bonne facture.


- Pour finir en beauté, quoi de mieux qu'une heure d'un groupe mythique, Shellac. Le groupe de Steve Albini, producteur d'"In Utero" de NIRVANA, de "Surfer Rosa" des PIXIES ou des frenchies SLOY, est le maître du noise rock et des déflagrations soniques. Avec ce militantisme et son indépendance qui en font sa marque de fabrique. Le son du groupe n'a pas changé pour notre plus grand bonheur. Steve et sa bande ont scotché le public resté nombreux pour l'ultime set du soir. Un son de guitare toujours aussi tranchant, des changements de rythmes inventifs, un son métallique toujours aussi tendu, un chant le plus souvent éructé. Une excellente performance qui clôture un festival de haut niveau. Il est temps d'aller se coucher, nos tympans n'ont pas été ménagés, pour notre plus grand plaisir. On attend avec impatience les premiers noms pour l'édition prochaine.





Mr Caribou

Photos par Prune Phi : https://www.facebook.com/prune.phi

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