vendredi 22 novembre 2024

COILGUNS – Odd Love

 


COILGUNS – Odd Love

Humus Records

Hardcore / post-hardcore

 

Les Suisses ont su faire monter la pression depuis le début de l’été, morceau après morceau, ils nous ont offert un aperçu de cet album, nous mettant l’eau à la bouche. 22 novembre, il sort enfin dans cette période nuageuse et là c’est la claque prévue, le genre d’album qui frappe fort là où il faut, le genre d’album que tu peux aisément ranger dans le haut de la pile ni plus ni moins qu’avec les meilleurs At The Drive In et tout près de The Shape Of Punk To Come de Refused.

Pour ceux qui prennent le train en marche et découvrent le phénomène suisse, Coilguns vient de La Chaux-de-Fonds près de Neufchâtel, très près de la France et a déjà trois albums en magasin et une petite collection d’EPs dont dernièrement un split en collaboration avec Birds In Row (voir interview les Rêveries 21).

 

Pour revenir à la genèse de cet album, il a commencé à être écrit par Jona, le guitariste, au printemps 2020 en plein confinement. Quatorze morceaux composés en deux mois, enregistrés sous forme de maquettes et proposés au reste du groupe. Ils travaillent ensemble dessus mais laissent le résultat refroidir plusieurs mois. En 2023 ils se décident enfin à enregistrer ce qui devient Odd Love et pour ça le groupe est allé en Norvège, à l’Ocean Sound Recordings qui a vu passer des grosses pointures comme Cult Of Luna ou Arcade Fire et a enregistré avec Scott Evans qui a déjà bossé avec Thrice, Ghoul ou Kowloon Walled City. Le son est parfait. Il sort sur Humus Records, leur propre label.

 

Tout démarre très très fort avec We Missed The Parade déjà sorti il y a quelques mois. Un morceau d’une grande efficacité bien porté par des riffs de guitare pleins d’originalité et le chant atypique de Louis Jucker. L’intensité monte avec Placeholders et sa rythmique entêtante tandis que Generic Skincare amène une atmosphère ambivalente entre mélodies et riffs lourds et inquiétants.

Coilguns apporte son côté At The Drive In, cela provient aussi de la façon de chanter de Louis qui se rapproche de celle de Cedric Bixler avec qui il partage aussi la coupe de cheveux, cela se ressent sur des morceaux comme le tumultueux Venetian Blinds ou le plus posé Caravel.

Black Chyme pourrait donner des faux airs de Refused avec cette proportion à changer de styles durant le même morceau et comme on est dans la partie où je cite des groupes je peux parler de l’esprit Birds In Row sur Bandwagoning. Les suisses offrent des moments de douceur postrock sur The wind to wash the pain ou la première partie de Featherweight avant que la fureur ne prenne le dessus.

Ce quatrième album se termine avec un gros morceau aux multiples facettes : Bunker Vaults. Ce dernier alterne parties mélodiques, lourdes, intenses et aériennes durant plus de 7 minutes et c’est certainement celui qui représente le mieux Coilguns dans sa variété et sa complexité. Chose intéressante il est aussi introduit par un court titre post hardcore.

 

Odd Love est un excellent album en tous point remarquables, il serait dommage de passer à côté. Il offre des morceaux complexes et variés, et devrait certainement marquer le style. Si ce groupe était américain il serait en tête d’affiche sur toutes les salles et tous les festivals.

 

J. NeWSovski

 

https://coilguns.bandcamp.com/album/odd-love

https://coilguns.ch/

https://www.facebook.com/coilguns



mardi 19 novembre 2024

HUGUI(GUI) les bons tuyaux - saison 3

 


HUGUI(GUI) les bons tuyaux - saison 3

Le fanzine des deux Guillaume est de retour ! Déjà le troisième volume des conversations entre Gui des champi et Guillaume Circus et je dois avouer que je suis toujours aussi fan !

