samedi 25 avril 2020

LUGGAGE - Shift



LUGGAGE - Shift
Corpse Flower
9 sur 10

LUGGAGE est un groupe de noise rock dont je ne connaissais pas encore l'existence il y a un mois. Issu de l'underground américain, le trio a sorti un excellent troisième album qui mérite toute notre attention. Musicalement LUGGAGE se situe quelque part entre SLINT et SHELLAC, autant dire d'illustres aînés. Le groupe a d'ailleurs bénéficié du coup de main de Steve Albini puisque "Shift" a été enregistré live dans son studio de Chicago. Le son de guitare tranchant cher à Steve Albini fait merveille dès le premier titre "Cam" qui développe un climat assez anxiogène. La batterie lente et métronomique et la voix monocorde mi-chantée -mi parlée de Mickael Vallera renforce cette ambiance glaciale. Cette formule minimaliste fait encore mouche sur le morceau éponyme "Shift". Un peu plus bruyant, le titre opère une rupture à mi-parcours et se termine dans un déluge sonore particulièrement addictif. LUGGAGE opère ensuite un retour au calme et à la neurasthénie avec "Rain", morceau porté par une ligne de basse froide et les dissonances efficaces de la guitare. Répétitive, lente et longue en bouche, la musique de LUGGAGE se mérite tant les Américains ne cèdent jamais à la facilité. Une recette que l'on retrouve encore avec succès sur les 7 minutes d"Every Day" qui débute comme du FUGAZI pur sucre pour finir dans le chaos et les déflagrations soniques. La noirceur est toujours de mise sur "Blurred" marqué par un riff de basse imparable. Plus sensible et progressif sur "Watching", LUGGAGE donne l 'impression de courir un marathon plus qu'un sprint. La basse XXL et les guitares écorchées sont au diapason sur le lourd et court "July". "Shift" se termine en apothéose avec le très post-rock "Rest" et sa montée d'adrénaline si caractéristique du style.



Les trois membres de LUGGAGE ont sacrément réussi leur coup avec ce troisième album audacieux.  Une musique indolente et avare d'artifices qui se concentre sur l'essentiel. Un des meilleurs albums de noise rock des derniers mois.



Mr Caribou


Morceau préféré :                                    Shift



https://www.facebook.com/LuggageChicago


jeudi 23 avril 2020

Clip - Mc Circulaire

Amoureux de la bière, de la Vendée vous ne pouvez passer à côté de ce nouveau titre de Mc Circulaire qui présente au passage la bière à son effigie brassée par La Muette !

Morceau - Prey Drive

Malgré le confinement Krod records reste bien actif avec la diffusion il y a quelques jours du nouveau morceau de Prey Drive : Shinjuku

mercredi 22 avril 2020

TV VIOLENCE – LP




TV VIOLENCE – LP



Oreilles sensibles attention, TV Violence, dont le nom pourrait se confondre avec quelques groupes français des 90's TV Killers  ou Toxxic TV, est une nouvelle formation Nantaise formée de gars qui évoluent déjà dans des groupes bien connus de la cité des Ducs de Bretagne. On parle ici de la structure de Santa Cruz (ou tout du moins les ¾), Clément de Dédales, Marthe et JB de Brainfreeze, Fickse de Justine et Poésie Zéro, Tom de Trombe. Ce qui fait une belle bande de furieux.

Tout commence par un larsen d’échauffement, histoire de mettre les choses en place rapidement (Crisis Line), le titre pourrait faire penser aux parisiens de Love Computer, amateurs aussi de rock bruitiste. Plus facile d’accès Nose Bleed accroche plus tout en maintenant le déluge sonore. Mais la section rythmique n’est pas en reste avec Nuke cult ou encore I Think We Are The Same Person qui laissent apparaître un saxophone pour des sonorités encore plus ouvertes. Peut-être morceau le plus rock, Neon Maniacs amène des mélodies intéressantes pour nous permettre d’aborder le très calme Liquid Sky, expérimentation aérienne plutôt convaincante.

TV Violence ne semble jamais rassasié et la petite bande doit prendre un malin plaisir à expérimenter en salle de répète, la guitare de Guillaume enchaîne larsen sur larsen sur They Eat Scum et on imagine aisément le groupe sur scène avec ses membres en parfaite symbiose.

TV VIOLENCE est une expérimentation, un délire sonore entre amis. L’album n’est pas facile d’accès, il part souvent dans des directions insensées : rock bruitiste, free jazz, punk… on ne sait pas, on ne sait plus…

J. NeWSovski



Morceau préféré :                                    Nose Bleed




mardi 21 avril 2020

Clip - Fake Names


Voici Fake Names, super groupe formé de Dennis Lyxzen (Refused, International Noise Conspiracy), Brian Baker (Bad Religion, Dag Nasty, Minor Threat), Johnny Temple (Girls Against Boys) et Michael Hampton (Embrace, One Last Wish). L'album doit sortir sur Epitaph début mai.


dimanche 19 avril 2020

LA JUNGLE - Coucou Beuh


LA JUNGLE - Coucou Beuh (double live album)
EXAG Records
8,5 sur 10

En cette longue période de confinement et de diète contrainte et forcée de concerts, il se pourrait que les albums live deviennent la meilleure alternative. Hasard du calendrier, un de mes meilleurs groupes de scène du moment nous gâte avec l'édition d'un double album. Ceux qui ont eu déjà la chance de croiser le chemin de LA JUNGLE en concert en ont forcément gardé un souvenir impérissable tant l'énergie du groupe y fait merveille. Des prestations très physiques, proches de la transe, marquées notamment par la batterie martiale et infatigable de Rémy Venant.

Depuis cinq ans, LA JUNGLE délivre une musique qui mélange avec réussite math-rock, noise, kraut et une pincée d'électro. Une alchimie que l'on retrouve donc sur "Coucou Beuh" qui rassemble des titres enregistrés au Périscope de Lyon et au prestigieux festival de Dour. Le début du live fait la part belle au premier album du duo de Mons avec notamment LE tube du groupe, "Ape In A Python". Attention, nous sommes très éloignés de la pop mais cette transe de 10 minutes construite autour d'un gimmick de guitare entêtant demeure leur titre le plus abordable. Plus rentre-dedans, noisy et chaotique, "l'Enfer" est exécuté à 100 à l'heure. Les morceaux du deuxième album sont ensuite mis en avant, notamment l'impressionnant "Technically You're Dead", très heavy et explosif. Avec ses longs morceaux répétitifs, les Belges donnent souvent l'impression de jouer avec les nerfs de leur public comme sur le quasi techno et addictif "Hahehiho". Extraite d'un passage au Dour Festival, la deuxième partie du live reste également abrupte et sans concession. Les titres du dernier album "Past / Middle Age / Future" y sont mis à l'honneur. Le chant hurlé fait parfois son apparition et forme une boucle sur laquelle se développe la transe bruyante du duo ("Hyperitual"). "Iltapealaidedos" et ses réverbérations donne une coloration plus psychédélique alors que les drones qui composent l'introduction de "OK But This Is Not a Parachute" instaurent un climat anxiogène. LA JUNGLE nous donne une dernière gifle avec "The Knight the Doom", véritable déluge sonore. Sans toutefois retranscrire complètement la rage et la tension que le groupe développe sur scène, ce double album live fait partie du haut du panier de la catégorie. Il constitue une excellente initiative du groupe belge que l'on espère revoir au plus vite dans une salle de concert. 


Mr Caribou

Morceau préféré :                                    Technically you’re dead