mardi 21 mars 2023

NOT SCIENTISTS – Staring At The Sun

 


NOT SCIENTISTS – Staring At The Sun

Kicking Records

 

 

Ça y’est le virage est pris, il a été préparé, on l’a vu venir et il se trouve parfaitement maîtrisé. Not Scientists, depuis ses débuts en 2014 avec Leave Stickers on our graves, poursuit son évolution, passant d’un punk rapide vers des sonorités plus New Wave et Cold Wave déjà apparues avec parcimonie dans le précédent album Golden Staples sorti en 2018.

Le groupe est un acharné de la route, il a sillonné la France, notamment avec Johnny Mafia avec lesquels ils ont sorti un Ep en 2019 mais a su aussi s’exporter à l’extérieur notamment aux côtés de groupes comme The Flatliners ou The Copyrights. Entre temps on a pu aussi les entendre avec les légendaires Hard Ons avec un split en 2017. Not Scientists est donc un groupe qui se bouge, tente et évolue. Et c’est agréable.

 

Alors il y aura certes des partisans et des détracteurs, personnellement je suis ravi que le groupe ait réussi à m’amener à écouter ce type de sonorités. Ce qui n’était pas gagné d’avance.

 

C’est avec un line-up modifié, Julien arrivant à la basse à la place de Thibault, et qui le sera encore pour les futurs concerts, le légendaire Jim ayant décidé de laisser reposer sa guitare (il sera remplacé par Fred des Pookies sur scène), que se présente Staring At The Sun. On commence avec de l’énergie et le titre Push qui met en avant une rythmique rapide, le groupe continue avec les mêmes résolutions sur Rattlesnake qui rappelle que le groupe est bien issu de la scène punkrock (ses membres jouaient dans Unco / No Guts No Glory). Mais l’évolution vient aussi de la basse qui donne le tempo, une basse souvent énorme qui groove bien (why do you do this to me) parfois secondée par un clavier comme sur le très bon Like Gods We Feast ou sur Secrets, deux morceaux qui illustrent parfaitement le virage entrepris par les lyonnais. J’aime aussi beaucoup le très mélodique Standing at the edge et son côté très aérien.

 

Et parmi toutes ces sonorités très 80’s Not Scientists s’offre la reprise de %8x5 de UK Subs, un morceau de 1982 plutôt bien arrangé.

 

 

Staring At The Sun est un album marquant de ce début d’année, un parfait compromis entre punkrock et new wave, Not Scientits est un groupe entreprenant qui est loin de rester sur ses acquis.

 

 J. NeWSovski

 

https://notscientists.bandcamp.com/music

https://www.facebook.com/notscientists/



jeudi 16 mars 2023

FAKE NAMES – Expendables

 


 FAKE NAMES – Expendables

Epitaph

 

 Il n’est pas usurpé de dire que dans ce groupe se rassemble la fine fleur de l’histoire du punkrock car ses membres ont tous joué dans des groupes mythiques que ce soit Minor Threat, Bad Religion, Refused, Fugazi, Girls Vs Boys… J’avais déjà déjà parlé du groupe à l’occasion de la sortie de son premier album en 2020 qui se révélait un peu tiède à la vue du pedigree de ses membres, puis de son premier EP en 2021 bien plus convaincant.

Alors pour casser tout suspens, Expendables est pour moi leur meilleure production à ce jour. Je pense que sur les précédentes la difficulté devait résider à composer ensemble et créer une cohésion de groupe alors que ses membres sont géographiquement éloignés, ajouter du chant composé à distance… Mais cela semble chose résolue désormais compte tenu de la qualité de ce deuxième opus.

 

 

Tout commence avec Targets, un morceau frais et ultra dynamique qui n’est pas sans rappeler la période The (International) Noise Conspiracy, bien évidemment le chant de Lyxzen y est pour beaucoup mais musicalement on s’en rapproche aussi avec notamment un son de guitares assez proche. Fake Names arrive à conjuguer énergie rock 60’s et riffs pop notamment sur la sirupeuse Go.

