lundi 26 août 2024

TALES FROM THE PIT

 


Dix années séparent Tales From The Pit de Go Ahead, Make My Day, Punk !
Entre temps de nombreuses playlist saisonnières sont apparues mais l'envie de refaire une compile avec mes coups de cœur est revenue !
Le thème est axé sur les contes de la cryptes. Artwork par Vinz Undergraph. Elle est disponible en cd avec les 30 premiers exemplaires du fanzine papier dont la sortie est prévue cette semaine.






Plus d'informations sur les groupes présents et les morceaux dans le livret dont le lien est présent ci-dessous.


mercredi 21 août 2024

PENICHE - Triplé

 


PENICHE - Triplé

Floral Records - Luik Music

Après deux EP prometteurs, PENICHE, le pêchu trio basé sur Angers, se lance dans la grande aventure du LP avec le bien nommé "Triplé". Toujours fidèle à sa formule 100% instrumentale, PENICHE mélange à merveille math-rock, post-rock ou encore envolées noise. Embarquer avec PENICHE ce n'est clairement pas s'adonner au slow tourisme fluvial. Bien au contraire, les trois compères foncent souvent à la vitesse d'un hors-bord et livrent une musique tonique à l'énergie communicative, comme en atteste la petite bombe qui ouvre l'album "Treize à la Douzaine". Batterie infatigable, riffs bien tranchants, changements de rythme en pagaille, ce titre constitue une entrée en matière tonitruante. "Nono 168" calme un peu le jeu avec sa délicieuse intro à la basse. Avec ses guitares mélodieuses et sa structure complexe, ce morceau évoque le math-rock lumineux de TOTORRO. PENICHE remet un coup d'accélérateur sur l'entame saturée de "Cooloss Cooloss". Un titre d'obédience post-rock flirtant avec les 5 minutes qui voit alterner avec réussite des sonorités plus noisy et des passages plus délicats dominés par la basse musclée de Léa. "K10" laisse chaque instrument prendre progressivement sa place : des percussions inspirées aux guitares harmonieuses en passant par la basse. Puis, la tension se fait sentir jusqu'au puissant final qui monte clairement dans les décibels. L'absence de chant ne lasse jamais et ce n'est pas "Grotsunami" qui prouvera le contraire. Assez dansant avec sa basse groovy et sa batterie infernale, ce titre jalonné de saccades soniques évoque notamment les excellents LA JUNGLE. Après une telle débauche d'énergie, PENICHE calme le jeu et offre une respiration avec "QLF" qui s'inscrit dans une veine post-rock sans les longueurs inhérentes au style. Le trio brouille ensuite les pistes avec le schizophrène "Guérande BZH", morceau aux changements de tempo aussi inattendus qu'efficaces. Une sorte de titre "2 en 1", alternant passages dynamiques et moments plus contemplatifs. Après la presqu'Ile guérandaise, cap sur le Choletais avec "Ribou". Porté par une rythmique très post-punk, ce titre se fait progressivement plus tendu grâce notamment à la guitare incisive de Lucas. Après l'expéditif "La Péniche", le voyage avec PENICHE touche à sa fin sur "La Vareuse", imparable pépite post-rock de 6 minutes aux ambiances contrastées. 

Avec "Triplé "PENICHE passe haut la main le cap du premier album et prouve que le rock instrumental a encore de beaux jours devant lui. A découvrir d'urgence sur scène !

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Nono 168

 

https://peniche.bandcamp.com/album/tripl

https://www.facebook.com/peniche.band


vendredi 16 août 2024

Interview - Mike Noegraf

 



Mike Noegraf, guitariste sur le premier album de The Traders, a choisi, il y a de nombreuses années, de se consacrer à son projet solo. Son quatrième album vient tout juste de sortir sur le label autrichien Sbäm Records. L'occasion d'en apprendre plus sur ce très sympathique artiste.

Ton nouvel album Polarities vient tout juste de sortir, peux-tu nous donner des informations sur son titre ?

L’idée première au travers de ce titre d’album était pour moi de réussir à imager la manière dont le mouvement fait partie de nos vies, dont la polarité, le sens du mouvement s’intègre dans nos vies de manière générale mais aussi dans la musique et l’écriture.

 

L’artwork se démarque des autres albums dont le style était plutôt axé sur le graphisme et les tatouages. Celui-ci est plus technique, numérique. Il relie le cœur au cerveau. Peux-tu nous en dire plus ?

 Oui je voulais cette idée de cœur relié à un cerveau pour souligner une réalité qui est la suivante :

Lorsqu’on écrit une chanson, il y a une alchimie entre le cœur et le cerveau qui pousse à écrire, à composer une chanson. Lorsque celle-ci est jouée, elle sort de notre corps pour, au travers d’ondes sonores, arriver aux oreilles de l’auditeur, pour au final se redispatcher dans le cœur et l’esprit de celui qui la reçoit.

