lundi 11 septembre 2023

CLINIC RODEO – Les nuits


 

CLINIC RODEO – Les nuits

Autoproduction

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître Clinic Rodeo est un duo. C’est surprenant car le groupe fait preuve d’une belle richesse musicale et s’affranchit des styles offrant un stoner qui s’échappe par-ci par-là vers le post-rock et aussi vers le garage.

Dans ce duo on retrouve Adrien Mallamaire, guitariste des Washington Dead Cats et Joy Harvey d’Agapes à la batterie.

Et dès l’ouverture avec le morceau Surprises, Clinic Rodeo amène un univers qui lui est propre. La basse est ronde et la voix d’Adrien se révèle grave mais retenue, elle me rappelle celle de Patron de Loading Data. Il y a d’ailleurs des points communs entre les deux groupes notamment quand Clinic Rodeo flirte avec le stoner (Surprises bien sûr et encore plus sur Holy Night) et propose une musique chaude et suave.

9.1.1 top secret est un joli morceau et les chœurs de Joy y sont particulièrement intéressants, ce morceau pourra faire penser, sur son final, au Slim Wild Boar et son univers ouest américain. D’ailleurs sur certains autres titres on peut dire que le duo se rapproche de l’ambiance americana notamment Soul of Sand, superbe par sa douceur et sa mélancolie ou bien Lost Hills Roads, allant même jusqu’à pousser la ressemblance avec Nick Cave sur From Love to die.

 

Girl Big Gun et Rats attaquent de façon plus rapide et seraient, peut-être, les liens entre Adrien et les Washington, par leur thème et la façon dont est posé le chant. J’aime aussi Electric Lights et son refrain envoutant.

 

Etant passé à côté des trois premiers albums du duo, je découvre Clinic Rodeo à travers les nuits. Titre trompeur car aucun texte n’est en français. C’est un album enchanteur d’une belle richesse musicale auquel on ne peut rester insensible.

 

J. NeWSovski

 

 

https://clinicrodeo.bandcamp.com/album/les-nuits-3

https://www.facebook.com/clinicrodeo/?locale=fr_FR

Clinic Rodeo - Les Nuits (hearnow.com)



mercredi 6 septembre 2023

FUCK IT – Guts (EP)

 


FUCK IT – Guts (EP)

Autoproduction

 

Découvert à travers les pages du fanzine Good Friends de l’ami Jean Louis Paranoïa, Fuck It est le genre de groupe qui ne peut laisser indifférent. Le trio entièrement féminin est déterminé et n’y va pas par quatre chemins pour s’exprimer.

Totalement DIY, enregistré par leur soin dans leur local et autoproduit, ce court EP de 5 titres pour 11 minutes balance un punkrock rapide qui n’hésite pas à sortir de sa zone de confort. Le son de la basse est lourd et pesant tandis que le côté garage prend le dessus sur le morceau d’ouverture Spermtracker. Cabin in the woods révèle un côté post-punk très intéressant tandis Fuck Go pose une chappe sonore avec une basse, une nouvelle fois prédominante. Fuck it n’oublie pas ses racines punkrock avec l’efficace My best wife qui amène une touche mélodique bienvenue. L’EP se termine avec I want my painting on the walls, tout aussi efficace que ses prédécesseurs.

 

Fuck It permet de se rendre compte que Clermont Ferrand est une ville avec une réelle culture rock et un vivier de groupes plus qu’intéressants. Fuck It est à découvrir sans tarder !

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/fck.it.band/

https://fuck-it.bandcamp.com/album/guts

 


jeudi 31 août 2023

DIESEL BOY – Gets Old

 


DIESEL BOY – Gets Old

Sbäm Records

 

Vous n’imaginez pas la joie intense que j’ai pu ressentir lorsque j’ai entendu parler de la reformation de Diesel Boy. Ce groupe est Mon groupe fétiche, un groupe dont j’ai dévoré les albums, les ai usés sur ma platine CD. Un groupe qui correspond parfaitement à ce qu’est pour moi le punkrock mélodique de la fin des années 90, et un album comme Venus Envy est pour moi un chef d’œuvre ultime qui est à mettre au même niveau qu’un Punk In Drublic de NoFX, qu’un Everything Sux des Descendents, Suffer de Bad Religion… Le groupe maniait à la perfection l’énergie, le fun, les mid-tempo, l’humour et la voix de Dave était juste parfaite avec un côté éraillé subtil. Aussi ceux qui sont passés à côté de Diesel Boy sont impérativement chargés de se refaire la discographie (sur Honest Dons et Fat Wreck) en se remettant dans le contexte de l’époque.