Premièrement j’adore que le duo conserve son esthétique Starsky et Hutch, ça c’est très classe et en même temps ça me rappelle mon enfance, les dimanche midi sur la télévision noir et blanc de la cuisine ! Bravo à Dan Kérosène au passage. Ensuite je suis en train de me dire qu’une bonne discussion entre amis c’est finalement mieux qu’une chronique, certes dans un fanzine ça prend de la place mais la discussion c’est quand même parfait pour évaluer les côtés forts et faibles d’un album ou d’un groupe. Parmi les tuyaux on peut citer Durry, Schedule 1 aux faux airs de Fragile, Haters ou Windowsill mais le fanzine en est rempli…

Lecture incontournable pour tout amateur de punkrock indépendant et musiques associées, il permet de sortir des groupes déjà entrevus et ça c’est top !

 

J. NeWSovski

 

www.huguigui.fr

jeudi 14 novembre 2024

WHY ALIENS WHY ? – The Great Disclosure [EP]

 


WHY ALIENS WHY ? – The Great Disclosure [EP]

Autoproduction

Punkrock musclé / Noise 


J’ai posé les pieds à Marseille pour la première fois de ma vie en Octobre dernier. J’ai été bluffé par cette ville, loin des clichés véhiculés, j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère et la beauté de la cité Phocéenne. Fait du hasard j’ai reçu presque en même temps des nouvelles d’un groupe Marseillais : Why Aliens Why?.

Un nom étrange qui ne donne que peu d’indices sur son style. Et dès Placid Wolves lancé je découvre un punkrock nerveux avec le curseur plutôt pointé sur la noise. L’énergie monte encore en tension avec My Abduction vraiment puissant. Je ne suis pas fan des filtres sur les voix mais il offre tout de même un côté intéressant rappelant des groupes comme Unsane ou Human Impact. Après le gros déluge sonore sur les trois premiers titres (je n’ai pas parlé du morceau Why Aliens Why, très bon aussi), le groupe prend le parti d’un punkrock lourd mais plus rock’n’roll sur Elvis Was White assez groovy sur son riff principal de guitare mais totalement bestial et débridé, il est bien épaulé par l’utilisation d’un clavier, c’est vraiment mon titre préféré. Le EP se termine par un remix du premier morceau avec un petit jeu de mot puisqu’il devient Acid Wolves. Personnellement je ne suis pas fan des remix, je les zappe en général à chaque fois, ce n’est que mon avis mais il me fait sortir de l’EP d’une manière que je n’aime pas trop avec une image de cette écoute un peu tronquée, celui-ci ne déroge pas vraiment à mon sens, désolé. Ce n’est que mon avis mais les remix devraient être séparés des albums un peu comme dans les 90’s quand les groupes sortaient un album avec, en accompagnement, un autre cd composé uniquement de remix.


Pour conclure c’est une belle découverte avec un groupe puissant. Cet EP est un peu court et nous donne envie d’une suite rapidement !

 

J. NeWSovski

 

https://whyalienswhy.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/profile.php?id=100083328873112



dimanche 10 novembre 2024

WE HATE YOU PLEASE DIE - Chamber Songs

 