Pour le graphisme, je voulais quelque chose de différent mais qui garde une petite touche de tatoo, d’où le fait que le cœur ressemble à un sacré cœur (qu’on peut retrouver dans le tatouage traditionnel). J’ai demandé de l’aide à mon pote Pample, puis j’ai fini de mettre tout ça place. Comme je suis très mauvais dans l’utilisation de Photoshop, ça m’a pris un petit moment :)

 

C’est ton deuxième album sur Sbäm records, comment s’est fait le lien avec eux et comment cela se passe dans vos relations ?

 Écoute, ça se passe très bien et la signature chez Sbam s’est faite de manière on ne pleut plus simple et naturelle. Je leur ai envoyé Outrospection qu’ils ont décidé de sortir. J’ai réitéré avec polarities, ça leur a plu et hop. C’est d’autant plus flatteur de sortir un deuxième album chez eux quand on voit le joli catalogue qu’ils proposent :) C’est une chouette équipe qui s’occupe très bien de ses artistes. C’est très agréable de les laisser gérer un max de choses autour de l’album.

 

J’ai cru comprendre que l’écriture de l’album avait été compliquée au départ mais que tu as su retrouver l’inspiration. Comment cela s'est passé ?

En fait après la sortie d’Outrospection, je me suis mis une espèce de pression pour tenter de faire un prochain album qui serait mieux que son prédécesseur (j’ai toujours eu un peu cette idée en tête que chaque album se doit d’être meilleur que le précédent). J’ai passé 3 ans et demi donc à écrire et composer un tas de chansons sans réussir à les finir. J’ai enregistré énormément de mémos (plusieurs centaines) avec cette problématique de ne pas réussir à vraiment écrire les textes autour. Je crois qu’on appelle ça communément le syndrome de la page blanche.

Puis un événement extérieur pas très fun est arrivé dans ma vie mais surtout dans celle d’amis proche et a relancé la machine. J’ai eu envie d’écrire autour de cette polarité et de tenté de construire un album autour du chemin de nos vies et de ce qu’il en restera après. Les deux sujets sont pas mal en lien, la vie a, en quelque sorte, une forme de polarité aussi similaire à chacun (avec malheureusement des parcours plus ou moins longs et cabossés)

 

Tu as mis en images le titre Under an Oak, c’est mon morceau préféré, peux-tu nous dire ce qu’il raconte ?

Merci beaucoup, ce morceau me tient beaucoup à cœur aussi, il retrace 15 ans de vie commune avec ses déboires, ses erreurs mais surtout l’idée qu’au travers la distance, les liens qu’on tisse sont plus fort que tout.


 Il y a une chanson qui s’appelle Malone, dans tes remerciements tu remercies justement Malone, s’agit-il de ton fils ?

Ouais j’ai deux garçons Malone et Scott. Je vais te raconter une petite anecdote que je raconte parfois en live :

J’ai écrit une chanson pour Malone au tout début du projet (ceux et celles qui ont pu déjà écouter le tout premier split avec mon pote Roma Wreckman de Russie la connaissent) 

C’est une chanson cool mais c’est une chanson de début de projet quoi… puis Malone lui-même m’a demandé d’écrire une chanson pour son frère Scott il y a quelques années. Donc j’ai écrit Scott, Malone avait 6 ans. Je l’ai sortie sur Outrospection.

Puis à force d’entendre la chanson de son frère et pas la sienne, il est revenu vers moi en me disant : « dis donc papa tu joues plus ma chanson ? »

Ce à quoi je lui ai répondu : « ben mec elle n’est pas folle, je vais t’en réécrire une que je pourrai jouer en live et dont nous serons tous les deux fiers »

Voilà :)

 

As-tu une tournée de prévue pour promouvoir l’album ?

J’ai eu pas mal de dates en France et en Corse depuis Juin, je dirais pas loin d’une quinzaine.

Je pars jouer en Italie du 18 au 20, j’ai été invité sur un festival que j’adore à Rimini consacré entre autres à Bruce Springsteen.  Puis j’enchaîne avec 10 jours en Belgique.

En parallèle, on a démarré une formule trio avec mes compères Ed Wood à la basse et Tommy Rizzitelli à la batterie sous le nom de Mike Noegraf and the Outlaws. On a déjà fait quelques dates et quelques festivals. L’idée est de faire une tournée fin octobre début novembre en Europe en passant par le Sbäm Fest. Et de tourner ensuite un maximum avec ce projet. J’en suis assez fier pour être honnête. C’est un set combinant électrique et acoustique (ça me permet de retrouver mon premier amour qu’est la guitare électrique). J’aimerais aussi développer plus le projet au travers de cette formule. Des vidéos live sessions doivent sortir d’ici fin août / mi-septembre. C’est un bonheur de revisiter les titres une troisième fois (solo, album et live)

 

Il y a de nombreuses années tu jouais de la guitare dans The Traders, joues-tu dans d’autres groupes que ton projet solo ?