 

Revenir 22 ans après c’est risqué et ceux qui l’ont fait ont parfois sorti des albums bien mièvres. Pour un groupe, c’est évidemment sympa de rejouer ensemble mais pour le fan ultra, il y a souvent de la déception derrière de ne pas entendre ce à quoi on s’attend.

Gets Old démarre donc avec une chanson (Lost Decade) qui confirme un peu mon appréhension, le point positif c’est que la voix de Dave et sa façon de chanter n’a pas vraiment bougée. D’ailleurs en parlant de mouvement, le line up n’est pas celui d’origine car il ne reste que Dave (chant et guitare) et Greg (basse) présents depuis les débuts en 1993.

Dirty Dishes se révèle plus percutant et rappelle davantage ce que le groupe a pu sortir par le passé avec un refrain accrocheur et le chant qui monte de façon irrésistible. Le groupe de Santa Rosa a toujours sorti des chansons mélodiques qui mettent en avant une belle émotion, c’est le cas ici sur Viking Funeral qui applique une rythmique très rapide mais une intensité latente tout le long du morceau.

La basse de Greg est pleine de trouvailles comme sur Corpse Paint blues, un morceau sur le métal, tandis qu’un piano fait son apparition sur l’introduction de The Turk. C’est d’ailleurs un instrument que le groupe utilisait sur ses deux albums précédents.

Le groupe a gardé son côté fun notamment à travers ses lyrics comme sur Festival Summer ou internet Girl avec son introduction en connexion Modem 52K comme dans les années 90. Pour le reste les morceaux sont énergiques, rapides et on sent l’expérience des vieux briscards pour sortir de bons riffs accrocheurs. Mais, et c’est peut-être le défaut de ce 5ème album, il n’y a pas de morceaux transcendants, j’aime beaucoup Viking, c’est à mon sens le meilleur, il y a aussi le très aérien Two Stones, mais il manque deux ou trois titres aussi bons pour élever cet opus parmi les très bons albums.  

 

 

 

C’est donc un retour réussi pour Diesel Boy qui signe ici un album fun, plein de bonnes idées et qui regorge d’énergie. Les vieux fans des années 90 seront ravis et attendront les dates de la tournée européenne avec impatience. Et puis cela laisse imaginer que le groupe va nous sortir d’autres productions par la suite et ça c’est cool !

 

J. NeWSovski

 

 

https://dieselboyband.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/dieselboyofficial/

 

samedi 26 août 2023

Interview - FEU

 Feu, autrefois side-project, prend son envol avec son premier album sorti il y a quelques semaines en autoproduction. Voici l’occasion de découvrir le groupe à travers cette interview avec Lylian.

 



 

https://feufeufeu.bandcamp.com/album/l-dessous-il-ne-pleut-pas

 

 

Salut FEU, pouvez-vous me présenter le groupe et notamment d'où vous venez et dans quels groupes vous jouiez ?

Lylian : On a commencé ce groupe avec Olivier à côté de Nantes au printemps 2018. À l’époque Olivier jouait dans Justine et The Attendants, et moi dans Heavy Heart. Il avait depuis quelques temps déjà quelques morceaux de côté qui ne collaient pas avec ses autres groupes et m’a proposé de mettre des textes et du chant dessus. Ça faisait longtemps qu’on parlait de faire un groupe de punk-rock français ensemble. Puis ensuite on a un peu mis le groupe de côté pendant deux ans car on était déjà bien occupé avec nos autres groupes et nos vies respectives. On a repris un peu les répètes début 2020 juste avant le covid avec à l’époque Antoine à la basse (qui jouait aussi dans Heavy Heart et est désormais notamment dans Middle Child), John à la batterie et Louis à la deuxième guitare (qui jouaient aussi tous deux dans Heavy Heart). Après le départ de John et Louis, Gaël et Arnaud (qui jouent tous deux dans The Attendants avec Olivier) sont arrivés en juin 2021 respectivement à la batterie et à la deuxième guitare. Ensuite c’est Antoine qui est parti et Marthe (qui a notamment joué dans Brainfreeze et Angry Silence) qui est arrivée pour faire la basse en novembre 2022.

 

Pourquoi avoir choisi le nom FEU et que signifie-t-il pour vous ?

Lylian : On a trouvé ce nom très rapidement, dès 2018, mais sans trop y accorder d’importance car on ne savait pas très bien ce qu’allait donner ce groupe. Et puis on s’y est habitué. Je crois que la première idée c’était « Feu de joie » mais on l’a très vite raccourcie. Je pense qu’à l’époque on voulait trouver un nom un peu fougueux qui file la pêche, qui soit plutôt du côté de la vie et de la joie.

