mardi 11 novembre 2025

SPLIT – Violence Breeds Violence

 


SPLIT – Violence Breeds Violence

Incisive Records / Dispear Records

 

Mené par Marvin, ex-membre de Structures, SPLIT est un nouveau groupe rouennais qui frappe fort dès son premier album. En sept titres et seulement 18 minutes, le quintet impose un son aussi dense que difficilement classable, mélangeant punk, New York hardcore, crust et riffs trash avec une urgence qui ne laisse personne indifférent. Ici, la basse domine, lourde et oppressante, tandis que les guitares et la batterie tissent un climat où la tension est permanente.

Dès Cowards après une lente montée en tension, on sent beaucoup de puissance puis un déferlement de sons. Et c’est en lisant son interview dans Mowno que je découvre ce qui anime Marvin sur ce morceau et qui explique la violence exprimée. Dès lors, on perçoit un autre angle de vue que ce soit sur Cowards et même tout l’album complet.  Une colère qui ne se contente pas d’être exprimée : elle est structurée, réfléchie, et traverse tout l’album. Good Cop, avec sa rythmique plus rapide, s’attaque directement aux violences policières, tandis que For Fucks Sake joue des changements de tempos pour désorienter et captiver.

SPLIT excelle dans l’art du contraste. World Sucks décharge toute son énergie en 24 secondes, comme un coup de poing, avant que Something Of My Own ne revienne à une lourdeur plus mélodique, mais tout aussi écrasante. Stained Soul, avec sa rythmique mécanique et son refrain fédérateur, est sans doute le morceau le plus accrocheur de l’album – un hymne sombre qui reste en tête bien après l’écoute. Enfin, I Feel Nothing More clôt l’album en douceur trompeuse : les guitares mélodieuses laissent place à un chant hurlé qui emporte tout dans un final aussi intense que désespéré.


Pas si simple d’accès, Violence Breeds Violence est un album qui se refuse à la facilité. Entre dissonances assumées et rythmiques lourdes, SPLIT ne cherche pas à séduire, mais plutôt à régler ses comptes et ce, de manière bruyante. Fortement conseillé donc !

 

J. NeWSovski

https://split-hc.bandcamp.com/album/violence-breeds-violence

https://www.facebook.com/profile.php?id=61566070858055

 

vendredi 7 novembre 2025

THE VROOM VROOMS - Hashtag Machine [EP]

 


THE VROOM VROOMS - Hashtag Machine [EP]

Slowrag Production

 

 

Non, THE VROOM VROOMS n’a pas réalisé la BO du dernier Formula One ou de Need For Speed…Quoique, Hashtag Machine est un EP dont les titres décoiffent dans la globalité. Il s’agit du projet de Frederico, ce virtuose de la guitare dont on peut apprécier le talent et l’inspiration dans pas mal de projets (NOT SCIENTISTS, THE POOKIES, FOREST POOKY QUARTET ou bien encore SLOWRAG).

 

Et ça commence fort avec un “Dance Dance Dance” qui symbolise bien l’esprit de cette production. L’homme aime bien explorer pas mal d’univers musicaux mais sur cet EP on appréciera le mélange d’un petit côté punk avec une grosse dose de pur rock 'n’roll.

 

On peut apprécier également une inspiration punk/pop anglaise sur un morceau comme “This is new” avec des couplets qui pourraient nous faire penser aux TOY DOLLS. Il en est de même pour “Panic Monster” avec son intro à la sonorité d’une ballade irlandaise et son refrain qu’on a envie de chanter à gorge déployée.

 

Puis, comme par hasard… ou pas, sur “Rock 'n’roll Police” apparait un feat avec FOREST POOKY, ce vieux compagnon de route, pour un titre très Elvisien, avec un refrain pop très cool.

Le titre “Hastag Machine”, quant à lui, explore le format d’un rock’n’roll pur et dur avec une réelle efficacité.

