PROPAGANDHI – Victory
Lap
Epitaph Records
9.5/10
Chaque album
de Propagandhi est un monument, et
on a beau discuter au comptoir pour dire qu’il n’y a jamais de surprise avec le
groupe canadien on est aussi obligé d’admettre que chaque album est juste
superbe. Avec plus de 30 ans de carrière il faut aussi remarquer l’évolution
depuis How To Clean Everything,
premier album, léger et sautillant jusqu’à ce Victory Lap, 6ème opus, marqué par un punkrock singulier
brodé d’une fine technicité et de messages politisés.
Propagandhi a cette faculté à débuter ses albums
de la meilleure manière qui soit. Victory
Lap ne déroge pas à cette règle avec un
parfait mélange de punkrock et de hardcore aux gros riffs de guitare. L’arrivée
de Sulynn Hago à ce poste n’y est
peut-être pas étrangère, celle qui s’était qualifiée lors de son audition comme
étant une hispanique, végane, lesbienne et enragée poursuit parfaitement le
travail de David Guillas, son
prédécesseur, qui entre son boulot d’enseignant et le groupe a dû faire un
choix.
Comply/resist
est un titre très rapide sur le racisme tandis que cop
just out
of frame
démarre comme un classique du groupe avec des mélodies puis des cassures de rythmes
le tout servi par des riffs de guitare bien trouvés qu’on aurait pu retrouver
dans un album de métal. J’adore Letters
to a young anus, qui rappelle aussi d’anciens
morceaux avec cette énergie communicative et cette puissance mélodique, le
groupe canadien a la faculté déconcertante de changer de thèmes dans un même
morceau qui rend l’ensemble vivant et terriblement excitant.
Propagandhi est aussi investi dans la cause
animale depuis longtemps, Lower
Order / a good laugh
vient rajouter une nouvelle brique à leur cause qui n’est pas sans rappeler Apparently I’m a P.C. Facist sur l’album Less Talk More Rock au niveau
des textes, du message mais aussi musicalement.
Je ne peux
aussi passer sur le fait que Chris Hannah
est juste un sacré bon chanteur au style si caractéristique qu’il m’est
impossible de trouver quelqu’un qui chante dans son registre. Sans avoir une
voix exceptionnelle il ajoute vraiment quelque chose aux chansons, quelque part
entre fractures et mélodies.
On notera Nigredo, le morceau le plus calme qui rend
hommage à des proches disparus. Le titre qui clôture (adventures
in zoochosis) vient d’un autre univers et il aurait d’ailleurs
été surprenant de ne pas entendre parler de Trump dans cet album, on retrouve ici des extraits de vidéos de son
discours sur les femmes, le mur séparant le Mexique… Un bon morceau de fin très
mélodique voir pop-punk du plus bel effet.
Certainement le groupe le plus
complet, le plus original dans le sens où personne ne le copie. Propagandhi
vient, une nouvelle fois de sortir un grand album. Certes sa qualité vient
aussi de sa rareté, son style évolue lentement vers une musique plus lourde,
plus rugueuse et plus complexe mais finalement Victory Lap se retrouve être
aussi d’une accessibilité déconcertante. Il n’y a rien à jeter, tout à
savourer.
J. NeWSovski
Morceau préféré : Letters
to a youg anus
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