 


 

Dans vos précédents groupes (si l'on excepte JUSTINE) le chant était en anglais pourquoi avoir choisi avec FEU de chanter en français ?

Lylian : À titre personnel j’en avais marre d’écrire et de chanter en anglais, je me sentais un peu coincé et limité par une langue que je ne maitrisais pas très bien. Je lisais aussi pas mal de trucs en français que j’aimais bien et que j’avais envie de chanter tel quel, sans en passer par une traduction « maison » souvent foireuse. Au début du groupe, je me disais aussi que, quitte à avoir un autre groupe de punk, je voulais que ce soit vraiment différent de Heavy Heart, d’où le français. On a toujours aussi beaucoup écouté de groupes de punk-rock qui chantaient en français, faire ça nous a paru en fin de compte assez évident.


Pouvez-vous nous parler de l'enregistrement de votre premier album, il semble avoir été enregistré en plusieurs morceaux puis assemblé ?

Lylian : Oui en effet on a fait appel à pas mal de potes pour nous filer un coup de main. On n’avait pas trop de thunes et pas trop de temps pour prévoir quinze jours de studio ensemble, donc on s’est dit que ce serait plus simple de faire ça de manière fragmentée, ce qui n’a pas forcément été le cas finalement. On a commencé par enregistrer les batteries en trois jours en janvier avec Antoine (qui joue dans Middle Child) à Avessac près de Nantes chez Joris (qui joue dans Dalès). Ensuite, sur plusieurs week-end en mars, Olivier a enregistré les guitares et la basse à Treillières dans notre local de répète chez Arnaud, puis Charles (qui joue par ailleurs dans Intenable) a enregistré le chant à Paris sur quatre/cinq jours. Enfin on a fait les deuxièmes voix et les chœurs avec Pierre-Antoine à Vertou, qui a aussi mixé le disque. Pour finir, ça a été masterisé par Patrice à Nantes. Finalement quand on y repense on se dit qu’un tel processus n’a pas forcément été moins chronophage qu’aller en studio. Et le fait de pas se voir tous ensemble en même temps pendant l’enregistrement et de devoir faire les choses à distance était assez frustrant, même si on est tou-t-e-s très content-e-s du résultat final.

 


 

Quels thèmes abordent vos chansons ?

Lylian : Au début du groupe, avant qu’on écrive les premiers textes, on se disait avec Arnaud qu’on adorerait monter un groupe de punk-rock français qui parle d’amour et de politique. Je crois que ça définit bien les textes des morceaux de FEU. Certaines phrases font aussi allusion à des moments historiques : dans les textes il y a des clins d’œil à la Commune de Paris, à la Guerre d’Algérie, à la Résistance italienne pendant la Seconde Guerre mondiale, à la Révolution russe de 1917, à la Révolution française ou encore à la « Guerre des Paysans » au XVIème siècle... La plupart des textes contiennent des bouts de phrase, ou font référence à des trucs que j’ai pu lire ou regarder à droite ou à gauche. Et tout ça mélangé à des trucs plus « personnels » que je vis au quotidien, où je parle de potes, de relations ou de moments de vies... Il y a un peu un effet « patchwork », des va-et-vient constants entre l’individuel et le collectif, entre des choses que l’on pourrait qualifier de « micropolitique » et des aspects plus généraux. Peu de chansons ont des thèmes bien définis. C’est plus une ambiance générale qui se dégage du disque.


Viser la base des flammes se termine sur des notes de Bob Marley, pourquoi ce clin d'œil ?

Lylian : J’avais envoyé une ligne de chant à Olivier pour qu’il puisse écrire un morceau avec, comme on a fait pour quelques morceaux de l’album. À ce moment de la composition on avait déjà pas mal de chansons « punk » donc j’imagine qu’Olivier a voulu diversifier un peu en écrivant une chanson plus ou moins « reggae », même si on est bien loin des standards du genre évidemment. Je ne sais pas d’où lui est venue cette bonne idée par contre. Au début j’étais assez sceptique car je trouvais que ça ne collait pas trop avec les textes de la chanson, mais en fait je m’y suis fait. D’autant plus que « One love » est un super morceau.


photo par Sandra Da Silva


Là-dessous il ne pleut pas est à prix libre sur bandcamp pourquoi ce choix ? Sortira-t-il sur un support physique ?

