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vendredi 3 octobre 2025

REST UP – Real Sensations

 


REST UP – Real Sensations

Le Cèpe Records / Exag Records

 

On ne va pas cacher très longtemps que Rest Up est l’une des nouvelles sensations sur la scène indé française. Le jeune groupe Angevin, à peine sorti de l’adolescence, s’est déjà fait remarquer il y a deux ans avec son deuxième EP It Was Summer dont le mixage avait été réalisé par Daniel Fox (Bassiste de Gilla Band). Peu après, le trio intègre l’Équipe Espoir du Chabada (Angers), un tremplin qui lui offre expérience et mentorat - notamment auprès Arnaud Fournier (Hint). Cet ensemble, couplé à leurs performances scéniques, séduit Exag Records, label Belge sur lequel on retrouve notamment La Flemme ou Druugg, et du Cèpe Records, dont on connaît aussi très bien les groupes présents (Clavicule, We Hate You Please Die, Gros Cœur, Servo…). Un double sceau de qualité, qui dans le paysage musical actuel, vaut toutes les recommandations.

 

Avec Real Sensations, Rest Up signe un premier album d’une maturité déconcertante. Onze titres en 38 minutes, une durée classique pour un album qui est loin de l’être. La pochette, signée Marie Lesieur et Ivan Chamaillard, assemble collages et éclats de verre en une mosaïque sobre et intrigante, parfaitement à l’image de l’album : un collage d’influences et d’émotions. L’enregistrement a été confié à Daniel Fox qui venait tout juste de produire l’album explosif des Lambrini Girls et qui offre à ce disque un son chirurgical.

Harmattan débute parfaitement avec une tension et une atmosphère qui montent en puissance, un vrai morceau introductif et immersif vite repris par Too Late To Call qui rappelle l’énergie d’un Lysistrata des débuts avant d’explorer un univers post-rock plus aérien et de finir en défouloir punk. Un morceau vraiment détonnant. Et c’est Accutane qui s’impose comme le tube de l’album, derrière les sons issus de machines qui deviennent vite oppressants, on sent l’urgence, la tension et la fureur qui se dégagent. Le trio Angevin prouve qu’il maîtrise l’art du contraste et sait se faire aussi mélodique comme en témoigne Damage qui démontre une belle maturité et une écriture déjà aboutie

Cette maturité qui permet à Rest Up d’explorer de nombreux paysages ce qui est étonnant pour un premier album, je pense à Hold Me Tight et son univers très marqué, très aérien, très beau. Les vagues de guitare et les synthés appuient fort et leur musique est puissante et touchante.

Là où la plupart des premiers albums se laissent souvent guider par l’instinct, Rest Up ose prendre son temps et poser ses morceaux : ils sont réfléchis et structurés. Le trio puise chez ses références qu’elles s’appellent Blonde Redhead ou Sonic Youth pour proposer des morceaux complexes mais aboutis (Pol’s Guitar) ou Lysistrata pour des défouloirs électriques (Real Sensations). Se dégage aussi de Rest Up une face shoegaze très maîtrisée sur des morceaux comme Weekend Girlfriend, langoureux et poétique ou Stall dangereusement envoûtant.

 

Avec Real Sensations, Rest Up livre un premier album d’une précocité rare et d’une aisance qui force l’admiration. Un jeune groupe qui transforme ses influences et les synthétise en un album remarquable aux multiples. Une vraie réussite.

J. NeWSovski


https://restuplads.bandcamp.com/album/real-sensations-2

https://www.facebook.com/RestUpLads/


vendredi 1 novembre 2024

Black & Noir Records Club Single 1990​-​1992 – [Compilation]

 


Black & Noir Records Club Single 1990​-​1992 – [Compilation]

Nineteen Something

 

Très intéressant de voir Nineteen Something sortir une compilation de tous les « Club Single » du mythique label Black & Noir pour accompagner la sortie du livre sur l’histoire du label signé par Patrick Foulhoux (chronique). Le club Single c’était une excellente initiative du label, certes pompée sur SubPop mais qui proposait, moyennant une modique somme de 90 francs, de recevoir cinq 45 tours durant l’année. Le concept a perduré deux années avec un total de 10 sorties.

 

On retrouve sur la compilation les 45 tours dans l’ordre où ils sont sortis et ça commence par les mythiques Dirty Hands tout juste formés après la séparation des Noodles, et c’est le détonnant Gimme Love, vraiment efficace qui ouvre le bal suivi par Suicide, un morceau un peu plus lent. Je découvre ensuite les Shaking Dolls et j’adore leur punk garage aux lignes mélodiques qui rappellent les Thugs, super efficace sur Rock, Bed and Chocolate. On y retrouve Hervé qui montera plus tard Hint. Mad Monster enchaîne avant que les Thugs signent Falling Apart, morceau issu du split avec les américains de Uptown Bones qui placent, eux, Spring Is a cat, un titre mélangeant rugosité et mélodies, bien perché tout de même. Hydrolic Systems clôture cette première saison de façon bien bruyante avec un titre éponyme puis Run Away, énergique certes mais moins brouillon que le précédent.

La compile est accompagnée d’un livret plein d’anecdotes d’Eric Sourice, à la tête de Nineteen Something et auparavant à la tête de Black & Noir. C’est une bonne idée et intéressant à lire.

La deuxième année commence par le Casbah Club, un groupe que j’avais découvert dans la mythique compile « A French Compilation », le groupe était/est fan des Clash et propose une touche d’originalité bienvenue. Je connaissais aussi très bien le EP des Burning Heads, le premier disque de Black & Noir que j’ai acheté, les deux titres sont excellents notamment Hey You qui est un morceau emblématique souvent joué à la fin des sets. Les légendaires Drive Blind prennent le relais avec Charlatan et Everyday, le groupe n’avait alors qu’une dizaine de concerts à son actif mais on sent déjà alors le potentiel des Nîmois, Black & Noir avait eu le nez très fin sur ce coup. Viennent ensuite les croates d’Overflow que je connaissais de par leur split avec Seven Hate, le son est limite mais j’adore leur style qui me rappelle les Hard-Ons. Et c’est Subtle Turnships qui termine l’histoire du Club Single, deux titres très noise dont un bien barré (Quack Quack Baby Quack Quack) de la part du groupe parisien.

 

 

Complément parfait au livre de Patrick Foulhoux, cette compilation est une petite pièce d’histoire. Le label, avec cette démarche, nous a offert de précieuses découvertes.

J. NeWSovski

 

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/black-noir-records-club-single-1990-1992