 

Après nous avoir tenu en haleine avec 5 morceaux très rythmés, on termine avec “Out Of Love”. Un très joli contre-pied au caractère bluesy et accompagné d’une pointe de sonorités Tremolo/Flanger qui sembleraient nous plonger près d’Albuquerque dans le désert du Nouveau-Mexique.

 

THE VROOM VROOMS nous embarquent dans l’aventure d’un premier EP basé sur des sonorités punk/rock’n’roll édulcorées par des parties de guitares inspirées et des refrains accrocheurs. A souligner aussi, les parties vocales tout aussi soignées avec la variété des tessitures.

On adhère donc à ce premier essai musical réussi et agréable à l’écoute en attendant une suite sur un format plus long.

 

Herr Krombacher

 

 

https://thevroomvrooms.bandcamp.com/album/hashtag-machine

https://www.facebook.com/p/The-Vroom-Vrooms-61564274824430/



dimanche 2 novembre 2025

DEAD IN L.A. – Demolition. Girl.

 


DEAD IN L.A. – Demolition. Girl.

 

C’est grâce à Aleksandra, aussi chanteuse de Wake The Dead, que j’ai découvert Dead In L.A., nouvelle formation où elle assure la basse et les chœurs. Le trio est complété par deux anciens de The Dawn (ex-Inmate pour les plus anciens) : Seb à la guitare et au chant, et Bruno à la batterie. Basé à Marseille, ce premier album de 8 titres (27 minutes) est un vrai coup de poing !

 

L’album respire la chaleur de Marseille, et tout commence par The Heartbreaker, un morceau sulfureux et d’une puissance folle, que les chœurs déchirants d’Aleksandra amplifient encore. Sans temps mort, Friendshit s’engage sur les mêmes bases, avec une rythmique ultra-groovy. Moins direct, le morceau dégage une sensation de puissance rare. Dead In L.A. impose un style bien à lui, qui évoque Unsane ou nos Frenchies de Tantrum, avec des sonorités parfois teintées de stoner. Les chœurs, omniprésents, apportent une touche unique qui fait de ce groupe une pépite à part.

 

On connaissait déjà The Driver, mais il résume à lui seul les influences du trio : une première partie écrasante, pure noise rock années 90 à la Unsane, suivie d’une deuxième partie ronde et groovy, très stoner façon Clutch


L’énergie ne faiblit pas, et on se demande comment le trio tiendra le rythme sur scène :
Reckless, tout aussi intense, offre un refrain qui apporte — fait rare — une pointe de douceur. J’avais diffusé Hell is full of DJ’s and architects dans ma playlist estivale, un morceau hyper énergique où la symbiose entre le chant et les chœurs, omniprésents, est impressionnante. Ce titre représente vraiment l’identité du groupe à mon sens et c’est une belle carte de visite. Avec un côté très punk, Heads On Fire enchaîne à une vitesse folle, avant de basculer brutalement vers une transition post-hardcore, puis de repartir sur un rythme effréné. Le tempo ne faiblit pas jusqu’à la fin, et je retiens surtout Worship, plus lent et posé, mais terriblement lourd, avec ses riffs de basse inquiétants. Une mélodie de piano vient y glisser un rayon de soleil bienvenu.

 

Dans cette fin d’année tellement riche en sorties de qualité, il serait dommage de rater ce trio marseillais. Leur son, lourd et puissant, est d’une efficacité redoutable, et les morceaux, addictifs, apportent un vent de fraîcheur. À découvrir absolument, et à suivre pour leurs prochaines dates !

 

J. NeWSovski

 

 

https://deadinlarock.bandcamp.com/

https://www.instagram.com/deadinlarock


mardi 28 octobre 2025

TOTORRO - Sofa So Good

 


