lundi 28 mars 2016

DIIV - Is the is are



DIIV - Is the is are
Captured Tracks
 8 /10

Quatre ans après un premier essai prometteur (Oshin), les Américains de DIIV (prononcez  Dive, en hommage à la chanson de Nirvana) signent enfin leur retour. Quatre ans de déboires, de faits divers, de problèmes de drogue pour le chétif Zachary Cole Smith, le leader et compositeur en chef du groupe.
Le sujet revient d'ailleurs régulièrement sur la table, le solaire titre Dopamine est plus qu'un clin d'œil. La recette de DIIV signé sur l'excellent label défricheur Captured Tracks reste quasiment la même. Toujours cette pop nerveuse, influencée par le shoegaze, les envolées noisy. Is the is are fait d'ailleurs régulièrement penser au Goo de SONIC YOUTH. Le plus bel exemple est le morceau Blue Boredrom (sky's song) chanté par la petite amie de Cole, Sky Ferreira dont l'intonation fait plus que penser à la légendaire Kim Gordon. La basse angoissante se mêle aux guitares cristallines, la voix tout en réverb' reste en retrait sur les 17 titres d'un album sans véritable tube marquant mais qui s'écoute d'une seule traite et qui fait preuve d'une sacrée cohérence.

Au final, DIIV se fait une place de choix dans le paysage actuel du rock indépendant américain.

Morceau préféré : Under the sun

Une chronique de Mr Caribou






mercredi 23 mars 2016

DARIA - Impossible Colours



DARIA  - Impossible Colours
Artic Rodeo Recordings
9.5/10

Se lancer dans la chronique de ce nouvel album de Daria n'est pas un exercice facile. Et ce pour plusieurs raisons. La principale c'est que cet album est très bon, ça devrait pourtant être une chose aisée de parler d'un tel album mais le fait qu'il soit d'Angers est aussi une chose compliquée pour éviter de tomber dans la mise en valeur de groupe originaire de la même ville.

Mais pour essayer de bien parler de cet album il faut aussi remonter un peu avant son enregistrement pour comprendre certaines choses.

Impossible colours est le quatrième album du groupe, et, après Red Red le batteur a quitté le groupe. Son remplacement par Matgaz a été une vraie surprise, une vraie Bonne surprise tant j'aime les groupes du bonhomme (Billy Gaz Station, HeadcasesMSL JAX, Mars Red Sky...). Une bonne occasion pour lui de tabasser sa batterie un peu plus rapidement que sur MRS. Et puis le groupe s'est fait plaisir en allant au bout de sa démarche en allant enregistrer à Baltimore chez son idole J.Robbins.

J.Robbins c'est le gars qui jouait dans Jawbox et Burning Airlines et avant encore dans les mythiques Government Issue, toutes les références de Daria en somme. Il est aussi producteur et là  sa liste de groupes enregistrés est juste énorme : de la vague émo (Jets To Brazil, Hey Mercedes, Promise Ring...) aux groupes couillus (Clutch, None More Black, Paint It Black, Modern Life Is War...). Que d'excellents groupes avec de super albums à la clé.

Ce Impossible colours, a donc déjà toutes les cartes en main pour être excellent. Et c'est ce qu'il est !
Un album homogène avec le son particulier que le 16 pistes à bande leur offre et que le vinyle rend encore meilleur. Dans le style Daria ne déroge pas, continuant son évolution depuis Silencer, mon préféré à ce jour.
Past simple sent bon la maturité et démarre de façon solide un album qui se révèle sérieux.
Daria c'est avant tout un groupe sérieux, qui exécute sa musique proprement et sans accroc ne laissant pas de place à l'imprévu. C'est ce qui plait mais qui peut aussi rebuter certains.

Les Angevins s'appuient sur une section rythmique impressionnante que ce soit par la batterie d'une efficacité exemplaire ou la basse souvent prédominante. La voix de Camille se révèle forte mais aussi fragile, comme sur Margins, arrivant parfois à ses limites (February). Les mélodies sont belles et s'étirent comme sur Impossible Colours se terminant, hélas à mon goût, bizarrement sur une ligne de trompette un peu trop surprenante ou bien sur le très long Empirical dismay de plus de 9 minutes qui termine l'album dans un superbe voyage sonore.
L'album est aussi tiré vers le haut par un titre fort Quiet Anarchy mais d'autres sont tout aussi bons Ghost in the machine. Impossible Colours aurait eu aussi sa place sur un  album de Burning Airlines...
Même si l'influence Dischord se ressent sur l'ensemble de l'album, il n'en demeure pas moins original.

Impossible Colours est donc un superbe album pour un groupe désormais au sommet de son art. Puissant et beau il est certainement l'un des meilleurs de cette année. Incontournable.

Morceau préféré : Ghost In The Machine

https://dariarock.bandcamp.com/album/impossible-colours


dimanche 20 mars 2016

MARS RED SKY - APEX III (Praise for the burning soul)


MARS RED SKY - APEX III (Praise for the burning soul)
Listenable records
9/10


Après un magnifique EP faisant office de mise en bouche, MARS RED SKY, le trio bordelais stratosphérique occupe de nouveau l'actualité avec la sortie d'un 3ème LP très attendu. Le EP en question nous avait laissé quelques indices sur l'évolution musicale du groupe, toujours aussi lourd et lent, mais de plus en plus tourné vers un psyché influencé par le son des années 70's dont PINK FLOYD fut le porte drapeau. Fort heureusement, les Français ne font pas dans le prog rock soporifique mais enrichissent leur métal / stoner par des envolées progressives, des arrangements pertinents, des variations imparables qui invitent à la rêverie ou à la lévitation.