WE HATE YOU PLEASE DIE - Chamber Songs

Nouveau Monde Artistes Services / Incisive Records

Il y trois ans, l'excellent 2ème album de WE HATE YOU PLEASE DIE avait particulièrement marqué les esprits. A la fois brutal et catchy, Can't Wait To Be Fine était un album ambitieux qui classait les Rouennais parmi les groupes les plus talentueux du moment. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Surtout, le charismatique chanteur Raphael Balzary ne fait désormais plus partie du combo normand. Un départ qui aurait pu couper les ailes de WE HATE YOU PLEASE DIE. Que nenni, les trois autres comparses ont décidé de poursuivre l'aventure et de garder cette belle énergie qui caractérise le groupe. Ce changement de line-up a bien évidemment eu des conséquences sur la couleur musicale du projet. Si le groupe a perdu un peu de sa fantaisie, il a gagné en cohérence et en sauvagerie. Ne pas se fier à la pochette de l'album, le nouveau trio ne fait pas dans la musique de chambre mais bel et bien dans le punk-rock endiablé. Une musique plus frontale et intense comme en atteste le bien nommé "Adrenaline" qui ouvre l'album. Une pépite riot girl dans laquelle la basse musclée, le chant habité de Chloé Barabé et le refrain scandé font des étincelles. Après cette entrée en matière attaquée pied au plancher, WE HATE YOU PLEASE DIE calme légèrement le jeu sur "Stronger Than Ever". En apparence car les paroles se font plus engagées sur ce titre militant au gimmick de guitare imparable. Le trio rouennais poursuit en mode rouleau compresseur sur "Automatic Mode", morceau tendu légèrement grunge. Le son se fait encore plus brut sur "Control", petite bombe punk-rock qui voit WE HATE YOU PLEASE DIE accélérer encore un peu plus le rythme. Une rage que l'on retrouve sur les furieux "Lust" et "Vampirized" marqué pour ce dernier par un drone introductif. Entretemps, le trio rouennais nous gratifie d'un "The Fool" inventif. Débutant telle une ballade apaisée, le morceau devient subitement tendu et agressif. Les nombreux changements de rythme et la part plus importante laissée au chant masculin sur ce titre évoque le WE HATE YOU PLEASE DIE d'avant. La tension reste palpable sur le heavy et grungy "Flesh" marqué par la réverb' et l'écho sur la voix de Chloé. N'offrant aucun répit, le trio repart au charbon et enchaine les brûlots punk-rock déchainés : "Asshole" ou encore "Sorority". WE HATE YOU PLEASE DIE nous propose une fin d'album surprenante. Un nouveau virage musical pour ses prochaines productions ? "Surrender" est un long titre de presque 6 minutes qui voit WE HATE YOU PLEASE DIE évoquer SLOWDIVE dans une ambiance shoegaze atmosphérique du plus bel effet. 

 

Amputé de son leader, WE HATE YOU PLEASE DIE a su parfaitement rebondir en passant à la formule trio. Chamber Songs est un album nerveux et explosif de haute tenue.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                            Stronger than ever

 

https://wehateyoupleasedie.bandcamp.com/album/chamber-songs

https://www.facebook.com/whypd/



mercredi 6 novembre 2024

FOU DE JOIE – Bright Smile

 


FOU DE JOIE – Bright Smile

Autoproduction

 

La précédente production de Fou De Joie remonte désormais à cinq ans. Ce groupe de Clermont m’avait marqué à la sortie de son premier album. Formé d’ancien membres de One Second Drive, il joue un post-rock / indie rock technique rappelant par moments certains morceaux de Totorro. Le quatuor a donc pris son temps pour sortir son deuxième album de huit titres (28 minutes) qui est totalement autoproduit (gros boulot de Kevin le bassiste) et, pour l’instant, disponible en version numérique.

 

Fou De Joie amène avec sa musique un côté solaire et lumineux comme sur Fire, dont j’aime particulièrement son petit riff de guitare, totalement entêtant. La multiplication des chants et des voix (Mind) permet d’amener une vraie variété et me rappelle quelques groupes américains du début des années 2000 comme Promise Ring ou Hey Mercedes. Un son de guitare caractéristique, une belle énergie et des riffs bien trouvés donnent une vraie personnalité au groupe et cela s’exprime parfaitement sur des morceaux comme White Tires BMX ou The Rift. Puis il y a un côté plus mélancolique qui s’exprime aussi à travers des titres comme Kiddo ou bright Smile qui vient clôturer l’album. On viendrait à regretter que quatre ou cinq morceaux de plus ne complètent ce joli tableau.

 

Ce deuxième album s’inscrit dans la continuité du précédent proposant un indie-rock teinté de punkrock aux accents Math-Rock. Bright Smile est vraiment agréable à écouter amenant une bouffée d’air frais.

J. NeWSovski

 

https://foudejoie.bandcamp.com/album/bright-smile

https://www.facebook.com/foudejoieband/



vendredi 1 novembre 2024

Black & Noir Records Club Single 1990​-​1992 – [Compilation]

 


Black & Noir Records Club Single 1990​-​1992 – [Compilation]

Nineteen Something

 

Très intéressant de voir Nineteen Something sortir une compilation de tous les « Club Single » du mythique label Black & Noir pour accompagner la sortie du livre sur l’histoire du label signé par Patrick Foulhoux (chronique). Le club Single c’était une excellente initiative du label, certes pompée sur SubPop mais qui proposait, moyennant une modique somme de 90 francs, de recevoir cinq 45 tours durant l’année. Le concept a perduré deux années avec un total de 10 sorties.

