COILGUNS
– Odd Love
Humus
Records
Hardcore / post-hardcore
Les Suisses
ont su faire monter la pression depuis le début de l’été, morceau après
morceau, ils nous ont offert un aperçu de cet album, nous mettant l’eau à la
bouche. 22 novembre, il sort enfin dans cette période nuageuse et là c’est la
claque prévue, le genre d’album qui frappe fort là où il faut, le genre d’album
que tu peux aisément ranger dans le haut de la pile ni plus ni moins qu’avec les
meilleurs At The Drive In et tout près de The Shape Of Punk To Come
de Refused.
Pour ceux
qui prennent le train en marche et découvrent le phénomène suisse, Coilguns vient de La Chaux-de-Fonds près de
Neufchâtel, très près de la France et a déjà trois albums en magasin et une
petite collection d’EPs dont dernièrement un split en collaboration avec Birds In Row (voir interview les Rêveries 21).
Pour revenir
à la genèse de cet album, il a commencé à être écrit par Jona, le guitariste, au printemps 2020 en
plein confinement. Quatorze morceaux composés en deux mois, enregistrés sous
forme de maquettes et proposés au reste du groupe. Ils travaillent ensemble
dessus mais laissent le résultat refroidir plusieurs mois. En 2023 ils se décident
enfin à enregistrer ce qui devient Odd Love
et pour ça le groupe est allé en Norvège, à l’Ocean Sound Recordings qui a vu passer des grosses pointures comme Cult Of Luna
ou Arcade Fire et a enregistré avec Scott Evans qui a déjà bossé avec Thrice,
Ghoul ou Kowloon Walled City. Le son est parfait.
Il sort sur Humus Records, leur propre label.
Tout démarre
très très fort avec We Missed The Parade
déjà sorti il y a quelques mois. Un morceau d’une grande efficacité bien porté
par des riffs de guitare pleins d’originalité et le chant atypique de Louis Jucker. L’intensité monte avec Placeholders et sa rythmique entêtante
tandis que Generic Skincare amène une atmosphère ambivalente
entre mélodies et riffs lourds et inquiétants.
Coilguns apporte son côté At The Drive In, cela provient aussi de la façon
de chanter de Louis
qui se rapproche de celle de Cedric Bixler avec qui il partage aussi la
coupe de cheveux, cela se ressent sur des morceaux comme le tumultueux Venetian Blinds ou le plus posé Caravel.
Black Chyme pourrait donner des faux airs de Refused avec cette
proportion à changer de styles durant le même morceau et comme on est dans la
partie où je cite des groupes je peux parler de l’esprit Birds In Row
sur Bandwagoning. Les suisses
offrent des moments de douceur postrock sur The
wind to wash the pain ou la première partie de Featherweight avant que la fureur ne
prenne le dessus.
Ce quatrième
album se termine avec un gros morceau aux multiples facettes : Bunker Vaults. Ce dernier alterne parties
mélodiques, lourdes, intenses et aériennes durant plus de 7 minutes et c’est
certainement celui qui représente le mieux Coilguns dans sa variété et sa complexité. Chose
intéressante il est aussi introduit par un court titre post hardcore.
Odd
Love est un excellent album en tous point remarquables, il serait dommage de
passer à côté. Il offre des morceaux complexes et variés, et devrait
certainement marquer le style. Si ce groupe était américain il serait en tête
d’affiche sur toutes les salles et tous les festivals.
J. NeWSovski
https://coilguns.bandcamp.com/album/odd-love
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