L'album débute en douceur avec une lente montée très post rock, jusqu'à l'arrivée d'un riff lourd (on est chez MARS RED SKY quand même) puis celle de la voix hypnotique de Julien Pras. Car la force de MARS RED SKY demeure son ambivalence : un pied dans la famille métal au sens large avec son lent stoner / doom à la rythmique impeccable et un autre plus doux et mélodique, caractérisé par le chant décomplexé de Julien Pras. "The Whinery" est un titre plus immédiat avec un refrain finalement assez pop, très accrocheur. L'ambiance est plus pesante et lourde sur "Mindreader", parfaite alternance de gros son rentre-dedans et de passages plus psychédéliques. Le versant pop est encore plus perceptible sur "Friendly Fire" et l'excellent "Under the hood" avec des mélodies vocales rappelant le meilleur de la fin des années 60. Mais ne nous n'y méprenons pas, la puissance de feu du trio reste intacte sur ces deux morceaux. Le voyage se conclut par un très psyché "Prodigal sun".

MARS RED SKY a parfaitement réussi son coup avec ce troisième album parfaitement maitrisé et bien produit, soit dit en passant. Groupe possédant son propre univers, cette 3ème production propulse les Français largement au dessus de la mêlée. A découvrir de toute urgence sur scène en France à partir de la fin mars.

Morceau préféré : Under the hood


Une chronique de Mr Caribou






samedi 19 mars 2016

THE CHRIS ROLLING SQUAD - EP



THE CHRIS ROLLING SQUAD - EP

Chris Rolling est le guitariste et chanteur du groupe The Chris Rolling Squad. Le leader donne son nom, à l'image de Danko Jones. Et cet EP est une belle démonstration de son talent car Chris Rolling maîtrise pleinement sa guitare. Ses influences semblent très variées et cela se ressent dans sa musique qui mélange rock, punkrock et blues. Whore est un titre incisif qui fait la part belle à des lignes de guitare intéressantes. La voix passe assez bien mais le son n'y est pas au top. Je suis moins fan de Help Me et de sa rythmique. Ok c'est blues rock et le refrain ressemble à certains morceaux lents de Motörhead mais ça ne prend pas. J'apprécie plus My redemption plus rythmé qui n'oublie pas cependant des influences blues à l'instar de Vampire Blues qui lui navigue totalement dans le registre. Janet Says Go Go GO envoie lui son petit rock'n'roll dansant qui fera remuer les fesses de toutes les filles en concert. Un morceau plaisant dans tous les sens...

Je me passerai par contre de commentaires concernant la pochette très cheap. Mais bon...

Chris Rolling est donc un super guitariste qui mélange blues et rock. Le jeu de guitare est vraiment mis en avant et le chant assez varié. L'ensemble se laisse écouter et sur un EP cela fait son effet.




vendredi 18 mars 2016

Clip - MADJIVE

C'est bientôt le printemps et les clips fleurissent de partout en ce moment.

Aujourd'hui ça tombe bien car c'est Madjive, l'un des groupes français les plus excitant.

Et le titre c'est Same bone


mardi 15 mars 2016

LOGGERHEADS - parts of us



LOGGERHEADS - parts of us
Bad Tripoux / Fingers Out Records
8/10
Loggerheads sent bon le punkrock de la fin des 90's. Rythme rapide, de la gratte en veux-tu en voilà, de la mélodie et une bonne de fun.

 Loggerheads, à couteaux tirés en français, est un groupe de  quatre potes de Rodez dans l'Aveyron qui s'est formé en 2002. Ce premier album composé de 13 titres a été mixé au Chipolata Framboise Studio par Fab qui commence à avoir une jolie liste de groupes à son actif. Le son est bon et met bien en valeur l'énergie que dégage le groupe.

L'influence de groupes américains est présente que ce soit NoFX ou encore No Use For A Name mais sans en devenir un énième ersatz, le groupe arrive à imposer son style et même si les influences remontent (My Cat), il n'en demeure pas moins assez bien fait pour ne pas sonner comme une simple copie.
Les ruthénois tentent aussi des textes engagés comme sur F.Y. sur fond d'intégrisme mais sans non plus se prendre trop au sérieux car le groupe se fait plaisir notamment sur Paté-cornichons très légère chanson gastronomique (sic), le détonnant Beer qui ouvre l'album ou Se canta reprise d'un chant populaire en occitan qui rappelle étrangement me les Flogging Molly et Dropkick Murphys...

Une belle découverte donc avec, je pense, de belles promesses quand le groupe défendra l'album sur scène. Loggerheads est donc un groupe à suivre avec beaucoup d'attention.

Morceau préféré :    blue Jersey



Loggerheads site du groupe



lundi 14 mars 2016

Clip - FRED ALERA

Joli clip pour l'ami Fred Alera issu de son premier EP avec le titre Les ouragans emportent tout.