On a attaqué en parallèle depuis des années un projet avec mon ami Trint ex-Umfm sous le nom de Minte. Mais on est pas mal occupé avec nos projets et c’est pour l’instant en stand by. Je fais aussi de la production et des enregistrements. On a notamment bossé sur l’ep de trint qui s’appelle Almost Minte où on a composé, enregistré et produit des chansons ensemble ainsi que des reprises d’unco.

J’ai bossé cette année aussi avec Ed Wood sur son Ep. J’adore cette partie-là : l’arrangements de chansons. Si d’ailleurs vous voulez bosser avec moi là-dessus…

Sinon non, j’essaie vraiment de me consacrer à ce nouvel album et de finir l’écriture du prochain sur les mois à venir.

Avec The Traders en 2012



samedi 10 août 2024

MORNIFLE – Egratignures [EP]

 


MORNIFLE – Egratignures [EP]

Autoproduction

Voici un groupe dont le nom interpelle et ne peut laisser indifférent. Une mornifle c’est une bonne vieille baffe des familles. Aussi on peut s’attendre à ce que le groupe d’Annecy cartonne niveau son. Formé en 2017, Egratignures est le deuxième EP du trio. Mornifle, EP éponyme est sorti en 2020 et était totalement instrumental.

Avant de me lancer dans l’écoute de ce six titres, juste en voyant la pochette et  le nom du groupe, je pensais entendre du punkrock rapide façon Nina’school avec le chant en français, mais quelle surprise d’entendre un son lourd façon noise des années 90. Ainsi sur Piqûre, Mornifle me rappelle les Montpelliérains de Tantrum avec un combo basse / batterie puissant et omniprésent. L’ambiance est prenante et on sent une grosse énergie.

Griffure joue davantage dans la finesse si je puis dire, un morceau pouvant rappelant Totorro avec des belles mélodies qui s’étalent sur plus de six minutes, encore une fois le morceau est bien porté par la section rythmique alors que la guitare amène une touche très aérienne. L’intensité monte progressivement alors que le chant apparaît par bribes pour un texte assez poétique.

Toujours cette sensation de lourdeur sur Coupure, avec une puissance bien maîtrisée avec des riffs hardcore, le chant se veut cependant un peu répétitif par rapport aux morceaux précédents, et c’est peut-être le point qui me gêne le plus sur cet EP avec un manque de diversité sur cette partie.

Ce n’est certainement pas un hasard mais tous les morceaux d’égratignures se finissent en URE, et parmi ceux-ci Morsure est certainement mon favori avec ses riffs à la Helmet et sa grosse rythmique qui emporte tout avec elle. Fracture balance un texte très actuel sur notre contexte politique actuel. Brûlure est aussi un bon morceau avec des refrains assez lents tandis que les parties intermédiaires jouent la carte de la vitesse, et, au sortir de cet album je peux aussi lui trouver quelques points communs avec le son lourd et puissant des déjantés anglais d’Headcleaner.

 

Encore une belle découverte, Mornifle fait partie de ces groupes qui peuvent passer sous les radars mais qui offre une musique originale dans notre scène actuelle.

 

J. NeWSovski

https://mornifle.bandcamp.com/album/egratinures

https://www.facebook.com/mornifle.band

https://lesmercenaires.com/mornifle/



lundi 5 août 2024

NOTHING FOR FREE - Crimson Sky

 


NOTHING FOR FREE - Crimson Sky

Autoproduction

Déjà vingt ans d’existence pour Nothing For Free qui vient de Maubeuge dans le nord de la France. Il s’agit seulement de leur deuxième album (Speeches are useless date de 2013), le groupe a changé de formule il y a deux ans avec l’arrivée de Max au chant alors que cette section était auparavant tenue par Lio et Lut.

Crimson Sky est composé de 10 titres avec une grosse influence punkrock mélodique des années 90 tendance Epitaph. Il a été enregistré par le groupe lui-même et mixé par Max, Clément du Boss Hog Studio s’est juste chargé du master et le tout sort en autoproduction, total DIY. J’aime bien le chant qui offre un joli grain, musicallement rien de vraiment original mais c’est très efficace. Dans le registre mention spéciale pour Crimson Sky très mélodique et accrocheuse. L’ensemble est aussi très propre sans être lisse, ça joue vite comme sur Philip Better avec des changements de chants sur chaque couplet ce qui rend l’ensemble très intéressant, tandis que Man Of The Day sonne un peu Pennywise avec des breaks bien sentis. J’aime beaucoup Healing Path qui amène une belle intensité avec les chants et la ligne de basse, il me fait un peu penser à certains jolis morceaux de Diesel Boy. Red Sofa est sorti en clip en début d’année, c’est un titre plus accessible, qui ouvre le spectre punkrock.