TOTORRO - Sofa So Good

Recreation Center


On commençait à ne plus y croire. Dix ans quasiment après l'étincelant "Come To Mexico" les pétaradants TOTORRO signent enfin leur retour discographique avec "Sofa So Good". Mais ne nous y méprenons pas, les Rennais ne se sont pas pour autant tournés les pouces. Cette longue période leur a permis notamment de se consacrer à d'autres aventures musicales (DO IT LATER, LA BATTUE...) ou plus récemment de sillonner de nouveau les routes ensemble. Dès les premières secondes de "
Bang Bang", qui ouvre ce troisième opus, on retrouve cette signature immédiatement reconnaissable : intro un poil funky, guitares chatoyantes, rythmiques en cascade, énergie contagieuse...TOTORRO revient comme un vieux cousin perdu de vue : à la première note, les souvenirs affluent, et tout redevient familier. Pas de doute, ils restent les maitres en France du rock instrumental nerveux et bondissant. "Matthews Bridge", plus puissant, enfonce le clou. Un titre qui démontre une nouvelle fois que la musique des Rennais, parfois d’une technicité folle, reste malgré tout accueillante et instinctive. "New Music" démarre délicatement avec une ambiance limite caribéenne. Après une incursion indie-rock, le titre prend ensuite une tournure plus post-rock (guitares cristallines et basse saturée à la EXPLOSIONS IN THE SKY). Le morceau se termine en beauté dans un final plus musclé marqué par un riff de guitare addictif.  Avec "Destiny Chives" (TOTORRO est un groupe 100% instrumental qui aime bien jouer avec les mots dans le choix de ses titres) dévoile une facette plus contemplative. Des rythmiques un peu jazzy alternent avec des passages plus rugueux. On notera par ailleurs la production limpide de ce troisième opus enregistré par Boris Saidini, batteur de BIRDS IN ROW et PAIN MACHINE. Le titre éponyme "Sofa So Good" fait office d'interlude, une respiration bienvenue qui donne presque envie de s'assoupir sur le canapé. TOTORRO retrouve son dynamisme sur le sautillant "Sensation IRL". Un titre qui multiplie les breaks, entre accélérations fulgurantes et accalmies, un vrai parcours de montagnes russes. Les sonorités tropicales font leur retour sur l'intro de "Bernard Guez" qui monte ensuite en intensité grâce à un riff super efficace. Avant l'explosion finale, le groupe joue une nouvelle fois sur les contrastes entre tension et moments plus suspendus. Moins enjoué, "Bonnet Free Jazz"  dévoile un visage plus frontal et brutiste. "Smile Paste", chevauchée post-rock de plus de 7 minutes clôture l'album en beauté. Entre entame cinématographique, math-rock énergique, lente montée en pression et final délicat, ce morceau phare montre tout le savoir-faire du quatuor. 

Avec "Sofa So Good", TOTORRO réussit un retour brillant après dix ans d'absence. Les Rennais n'ont rien perdu de leur éclat et confirment leur place incontournable dans le rock instrumental français. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                 New Music

 

https://totorro.bandcamp.com/album/sofa-so-good

https://www.facebook.com/totorrototorro/#



lundi 27 octobre 2025

Concert - Rock N'Poulettes 2


Nouveau coup de pouce pour un concert qui a lieu à la Regrippière, petite commune entre Nantes et Cholet.

On y retrouve l'ami FX et POESIE ZERO en tête d'affiche, KING PHANTOM et KING KONG MEUF pour la partie punkrock et les marseillais de WAKE THE DEAD pour la touche de finesse avec un bon vieux hardcore qui va tout décoiffer. Ces derniers auront tout juste sorti leur nouvel album "the great disppointment" sur Useless Pride Records


Plus d'info dans ce lien

jeudi 23 octobre 2025

SICK SAD WORLD – Deuil(s)

 


SICK SAD WORLD – Deuil(s)

Atypeek Music

C’est en ouverture d’In Der Welt, dans la cave intimiste et déserte du T’es Rock Coco, que j’ai découvert Sick Sad World. Ce concert atypique, où le public brillait par son absence, a créé une connexion avec leur musique. Une expérience qui prend tout son sens avec l’écoute de Deuil(s).

 

Il s’agit de leur quatrième production. Les nantais ne nous offrent pas simplement un album mais une traversée intime des étapes du deuil. Chaque morceau incarne une phase de ce processus, comme une bande son à une histoire douloureuse puis une lente remontée vers la lumière. Avec seulement 5 titres mais 41 minutes d’immersion, on est vraiment sur un album-concept dont les morceaux prennent le temps de poser les choses.

