Ce mois-ci c'est Bir, auteur de l'inégalable webzine Wallabirzinequi est à l'honneur. Un A T'Il Bon Goût qui restera certainement dans les annales (attention à l'orthographe) pour la richesse de son contenu. Le gars est, à l'image de son blog, un sacré bavard à la culture énorme. Enjoy !
Bir :
Tout d'abord bonjour et mes hommages à toutes les lectrices des
Rêveries, et par la même occasion yo à ses lecteurs !
J'adore
le nom de ton fanzine, j'en jalouse l'inspiration, la métaphore
subliminale.
Il y a des noms qui laissent planer
le mystère sur le groupe qu'ils cachent. Nothing
Lasts sonne comme un groupe de Hardcore ou de punk et c'est ce qu'il est,
par contre le choix de ce nom laisse plusieurs possibilité soit sur la durée de
vie du groupe ce qui serait dommage soit sur la durée des chansons. Ce serait
dommage, à l'écoute de ce premier album de ne pas voir le groupe perdurer.
Toujours est il que les titres, de
toute façon, ne durent pas longtemps (autour des deux minutes ce qui est quand même
raisonnable) et Nothing Lasts dégage
une énergie brute et communicative qui n'est pas sans rappeler bon nombre de
groupes français tels FTX,Revive ou même parfois aussi Wank For Peace. Nothing Lasts a une structure à la base très punk à laquelle
s'ajoute un chant crié assez Old School qui me rappelle un peu Fast Times. C'est assez amusant
d'ailleurs car en prêtant bien l'oreille on se rend vite compte qu'il s'agit
d'une chanteuse et elle envoie sacrément le boulard. On retrouve de bons
morceaux et j'apprécie particulièrement Diamonds and
Skulls et No time to lose.
Les plans guitares sont souvent bien sentis et même si l'ensemble n'est pas
vraiment très original il n'en demeure pas moins que Nothing Lasts fait le boulot qu'on demande à un groupe de ce style.
A noter aussi le morceau Plague
qui termine l'album qui révèle un visage plus aérien dans sa longue
Et pour emballer ces 10 titres une magnifique
pochette signée par Tony Da Rocha
que l'on peut retrouver aussi en sérigraphie sur les t-shirts du groupe.
Nothing Lasts, qui vient de Limoges, signe un premier album prometteur plein
d'énergie qui laisse entrevoir de bons moments en concert.
Cet album est en téléchargement gratuit sur leur bandcamp ce serait
dommage de s'en priver.
On retrouve l’omniprésent
Nasty Samy (Hellbats, BZP, Second Rate, Teenage Renegade…) toujours aux commandes
de Demon Vendetta qui signe ici son
deuxième album. Le groupe joue du Surf, un style particulier que j’aime beaucoup
voir en live (ah les Bikini Men...
la grande classe !!) mais un peu moins à écouter sur platine dans le canapé du
salon, quoique le climat ajuste parfois cette variable.
Ce style est très codé et
peu de groupes s’en échappent mais Demon
Vendetta apporte sa touche et notamment l’univers de Nasty Samy déjà aperçu dans chacun de ses groupes. De par l’intro
et les samples présents dans l’album mais aussi le climat général qui rappelle
fortement The Black Zombie Procession.
Musicalement j’apprécie beaucoup les premiers titres Real
Surfers wear black et Shock Waves
efficaces et entraînants. L'avant dernier morceau Fear of a surf Planet se révèle surprenant avec une atmosphère totalement différente
et des sonorités inhabituelles, l'apport de machines rompt cette fois-ci totalement avec les codes j’en suis bien moins fan. Cependant dans le registre du mixage de style Jaguar God se révèle être un excellent morceau qui conjugue l'esprit surf avec un son horror punk. Une totale réussite.
Cette pochette me
rappelle les grandes heures des années 80 avec des films de séries B et même
quelques couvertures de jeux vidéos de type Double Dragon. A noter tout de même
que le groupe est formé par des membres d’Hawaii
Samourai, Jack And The BeardedFishermen
et donc Black Zombie Procession, Hellbats et autres Second Rate soit une belle brochette de mecs qui ont, en dehors de
la bouteille, pignon sur rue.
Vigilante Surf est un bon album de surf qui dénote
des productions traditionnelles du style en se mixant avec l’atmosphère horreur
/ série B pour proposer un ensemble ultra plaisant. On regrettera peut être la
durée un peu courte et un avant dernier morceau trop complexe.
PHARMAKON - Bestial Burden Sacred Bones Records 9/10
Margaret Chardiet alias PHARMAKON a sorti il y a quelques mois un excellent album de musique noise/death/indus. Est-ce le fait d'avoir failli y passer en 2014, PHARMAKON joue la musique du diable et avec ses tripes (qu'elle exhibe probablement sur la pochette de l'album) ?...PHARMAKON est un croisement entre FUCK BUTTONS, NINE IN NAILS, FEVER RAY et SUNN O))) et distille une musique faite de drone, de boucles répétitives, de percussions tribales et de hurlements proches du black métal. La musique de l'américaine est souvent fascinante, parfois effrayante (l'interlude agonisant "Primitive Struggle" est limite inécoutable).
Mais "Intent or Instinct", "Body Betrays Itself" (légèrement arabisant) ou encore "Autoimmune" sont des morceaux passionnants. Quand bien même PHARMAKON montre un versant plus pop en reprenant le célèbre "Bang Bang", l'ambiance reste gothique et industrielle. Bestial Burden est un album éprouvant dont on ne sort pas indemne...La multiplication des écoutes rend pourtant cette production indispensable.
Anathème n'en est pas à son premier
essai. Créé en 2003, le groupe nancéen vient de sortir une 6ème production, un
EP contenant 5 titres. Le quatuor délivre un post-rock de très bonne facture,
genre musical ayant vu le jour au cours des années 90 avec les précurseurs SLINT, GODSPEED YOU BLACK EMPEROR ou encore MOGWAI. Sans révolutionner le genre, ANATHEME respecte les codes de
ce courant musical instrumental fait de lentes et longues montées un peu
planantes et d'explosions de guitares saturées. ANATHEME fait peut-être référence aux Ecossais MOGWAI sur le 3ème titre intitulé "BaisersdeGlasgow" (titre le plus
intéressant avec l'arrivée de chœurs masculins puis féminins à la moitié du
morceau) mais c'est aux Texans EXPLOSIONSINTHESKY que le son du
combo de Nancy fait penser : même alternance de guitares cristallines et de
déluges avec un son plus saturé. Le premier morceau introductif "Ruine", contemplatif et mélancolique,
évoque quant à lui les japonais de MONO.
La force du groupe est de mélanger les ambiances (le calme puis la tempête) sur
un format relativement court pour ce style musical (les plus longs morceaux ne
font que 6-7 minutes)
Au
final, sans revisiter le genre, ANATHEME édite un EP efficace qui ravira les
fans du genre qui prend souvent sa pleine mesure en concert.