 

Sans révolutionner le style, Nothing For Free vient de sortir un très bon deuxième album, solide et efficace.

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/NOTHINGFORFREE

https://nothingforfree.bandcamp.com/

mercredi 31 juillet 2024

TURBO PANDA – Julia [EP]

 


TURBO PANDA – Julia [EP]

Autoproduction

 

Derrière un nom bien étrange qui pourrait laisser penser que le trio serait fan de la petite voiture italienne se cache un groupe manceau qui a bouleversé la fin 2023 avec un trop court EP.

Ayant habité un temps sur Le Mans, je sais que les groupes ne sont pas légion mais ont toujours eu un petit truc qui les différenciait. Je me rappelle No Time To Lose et son hardcore-punk revendicatif, Outrage et son ska-punk explosif, Powell et ses mélodies puissantes. Aussi, il n’est pas étonnant de retrouver des points communs entre ce dernier et Turbo Panda.

Turbo Panda joue vite mais surtout Turbo Panda joue fort. Julia qui débute l’EP commence de façon très dure avec une belle énergie, un son très noise et une grosse rythmique. Je ne cache pas que c’est mon morceau préféré, j’aime beaucoup le chant qui sent l’urgence. On retrouve cet attrait pour les mélodies sur No Heroe à l’intro qui fait très Dischord, notamment Fugazi. Pas si facile d’accès Turbo Panda semble sortir d’une autre époque, les 90’s. Check tape fort avec sa grosse basse redondante qui emmène tout le morceau avec elle tandis que Remove The Reject balance des lignes mélodiques qui ne sont pas sans me rappeler les Thugs.

Le trio s’offre même le luxe d’une pause instrumentale avec Jellyfish, moment aérien et suspendu, calme avant la tempête qu’est Curse et son énergie bien mise en avant par cette basse diabolique et inquiétante, le morceau a un côté Unsane voire Human Impact très intéressant.

 

Grosse sensation que ce nouvel EP de Turbo Panda, leur 4ème, que je découvre tout juste. Un son noise tout droit sorti des années 90 qui sent bon la scène hardcore de Washington. Plus qu’un groupe à suivre Turbo Panda est un groupe à ne surtout pas lâcher !

 

J. NeWSovski

 

https://turbopanda.bandcamp.com/album/julia

https://www.facebook.com/p/Turbo-panda-100063538833884/

 


vendredi 26 juillet 2024

LES SHERIFF – Près du chaos



LES SHERIFF – Près du chaos [live]

Kicking Records

Juste quelques mois après la sortie de leur livre (La saga des Sheriff par les Sheriff) et juste deux ans et demi après la sortie de leur huitième album voilà qu’arrive un nouvel album live, leur cinquième.

 

L’artwork est à nouveau signé par Franck Frejnik dans le même esprit que le grand bombardement tardif. Ce live a été enregistré au Ferrailleur à Nantes, LE lieu incontournable de l’ouest de la France où tous les groupes majeurs tournent mais aussi un super lieu de découvertes.

La tournée des Sheriff, suite à la sortie du dernier opus a été longue et intense avec une soixantaine de dates à travers la France et le Québec. Les Sheriff est un groupe mythique et c’est une excellente chose que d’immortaliser ses concerts sur support.

On retrouve donc quatorze titres dont huit extraits du Grand bombardement tardif, notamment des morceaux très emblématiques : Loin du chaos, A Montpellier, Ma lumière, Du rock’n’roll dans ma bagnole, Soleil de plomb… A ceux-là se rajoutent six titres issus de différentes époques : Pour le meilleur et pour le pire de Electrochoc (98), A la chaleur des missiles et Bon à rien de l’album Soleil de Plomb (93), Jouer avec le feu, Mayonnaise à gogo et 3,2,1…zéro de l’album qui porte le nom de cette dernière (88).

Le son est très bon pour un live, et chose importante aussi je trouve pour un live, il y a de l’interaction entre chaque chanson, Olivier présentant chaque titre avec la désormais traditionnelle introduction : « Bonsoir on est les Sheriff et on vient de Montpellier ! »

 

J. NeWSovski

https://kickingrecords.bandcamp.com/album/pr-s-du-chaos-live

https://www.facebook.com/lessheriffofficiel