Le chant et la voix de Lyxzen font vraiment des merveilles sur l’ensemble des morceaux et ses variations ajoutent du rythme (Damage done). Comme à son habitude ses textes sont très politisés et anticapitalistes (Targets).

 

Madtown est un morceau intéressant, un peu bluesy mais surtout très pop sur la forme tout comme Don’t blame yourslef qui se révèle très smooth. Mais Fake Names varie les styles car d’autres titres se trouvent plus orientés garage punk comme delete myself, Expendables ou encore damage done.

 

Ce deuxième album de Fake Names est donc plus cohérent et homogène en termes de qualité. Les morceaux restent plus cools dans le sens pas effrénés, accrocheurs avec des riffs sympas. Et si on aurait pu s’attendre à un ou deux tubes en puissance il n’en demeure pas moins une très bonne surprise.

 

J. NeWSovski

 

 

https://fakenamesofficial.com/

https://www.facebook.com/fakenamesofficial

dimanche 12 mars 2023

FORTUNE COOKIE CLUB – Diviser les nuances

 


 FORTUNE COOKIE CLUB – Diviser les nuances

Slam Disques

 

Pour ceux qui ne sont pas revenus à Fortune Cookie Club depuis des lustres, cet album sera une surprise. Les Québécois ont évolué dans leur style et même si le message reste le même, la forme elle, est différente avec des prises de risque plutôt payantes.

 

 

Depuis quelques années on entend beaucoup parler de Noé Talbot, le chanteur du groupe, à travers son projet solo où ses textes sont superbement mis en avant. Et je trouve que ce nouvel album des Fortune Cookie Club est un parfait mélange entre ce que faisait le groupe et ce que fait Noé. Cela donne des chansons dynamiques et fichtrement bien foutues comme La révolte qui voit le featuring de Kevin (Intenable / Nina’school), les deux chants se marient d’ailleurs très bien. Même chose sur Ensemble, une chanson rapide avec le featuring d’Emilie Plamondon (une animatrice radio québécoise), le titre va vite et les deux voix s’accordent à la perfection.

Il est vrai que cet album est placé sur le registre des invitations, on y retrouve ainsi Hugo qui joue dans les légendaires The Sainte Catherines mais qui est aussi organisateur du mythique festival Pouzza Fest, il intervient sur Ma Fascination Morbide, au texte super intéressant.

 

Clem de Gros Enfant Mort et JOHK vient prêter aussi sa voix sur Antihéros, un morceau qui monte en intensité tout du long. Il faut aussi citer Vincent Peake du groupe Groovy Aardvark mais aussi Grimskunk plus connu par chez nous pour ceux qui ont connu l’époque Lofofora/Oneyed Jack, qui intervient sur le morceau d’ouverture Le dernier siècle, au texte engagé.

 

La plume de Noé Talbot est d’ailleurs un des grands points forts du groupe, ses paroles sont engagées et quand le groupe prend le risque de sortir un morceau comme Changer le mal de place, ils sont encore plus mis en valeur. Et c’est cette prise de risque à l’image de ce morceau que j’apprécie particulièrement chez Fortune Cookie Club.  Il bouscule les codes du punkrock en proposant une mise en avant d’un texte pertinent un peu à la manière d’un titre de rap ou de slam et dont la mise en musique met en avant une intensité rare sur sa deuxième partie

 

Un autre moment magique de l’album c’est 40 degrés qui me fait penser un peu à Mer Morte d’Intenable. De la douceur qui se transforme petit à petit avec les mots superbement posés dessus. Du grand art !

 

Que dire de plus que de vous conseiller d’aller jeter une oreille très attentive à ce groupe qui mérite un sacré coup de projecteur de notre côté de l’océan.

