GIRL BAND
- the Talkies
Rough
Trade
9 sur 10
Découverts
il y a quelques années au cours d'un festival, les bruyants GIRL BAND m'avaient
fait forte impression avec un set tendu et sans concession. L'écoute de leur
premier album "Holding Hand with Jamie" m'avait
convaincu de suivre au plus près ces quatre jeunes Irlandais. Mais les troubles
mentaux du charismatique chanteur Dara Kiely
avaient mis la carrière du groupe entre parenthèses. La sortie du second album "The
Talkies" constitue donc une réelle surprise. Et force
est de constater que GIRL BAND
reste un des beaux fleurons du noise rock expérimental.
L'introduction
de l'album "Prolix" est inquiétante
et s'apparente à une crise d'angoisse avec une respiration accélérée en toile
de fond. Puis, le son de GIRL BAND
se met en place avec l'explosif "Going
Norway" : nombreuses couches sonores,
rythmiques sauvages et métronomiques, guitares tranchantes et hurlements du
chanteur. Peut-être l'un des morceaux les plus mélodiques pour un album qui ne
l'est pas vraiment. GIRL BAND préférant
jouer sur la répétition, la déstructuration et les sons dissonants. Les
Irlandais adoptent parfois des sonorités plus industrielles, voire technoïdes
sur "Shoulderblades" (quelle
batterie martiale !) et "Prefab
Castle". La musique de GIRL BAND
n'est pas de tout repos, y compris sur la ballade "Couch
Combover" sur laquelle Dara Kiely
finit par s'époumoner dans la deuxième partie du morceau. L'ambiance reste
oppressante sur des titres chaotiques et déjantés comme "Aibophobia", "Caveat" et "Amydala"
au chant éructé.
Peu conventionnelle, la musique de GIRL BAND
n'est pas à mettre entre toutes les oreilles mais ravira les allergiques aux
mélodies. Plus orageux que lumineux, ce deuxième album des Dublinois est une
réussite dont il faudra multiplier les écoutes pour en apprécier sa richesse.
Mr Caribou
Morceau préféré : Going Norway