Lylian : Ouais, on va le sortir en cd très prochainement. Vu qu’on n’a pas de label et que faire un vinyle coûte désormais très cher, qu’on ne sait pas non plus si on va pouvoir beaucoup tourner ou si ça intéressera assez de gens pour rentrer dans nos frais, on s’est dit qu’on n’allait pas se lancer là-dedans. Quant à la pratique du prix libre, elle est assez naturelle pour nous. On fonctionne comme ça avec nos autres groupes depuis pas mal de temps.


Allez-vous tourner pour défendre l'album (j'ai vu que quelques dates étaient prévues notamment une avec les Vulgaires Machins) ?

Lylian : Ouais pour le moment on a quelques dates prévues de septembre à décembre en France. Ensuite on verra bien, on ne va malheureusement pas pouvoir faire beaucoup de concerts faute de temps, mais on aimerait quand même faire ça régulièrement.

 

 


https://feufeufeu.bandcamp.com/album/l-dessous-il-ne-pleut-pas

 

jeudi 24 août 2023

Triste nouvelle

 C'est avec une grande tristesse que j'ai appris le décès de Clément. Un musicien généreux qui jouait dans The Traders, a passé beaucoup de temps avec Intenable et Nina'School. Toutes mes pensées vont vers ses proches.




mardi 22 août 2023

MELISSA - II (EP)

 



MELISSA - II (EP)

Urge Records

 

Si les expériences sonores extrêmes vous fascinent, il se pourrait que le deuxième EP de MELISSA devienne votre disque de chevet.  Au programme :  un petit quart d'heure de sauvagerie et de beuglements féroces. MELISSA est le projet de la New-Yorkaise Jane Chardiet, soeur de Margaret Chardiet, artiste à la tête de l'angoissant groupe PHARMAKON. Autant dire que les hurlements et le bruit sont une affaire de famille. Si PHARMAKON privilégie les longs morceaux alliant death industriel et noise, MELISSA fait plutôt dans le format court (3 minutes en moyenne par morceau). Pas de lente montée ou d'introduction planante avec MELISSA qui mêle le punk / hardcore au black métal. Voire le thrash crossover comme sur "Lara", premier titre, qui fait l'effet d'un uppercut avec un riff monstrueux en accroche. Si le versant punk est plus le fait du son du guitare, des larsens et de la rythmique ultra rapide comme sur "Nathalie", la voix d'outre-tombe de Jane donne une coloration black métal au projet. Il faut dire que l'américaine ne lésine pas sur les hurlements et la réverb'. Aucun round d'observation n'est observé par MELISSA dont les morceaux sont exécutés pied au plancher. "Richie Rich" qui monte encore d'un cran en termes d'énergie punk et de brutalité, donne envie de tout envoyer valdinguer. La tornade MELISSA est passée, ce 2ème EP touche déjà à sa fin. 


Si cette musique peut logiquement rebuter, elle constitue cependant une expérience d'écoute puissante. Un black métal / punk exigeant et jouissif auquel le format court (EP) convient parfaitement. 



Mr Caribou



Titre préféré : Ritchie Rich



https://melissanyc.bandcamp.com/album/ii-2



vendredi 4 août 2023

Les Vacances !!!

 Petite pause estivale pour les Rêveries.

 

Quelques petites idées pour ceux qui s’ennuieraient durant ce mois d’Août.

 

Musique

DIESEL BOY - Gets Old chez Sbam Records.

Clairement l'un de mes groupes préférés des années 90. L'annonce de leur retour m'a bien émoustillé je dois avouer et même si cet album n'est pas aussi bon qu'un Venus Envy ou un Sofa king cool il mérite une écoute attentive ne serait-ce que pour le chant génial de Dave

 


Lecture

Shit !  De Jacky Schwartmann

 Un thriller sur la vie d'un CPE de collège dans un quartier sensible de Besançon. Il loge dans un bâtiment délabré et l'appartement voisin sert de "four" à des dealers albanais. Jusqu'au jour où sa vie bascule : les albanais se font descendre et la porte du "four" est ouverte...

 

Cinéma

Oppenheimer de Christopher Nolan

 

Difficile de passer à côté d’un des évènements de l’été. Un grand film qui m’aura appris beaucoup de choses.


 Séries

The BEAR

Carmy est un jeune chez qui a passé sa carrière en restaurant gastronomique, il est de retour à Chicago pour reprendre le restaurant familial suite au suicide de son frère. La deuxième saison est en cours de diffusion et fait suite à une première dont la tension est folle. A noter la super bande son qui l’accompagne.





Et puis il reste toujours la bande son de l'été !