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://fortunecookieclub.bandcamp.com/album/diviser-dans-les-nuances

http://www.fortunecookieclub.ca/

https://www.facebook.com/fortunecookieclub?fref=ts




lundi 6 mars 2023

TOPSY TURVY’S – It can’t be easy

 


TOPSY TURVY’S – It can’t be easy

Krod Records / Opposite Prod

 

Le temps passe vite et cela fait maintenant déjà 15 années que les poitevins sont dans le circuit et pourtant j’ai l’impression que c’était encore hier que sortait Fall In Love With An Alien Girl. Entre temps le groupe a enchaîné les concerts en France mais aussi à travers l’Europe et le monde, les Eps et les splits avec notamment JOHK, Sidewalk ou les Israéliens de Useless I.D.

 

Pour ce premier album, la recette est la même qu’auparavant mais l’expérience acquise par le groupe se ressent pleinement dans cet album et franchement je trouve que les poitevins ont énormément progressé depuis leurs débuts. Je trouve qu’ici le chant est bien partagé et amène un vrai vent de fraîcheur et musicalement, le côté mélodique est rondement bien mené. Je prendrai comme exemple le morceau Not So Long, qui démarre avec une accroche sur le chant féminin bien enchainé avec le chant masculin de façon très powerpop, l’alternance apporte une dynamique super intéressante qui se révèle être le point fort du groupe. It can’t be easy révèle d’ailleurs une belle homogénéité dans la qualité ses morceaux. Les poitevins aiment poser et tirer leurs mélodies comme sur Forever Alone ou encore le très bon Perfect Day. D’une façon générale je trouve que le groupe a un peu délaissé le côté punkrock au profit de sonorités plus indie-pop tout en s’octroyant quelques rythmiques rapides comme sur la fin de Question Eveything.

 

Je suis assez surpris par l’ensemble des morceaux qui possèdent une vraie personnalité et ne rappellent pas cinquante autres groupes. Alors on pourra reprocher certains détails comme l’accent par moments, le chant féminin aussi parfois trop haut mais il n’en demeure pas moins un très bon album, certainement l’un des meilleurs dans son style.

Mention spéciale aussi à la très belle pochette qui fait suite aux précédentes sur le thème de l’invasion extraterrestre.

 

J. NeWSovski

 

 

https://topsyturvys.bandcamp.com/

https://www.topsyturvys.net/

https://topsyturvys.bandcamp.com/




mercredi 1 mars 2023

PRISON LIFE – No Help, No Hope, No Exit

 


PRISON LIFE – No Help, No Hope, No Exit

 

 Prison Life c’est un nom qui sonne bien je trouve, et le moins que l’on puisse dire, c’est que musicalement ça dépote aussi. Du hardcore puissant qui rappelle les années 90 et le hardcore New Yorkais ou, plus proche de nous, me fait aussi penser à Kickback ou Primal Age.

 

On sent l’énorme débauche d’énergie que procure le morceau d’ouverture, Teach them to behave, qui fera son effet en concert. On peut retrouver quelques faux airs de Madball sur Back In a cold silence avec une grosse sensation de puissance sur le chant. D’ailleurs j’aime bien cette puissance associée à des lignes plus mélodiques comme sur Nefarious waiting for the sweet convenient relief of death. Au passage, le trio sait poser les choses à l’image du morceau qui donne son nom à l’album (No Help, No Hope, No Exit) sorte de petite pause bienvenue dans cette tempête de brutalité. Prison Life retourne très rapidement et sérieusement aux affaires avec Embrace The Torment qui fait penser à Hatebreed avec un côté groovy très sympa.

 

J’aime beaucoup la touche d’originalité proposée par Blue Vengeance et la collaboration avec Venom (déjà présent sur le précédent EP) avec ses scratchs et ses samples qui donnent un son crossover très réussi.

En tant que fan de Battery je ne peux qu’apprécier la reprise de That will never be me, un groupe d’estime trop peu mis en avant à mon goût et dont cette reprise permet de parler un peu !

 

Au passage Prison Life est un groupe de Besançon dans lequel on retrouve notamment Nasty Samy (Hellbats, The Black Zombie Procession et tant d’autres…).

 

Au final un gros album pour amateurs de gros sons !