Denial, le titre d’ouverture déploie sur 9 minutes une atmosphère de post métal lourde, presque étouffante, avec des vagues de guitares hypnotiques qui montent et descendent. Le chant de Julien est crié, comme des plaintes, des cris de douleur. Bargaining (la négociation en français) commence plus doucement, plus facile d’accès avec son chant clair, il monte en puissance tranquillement et atteint un niveau d’intensité impressionnant. Je le vois comme un appel d’espoir face au destin.

Depression est sombre, le tempo est lent et lourd. Les vagues de guitares sont inquiétantes jusqu’à cet interlude déchirant. Puis Anger vient crier sa douleur et sa colère à travers le chant douloureux et la lourdeur des riffs. Sick Sad World me fait ici penser aux parisiens de Memories Of A Dead Man ou même, allons-y directement, à Cult Of Luna.

Acceptance commence fort avec beaucoup d’intensité, le martèlement de la double pédale renforce cette atmosphère. Il se referme sur une note d’espoir, avec des mélodies plus lumineuses.

Le son est énorme, puissant et propre. Il a été enregistré par Christophe Hogommat et David Enique. Deuil(s) s’offre aussi un très beau digipack, sobre et mystérieux dont l’artwork laisse place à l’imagination et l’interprétation. Pour l’instant uniquement disponible en cd et digital il ne devrait pas tarder à être pressé en vinyle.


Deuil(s) est bien plus qu’un album de post-metal : c’est une expérience. En s’inspirant des étapes du deuil, Sick Sad World a créé une œuvre, un concept album qui résonne profondément par sa douleur, sa puissance et son intensité.

J. NeWSovski

 

https://sicksadworldfrance.bandcamp.com/album/deuil-s

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http://www.sicksadworldband.fr/



dimanche 19 octobre 2025

PATIENT ZERO – Souvenir Noir [EP]

 


PATIENT ZERO – Souvenir Noir [EP]

Dirty Slap Records

Avec Souvenir Noir, Patient Zéro signe un EP aussi bref (15 minutes) que percutant. Originaires de Tours et nourris à la scène punk depuis plus de deux décennies (avec des ex-Verbal Razors, Daily Mind Distorsion, Sueurs Froides, C.I.D. et Saints And Sinners), les gars distillent ici un son hybride, où l’urgence du punk rock se marie à post-punk très actuel. Le résultat ? C'est un subtil mélange entre énergie, son brut et mélodies envoûtantes, le tout porté par un chant en français à la fois vindicatif et poétique.

Dès Yeux Fermés, le ton est donné : des riffs secs, une rythmique implacable, et une voix qui crache ses mots comme des coups de poing. La production de Jacky (Syndrome 81), enregistrée dans son studio à At The Movie Studio (Brest), y est pour beaucoup : elle conserve l’âpreté et l’énergie du punk tout en y soufflant des nuances. Seul dans la nuit illustre cette alchimie, avec son chant au débit saccadé et ses arpèges nerveux qui rappellent autant Syndrome 81 que certains très vieux morceaux de The Hives.

Mais c’est dans la fusion de ses influences que Patient Zéro se révèle. Souvenir Noir bascule dans un post-punk sombre, où la basse hypnotique et les guitares peuvent évoquer Not Scientists. Pourtant, jamais le groupe ne sacrifie sa puissance mélodique : Sortilège et Offrande prouvent qu’ils maîtrisent l’art du refrain accrocheur, entre désillusion et douceur amère. Cela se ressent aussi à travers les paroles, désabusées mais précises, qui ajoutent une profondeur supplémentaire aux morceaux.

 

Le seul reproche à faire à cet EP est sa brièveté car c’est évidemment trop peu pour nous rassasier tant Patient Zéro est une sacrée découverte. Bien entendu, on attend avec impatience de les voir sur scène et qu’un futur album voit le jour !

J. NeWSovski

 

https://patientzerotours.bandcamp.com/album/souvenir-noir