 

On retrouve sur la compilation les 45 tours dans l’ordre où ils sont sortis et ça commence par les mythiques Dirty Hands tout juste formés après la séparation des Noodles, et c’est le détonnant Gimme Love, vraiment efficace qui ouvre le bal suivi par Suicide, un morceau un peu plus lent. Je découvre ensuite les Shaking Dolls et j’adore leur punk garage aux lignes mélodiques qui rappellent les Thugs, super efficace sur Rock, Bed and Chocolate. On y retrouve Hervé qui montera plus tard Hint. Mad Monster enchaîne avant que les Thugs signent Falling Apart, morceau issu du split avec les américains de Uptown Bones qui placent, eux, Spring Is a cat, un titre mélangeant rugosité et mélodies, bien perché tout de même. Hydrolic Systems clôture cette première saison de façon bien bruyante avec un titre éponyme puis Run Away, énergique certes mais moins brouillon que le précédent.

La compile est accompagnée d’un livret plein d’anecdotes d’Eric Sourice, à la tête de Nineteen Something et auparavant à la tête de Black & Noir. C’est une bonne idée et intéressant à lire.

La deuxième année commence par le Casbah Club, un groupe que j’avais découvert dans la mythique compile « A French Compilation », le groupe était/est fan des Clash et propose une touche d’originalité bienvenue. Je connaissais aussi très bien le EP des Burning Heads, le premier disque de Black & Noir que j’ai acheté, les deux titres sont excellents notamment Hey You qui est un morceau emblématique souvent joué à la fin des sets. Les légendaires Drive Blind prennent le relais avec Charlatan et Everyday, le groupe n’avait alors qu’une dizaine de concerts à son actif mais on sent déjà alors le potentiel des Nîmois, Black & Noir avait eu le nez très fin sur ce coup. Viennent ensuite les croates d’Overflow que je connaissais de par leur split avec Seven Hate, le son est limite mais j’adore leur style qui me rappelle les Hard-Ons. Et c’est Subtle Turnships qui termine l’histoire du Club Single, deux titres très noise dont un bien barré (Quack Quack Baby Quack Quack) de la part du groupe parisien.

 

 

Complément parfait au livre de Patrick Foulhoux, cette compilation est une petite pièce d’histoire. Le label, avec cette démarche, nous a offert de précieuses découvertes.

J. NeWSovski

 

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/black-noir-records-club-single-1990-1992



dimanche 27 octobre 2024

VERNE – No One ? [EP]

 


VERNE – No One ? [EP]

Autoproduction

Verne est encore une belle surprise de ce dernier trimestre. Il s’agit d’un groupe établi entre Vannes et Nantes et dans lequel on retrouve Francky l'ancien bassiste fondateur de Sexypop, groupe mythique angevin. Il est parti après l’album Acces to the second floor. Puis après une longue pause musicale, l’envie de rejouer est revenue et on a pu le croiser dans Clayton, le voilà aujourd'hui de retour à la guitare et au chant accompagné d'Axel (ex-Piss Me Off) et Laurent dans Verne, dont le nom et l’artwork sont un hommage au Nantais le plus célèbre : Jules Verne.

 

Cet EP est composé de seulement six titres, je dis « seulement » parce que dès le premier morceau, Reshape the world, je découvre un groupe avec lequel j’accroche tout de suite. Le titre a des faux airs de Hot Water Music avec un chant vraiment sympa et des chœurs très efficaces.

 

Dans le registre coup de cœur j’aime beaucoup The Ring aux faux airs d’Aïna qui développe de superbes mélodies. Une nouvelle fois le petit grain éraillé de Francky fait des merveilles. We Know The Way est plus direct, davantage punkrock avec un chant qui monte haut. On reconnait quelques influences et notamment un peu de Samiam comme sur Uncomfortable In My Skin ou des vieux groupes nationaux comme The Bushmen ou Shaggy Hound sur Turn Off Your screen.

 

No One ? est un excellent EP qui permet de mettre Verne sous les radars et saura marquer les esprits avec un punkrock mélodique très bien exécuté.

J. NeWSovski

 

 

https://weareverne.bandcamp.com/album/no-one

https://www.facebook.com/verne.punkrock/