 

 

J. NeWSovski

  

https://www.facebook.com/PrisonLifeHxC/

https://prisonlife.bandcamp.com/album/no-help-no-hope-no-exit



vendredi 24 février 2023

IN DER WELT - S/T



IN DER WELT - S/T

Autoproduction

 

In der Welt signifie « dans le monde » en français, c’est pourtant un groupe bien de chez nous, établi sur Clermont Ferrand. Et dès l’écoute des premières notes de Persona on découvre un groupe puissant qui met énormément d’intensité dans sa musique. Le groupe alterne brillamment phases énervées et calmes.

 

Je trouve qu’In Der Welt parvient à mélanger plusieurs styles que ce soit le post-hardcore mais aussi des sons qui peuvent rappeler la scène noise des années 90 ou même le hardcore avec beaucoup de fluidité (solace). Dasein amène aussi des rythmiques stoner sludge quand Watchtower rappelle, lui, davantage les Deftones avec beaucoup de saturation. Le chant de Thomas se rapproche d’ailleurs par moment de celui de Chino Moreno assez typique (encore aussi sur control) dans la façon d’hurler puis passer à des choses plus langoureuses.

Joli moment très aérien sur Totem, un morceau intense qui, sur scène, doit être encore amplifié.

A noter aussi le chant « parlé » sur slow motion qui vient appuyer le côté post-métal et offrir une belle fin à ce premier album.

 

Typiquement le genre de groupe talentueux à côté duquel on peut passer à côté mais In Der Welt est pour moi le coup de cœur de ce début d’année. Typiquement le genre de groupe qui te donne envie de faire des kilomètres pour aller le voir sur scène.

 

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/inderweltmusic

https://inderwelt.bandcamp.com/album/in-der-welt



lundi 20 février 2023

WuW - L'Orchaostre

 


WuW - L'Orchaostre

Pelagic Records

 

WuW est un duo parisien devenu incontournable sur la scène post-métal hexagonale. Les frères Colin (Benjamin & Guillaume) sont de retour avec un 3eme album volcanique nommé "L'Orchaostre". Composé de 5 longues pièces d'une durée moyenne de 8 minutes, ce nouveau LP fait une nouvelle fois la part belle aux lentes montées soniques et aux ambiances pesantes. Mélangeant post-rock, doom, drone ou encore free jazz, WuW nous livre une musique instrumentale exigeante mais jamais ennuyeuse. 


S'ils ne sont que deux, la palette des sons et des instruments est large. L'introduction à la DARKTRHONE du morceau d'ouverture "Orchaostre 1" en est un parfait exemple : guitare acoustique mélancolique, bruit de vent, violoncelle, drone angoissant. Puis, la batterie fait son entrée en matière et la machine WuW se met en route en enchainant les riffs bien lourds. Mais également en réservant son lot de surprises avec l'utilisation de synthés et de guitares aigües rappelant le meilleur de JOHN CARPENTER. On pensera à nouveau au génial réalisateur / compositeur américain ou à the LORD, le nouveau projet de Greg Anderson, sur "Orchaostre 2". Les bourdonnements indus en début de titre laissent la place ensuite à un son plus heavy. Cette belle machine de guerre est perturbée pour notre plus grand plaisir par des intrusions de guitares criardes ou à l'inverse par de délicieux arpèges dans les moments d'accalmie. WuW poursuit cette bande son de l'apocalypse avec le massif et lourd "Orchaostre 3", titre au tempo assez lent qui voit les sons électroniques se faire plus discrets. Le post-métal de la fratrie Colin tape une nouvelle dans le mille sur "Orchaostre 4". Les riffs saignants se fondent à merveille avec les nappes de synthé planantes. La section rythmique, notamment la batterie martiale, impressionne. WuW conclut avec le complexe "Orchaostre 5". Cet ultime titre à la tension grandissante se termine en toute logique dans le chaos et un déluge de décibels.

 

Tout en maitrise, WuW nous délivre avec cette 3ème production une pépite post-métal. "L'Orchaostre" est un sacré voyage sonore, un album hypnotique à écouter d'une seule traite. 

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Orchaostre 2

 

https://wuwmusic.bandcamp.com/album/lorchaostre