DARIA - Impossible
Colours
Artic
Rodeo Recordings
9.5/10
Se lancer dans la chronique de ce
nouvel album de Daria n'est pas un
exercice facile. Et ce pour plusieurs raisons. La principale c'est que cet
album est très bon, ça devrait pourtant être une chose aisée de parler d'un tel
album mais le fait qu'il soit d'Angers
est aussi une chose compliquée pour éviter de tomber dans la mise en valeur de
groupe originaire de la même ville.
Mais pour essayer de bien parler de
cet album il faut aussi remonter un peu avant son enregistrement pour
comprendre certaines choses.
Impossible colours
est le quatrième album du groupe, et, après Red
Red le batteur a quitté le groupe. Son remplacement par Matgaz a été une vraie surprise, une
vraie Bonne surprise tant j'aime les groupes du bonhomme (Billy Gaz Station, Headcases, MSL JAX, Mars Red Sky...). Une bonne
occasion pour lui de tabasser sa batterie un peu plus rapidement que sur MRS. Et puis le groupe s'est fait
plaisir en allant au bout de sa démarche en allant enregistrer à Baltimore chez
son idole J.Robbins.
J.Robbins c'est le gars qui jouait dans Jawbox et Burning Airlines et avant encore dans les
mythiques Government Issue, toutes les références de Daria en somme. Il est aussi producteur
et là sa liste de groupes enregistrés
est juste énorme : de la vague émo (Jets
To Brazil, Hey Mercedes, Promise
Ring...) aux groupes couillus (Clutch,
None More Black, Paint It Black,
Modern Life Is War...). Que d'excellents groupes avec de super albums à la
clé.
Ce Impossible colours,
a donc déjà toutes les cartes en main pour être excellent. Et c'est ce qu'il
est !
Un album homogène avec le son
particulier que le 16 pistes à bande leur offre et que le vinyle rend encore
meilleur. Dans le style Daria ne
déroge pas, continuant son évolution depuis Silencer, mon préféré à ce jour.
Past
simple sent bon la maturité et démarre de
façon solide un album qui se révèle sérieux.
Daria c'est avant tout un groupe sérieux, qui exécute sa musique
proprement et sans accroc ne laissant pas de place à l'imprévu. C'est ce qui
plait mais qui peut aussi rebuter certains.
Les Angevins s'appuient sur une
section rythmique impressionnante que ce soit par la batterie d'une efficacité
exemplaire ou la basse souvent prédominante. La voix de Camille se révèle forte mais aussi fragile, comme sur Margins, arrivant parfois à ses limites (February). Les mélodies sont belles et
s'étirent comme sur Impossible Colours se
terminant, hélas à mon goût, bizarrement sur une ligne de trompette un peu trop
surprenante ou bien sur le très long Empirical
dismay de plus de 9 minutes qui termine
l'album dans un superbe voyage sonore.
L'album est aussi tiré vers le haut
par un titre fort Quiet Anarchy
mais d'autres sont tout aussi bons Ghost in the
machine. Impossible Colours
aurait eu aussi sa place sur un album de
Burning Airlines...
Même si l'influence Dischord se ressent sur l'ensemble de
l'album, il n'en demeure pas moins original.
Impossible Colours est donc un superbe album pour un groupe
désormais au sommet de son art. Puissant et beau il est certainement l'un des
meilleurs de cette année. Incontournable.
Morceau préféré : Ghost In The Machine
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